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physique et de chirurgie; bijouterie, orfèvrerie; tapis, passementerie. Patrie de Hegel et du sculpteur Dannecker. — Stuttgard devint en 1320 la résidence des comtes, ensuite ducs, puis rois de Wurtemberg. Elle eut beaucoup à souffrir pendant la guerre de Trente ans et les guerres de Louis XIV. Elle s'est fort embellie depuis un siècle.

STYMPHALE, Stymphalus, auj. Khionia, petite ville d'Arcadie, au N. E., sur les confins de la Phliasie et de l'Argolide, près d'un lac de même nom (auj. lac Zaraka), avait été ainsi appelée du nom d'un ancien roi d'Arcadie. Des oiseaux de proie d'un aspect terrible habitaient, suivant la Fable, les bords du lac Stymphale : ils attaquaient les habitants ou les perçaient de leurs propres plumes, qui étaient d'airain, comme avec des traits acérés, puis les dévoraient. Hercule délivra la contrée de ces monstres.

STYR (le), naît en Galicie, près de Brody, puis entre en Russie, arrose les gouvts de Volhynie et de Minsk, et se perd dans le Pripets à 35 kil. de Pinsk, après un cours d'env. 300 kil.

STYRIE, Steyer en allemand, partie du Norique et de la Pannonie; un des gouvts de la monarchie autrichienne, borné au N. par l'Autriche propre, à l'E. par la Hongrie, au S. par l'Illyrie et la Croatie, à l'O. par le Tyrol; 22 000 kil. carrés; 998 000 h., dont deux tiers d'Allemands et un tiers de Slaves; ch.-l., Grætz. Elle est divisée en 5 cercles : Grætz, Brück, Judenburg, Marburg, Cilley. Hautes mont. (les Alpes Noriques). Riv. principales, la Steyer, qui donne son nom au pays, le Traun, l'Ens, le Raab. Sol fertile dans les vallées, agriculture développée. Mines d'argent, fer, cuivre, cobalt, alun. — La Styrie, après avoir appartenu aux Romains, aux Ostrogoths d'Italie, aux Avares, aux Wendes, passa sous la domination de Charlemagne, puis fit partie du roy. de Germanie et fut comprise dans la Carinthie. Quand celle-ci devint duché, elle fut elle-même, en 1030 ou 1032, élevée au rang de marche et dite Marche de Steyer, parce que la ville de Steyer, qui est auj. en Autriche, était alors sa capitale. Elle fut élevée en 1180 à la dignité ducale. La maison de Steyer s'éteignit en 1192, et la Styrie passa sous la domination de Léopold, de la maison d'Autriche-Babenberg. Mais bientôt Ottocar II, roi de Bohême, s'étant emparé des possessions de cette maison, la Styrie se révolta et se donna à la Hongrie. L'empereur Rodolphe la joignit de nouveau à l'Autriche, et depuis elle n'a cessé d'être à la maison d'Autriche-Habsbourg.

STYX, marais et fleuve des enfers selon la Fable, tirait son nom d'une rivière du Péloponèse, auj. le Mavronero, qui, sortie du mont Nonacris en Arcadie, disparaissait sous terre près de sa source, puis reparaissait et tombait dans le Crathis. On dérive son nom du grec stygeo, détester. Ses eaux, disait-on, étaient un poison mortel et ne pouvaient être conservées dans les vases de métal ou même de cristal. Les, eaux du Styx étaient réputées sacrées : on raconte que Styx, une des Océanides, ayant rendu de grands services a Jupiter dans la guerre contre les Géants, reçut de lui ce privilège que les Dieux jureraient par elle et que s'ils enfreignaient ce serment, ils seraient 9 ans privés de la divinité.

SUAKEM. V. SOUAKIN.

SUARD (J. B. Antoine), homme de lettres, né à Besançon en 1734, m. en 1817, vint en 1750 à Paris, rechercha l'appui des philosophes, et publia plusieurs travaux littéraires qui lui valurent un fauteuil à l'Académie (1772), et une place de censeur (1774). Nommé membre de la 2e classe de l'Institut lors de la formation de ce corps savant, il en devint en 1803 le secrétaire perpétuel. Outre des articles de journaux, des notices et des éloges, réunis dans ses Mélanges de littérature (5 vol. in-8,1303-5), Suard a donné des traductions des Voyages de Cook, de l’Hist. de Charles-Quint (1771) et de l’Hist. d'Amérique, de Robertson(1778), traductions remarquables par leur fidélité et leur élégance, et a publié, sous le titre de Lettres de l'anonyme de Vaugirard sur Gluck et Piccini, de spirituels pamphlets où, prenant parti pour Gluck, il accabla ses adversaires de railleries fines et mordantes. Garat a publié des Mémoires historiques sur Suard, 1820.

SUARÈS (François), savant jésuite, né en 1548 à Grenade, m. en 1617, professa la philosophie à Ségovie, la théologie à Valladolid, Alcala, Salamanque, Coïmbre, prit part aux querelles qu'engendra le système de Molina sur la grâce, et imagina pour tout concilier le congruisme, qui n'est qu'une légère modification de ce système. Ses ouvrages ont été recueillis à Mayence et à Lyon, en 23 vol. in-fol,, 1630, etc., et réimpr. à Paris en 1858 et ann. suiv. par C. Berton, en 26 vol. in-8 à 2 col. La plupart roulent sur les cas de conscience ou sur des matières théologiques; ils font encore autorité. Un des principaux est sa Defensio catholicæ fidei contra anglicanæ sectæ auctores (Coïmbre, 1613), ouvrage dirigé contre le serment d'allégeance exigé en Angleterre par Jacques I, et qui fut brûlé à Paris et à Londres comme attentatoire à l'autorité des souverains.

SUBERVIE (George, baron), général, né à Lectoure en 1776, m. en 1856, fit la campagne d’Égypte, devint général de brigade en 1811, général de division en 1813, au retour de la campagne de Russie, commanda une division de cavalerie à Waterloo et fut mis à la retraite en 1825. Rappelé à l'activité après la Révolution de 1830, il commanda la 1re division militaire, puis devint inspecteur général de la cavalerie et président du comité de cette arme. En 1848, il fut ministre de la guerre et en 1849 grand chancelier de la Légion d'honneur. Député sous la Restauration et sous Louis-Philippe, membre des assemblées constituante et législative en 1848 et 49, il professa constamment les opinions les plus avancées.

SUBIACO, Sublaqueum, v. du territoire romain (Civita-Vecchia), près du Teverone, à 50 kil. E. de Rome et à 25 kil. E. S. E. de Tivoli ; 6000 hab. Belle église St-André; palais papal, chancellerie; arc de triomphe en l'honneur de Pie VII. Forges, papeterie. C'est à Subiaco que S. Benoît fonda son ordre : il y bâtit un couvent célèbre, d'où sortirent une foule d'hommes savants. C'est aussi là que furent établies les premières presses en Italie.

SUBLEYRAS (Pierre), peintre, né à Uzès en 1699, m. en 1749, obtint le grand prix de Rome en 1726, et alla deux ans après en Italie, où il resta jusqu'à la fin de ses jours. Ce fut un des plus habiles artistes de son temps. Son tableau de la Messe de S. Basile fut placé à St-Pierre et jugé digne d'être reproduit en mosaïque. Le Louvre a de lui le Serpent d'airain, Jésus à table chez Simon le Pharisien, etc.

SUBLICIUS (PONS), pont de bois de l'anc. Rome : c'est là qu'Horatius Coclès arrêta l'armée de Porsenna. Construit par Ancus, ce pont unissait Rome au Janicule. Ayant été renversé par une crue du Tibre, il fut reconstruit en pierre et reçut le nom de Pons Æmilius.

SUCCESSION (Acte de), décision prise en 1701 par le parlement d'Angleterre, par laquelle les princes catholiques furent exclus du trône, et la maison du Hanovre appelée à succéder.

SUCCESSION (Guerres de). On connaît spécialement sous ce nom les deux guerres qui suivent :

1° La G. de la succession d'Espagne, 1701-1713, suscitée par les prétentions de la maison d'Autriche sur la couronne d'Espagne. Philippe d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, que le dernier roi d'Espagne Charles II avait institué soi héritier, se vit disputer le trône par l'archiduc Charles (depuis Charles VI). L'Autriche, l'Angleterre, la Hollande, la Prusse, le Portugal et la Savoie se réunirent contre la France. Les Français, d'abord vainqueurs à Friedlingue et à Hochstædt (1702-1703), n'éprouvèrent bientôt que des revers et furent vaincus partout, en Italie, en Allemagne, en Flandre (bataille de Turin, 2e bat. de Hochstædt. bat. de Ramillies, d'Oudenarde) ; mais ils se