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raineté et prit alors le titre de duc de Souabe. Le duché passa ensuite à divers ducs non héréditaires ; enfin il fut possédé de 1080 à 1268 par la maison de Hohenstaufen, originaire de ce pays, qui a fourni plusieurs empereurs (V. HOHENSTAUFEN). De 843 à 1080, la Souabe comprenait tout le pays entre la Forêt-Noire et le Rhin, et même l'Alsace. De 1080 à 1268, le duché fut très-diminué, surtout entre 1198 et 1212, par les cessions que fut obligé de faire Philippe de Souabe, soit pour maintenir la dignité de la couronne impériale, soit pour doter ses filles. Rétabli à peu près dans son intégrité par l'empereur Frédéric II, neveu de Philippe, il fut démembré encore en 1250, quand Conrad IV lui succéda à l'empire. A la mort de ce dernier (1254), Richard de Cornouailles réunit le duché à la couronne impériale et n'en investit plus personne. Le nom de Souabe ne désigna plus qu'un des cercles de l'empire.

Ducs de Souabe depuis 912.
I. Ducs non héréditaires.
Erchanger, 912
Burkhard I (comte de la Baar), 926
Hermann I (2e mari de la veuve de Burkhard I), 926
Ludolf (fils d'Othon I et gendre d'Hermann I), 948
Burkhard II (fils de Burkhard I), 954
OthonI, fils de Ludolf et duc de Bavière en 976, 973
Conrad I (neveu d'Hermann I), 982
Hermann II (neveu de Conrad I), 997
Hermann III (fils d'Hermann II), 1004
Ernest I, d'Autriche-Babenberg (mari d'une sœur d'Hermann III), 1012
Ernest II (fils d'Ernest I), 1015
Hermann IV (frère d'Ernest II), 1015
Henri, fils de l'empereur Conrad II, et empereur lui-même sous le nom d'Henri III, 1038
Othon II (petit-fils d'Othon II, l'empereur), 1043
Othon III, margrave de Schweinfurt, 1044
Rodolphe de Rheinfeld (anti-empereur), 1057-1080
II. Ducs héréditaires (maison de Hohenstaufen).
Frédéric I, gendre de l'empereur Henri IV, 1080
Frédéric II, le Louche (son fils), 1105
Frédéric III, fils de Frédéric II (le même que l'empereur Frédéric I, dit Barberousse), 1147
Frédéric IV, de Rothenbourg (cousin de Frédéric III et fils de l'empereur Conrad III), 1155
Frédéric V (2e fils de Frédéric III), 1167
Conrad IV, 4e fils de Frédéric III (en même temps duc de Franconie), 1191
Philippe (empereur de 1198 à 1208, dernier fils de Frédéric III), 1196
Frédéric VI (fils de l'empereur Henri VI, et le même que l'empereur Frédéric II), 1208 ou 1213
Henri II, son fils, 1219
Frédéric VI, de nouveau, 1235
Conrad V, fils de Frédéric VI et le même que l'empereur Conrad IV, 1250
Conrad VI ou Conradin, duc titulaire, 1254-1268

SOUABE (Comté palatin de), partie du duché de Souabe qui appartenait à la maison de Calw, avait Tubingue pour chef-lieu. Ce comté cessa d'exister vers la fin du XIIIe s.

SOUABE (Cercle de), un des 4 grands cercles de l'empire d'Allemagne créés dès 1387 par Wenceslas, et un des 10 formés au XVIe s. par Maximilien, était situé entre ceux du Haut et du Bas-Rhin, de Bavière, d'Autriche, de Franconie et la Suisse, et comprenait le duché de Wurtemberg, les margraviats de Bade, les principautés de Hohenzollern, les 4 principautés ecclésiastiques de Constance, Augsbourg, Elwangen, Kempten, et 31 villes impériales (Ulm, Augsbourg, Hall, Heilbronn, Memmingen, etc.), qui formaient ce que l'on appelait la Ligue de Souabe.

SOUABE-ET-NEUBOURG (Cercle de), cercle du roy. actuel de Bavière, au S. O., entre ceux de Hte-Bavière à l'E., de Moy.-Franconie au N., le Wurtemberg à l'O., le lac de Constance et le Tyrol au S., a une superficie de 953 414 hect. et une population de 570 492 âmes ; ch.-l. Augsbourg. Il est formé d'un ancien pays bavarois (Neubourg), et des possessions de Souabe que la Bavière acquit au recez de Ratisbonne en 1803.

SOUAKIM, v. de Nubie, partie dans un îlot du golfe Arabique et partie sur le continent, à 310 k. de Djeddah ; 10 000 hab. Bon port, fréquenté par les marchands de café d'Arabie et par les trafiquants d'esclaves. Pêcheries de perles. Télégraphe sous-marin, communiquant avec Aden sur la côte d'Arabie.

SOUBAB. Dans l'anc. empire mogol de l'Inde, on nommait ainsi des espèces de vice-rois qui gouvernaient au nom du grand mogol de vastes divisions de l'empire appelées de là Soubabies ; telle était la soubabie du Décan. Les soubabs avaient sous leur dépendance les nababs ou gouverneurs de provinces.

SOUBISE, vge de la Charente-Inf., à 4 kil. S. O. de Rochefort ; 1000 hab. Château. Sources minérales renommées. Il se livra en 1372 à Soubise un combat où fut pris le fameux captal de Buch. Anc. seigneurie, qui appartint à la maison de Parthenay, puis à celle de Rohan (branche des Rohan-Guéménée), pour laquelle elle fut érigée en principauté.

SOUBISE (Benj. de ROHAN, seigneur de), général protestant, 2e fils de René de Rohan et de Catherine de Parthenay, héritière de Soubise, et frère de Henri de Rohan, chef du parti, fut nommé par l'assemblée protestante de 1621 commandant général des prov. de Poitou, Bretagne, Anjou, soutint un siége d'un mois dans St-Jean-d'Angély, s'empara du Bas-Poitou, menaça Nantes, mais s'enfuit devant Louis XIII sans combattre, et passa en Angleterre après la prise de Montpellier (1622). En 1625, il se jeta sur la flotte royale de Blavet, l'emmena à l'île de Ré, et demeura maître de la mer entre Nantes et Bordeaux, mais il perdit la même année une bataille navale contra Montmorency. Lors du siège de La Rochelle, il amena devant ce port une flotte anglaise avec le duc de Buckingham, mais ne put réussir à secourir la ville. Bien que compris dans la pacification de 1629, il ne voulut point en profiter et retourna en Angleterre, où il mourut en 1641, sans postérité.

SOUBISE (Ch. de ROHAN, prince de), né en 1715, m. en 1787, fut aide de camp de Louis XV (1744-48), gouverneur de Flandre et Hainaut (1751), commanda, dans la guerre de Sept ans, un corps de 24 000 hommes (1757), et se fit battre honteusement à Rosbach par le grand Frédéric. Mis en 1758 à la tête d'une nouvelle armée, il obtint cette fois quelques avantages (à Sondershausen, à Lutzelberg), Occupa le landgraviat de Hesse et fut nommé maréchal de France. Il gagna en 1762 la bat. de Johannisberg, grâce aux conseils du maréchal d'Estrées. Depuis ce temps, il vécut à la cour, jouissant de toute la faveur de Louis XV et de Mme de Pompadour; il fut des premiers à rendre hommage à Mme Dubarry. Il était initié aux secrets du ministère occulte de Louis XV et fut mêlé à toutes les intrigues de la cour. Il est le seul des courtisans qui ait accompagné le corps de Louis XV à St-Denis. — Son frère, Armand de Rohan, dit le Cardinal de Soubise, né à Paris en 1717, m. en 1756, porta d'abord les noms de prince de Tournon et d'abbé de Ventadour. Coadjuteur de son grand-oncle, le cardinal Armand Gaston de Rohan, évêque de Strasbourg, il lui succéda en 1749 et devint peu après grand aumônier du roi. Il avait été fait cardinal dès 1747. Il était de l'Académie française.

SOUCHAY (l'abbé J. B.), chanoine de Rodez, né dans le Vendomois en 1688, m. en 1746, vint à Paris où il fut précepteur, entra en 1726 à l'Académie des inscriptions, et obtint en 1732 une chaire d'éloquence au collége Royal. On lui doit nombre d'éditions fort soignées, qui parurent pour la plupart anonymes, notamment des éditions d’Ausone, avec les Commentaires de Julien Fleury (1730), de l’Astrée de d'Urfé, et des Œuvres de Boileau (1735).

SOUDAN, altération du mot sultan. Ce nom fut surtout appliqué aux lieutenants Seldjoucides des califes