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Triple-Alliance (1717); il fut ensuite nommé premier lord de la trésorerie, chancelier de l'échiquier, enfin 1er secrétaire d'État (1718), et fit alors signer le traité de la Quadruple-Alliance. Il était frère aîné du fameux comte de Chesterfield. On a publié d'après ses papiers une histoire de la Guerre de la succession d'Espagne. — Son petit-fils, Charles, comte de Stanhope, pair d'Angleterre, 1759-1816, fut sans cesse en opposition avec le ministre Pitt, quoiqu'il fût son beau-frère, défendit les idées libérales, se montra favorable à la Révolution française, voulut la paix avec les États-Unis, l'abolition de la traite, la rédaction d'un code unique pour les trois royaumes unis. Il possédait à fond les sciences physiques et mathématiques ; il inventa deux machines arithmétiques très-ingénieuses, un nouveau procédé pour brûler la chaux, diverses machines utiles à l'industrie, notamment une presse qui a gardé son nom (la presse à la Stanhope), et voulut appliquer la vapeur à la navigation. Outre beaucoup de Mémoires (dans les Transactions philos.), il a publié un Traité de l'électricité et un Traité de la musique. Il avait été créé vicomte de Mahon en mémoire des exploits de son grand-père. — Sa fille, lady Esther Stanhope, femme excentrique, 1789-1839, alla visiter l'Orient, s'établit en Syrie, aux environs de Palmyre, où elle exerça une sorte de royauté, puis se retira dans un vieux couvent près de Saide, où elle était vêtue en homme et portait le costume musulman.

STANHOPE (Philippe DORMER). V. CHESTERFIELD.

STANISLAS (S.), martyr, élu évêque de Cracovie en 1072, reprocha courageusement au roi Boleslas II sa tyrannie et ses débauches, et fut tué par ce prince irrité (1079). On le fête le 7 mai.

STANISLAS KOTSKA (S.), né en 1550, fils d'un sénateur polonais, étudia chez les Jésuites à Vienne, entra lui-même dans leur ordre en 1567, malgré l'opposition de son père, et, après 9 mois passés dans l'exercice de la plus haute piété, mourut âgé de moins de 18 ans, en 1568. Sa Vie, écrite par Cepari, est un des livres que les Jésuites recommandent à leurs élèves. On l'hon. le 13 nov.

STANISLAS I, LECZINSKI, roi de Pologne, né en 1682 à Lemberg (Gallicie), d'une famille ancienne et illustre, m. à Lunéville en 1766, avait pour père Raphaël Leczinski, palatin de Posnanie, et grand-trésorier du royaume. Il était déjà lui-même palatin de Posnanie et grand échanson de la couronne, lorsque la guerre éclata entre Auguste II, roi de Pologne, et Charles XII, roi de Suède. Chargé par ses compatriotes de négocier auprès de Charles XII, il plut à ce prince, et en obtint ce qu'il demandait. Peu après, le trône de Pologne ayant été déclaré vacant, il fut élu roi par l'influence de la Suède (1704). Charles XII l'affermit sur le trône par une suite de victoires qui déterminèrent Auguste II à renoncer à la couronne. Mais après le désastre de Pultava, Stanislas se vit obligé à son tour de quitter la Pologne (1712). Il alla rejoindre Charles en Bessarabie (1714), sortit de Turquie avec ce prince, et reçut de lui le gouvernement du duché des Deux-Ponts; mais il fut encore obligé, à la mort du roi, d'abandonner ce duché au comte palatin Gustave, 1719. Il trouva un asile en France, et vint se fixer à Weissembourg en Alsace. Quelques années après (en 1725), Louis XV épousa sa fille, Marie Leczinska. En 1733, à la mort d'Auguste II, un parti polonais, appuyé par la France, réélut Stanislas; mais la Russie s'opposa à son élection et fit marcher une armée contre Varsovie : Stanislas ne put, malgré tous ses efforts, se mettre en possession du trône, et, après avoir soutenu un long siége dans la place de Dantzick, il se vit encore contraint de se retirer. Le traité de Vienne de 1738 lui accorda en dédommagement la souveraineté de la Lorraine et du duché de Bar sa vie durant. Stanislas régna 28 ans sur la Lorraine, dont il fit le bonheur, et où il mérita le surnom de Bienfaisant. Il favorisa les lettres et les sciences, fonda des colléges, une Académie, une bibliothèque, éleva des monuments, et tint une cour brillante et polie, où il entretenait un grand nombre de gens de lettres; il suffisait à toutes ces dépenses avec une pension de 2 000 000. Il habitait alternativement Lunéville et Nancy, et fit de cette dernière ville une des plus agréables résidences. Il a laissé quelques opuscules de philosophie, de politique et de morale, qui ont été réunis sous le titre d’Œuvres du Philosophe bienfaisant, Nancy, 1765, 4 v. in-8o. On y remarque la Voix d'un citoyen, où il prédit le partage de la Pologne.

STANISLAS II, PONIATOWSKI, dernier roi de Pologne, né en 1732, m. en 1798, était fils du comte Stan. Poniatowski, castellan de Cracovie. Doué des qualités les plus brillantes de l'esprit et du corps, il plut, dans un voyage en Russie, à la grande-duchesse Catherine, qui le fit nommer ambassadeur de Pologne à St-Pétersbourg. A la mort du roi Auguste III, Catherine, devenue impératrice, le fit élire roi de Pologne (1764). L'insubordination des nobles, les querelles religieuses, les efforts des sectes dissidentes pour obtenir les mêmes droits que les Catholiques firent de son règne un temps d'anarchie. Les dissidents, s'appuyant sur l'étranger, venaient d'obtenir la liberté de conscience et l'admissibilité aux charges (1768), lorsque se forma la ligue catholique et nationale dite Confédération de Bar, qui annula la liberté concédée et déclara le trône vacant : alors commença la guerre civile. Les confédérés ayant été vaincus, la Russie, l'Autriche et la Prusse purent, en 1772, exécuter un 1er partage de la Pologne (V. POLOGNE). Stanislas, enlevé par les patriotes de Bar, n'échappa que par hasard à la mort. De 1774 à 1791, il fit de vains efforts pour rendre un peu de vie à ce qui restait de la Pologne et pour réformer la constitution, mais ce fut inutilement : la confédération de Targovice et la diète de Grodno (1793), ouverte sous l'influence russe, empêchèrent toute réforme et rétablirent l'ancien ordre de choses. De là une 2e guerre civile, et par suite un 2e démembrement, qui réduisit des sept huitièmes le royaume déjà si réduit de Stanislas ; ce prince n'eut plus dès lors que le vain nom de roi. Après l'échec de Kosciusko et le triomphe des Russes que commandait Souvarov, il se détermina à signer son abdication (1795), qui fut suivie d'un 3e et dernier partage. Il se retira à Grodno, où les puissances copartageantes lui firent une pension, et mourut 2 ans après à St-Pétersbourg. Il avait créé en 1765 un ordre de St-Stanislas, qui disparut avec lui, mais que l'emp. Alexandre tenta de faire revivre en 1816.

STANISLAVOV, v. murée de Gallicie, ch.-l. de cercle, sur la Bistriça, à 110 kil. S. O. de Lemberg; 6200 hab. Grand commerce de grains et de tabac.

STANLEY (Thom.), écrivain anglais, né vers 1620 à Cumberlow, dans le comté d'Hereford, m. à Londres en 1678, a laissé, entre autres ouvrages, une Histoire de la philosophie, en anglais, Londres, 1655-1662, et 1743, 3 vol. in-4, trad. en latin par G. Olearius, Leips., 1711. Il a aussi donné une bonne édition d’Eschyle, avec trad. latine, 1663.

STANOVOI (Monts) ou IABLONOI, chaîne de montagnes de la Sibérie, s'étend depuis les monts Kiakhta jusqu'au cap Oriental sur une longueur d'env. 6000 k.; la partie S. E., les monts de Daourie, sépare la Sibérie de la Chine ; le reste parcourt la prov. d'Okhotsk, et projette les monts du Kamtchatka. Sommets peu élevés (env. 2500m au plus). Riches mines, surtout au S. E., en Daourie (or, fer, cuivre, zinc, etc.).

STANZ, v. de Suisse (Untenvald), ch.-l. du Bas-Unterwald, près de l'Aa, à 12 kil. N. E. de Sarnen; 2000 h. Patrie d'Arnold de Winkelried, à qui une colonne y a été érigée. Il se tint à l'hôtel de ville de Stanz en 1481 une assemblée célèbre où Nicolas de Flue opéra la pacification des confédérés, et où la convention de Sempach fut ratifiée. Brune défit à Stanz les petits cantons insurgés, 9 sept. 1798.

STAOUÉLI, lieu de l'Algérie, à 24 kil. O. d'Alger.