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Delphini, Paris, 1675, celles de Bentley, Cambridge, 1726; de Bothe, Berlin, 1816; de Westerhovius, Zeune et Bruns, Halle, 1801; de Perlet, Leipsick, 1821; de N. É. Lemaire (dans les Classiques latins, 1828, 3 vol. in-8). Térence a été commenté par Donat; il a été trad. en prose par Lancelot, Nicole et Lemaistre de Sacy, de Port-Royal, 1647; par Mme Dacier, 1688; par Lemonnier, 1771 (réimpr. dans le Théâtre des latins, 1820); par Amar, dans la collect. Panckoucke; par A. Magin, dans la collect. Nisard; par Collet, 1845; par Talbot, dans la collect. Charpentier, 1860; par Bétolaud, 1864. Il a été mis en vers par H. G. Duchesne, 1806, par P. Bergeron (de Bruxelles), 1834, par Taunay, 1858, et par le marquis de Belloy, Paris, 1862 : cette dernière traduction a été couronnée par l'Académie française.

TERENTIA, dame romaine, épousa successivement Cicéron, qui en eut Tullia, et qui la répudia pour cause de dissipation, puis l'historien Salluste, l'orateur Messala Corvinus, et enfin le sénateur Vibius Rufus, qui fut consul sous Tibère; elle mourut dans un grand, âge, à 103 ans, dit-on, ou même à 117 ans. C'était une femme impérieuse et résolue : elle eut beaucoup d'ascendant sur son premier mari, qu'elle détermina à sévir contre les complices de Catilina, mais elle ne le suivit pas dans l'exil ; ce furent les dilapidations et les désordres auxquels elle se livra pendant l'absence de Cicéron qui le déterminèrent à la répudier. — Une autre Terentia, femme de Mécène, plusieurs fois mentionnée par Sénèque (Lettre 114e, Provid., ch. III), était fameuse par sa beauté, mais aussi par sa coquetterie; Mécène la répudia et la reprit plusieurs fois.

TERENTIANUS MAURUS, versificateur latin, qui vivait probablement au commencement du IIe s., sous Néron et Trajan, n'est connu que par un poëme didactique intitulé De litteris, syllabis, pedibus et metris, publié pour la 1re fois par G. Merula à Milan, 1497 ; inséré dans les Grammatici latini de Putschius et dans le Corpus poetarum de Maittaire, et publié séparément par Van Lennep, Utrecht, 1825. Il y traite de chaque mètre dans ce mètre même, réunissant ainsi l'exemple et le précepte; il manie un sujet si aride avec un art qui ne manque pas d'élégance.

TERENTILLUS (C.) ARSA, tribun du peuple, proposa en 461 av. J.-C. une loi pour réclamer la rédaction d'un code écrit qui pût être connu des plébéiens comme des praticiens, et la nomination de magistrats pour le rédiger. Cette proposition fut adoptée après une vive et longue opposition du sénat, et trois commissaires furent envoyés en Grèce pour y recueillir les meilleures lois, que dix magistrats, sous le nom de Décemvirs, mirent ensuite en ordre et soumirent à l'approbation des comices, 450.

TERENTIUS. V. TERENCE , VARRO , etc.

TERGESTE, anc. ville d'Istrie, est auj. Trieste.

TERGLOU (le Mont), le point culminant des Alpes Juliennes, se trouve dans les États autrichiens (Laybach), à 20 kil. S. de Villach; 3398m.

TERGOVIST, v. de Valachie, ch.-l. de district, à 80 kil. N. O. de Boukharest ; 6000 hab. Résidence des voivodes de Valachie jusqu'en 1698.

TERME, Terminus, dieu latin, protecteur des limites, était représente par un bloc équarri surmonté d'un cou et d'une tête, quelquefois avec des bras. Le dieu Terme était surtout vénéré à la campagne, où ses images servaient de bornes; sa fête, dite les Terminales, se célébrait chaque année dans les champs, le 21 ou le 23 février. — Lors de la dédicace du Capitole sous Tarquin le Superbe, on voulut, pour inaugurer la statue de Jupiter, déplacer celles des autres dieux qui se trouvaient déjà dans le temple; toutes se laissèrent enlever, sauf celles du dieu Terme et de la Jeunesse : ce qui signifiait, suivant les augures, que jamais les frontières de Rome ne reculeraient et que sa jeunesse serait éternelle.

TERMINI, Thermæ Himerenses, v. et port de Sicile (Palerme), à 35 kil. S. E. de Palerme, près de l'emb. du Fiume di Termini; 18 000 hab. Château fort, cathédrale, collége, école de navigation. Pêche active de thon et sardines. Commerce de fruits, blé, sumac, amandes, cantharides, etc. Eaux thermales. Aux environs, sur le mont Calogero, ruines d’Himère.

TERMONDE, v. de Belgique. V. DENDERMONDE.

TERNATE, une des Moluques, à l'O. de Gilolo, par 125° long. E., 0° 18' lat. N., a 18 kil. sur 9 ; ch.-l., Maleya. Volcan en activité; sol fertile; or en poudre. Les habitants sont des Malais musulmans. L'île est soumise à un sultan, qui lui-même est vassal des Hollandais : ceux-ci ont fait de Ternate le ch.-l. d'une de leurs plus importantes résidences.

TERNAUX (Guill. Louis), célèbre industriel, né à Sedan en 1765, m. en 1833. Il perfectionna surtout le tissage des laines et la fabrication des draps, et fonda dans plusieurs villes, notamment à Sedan et à Louviers, des établissements qui jouirent longtemps d'une grande prospérité. Après avoir fait une fortune immense, il la vit tout à coup compromise en 1823 par une loi qui imposait les matières premières venant de l'étranger. On doit à Ternaux l'introduction en France des chèvres du Thibet, la fabrication, des beaux cachemires dits Ternaux, qui rivalisent avec ceux de l'Inde, et l'établissement de silos pour la conservation des grains. Député de Paris en 1818 et 1827, il professa des idées sagement libérales — Son neveu, M. Mortimer Ternaux, né en 1808, député des Ardennes sous Louis-Philippe, membre de l'Assemblée nationale en 1848, s'est fait connaître par de bons écrits, notamment par une Hist. de la Terreur (1862). — Un autre neveu, Ternaux-Compans, anc. secrétaire d'ambassade, a fait d'intéressantes recherches sur l'histoire et les progrès de la géographie.

TERNI, Interamna, v. de l'Italie centrale (Spolète), dans une île de la Néra, à 25 kil. S. O. de Spolète; 9000 hab. Environs fertiles. A 3 kil. E. de la ville se trouve la belle cataracte della Marmora, formée par le Vélino, qui se précipite d'une hauteur de 165m dans la Néra. En 1799, le général L. Lemoine défit les Napolitains à Terni.

TERNOVA, ville de Turquie. V. TIRNAVA.

TÉROUANNE, ville de France. V. THÉROUANNE.

TERPANDRE, musicien et poëte grec, de Lesbos, florissait vers 676 av. J.-C. Il ajouta trois cordes à la lyre, qui jusque là n'en avait eu que quatre, introduisit dans la poésie de nouveaux rhythmes, et inventa la scolie, espèce de chanson fort courte qu'on chantait à table. Il fut plusieurs fois vainqueur aux Jeux olympiques et réussit, dit-on, à apaiser par ses chants une sédition à Sparte.

TERPSICHORE, une des neuf Muses, présidait à la danse, ainsi que l'indique son nom (de terpo, charmer, et choros, danse; qui charme par la danse). On la représente couronnée de guirlandes de fleurs et tenant une lyre à la main.

TERRACINE, Anxur, Tarracina et Terracina chez les anciens, ville de l'Italie centrale (Frosinone), sur la mer Tyrrhénienne, à l'extrémité S .E. des marais Pontins, à 80 k. S. E. de Rome ; 5000 h. Évêché. Belle cathédrale, qui est un anc. temple d'Apollon, palais épiscopal, belle place. Pêche activé. Terracine donne son nom à un canal qui continue le canal Pie à travers les marais Pontins, le long de la voie Appienne, jusqu'au port de Terracine. — Cette ville fut bâtie par les Volsques, et prise par les Romains en 406 av. J.-C. Les flottes romaines y stationnaient quand le mauvais temps les chassait de Mosène. Prise par les Français en 1798; embellie par le pape Pie VI.

TERRANOVA, v. d'Italie (Calabre Ult. 1re, à 22 k. N. O. de Gérace (c'était avant le tremblement de terre de 1783 une des plus belles villes de la Calabre; elle n'a plus auj. que 500 hab.). — V. de Sicile (Calatanisetta), ch.-l. de district, sur une belle rade, à 55 k. S. O. de Catane; 10 000 hab. Château, grand commerce de froment, légumes, fruits, soufie, soude. Elle fut fondée à la fin du XIIIe s. par Frédéric d'Aragon. — V. de Sardaigne, appelée aussi Civita,