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1806 ; Hist. générale de l’Église d’Angleterre, 1816 ; Hist. de la philosophie morale, 1823 ; Bibliographie et histoire de l’Histoire de l’Église, 1827 (posthume).

STAFFA (île), une des Hébrides, à 8 k. O. de celle de Mull, dépend du comté d’Argyle. Elle est très-petite (1600m sur 800) et toute basaltique. On y trouve des colonnes basaltiques naturelles, les unes droites, les autres couchées ; on admire surtout les grottes de Fingal et de Mackinnon, le fauteuil d’Ossian, etc.

STAFFARDE, vge du Piémont, à 6 kil. N. de Saluces, près du Pô. Catinat y battit le duc de Savoie le 18 août 1690.

STAFFORD, v. d’Angleterre, ch.-l. du comté de Stafford, à 200 kil. N. O. de Londres ; 10 000 h. Maison de force ; tanneries, fabriques de bottes et souliers. Fondée au Xe s. et jadis forte. Titre de baronnie, puis de comté au moyen âge ; érigée en marquisat en 1786, en faveur du comte Gower. — Le comté de St., au centre de l’Angleterre, entre ceux de Chester au N. O., de Derby au N. E., de Warwick au S. E., de Worcester au S., de Shrop à l’O., a 100 kil. sur 75 et 510 000 h. Presque tout eu plaines : agriculture développée : beaux domaines, notamment ceux du duc de Sutherland. Cuivre, fer, pierre calcaire, marbre, albâtre ; immenses houillères. Forges, hauts fourneaux, quincaillerie ; poterie renommée. — Ce pays, autrefois habité par les Cornavii, fit partie sous les Romains de la Flavie Césarienne, et, sous les Saxons, du roy. de Mercie.

STAFFORD, anc. famille d’Angleterre, d’origine normande, a pour chef Robert Tœnel, contemporain et allié de Guillaume le Conquérant, qui fut fait par ce prince gouverneur du château de Stafford. Plusieurs de ses membres ont joué un rôle historique, notamment : [[w:Humphrey Stafford (1er  duc de Buckingham)|Humphrey]], général de Henri VI, qui combattit le duc d’York, et fut en récompense créé duc de Buckingham (1465) ; — Henri, petit-fils du préc., qui eut longtemps la faveur de Richard III et le seconda dans ses criminelles entreprises, mais qui finit par se révolter : il fut pris et décapité en 1483. — Son fils [[w:Edward Stafford (3e duc de Buckingham)|Édouard]], accusé de trahison envers Henri VIII, périt aussi sur l’échafaud (1521). — Cette maison s’éteignit dans les mâles en 1637, mais elle fut continuée par [[w:William Howard (1er  vicomte Stafford)|Will. Howard]], fils d’un duc de Norfolk, qui, ayant épousé l’héritière Marie, reçut en 1640 le titre de comte de Stafford. Ce W. Howard suivit Charles II en exil, et devint à la Restauration un des principaux personnages de l’État. Il fut impliqué par le parti whig dans la conspiration des poudres et dans celle des farines, et enfermé à la Tour, puis condamné à mort par la Chambre des lords, qui pourtant le recommanda à la clémence du roi. Charles II, quoique convaincu de son innocence, n’osa lui faire grâce, et Stafford subit le supplice, 1680.

STAGIRE, Stagira, auj. port Libesade ou Stravro, v. de Macédoine, dans la Chalcidique, au N., près du golfe Strymonique, fut fondée vers 665 av. J.-C. Elle est célèbre comme patrie d’Aristote.

STAGNO, v. des États autrichiens (Dalmatie), sur l’isthme de Sabioncello, à 30 kil. N. O. de Raguse ; 2000 hab. Évêché. — À 2 kil. est Stagno Piccolo, un des plus beaux ports de l’Adriatique.

STAHL (George Ernest), célèbre médecin et chimiste, né en 1660 à Anspach, devint en 1687 1er médecin du duc de Saxe-Weimar, en 1694 professeur de médecine à Halle et bientôt après doyen de la Faculté, en 1716 médecin du roi de Prusse, et mourut à Berlin en 1734. Il a beaucoup écrit tant sur la chimie que sur la philosophie et la médecine. Ses principaux ouvrages sont : De motu tonico vitali, 1692 ; De autocratia naturæ seu spontanea morborum excussione, 1696 ; De vena-porta, porta malorum, 1698 ; Theoria medica vera, 1707 : c’est son ouvrage capital ; Experimenta chimiæ, 1697 ; Negotium otiosum, seu Sciamachia, etc., 1720 (en réponse aux objections de Leibnitz) ; Fundamenta chimiæ dogmaticæ et experimentalis, 1723. Stahl est surtout célèbre comme auteur d’un système connu sous le nom d’Animisme : il expliquait tous les phénomènes de l’économie animale par un principe immatériel identique au principe de la pensée, l’âme ; mais il reconnaissait que, dans ce nouvel exercice de ses facultés merveilleuses, l’âme n’a pas conscience d’elle-même. En médecine, il combattit ceux qui rapportaient tout à des causes chimiques ou mécaniques. En chimie, il imagina, pour expliquer la combustion, un principe nouveau, le phlogistique (c.-à-d. principe de la flamme, du grec phlox, phlogos, flamme) : il supposait que les corps combustibles sont plus ou moins chargés de phlogistique et que dans la combustion ce principe se dégage. Cette doctrine régna près d’un siècle sur la science et, quoique fausse, prépara celle de Lavoisier. Ses Fundamenta chimiæ ont été trad. par de Machy, 1757, et ses traités des Sels, du Soufre, par d’Holbach. Le Dr Blondin a publié la traduction complète de ses Œuvres médico-philosophiques et pratiques, 1859 et ann. suiv. On doit à M. A. Lemoine un intéressant mémoire sur Stahl et l’Animisme, 1858.

STAHRENBERG. V. STAREMBERG.

STAINS, vge du dép. de la Seine, à 4 kil. N. E. de St-Denis. Château et parc superbes qui ont appartenu aux familles de Thou et de Harlay ; puits artésiens.

STAIR (John DALRYMPLE, comte de), général et homme d’État, né à Édimbourg en 1673, m. en 1747, travailla les esprits en Écosse contre Jacques II, fut fait colonel par Guillaume III, servit sous Marlborough (1702), fut ambassadeur en Pologne de 1709 à 1713, et en France pendant la Régence, obtint du Régent l’expulsion du Prétendant, devint, sous George II, grand amiral d’Écosse (1730) et feld-maréchal (1741), commanda l’armée anglaise en Allemagne au début de la guerre de la succession d’Autriche, gagna sur le maréchal de Noailles la bataille de Dettingen (1743), mais sans savoir profiter de sa victoire, et fit échouer la tentative du prétendant Charles-Édouard sur l’Angleterre (1745-46).

STALIMÈNE, nom turc de l’anc. Lemnos. V. ce nom.

STAMBOUL, nom turc de Constantinople, n’est qu’une corruption des mots grecs eis tên polin, à la ville que les Turcs prirent pour le nom de la ville même.

STAMFORD, v. d’Angleterre (Lincoln), sur le Welland, à 60 kil. de Lincoln ; 8000 hab. Houille, drèche, etc. Jadis importante ; elle eut uns université qui a été réunie a celle d’Oxford.

STAMFORD-BRIDGE (WEST-), vge d’Angleterre (York), à 12 kil. N. E. d’York. Harold y battit les Danois en 1066, dix jours avant l’invasion de Guillaume.

STAMPALIE, nom turc Astypalée. V. ce nom.

STANCARI (Fr.), fameux unitaire, né à Mantoue en 1501, fut chassé d’Italie et d’Allemagne pour ses opinions, se réfugia en Pologne, où il répandit ses doctrines ; professa l’hébreu à Kœnisgberg, où il eut de graves querelles avec Osiander, vit condamner ses idées dans divers synodes, et mourut à Stobnitz en 1574. On a de lui, entre autres écrits, des traités De Trinitate et mediatore Domino et De Reformatione doctrinæ christianæ, Bâle, 1547.

STANCO, nom turc de l’île de Cos. V. ce nom.

STANHOPE, famille noble d’Angleterre, du comté de Nottingham, a pour chef [[w:Philip Stanhope (1er  comte de Chesterfield)|Philippe Stanhope]], qui fut fait par Jacques I baron de Shelford (1616), et par Charles I comte de Chesterfield (1628). La branche principale portait le titre de comte de Stanhope de Shelford. Une branche particulière, auj. éteinte, avait le titre de comte de Harrington.

STANHOPE (Jacq., comte de), général et homme d’État, né en 1673, m. en 1721, voyagea par toute l’Europe, fit la guerre de la succession d’Espagne avec le titre de major général, eut part à la prise de Barcelone et s’empara de Port-Mahon et de Minorque (1709) ; en même temps il négociait comme ambassadeur avec l’archiduc Charles, compétiteur de Philippe V. Il fut pris à Brihuega (1710) et resta deux ans captif. Secrétaire d’État sous George I, il conclut avec le cardinal Dubois à La Haye le traité de la