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REICHENAU, île du lac de Constance, dépendant du grand-duché de Bade, à 6 kil. N. O. de Constance; 5 kil. sur 3; 1800 hab. Anc. abbaye de Bénédictins, fondée en 724 par S. Firmin, et dont les abbés étaient princes d'empire. Elle fut réunie en 1536 à l'évêché de Constance. Charles le Gros y fut enterré.

REICHENAU, vge et château de Suisse (Grisons), au confluent du Rhin antérieur et du Rhin postérieur, à 10 kil. S. O. de Coire. Établissement d'instruction fondé par Tscharner, et où professa pendant l'émigration le duc d'Orléans (le roi Louis-Philippe).

REICHENAU, Augia dives, v. de Bohème, à 4 k. E. de Kæniggrætz; 3250 h. Beau château, avec bibliothèque et galerie de tableaux; collège de Piaristes.

REICHENBACH, v. murée des États prussiens (Silésie), sur la Peila, à 65 kil. S. O. de Breslau; 6000 h. Toiles de coton, canevas, etc. Cette ville souffrit beaucoup pendant la guerre de Trente ans (1632-1648). Les Autrichiens y furent défaits par les Prussiens en 1762. Il y fut conclu en 1790 entre ces deux puissances une convention qui mit fin à la guerre.

REICHENBERG, v. de Bohême, ch.-l. de seigneurie, sur la Neisse, à 50 k. N. E. de Jung-Bunzlau: 16 000 h. Industrie active : draps, lainages, toiles, tissus de coton; construction de machines. Victoire des Prussiens sur les Autrichiens en 1757.

REICHENHALL, v. de Bavière (Hte-Bavière), à 14 kil. S. O. de Salzbourg et à 124 k. S. E. de Munich ; 3500 hab. Martinets à cuivre; fabrique de machines à vapeur, vastes et abondantes salines.

REICHSTADT, v. de Bohème (Bunzlau), à 52 kil. N. O. de Bunzlau; 2500 hab. Anc. seigneurie, érigée en duché, en 1818, par l'empereur d'Autriche François I pour son petit-fils, le fils de Napoléon et de Marie-Louise. V. NAPOLEON II.

REID (Thomas), philosophe écossais, né en 1710 à Strachan (comté de Kincardine), m. en 1796, entra dans l'église presbytérienne et devint en 1737 ministre à New-Machar, près d'Aberdeen. S'étant fait remarquer par quelques écrits, il fut élu en 1752 professeur de philosophie à l'Université d'Aberdeen : il obtint en 1763 la chaire de philosophie morale de Glascow, qu'avait occupée Ad. Smith. Il résigna ses fonctions vers 1780, afin de se livrer à la composition de ses ouvrages. On a de lui une Analyse de la Logique d'Aristote, 1752, des Recherches sur l'entendement humain d'après les principes du sens commun, 1763 (il y traite surtout de la formation des idées dues aux sens); des Essais sur les facultés intellectuelles (1785), et sur les Facultés actives (1788). Tous ces ouvrages ont été traduits et publiés par Théod. Jouffroy, avec une savante préface et la Vie de l'auteur par Dugald Stewart, 1828-1836, 6 vol. in-8. Reid peut être considéré comme le chef de la philosophie écossaise; il eut pour but d'appliquer avec rigueur à l'étude de l'esprit humain la méthode d'observation recommandée par Fr. Bacon. Il combattit avec force l'idéalisme de Berkeley, le scepticisme de Hume, et renversa la théorie métaphysique des idées-images (intermédiaires supposés entre les corps et l'esprit), qui avait longtemps régné dans les écoles; mais il eut le tort de trop multiplier les principes de la nature humaine. M. Ad. Garnier a publié la Critique de la philosophie de Reid, 1840.

REIFFENBERG (Fréd., baron de), écrivain belge, né à Mons en 1795, m. à Bruxelles en 1850, professa la philosophie à l'Université de Louvain, l'histoire à celle de Liège, et fut un des membres les plus actifs de l'Académie de Bruxelles. Ses principaux ouvrages sont : Fastes belgiques, 1823 ; Hist. de la Toison d'or, 1830; De la Peinture sur verre aux Pays-Bas, 1832; Principes de la Logique, avec l'histoire et la bibliographie de la science, 1833. Il a aussi composé des Poésies (1825), des Nouvelles, a fondé le Bibliophile belge (1840), et a fourni à plusieurs académies de savants mémoires relatifs à l'histoire des Pays-Bas.

REIGNIER, ch.-l. de c. (Hte-Savoie), à 13 k. E. de St-Julien; 1772 h. Aux environs, curieux dolmen.

REII, petit peuple de la Gaule Narbonnaise 1re, chez les Albiœci, avait pour ch.-l. Reii (auj. Riez).

REIKIAVIK, capit. de l'Islande, sur la côte O. de l'île et sur le golfe de Fale; 800 hab. Évêché, tribunaux, observatoire. Port sûr assez commerçant.

REIL (J. Chrétien), médecin, né en 1759, à Rhanden dans la Frise, m. en 1813, fut professeur de thérapeutique et directeur de la clinique à l'Université de Halle, président du conseil des mines, professeur de médecine à l'Université de Berlin, directeur général des hôpitaux créés après la bataille de Leipsick, et succomba au typhus en visitant les malades. Il a rédigé de 1795 à 1815 les Archives de physiologie, 12 vol. in-8, et a publié un curieux mémoire De structura nervorum (1796), où il veut établir que les nerfs sont des tubes dans lesquels circule un fluide particulier, et où il compare le mécanisme des fonctions nerveuses à celui de la pile électrique. Son nom est resté attaché à une portion du cerveau qu'il a bien décrite, l’Insula de Reil.

REILLANE, ch.-l. de c. (B.-Alpes), à 18 kil. S. O. de Forcalquier; 1480 h. Ruines d'un château fort.

REILLE (le comte), maréchal de France, né à Antibes en 1775, m. en 1860, {fit avec distinction les campagnes d'Italie, d'Helvétie, de Prusse et d'Autriche comme aide de camp de Masséna, dont il épousa la fille, obtint dès 1807 le grade de général de division, participa à la prise de Stralsund, à la victoire de Wagram, à la prise de Valence, commanda en 1812 l'armée du Portugal, protégea la retraite des Français après le désastre de Vittoria (1813) et combattit à Waterloo. Mis en demi-solde par Louis XVIII, il fut rappelé à l'activité en 1818, fait pair de France en 1819, et maréchal en 1847.

REIMANN (Frédéric), bibliographe, né à Groningue en 1668, m. en 1743, fut recteur de divers gymnases, bibliothécaire à Magdebourg, puis pasteur d'Hildesheim (Hanovre). On a de lui une Histoire critique de la Logique, en allemand, Francfort, 1699; une Histoire de l'Athéisme (en latin), 1725 ; un Catalogue des mss de la bibliothèque de Vienne, et autres ouvrages de bibliographie, tous estimés.

REIMAR (Samuel), Reimarus, philologue et naturaliste, né à Hambourg en 1694, mort en 1768, était gendre et collaborateur de J. Alb. Fabricius, et fut 41 ans professeur à Hambourg, où il enseigna l'hébreu, les langues orientales et la philosophie. Outre la part qu'il prit aux travaux de Fabricius, il donna une excellente édition de Dion Cassius, 2 v. in-f., Hamb., 1750-52, et laissa entre autres ouvrages : un Traité des principales vérités de la religion naturelle, 1754, et d'intéressantes Observations sur l'instinct des animaux (1770), où il fait toucher au doigt les sages intentions de la Providence (trad. de l'allem. par Reneaume de Latâche, Amst., 1760). Il a aussi rédigé une Apologie des adorateurs rationalistes de Dieu; et la Vie de J. A. Fabricius, 1737.

REIMS ou RHEIMS, Durocortorum, puis Remi, ch.-l. d'arr. (Marne), sur la Vesle, près du canal de jonction de la Marne à l'Aisne, à 160 kil. N. E. de Paris, à 43 kil. N. O. de Châlons-sur-Marne; 55 808 hab. Archevêché, cour d'assises, trib. de 1re inst. et de commerce, école secondaire de médecine, lycée, bibliothèque, musée; cathédrale où l'on sacrait les rois, et qui offre un superbe portail, église St-Remi, où est le tombeau du saint et où l'on conservait la Ste-Ampoule; palais archiépiscopal, hôtel de ville, théâtre, château d'eau ; belles promenades du Cours et des Remparts; place Royale, porte de Vesle, statue de Colbert ; ruines d'un arc de triomphe en l'honneur de César. Ville bien bâtie, ayant des rues larges et bien percées et des remparts plantés d'arbres ; magnifique chemin de fer. Draps fins et autres, châles façon cachemire, lainages, bonneterie ; pain d'épice et biscuits renommés; teintureries, etc. Grand commerce des meilleurs vins de Champagne (Sillery, Aï, Verzy, Rilly). Patrie de Jovin (consul romain), de l'architecte Libergier, de Colbert, Gobe-