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lin, Pluche, Ruinart, des frères Lévesque de Pouilly et de Burigny, de Linguet, Tronson-Ducoudray, Velly, Rob. Nanteuil, J. B. Lasalle, Drouet d’Erlon. — Durocortorum, capitale des Remi, était au moment de l’invasion romaine une des plus florissantes cités des Gaules. Les Romains en firent la métropole de la Belgique 2e. Envahie par les Barbares, elle fut prise et dévastée en 406 par les Vandales, en 452 par Attila. Clovis y entra en 496 et s’y fit baptiser par S. Remi. Les Mérovingiens accordèrent à cette ville de très-grands privilèges. Sous les derniers Carlovingiens, elle devint le titre d’un comté, qui fut érigé en duché par Philippe-Auguste. Elle obtint de Louis VII vers 1138 une charte de commune, qui donna lieu à des luttes sanglantes avec l’autorité épiscopale. Une université y fut fondée au XVIe s. Reims fui vainement assiégée par Édouard III, roi d’Angleterre en 1359 ; occupée par les Anglais en 1421, elle fut reprise à l’arrivée de Jeanne d’Arc, 1429. Les Russes y entrèrent le 17 fév. 1814. — Le siége métropolitain de Reims paraît dater du IIIe s. ; le titulaire était autrefois premier duc et pair du royaume, légat né du St-Siége, primat de la Gaule Belgique, et jouissait du droit exclusif de sacrer les rois de France (en effet tous les rois, depuis Philippe-Auguste, furent sacrés à Reims à l’exception de Henri IV et Louis XVIII). Ce n’était d’abord qu’un évêché ; il fut érigé en archevêché en 774. Les prélats les plus célèbres qui ont occupé ce siége sont : S. Sixte, S. Nicaise, S. Remi, Hincmar, Foulques, Turpin, Adalbéron, Gerbert, le cardinal de Lorraine et Maurice Le Tellier. Le chanoine Morlot a écrit l’Hist. de Reims, 1846.

REINE (Ste), vierge et martyre de la Gaule, que les uns font vivre au IIIe s., sous Aurélien, les autres au Ve, du temps de l’invasion des Barbares, dont elle aurait été la victime, est honorée le 17 septembre. On ne sait rien de certain sur sa vie. Selon sa légende, elle naquit de parents idolâtres, se convertit, fut dès l’enfance persécutée pour sa foi et réduite à garder les troupeaux, inspira de l’amour à un païen qui se fit son juge pour la forcer à l’épouser et qui la condamna à mort pour se venger de ses refus. Elle subit le supplice près de l’antique Alesia. On bâtit sur son tombeau une église qui reçut le nom de Ste-Reine, ainsi que le village qui se forma autour.

REINE (Comté de la). V. QUEEN’S COUNTY.

REINECCIUS, en allem. Reineck, né en 1541 près de Paderborn, mort en 1595, enseigna les belles-lettres et l’histoire à Francfort, puis à Helmstsedt, et fut un des restaurateurs des études historiques en Allemagne. Il publia, sous le titre de Scriptores rerum germanicarum, les vieilles chroniques du moine Witikind, de Dithmar, d’Albert d’Aix, etc., 1577-80, 6 v. in-f., et donna l’Historia Julia, savante histoire des Chaldéens et des Assyriens.

REINECCIUS (Chrétien), théologien saxon, recteur du gymnase de Weissenfels, 1688-1752, a servi par ses écrits l’étude de l’hébreu, et a donné l’Ancien et le Nouveau Testament en 4 langues, Leips., 1713-48.

REINESIUS (Thomas), érudit, né à Gotha en 1587, mort à Leipsick en 1667, médecin du margrave de Bayreuth, puis conseiller de l’électeur de Saxe, était pensionné par Louis XIV. On a de lui des notes sur Manilius, sur Pétrone, des Variæ lectiones, Utrecht, 1640 ; un Syntagma inscriptionum, Leips., 1682, in-f., formant supplément au recueil de Gruter, et des recherches curieuses sur les dieux syriens, sur les oracles sibyllins, sur la langue punique, etc.

REINHARD (Fr. Volkmar), moraliste et prédicateur protestant, né à Sulzbach en 1753, m. en 1812, fut successivement professeur de théologie et de philosophie à Wittemberg, 1er prédicateur de la cour de Dresde, conseiller ecclésiastique, membre du consistoire suprême, et exerça beaucoup d’influence sur l’enseignement scolaire et religieux du pays. On a de lui : Système de la morale chrétienne, ouvrage fort estimé ; Leçons de théologie dogmatique, et 39 vol. de Sermons, qui complètent et appliquent son Système de morale.

REINHOLD (Ch. Léonard), philosophe, né en 1758 à Vienne, mort en 1823, fut dans sa jeunesse placé chez les Jésuites ; se sentant peu de vocation, il prit la fuite et se rendit à Leipsick, où il suivit les leçons de Platner, puis (1784) à Weimar, où il épousa la fille de Wieland. Il publia dans cette ville des Lettres sur la philosophie de Kant (1786), qui commencèrent sa réputation, fut nommé en 1787 professeur de philosophie à Iéna, et appelé en 1794 à la chaire de Kiel ; il resta dans cette ville jusqu’à sa mort. Trouvant la philosophie de Kant incomplète, Reinhold voulut faire précéder l’analyse de la raison, qu’avait donnée le philosophe de Kœnigsberg, d’une analyse de la conscience. Selon lui, dans la conscience, la représentation ou la pensée se rapporte à deux termes dont elle reste distincte, le sujet et l’objet. Ayant à son tour rencontré d’ardents contradicteurs, il finit par douter de la solidité de sa théorie et l’abandonna pour adopter successivement les idées de Fichte, de Bardili et de Jacobi. Il crut enfin trouver dans l’abus des mots la source des disputes des philosophes, et entreprit une critique du langage de la métaphysique. On a de lui une foule d’écrits, entre autres : Nouvelle théorie de la faculté représentative, Iéna 1789 ; Moyens de remédier aux malentendus en philosophie, 1790 ; Lettre à Lavater et à Fichte sur la croyance en Dieu, 1799.

REINKIRIK, V. SKALHOLT.

REINMAR, minnesinger du XIIIe s. ; vivait à la cour de Léopold VII, archiduc d’Autriche, et l’accompagna en 1217 dans sa croisade en Palestine. On trouve plusieurs de ses poésies dans le recueil de Manesse, conservé manuscrit à la Bibliothèque impériale.

REINOSA (Monts de), ramification de la grande chaîne des monts Cantabres, s’en détache vers 43° lat. N. et court du N. O. au S. E. entre les prov. de Burgos et de Santander. C’est de ces montagnes que sortent l’Èbre et la Pisuerga.

REIS (c.-à-d. chef en arabe), titre de plusieurs dignitaires de l’empire ottoman. Le plus connu est le reis-effendi, ministre des affaires étrangères.

REICHSHOFFEN, vge près de Wœrth, théâtre d’un épisode glorieux de cette bataille (charge des cuirassiers français), 6 août 1870.

REISET (Ant. de), général, né à Colmar en 1775, m. en 1836, s’enrôla en 1793, se distingua surtout à Iéna, où il fit prisonnier le prince Auguste de Prusse (1S06) ; à Rosas, où il soutint avec un seul régiment l’effort de toute l’avant-garde de Wellington (1812) ; à Dresde, où il fit mettre bas les armes à plusieurs régiments (1813) ; défendit Mayence et commanda l’armée d’occupation en Catalogne. Il fut fait baron par Napoléon et vicomte par Louis XVIII.

REISKE (J. J.), philologue et orientaliste, né en 1716 à Zœrbig en Saxe, mort en 1774, étudia à Leipsick, vint à Leyde pour y apprendre l’arabe, y vécut dans la gêne, corrigeant des épreuves ; puis se mit à étudier la médecine et fut reçu docteur en 1746 ; devint professeur de philosophie à Leipsick en 1747, d’arabe en 1748, et recteur du collège de St-Nicolas en 1758. Il a beaucoup écrit sur la littérature et l’histoire orientales, a publié les Séances d’Hariri, Leipsick, 1737 ; Tharaphæ moallakah, 1742 ; Abulfedæ annales moslemici, 1754 ; et a laissé les Anales moslemici et une Hist. des Arabes, qui n’ont paru qu’après sa mort (1789) ; mais il est surtout connu par de remarquables éditions d’ouvrages latins et grecs : il a édité les Cérémonies de la cour de Byzance, de Constantin Porphyrogénète, Leips., 1751-52, 2 vol. in-fol ; l’Anthologie, 1754 ; Théocrite, 1766, 2 vol. in-4 ; Plutarque (grec-latin), 1774-82, 12 vol, in-8 ; les Orateurs grecs, 1770-75, 12 vol. in-8 ; Denys d’Halicarnasse (grec-latin), 1774-77, 6 vol. in-8 ; Maxime de Tyr, 1775, 2 v. in-8. — Sa femme, née Ernestine Christine Muller, savait le latin et le grec, et l’aidait dans ses travaux ; elle acheva après