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il vota pour l’appel au peuple. Arrêté comme complice de Dumouriez et agent de la faction d’Orléans, il fut condamné à mort le 30 octobre 1793.

SILO, v. de Palestine (Éphraïm), au S. de Sichem et au N. de Béthel, fut la capitale des Hébreux lors de leur entrée dans la Terre Promise. L’arche et le tabernacle y furent longtemps conservés ; c’est là aussi que Josué fit le partage de la Terre Promise.

SILOÉ, fontaine de Jérusalem, sort du mont Sion, coule entre les vallées de Josaphat et d’Hennon, et va se jeter dans le torrent de Cédron. Elle formait près de sa source une piscine, célèbre par le miracle de l’aveugle-né auquel Jésus rendit la vue.

SILSILIS, Djebel Selseleh, mont. d’Égypte (Thébaïde), où se trouvaient les vastes carrières qui fournirent les matériaux des constructions de Thèbes.

SILURES, peuple de la Grande-Bretagne, au S. O., vers l’embouch. de la Sabrina (Severn), fut soumis en 75 par J. Frontinus.

SILVA (J. B.), médecin, né à Bordeaux en 1682, m. en 1748, fut nommé en 1724 médecin consultant du roi (Louis XV), se vit recherché par l’empereur Charles VI et par l’impératrice de Russie, et inspira de beaux vers à Voltaire. Il a laissé un Traité des différentes sortes de saignées, 1729, des Consultations, et quelques opuscules.

SILVANECTES, peuple de la Gaule, dans la Belgique 2e, entre les Parisii, les Meldi, les Bellovaci, les Viducasses, avait pour ch.-l. Augustomagus (Senlis). Ils habitaient la partie S. O. du dép. de l’Oise.

SILVÈRE (S.), pape de 536 à 538, refusa de replacer sur le siége de Constantinople l’eutychéen Anthime, entaché d’hérésie, et s’attira le courroux de l’impératrice Théodora, qui favorisait les Eutychéens. À l’instigation de cette princesse, il fut accusé injustement d’intelligence avec les Goths, remplacé par Vigile, et relégué dans l’île Palmaria, où il mourut de faim. On le fête le 20 juin.

SILVESTRE (S.), pape. V. SYLVESTRE.

SILVESTRE (Israël), dessinateur et graveur, rival de Callot, né à Nancy en 1621, m. en 1691, vint se fixer à Paris, s’y fit bientôt remarquer par le goût et l’intelligence de ses dessins, fut chargé par Louis XIV de dessiner et de graver les Vues des Parcs et Maisons royales et les Villes conquises, ainsi que les Fêtes données par le roi, et réussit si bien qu’il obtint, avec le titre de maître de dessin du Dauphin, une pension et un logement au Louvre. Son œuvre se compose de plus de 1000 pièces, parmi lesquelles on remarque, outre les vues ci-dessus mentionnées, les Plaisirs de l’île enchantée et une Vue de Rome. — Son fils, Louis S., 1675-1760, réussit dans la peinture, devint membre de l’Académie de peinture, et fut appelé à Dresde par le roi Auguste II, qui le nomma directeur de l’Académie de Dresde et l’anoblit.

SIMANCAS, Septimanca, v. d’Espagne, dans la Vieille-Castille (Valladolid), sur la Pisuerga, à 12 kil. S. O. de Valladolid : 1200 h. Pont de 17 arches. Château fort où l’on conserve depuis 1563 les archives de la Castille. Près de cette ville, en 939, Ramire II, roi de Léon, et Fernand Gonzalez, comte de Castille, livrèrent aux Maures, commandés par Abdérame, une grande bataille qui resta indécise.

SIMART (Ch.), sculpteur, né à Troyes en 1807, m. en 1857, était fils d’un menuisier. Son goût précoce pour la sculpture l’ayant fait remarquer, il fut envoyé à Paris aux frais de sa ville natale. Il obtint le grand prix de Rome en 1833 et fut envoyé en Italie, où il puisa la passion de l’antique. Il traita surtout avec succès les sujets allégoriques, et fit en ce genre de belles statues de la Poésie épique et de la Philosophie (pour la bibliothèque du Sénat) ; il exécuta pour le duc de Luynes une admirable reproduction de la Minerve de Phidias, en or et en ivoire (1856). On lui doit en outre la belle statue de Napoléon qui orne le tombeau des Invalides, les bas-reliefs qui rappellent les grandes institutions impériales, et de magnifiques caryatides pour la nouvelle façade du Louvre. Il avait remplacé Pradier à l’Institut en 1852 et était professeur à l’École des beaux-arts. Halévy a lu son Éloge à l’Académie des beaux-arts en 1861.

SIMBIRSK, v. de la Russie d’Europe, ch.-l. du gouvt de Simbirsk, au confluent du Volga et de la Sviaga, à 1450 k. S. E. de St-Pétersbourg, par 46° 2′ long. E., 54° 24′ lat. N. ; 18 000 hab. Évêché, cour criminelle, gymnase. Clochers et jardins nombreux, qui rendent de loin son aspect pittoresque ; statue élevée à l’historien Karamsin, né dans les environs. Grand commerce de grains. La ville fut fondée en 1648. — Le gouvt de Simbirsk, entre ceux de Kazan au N., d’Orenbourg à l’E., de Saratov au S., de Penza et de Nijnéi-Novogorod à l’O., a env. 430 kil. sur 215 et 200 000 hab. Montagneux à l’E. et au centre, il est traversé du N. au S. par le Volga. Sol fertile et bien cultivé ; vastes forêts ; fer, sel, soufre, gypse.

SIMÉON, 2e fils de Jacob et de Lia, né vers 2110 av. J.-C., fut celui que Joseph retint en otage quand ses frères vinrent acheter du blé en Égypte. Il prit part, avec Lévi, au massacre des Sichémites. Il donna son nom à une des 12 tribus. C’était la plus méridionale : elle avait au N. la tribu de Juda, à l’O. les Philistins, à l’E. le lac Asphaltite.

SIMÉON, pieux vieillard juif, fut averti miraculeusement qu’il ne mourrait pas sans avoir vu le Messie : en effet, se trouvant dans le temple lorsque la Vierge y apporta l’Enfant Jésus, il le reçut dans ses bras ; c’est alors que, reconnaissant en lui le Messie, il chanta, pour rendre grâce à Dieu, le fameux cantique : Nunc dimittis servum tuum, Domine.

SIMÉON (S.), neveu de la Ste Vierge et cousin de Jésus, est quelquefois appelé frère du Seigneur. Il fut évêque de Jérusalem après la mort de Jacques, en 67, et subit le martyre en 107 ; il avait alors 120 ans. L’Église l’hon. le 18 février.

SIMÉON STYLITE (S.), pieux anachorète, né vers 390 à Sisan en Cilicie, m. en 459, se voua jeune à la vie solitaire, et se fit remarquer par ses austérités excessives : il ne faisait qu’un repas par semaine, et ne prenait rien tout le carême. Il habita quelques années un ermitage au pied du mont Télénisse, mais il le quitta en 423, et se retira, pour mieux s’isoler, sur une haute colonne (stylos, en grec, d’où son surnom), du haut de laquelle il haranguait les fidèles. Il vécut ainsi 36 ans, et changea dans cet espace trois fois de colonne (il était resté 22 ans sur la dernière) : on l’y trouva mort. L’Église le fête le 5 janvier. Sa Vie a été écrite par Théodoret.

SIMÉON LE MÉTAPHRASTE. V. MÉTAPHRASTE.

SIMÉON DE DURHAM, historien du XIIe s., enseigna les mathématiques à Oxford, et fut grand chantre de l’église de Durham. Il a composé une Hist. des rois d’Angleterre, qui va de 616 à 1130, et qui a été continuée jusqu’en 1156 par Jean, prieur d’Exham (imprimée dans les Decem scriptores de Twisden).

SIMÉON (Joseph Jérôme, comte), né à Aix en 1749, m. en 1842, fils d’un avocat, brilla de bonne heure au barreau d’Aix, fut successivement professeur de droit à l’Université d’Aix, procureur-syndic du dép. des Bouches-du-Rhône, député au conseil des Cinq cents, où il siégea parmi les modérés, fut proscrit au 18 fructidor, reparut après le 18 brumaire, eut part, comme membre du Tribunat, au projet de loi sur le Concordat et à la rédaction du Code civil, devint, sous le Consulat et l’Empire, préfet, conseiller d’État, et reçut de Napoléon le titre de comte ; fut envoyé en Westphalie en 1807 pour organiser l’administration de la justice pendant le règne de Jérôme Bonaparte et fit bénir dans ce pays le nom français ; fut sous la Restauration ministre de la justice, puis de l’intérieur (1819-21), mais se retira quand le parti ultra-royaliste l’eut définitivement emporté, fut nommé pair en 1821 et devint en 1833 1er président de la Cour des comptes. Il avait été élu en 1832 membre de l’Académie des sciences morales. Homme sage, orateur clair et solide, Siméon se montra en toute occasion ami de l’ordre et des libertés constitutionnelles.