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SOLI
SOLI
-1783-

vêque de Bâle depuis 1792 ; lycée, biblioth., cabinet de fossiles. Église de St-Ours, la plus belle de la Suisse, bâtie de 1762 à 1713, hôtel de ville, tour de l’Horloge. Commerce de blé, de fromages, de chevaux et de bestiaux. Environs très-pittoresques. Soleure a été ville impériale ; en 1475, elle s’unit aux villes suisses qui firent la guerre à Charles le Téméraire. — Le canton de Soleure, le 10e canton suisse, est presque entièrement enclavé dans celui de Berne ; il a env. 670 kil. carr. et 70 000 h. (dont 62 000 catholiques). Ce canton est un des plus fertiles de la Suisse : beaux pâturages, riche bétail ; mines de fer et de houille. — Ce canton n’entra dans la Confédération suisse qu’en 1481, avec Fribourg. Son gouvernement, jadis aristocratique, a été modifié en 1841 : c’est maintenant une démocratie représentative.

SOLFATARE (la), c.-à-d. la Soufrière, Forum Vulcani, Campi Phlegræi des anciens, petite mont. d’Italie, dans l’anc. roy. de Naples, près de Pouzzoles, offre à son sommet le cratère d’un volcan éteint et est toujours environnée de vapeurs sulfureuses. On en retire beaucoup de soufre et de vitriol.

SOLFÉRINO, bourg de Lombardie, près de la r. dr. du Mincio, entre Peschiera au N. et Mantoue au S., à 4 kil. E. S. E. de Castiglione. L’armée franco-sarde, commandée par l’empereur Napoléon III, y remporta, le 24 juin 1859, une victoire décisive sur l’armée autrichienne, commandée par l’empereur François-Joseph. Le général Niel, qui avait eu la principale part à la victoire, fut fait maréchal de France. Le nom de Solférino a été donné à un des ponts de Paris.

SOLIGNAC, Solemniacum, ch.-l. de cant. (Hte-Loire), près de la r. g. de la Loire, à 12 kil. S. du Puy ; 1168 hab. — Bourg du dép. de la Hte-Vienne, à 12 kil. S. de Limoges ; 2856 hab. Anc. abbaye, fondée en 631. Fabriques de porcelaine.

SOLIMAN, chef de la dynastie des sultans seldjoucides de Konieh, fils de Koutoulmich, fut chargé par son cousin Mélik-chah de soumettre l’Asie-Mineure et la Syrie, fit bientôt des conquêtes pour son propre compte, et fonda ainsi l’empire de Konieh (1074). Après avoir pris Antioche (1084), il fut vaincu à Alep en Syrie par Toutouch, prince de Damas, et se perça de son épée (1085); néanmoins, Kilidj-Arslan, son fils aîné, lui succéda. — soliman ii (Rokn-Eddin), 7e sultan seldjoucide de Konieh. V. rokn-eddin.

soliman, sultan ottoman, dit Tchélébi, fils ainé de Bajazet I, passa en Europe après la bataille d’Ancyre, se fit proclamer sultan à Andrinople (1402), tandis que son frère Mouça était proclamé en Asie, marcha contre celui-ci et eut d’abord des succès ; mais, ayant irrité ses sujets par ses violences et s’étant fait mépriser par son ivrognerie, il perdit bientôt ses conquêtes, se vit assiégé dans Andrinople même, fut pris en se rendant à Constantinople où il allait chercher un asile, et livré à son frère Mouça, qui le fit étrangler (1410).

soliman ii, le Grand, le Conquérant, le Magnifique, le Législateur, le plus célèbre des sultans ottomans, né en 1494, succéda à son père Sélim I en 1520. Il fit une première campagne en Hongrie en 1521, prit Belgrade, Salankémen, Petervaradin et autres villes; ravit aux Hospitaliers Rhodes et les îles voisines, malgré les efforts du grand maître Villiers de l’Ile-Adam (1522); envahit de nouveau la Hongrie en 1526, remporta la grande victoire de Mohacz (29 août), entra dans Bude, et, profitant des dissensions de Ferdinand d’Autriche et Jean Zapolski reconnut pour roi de Hongrie ce dernier, qui se déclara son vassal ; puis alla mettre le siége devant Vienne avec 120 000 hommes (1529), mais ne put s’en emparer; attaqua alors par mer Venise et Charles-Quint (1530 et 1531), et finit, après des succès divers par faire sa paix avec l’Empire en 1538 (à Grand-Varadin). Il avait eu pendant la même période à combattre les Perses : il leur prit Van (1523), Tauris et une partie de la Géorgie (1536); en même

temps il s’emparait de Bagdad (1534) et faisait la conquête de l’Yémen. Aidé du fameux Khaïreddin-Barberousse, qu’il avait nommé premier capitan-pacha (1534), il réunit Tunis et Alger à son empire et dépouilla les Vénitiens de leurs dernières possessions en Morée et dans l’Archipel ; puis, rompant la paix avec la Hongrie après la mort de Jean Zapolski (1540), il enleva au nouveau roi, Ferdinand, la Transylvanie et quelques comtés qu’il donna à J. Sigismond Zapolski et prit pour lui le reste de la Hongrie (1541). Peu après, François I lui ayant offert une ligue offensive et défensive contre Charles-Quint, il l’accepta et fit partir de Constantinople, sous la conduite de Barberousse, une flotte qui vint joindre à Toulon la flotte française pour aller assiéger Nice (1543). Dans une 2e expédition contre les Perses (1547), il conquit le Chirvan avec le reste de la Géorgie (1549 et 50). Recommençant ensuite la guerre en Hongrie (1552-62), il prit Lippa, Temeswar, Veszprim, mais il échoua devant Agria, et finit par accorder de nouveau la paix. Il envoya en 1565 une flotte immense pour assiéger Malte, mais sans succès. Il mourut en 1566, d’une attaque d’apoplexie, devant Szigeth, au début d’une nouvelle campagne en Hongrie. Ce prince fut aussi remarquable par sa justice et son instruction que par sa bravoure; il fonda un grand nombre d’établissements utiles et fit de sages règlements pour organiser l’administration, les finances et l’armée. Son règne fut l’apogée de la grandeur ottomane. Il eut pour successeur Sélim II, qu’il avait eu de la célèbre Roxelane. On lui reproche la mort de son ministre Ibrahim et celle de son propre fils, Mustapha. V. ce nom.

soliman iii, frère et successeur de Mahomet IV (1687-91), fut tiré du vieux sérail, où il languissait depuis 40 ans, pour être mis sur le trône, eut à comprimer des révoltes à l’intérieur, subit des revers en Hongrie, puis nomma vizir Kiuperli-Mustapha, qui rétablit un peu les affaires musulmanes.

SOLIMENA (Francesco), peintre napolitain, né en 1657 à Nocera de’ Pagani, m. en 1747, imita tour à tour Lanfranc, Pierre de Cortone, le Calabrèse et Carle Maratte, vit ses tableaux recherchés de presque tous les souverains de l’Europe, fut anobli par l’emp. Charles VI et amassa une grande fortune. Cet artiste a beaucoup d’imagination, son dessin est correct, et son coloris de la plus grande fraîcheur. Parmi ses œuvres, on remarque la Vision de S. Benoît, à Naples, l’Arrivée de Christ. Colomb dans le Nouveau-Monde, à Gênes, l’Aurore, à Mayence. Le Musée du Louvre a de lui Adam et Ève dans le Paradis terrestre et un Héliodore chassé du Temple.

SOLIMOËNS, nom que porte le fleuve Amazone avant sa jonction avec le Madeira.

SOLIN, C. Julius Solinus, écrivain latin, rédigea vers 230, à ce qu’on présume, une compilation connue sous le titre de Polyhistor seu De Mirabilibus orbis. Ce sont des extraits de divers auteurs, surtout de Pline l’Ancien, que tantôt il se borne à copier et que tantôt il défigure par un style dur et lourd : on l’a surnommé le Singe de Pline. La meilleure édition de l’ouvrage de Solin est celle de Deux-Ponts, 1794. Il a été traduit par Agnant, dans la Collection Panckoucke, 1847. Saumaise a publié un savant commentaire sous le titre d’Exercitationes Plinianæ in Solinum, Paris, 1629, 2 vol. in-fol.

SOLIS (J. diaz de), navigateur espagnol, découvrit le Yucatan avec Pinto en 1507, remonta la Plata (qui primitivement reçut son nom), explora la baie de Janeiro vers 1512 ; et se fit charger par Ferdinand de la conquête du pays ; mais, à peine débarqué, il fut fait prisonnier par les Indiens, qui le mirent à mort et le dévorèrent (1515).

solis (Antonio de), littérateur, né en 1610 à Alcala (Vieille-Castille), m. en 1686, mena de front le droit, l’histoire, la politique, le théâtre, fut secrétaire du comte d’Oropesa, vice-roi de Navarre, puis de la reine douairière, et fut nommé en 1661