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Parmi les fragments qui lui sont attribués, on remarque une satire mordante contre les femmes, mais cette pièce paraît être d'un autre poëte du même nom, natif d'Amorgos, qui florissait vers 660 av. J.-C.

SIMONNEAU, famille de graveurs, a produit : Charles, natif d'Orléans (1639-1728), graveur à la pointe et au burin, qui réussit également dans le portrait, l'histoire et la vignette (on cite de lui Jésus et la Samaritaine, d'après Carrache, la Conquête de la Franche-Comté, d'après Lebrun); — Louis, frère de Charles, mort en 1738, auteur d'une Assomption de la Vierge, d'après Lebrun ; de Suzanne au bain, de Jésus instruisant Marthe et Marie, d'après Coypel; — Philippe, fils de Charles, qui grava l’Enlèvement des Sabines et la Paix entre les Romains et les Sabins, d'après J. Romain ; les Trois déesses jugées par Pâris, d'après Perino del Vaga; Vénus et Adonis, d'après l'Albane. Il est fort inférieur à son père et à son oncle.

SIMPHÉROPOL, v. de Russie. V. SIMFÉROPOL.

SIMPLICE ou SIMPLICIUS (S.), pape de 468 à 483, né à Tusculum (Tivoli), établit en Orient l'autorité du concile de Chalcédoine, replaça sur les siéges d'Antioche et d'Alexandrie les évêques légitimes, qui en avaient été chassés par les Eutychéens, mais ne réussit pas si promptement à étouffer les troubles en Occident. L'Église l'hon. le 2 mars. — Un autre S. Simplice, évêque d'Autun au IVe s., est fêté le 24 juin.

SIMPLICIUS, philosophe grec du IVe s., natif de Cilicie ou de Phrygie, reçut les leçons d'Ammonius, fils d'Hermias, enseigna quelque temps à Athènes, quitta cette ville après la défense que fit Justinien d'enseigner la philosophie (529), et se réfugia en Perse auprès de Chosroës; ce prince obtint son retour en Grèce, vers 533 selon les uns, 545 selon d'autres. On a de Simplicius des commentaires sur plusieurs traités d'Aristote (Catégories, Bâle, 1541; Traité de l'âme, Venise, 1527; Physique, Venise, Aide, 1526), et sur le Manuel d'Épictète (publiés à Venise, 1528, à Leyde, 1640, et à Deux-Ponts, par Schweighæuser, 1800) : ce dernier ouvrage a été traduit en français par Dacier, avec le Manuel d'Épictète, 1715. Simplicius est un éclectique néoplatonicien, qui incline au péripatétisme. Ses commentaires sont, avec ceux d'Alexandre d'Aphrodisie, les meilleurs de cette école.

SIMPLON (mont), Sempeln en allemand, mons Cæpionis, Scipionis ou Sempronii en latin, mont des Alpes Lépontiennes, en Suisse, sur la limite du Valais et du Piémont, à 105 kil. N. E. du mont Blanc et à 53 kil. S. O. du St-Gothard. Son sommet s'élève à 3710m. Superbe route militaire de plus de 60 kil. de long (de Brigg à Domo d'Ossola), ouverte par Napoléon I de 1800 à 1807 : on y compte 6 galeries taillées dans le roc et plus de 50 ponts jetés sur des précipices. — Le Simplon donna son nom à un dép. français formé du Valais et qui avait pour ch.-l. Sion.

SIMPSON (Thom.), mathématicien, né en 1710, à Bosworth (Leicester), m. en 1761, était fils d'un tisserand. Après avoir lutté longtemps contre la misère, il devint enfin professeur de mathématiques à l'Académie de Woolwich et membre de la Société royale. Il a laissé : Nouveau traité des fluxions, 1737 ; De la nature et des lois de la probabilité, 1740 ; Des annuités et des tontines, 1742, et des traités d'algèbre, de géométrie et de trigonométrie. Son nom est resté à une méthode approchée de quadrature.

SIMSON (Robert), mathématicien écossais, né en 1682, m. en 1768, fut 50 ans professeur de mathématiques au collége de Glasgow, et laissa : Traité des sections coniques, 1735; Traité sur l'extraction des racines approximatives des nombres par séries infinies (dans les Transactions philosophiques, année 1753), et divers travaux sur Euclide (qu'il a traduit en anglais, 1756), sur Apollonius et sur Pappus.

SEN, désert au N. E. de l’Égypte. Les Hébreux le traversèrent en gagnant la Terre Promise à la sortie d'Égypte : c'est là qu'ils furent nourris de la manne.

SINAÏ, SINA, Djebel-Tor ou Djebel-Mousa, mont. d'Arabie, au N. O., dans la péninsule qui s'avance au milieu de la mer Rouge, entre les golfes de Suez et d'Akaba, au N. E. du mont Horeb. Il a deux sommets, dont le plus élevé, auj. Ste-Catherine, a environ 2814m. Les rochers voisins sont couverts d'inscriptions qu'on attribue aux Israélites. — Dieu apparut à Moïse sur le mont Sina pendant 40 jours et lui donna sa loi. Sur la pente de la montagne, à une hauteur de 1800m, se voient une église et une mosquée, ainsi qu'un couvent fortifié. Ce couvent fondé par Justinien en 527, est le titre d'un archevêché dont le titulaire réside au Caire.

SINALOA. V. CINALOA.

SINAMARI. V. SINNAMARI.

SINAN-PACHA, surnommé Kodjah (le maître), général ottoman, était un renégat italien. Vizir sous Soliman I, Sélim II, Amurat III et Mahomet III, il prit Tripoli en 1551, soumit l'Yémen révolté, réduisit la régence de Tunis, d'où il chassa les Espagnols (1574), et se distingua également en Hongrie. Trois fois disgracié, il fut trois fois rappelé et mourut vizir, en 1595. Sinan-Pacha n'était pas moins habile administrateur que grand guerrier : l’Égypte, la Syrie, l'Anatolie, lui doivent un grand nombre d'édifices utiles, mosquées, hôpitaux, bains, marchés, etc.

SINCLAIR (sir John), agronome écossais du XVIIIe s., membre du Parlement britannique, fonda là Société d'agriculture d’Édimbourg et publia entre autres ouvrages utiles : l’Agriculture pratique et raisonnée, trad. par Mathieu de Dombasle, 1825.

SIND ou SINDH, l’Indus des anciens, un des deux grands fleuves de l'Inde, le plus à l'O., naît dans le S. E. du petit Thibet, dans des lieux inconnus, vers 30° lat. N., forme une courbe, remontant jusqu'à 36° au N. O., puis redescendant au S. O., continue ensuite sa course jusqu'à 24°, laissant à sa droite le Kaboul et le Beloutchistan, à sa gauche le Pendjab et le Moultan, arrose Attok, Tchikarpour, Haïdérabad, Tatta, se divise un peu au-dessus d'Haïdar-Abad en plusieurs bouches qui forment un vaste delta et se jette par 11 branches dans le golfe d'Oman. Vers l'emhouch. est le grand marais de Rin. Ses affluents principaux sont le Ladak en Thibet, l'Attok et la Leia qui viennent de l'Afghanistan, le Kaboul, et les rivières qui forment le Pendjnad (V. ce nom). Son cours total est d'env. 2550 kil. V. INDUS.

SINDHY (Principauté du), État de l'Inde en deçà du Gange, borné au N. O. par le Beloutchistan, au N. par le roy. de Lahore, à l'E. par l'Adjmir et le Katch, a env. 137 000 kil. carr., compte un million d'habitants et a pour capitale Koratchi. Il tire son nom du Sind, qui l'arrose. — Le Sindhy eut jadis des princes particuliers. Les Arabes occupèrent le pays dès 712, mais au Xe s. il se rendit indépendant; depuis le XIVe s., il passa successivement sous la domination des Afghans, des Mongols, du Kaboul (à la fin du dernier siècle), puis se partagea en 4 principautés (Haïdérabad, Mirpour, Khirpour, Bawalpour), qui depuis 1843 ont toutes été soumises aux Anglais par le général Napier. V. NAPIER (sir Ch.)

SINDHYAH (Madhadji), dit Béhadour ou le Victorieux, prince mahratte, né vers 1743, m. en 1794, profita de la décadence de l'empire mongol pour se former un roy. indépendant entre le Lahore, le Kandeich, le golfe de Cambaye et le Gange, attira à son service des officiers européens, entre autres le comte de Boigne, et eut une armée de 100 000 hommes, en partie disciplinés à l'européenne. Il tint tête ans Anglais et se maintint indépendant ; mais son fils, Dowlut Sindyah, fut, après une longue lutte, vaincu par Wellesley à la bat. d'Assye (1803), et se vit forcé de signer un traité qui le mettait à la merci de la Compagnie des Indes. — Le roy. de Sindhyah a env. 102 000 kil. carr. et 4 millions d'hab. ; il a pour capit. Goualior. Il se compose de parties des trois anciennes provinces d'Agra (capit., Agra), de Kandeich (capit., Bhouranpour) et de Malwa (capit., Oudjein). Le souverain est encore auj. un prince mahratte; il prend le titre de maharadjah ou grand-radjah.