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dimanche qui tombe 60 jours avant Pâques; il suit la Septuagésime et précède la Quinquagésime.

SEXTIÆ (AQUÆ), Aix, v. de la Gaule Cisalpine, à 30 kil. N. de Massilia, fut fondée par C. Sextius Calvinus en 123 av. J.-C. et devint la métropole de la Province romaine. Eaux thermales, célèbres dès l'antiquité. Marius y battit les Teutons l'an 102 av. J.-C.

SEXTIUS, pythagoricien qui vivait sous Auguste, écrivit en grec un recueil de Pensées, dont la lecture enthousiasmait Sénèque, et qui furent traduites en latin par Rufin sous le nom du pape Xystus ou Sixte II. Cette traduction, qui seule a été conservée, a été mise en français par le comte de Lasteyrie en 1843.

SEXTIUS LATERANUS (L.), le premier consul plébéien, entra en charge l'an 366 av. J.-C. avec un collègue patricien. Tribun avec Licinius Stolon, il avait secondé ses efforts pour faire admettre les Plébéiens au consulat. — C. SEXTIUS CALVINUS, consul en 124 av. J.-C, puis proconsul en Gaule, 123, vainquit les Salyes, porta loin les armes romaines dans la Gaule Transalpine, et fonda la ville qui prit de lui le nom d’Aquæ Sextiæ. — P. SEXTIUS, questeur du consul C. Antonius en 62 av. J.-C., eut part à la victoire de Pistoie sur Catilina. Ayant suivi Antonius en Macédoine, il fut impliqué dans l'accusation de concussion portée contre ce consul; mais il fut sauvé par l'éloquence de Cicéron. Il se vit plus tard accusé de violences par Clodius, et Cicéron le défendit encore : nous avons le discours prononcé en cette dernière occasion (le Pro Sextio).

SEXTUS TARQUINIUS. V. TARQUIN.

SEXTUS EMPIRICUS, médecin et philosophe grec, était, à ce qu'on croit, de Mitylène, et vivait à la fin du IIe s. de notre ère. Il appartenait à la secte de médecins dits empiriques, d'où son surnom. Il embrassa en philosophie la doctrine des sceptiques, et donna une exposition de ce système, la plus complète et la plus savante que l'on possède, dans deux grands ouvrages : les Hypotyposes pyrrhoniennes, en 3 livres, et Contre les Mathématiciens, les Logiciens, etc., en 11 livres. Les Hypotyposes ont été trad. en latin par H. Étienne en 1562 (le texte grec ne parut qu'en 1626) ; les livres Contre les Mathématiciens ont paru, avec trad. lat. de G. Hervet, en 1569. Ces deux ouvrages ont été réunis, avec la traduction latine d'Hervet, par J. Alb. Fabricius, Leipsick, 1718, in-fol., édition reproduite avec amélioration à Leips., 1842, 2 v. in-8. Les Hypotyposes ont été trad. en franç. par un anonyme (Huart), Amsterd., 1725, in-12.

SEYBOUSSE, riv. d'Algérie. V. SEIBOUSE.

SEYCHELLES (îles), groupe d'îles de la mer des Indes, au N. E. de Madagascar, par 52° 55'-53° 50' long. E., 3° 58'-5° 45' lat. S. ; elles sont au nombre de 30 (la principale est Mahé): 9000 hab. ; ch.-l., Mahé. Climat chaud et peu salubre; sol fertile (épiceries des Moluques, etc.). — Les Portugais les visitèrent les premiers ; les Français les occupèrent ensuite. Depuis 1814, elles sont aux Anglais : elles dépendent du gouvt de l'île Maurice.

SEYCHES, v. de France. V. SEICHES.

SEYKS, nation de l'Inde. V. SEIKHS.

SEYMOUR (Jeanne), 3e femme de Henri VIII, était dame d'honneur d'Anne Boleyn, qu'elle supplanta (1536). Henri l'épousa le lendemain même du supplice d'Anne. Elle mourut l'année suivante en couches, 12 jours après avoir donné naissance à un fils qui fut Édouard VI. — Son frère, Thomas Seymour, lord Dudley, fut nommé par Henri VIII membre du conseil de régence pour le temps de la minorité d’Édouard VI. Il s'empara de presque tout le pouvoir, mais fit preuve de peu de talent et d'adresse et compromit à diverses reprises la sûreté du royaume et celle du prince. Il fut envoyé à la Tour de Londres par ordre d’Édouard VI lui-même, puis décapité (1549). Seymour avait aspiré à la main d’Élisabeth; il épousa Catherine Parr, veuve de Henri VIII.

SEYNE, ch.-l. de cant. (B.-Alpes), à 50 kil. N. de Digne; 2508 hab. Place forte.

SEYNE (la), port de mer du dép. du Var, sur la Méditerranée, à 7 k. S. O. de Toulon ; 6400 h. Port sûr; chantier de construction, huileries ; pêche active.

SEYSSEL, ch.-l. de cant. (Ain), à 29 kil. N. E. de Belley, sur la r. dr. du Rhône; 1235 hab. Aux env., bitume ou asphalte exploité; vins blancs estimés. — Seyssel fut fondée par un général romain du nom de Sextilius; c’était au moyen âge une ville fortifiée et un titre de marquisat; elle faisait partie du Bugey et appartint longtemps à la Savoie.

SEYSSEL, ch.-l. de c. (Hte-Savoie), dans l'arr. de St-Julien, sur le Rhône; 1410 h. Pont suspendu.

SEYSSEL (Claude de), historien, né en 1450 à Aix en Savoie, m. en 1520, fut professeur d'éloquence à Turin, puis conseiller du roi de France Louis XII, évêque de Marseille (1510), et enfin archevêque de Turin (1517). Il représenta la France à la diète de Trêves (1512) et au concile de Latran (1514). Il a écrit l’Histoire de Louis XII, Paris, 1508, et la Grande monarchie de France, 1519, espèce de traité de la puissance nationale. Il a traduit en français Justin, ainsi que Thucydide, Appien, Diodore, Xénophon, Eusèbe, mais ses traductions d'auteurs grecs sont faites sur des versions latines, etc. Il est un des premiers qui écrivirent le français avec netteté. On a aussi de lui des écrits latins, notamment Speculum feudorum et un traité de la Loi salique.

SÉZANNE, ch.-l. de c. (Marne), à 43 kil. S. O. d'Epernay; 4450 h. Collége, bibliothèque; belle église St-Denis. Commerce de vins, grains, chaux. — Ville jadis grande et fortifiée; assiégée plusieurs fois, prise par les Anglais en 1423, par les Huguenots en 1566; incendiée en 1632.

SÈZE (Raymond, comte de). V. DE SÈZE.

SEZZA, Suessa Pometia, v. de l'Italie centrale (Frosinone), à 32 kil. S. O. de Frosinone; 5000 h. Évêché (érigé en 1727). Ruines d'un temple de Saturne. Vins renommés jadis, médiocres aujourd'hui.

SFAKIA, v. de l'île de Candie, sur la côte S., à 35 kil. S. O. de la Canée; 1800 hab. (à peu près indépendants), dans un pays montagneux et stérile.

SFONDRATE (Franç.), cardinal, né à Crémone en 1493, m. en 1550; professa le droit à Padoue, Pavie, Bologne, Rome, Turin, remplit diverses missions diplomatiques pour François Marie Sforce et Charles-Quint, fut nommé gouverneur de Sienne, et mérita le titre de Père de la patrie, que lui décernèrent les habitants. Devenu veuf, il embrassa l'état ecclésiastique : il reçut de Paul III l'évêché de Crémone et le chapeau de cardinal. Il est auteur de divers ouvrages de politique ou de jurisprudence, et d'un poëme latin : De Raptu Helenæ, en trois livres (dans les Deliciæ poetarum italorum).

SFONDRATE (Célestin), cardinal, de la même famille que le préc., né en 1649 à Milan, m. en 1696, défendit le St-Siége contre la déclaration du clergé de France en 1682, et devint cardinal sous Alexandre VIII. Il a publié : Tractatus Regaliæ, 1682; Regale sacerdotium romano pontifici assertum, 1684 (contre le clergé de France), sous le pseudonyme d'Eug. Lombardus; Gallia vindicata, 1687; Nodus prædestinationis solutus, 1696, où il propose des solutions qui ont été attaquées par Bossuet.

SFONDRATE (Nicolas). V. GRÉGOIRE XIV.

SFORCE, en italien Sforza, c.-à-d. Le Fort, célèbre famille italienne qui régna sur le duché de Milan aux XVe et XVIIe siècles, tire son origine du condottiere Giacomuzzo Attendolo.

Giacomuzzo Attendolo, dit Sforza à cause de sa grande vigueur, né en 1369, m. en 1424, était fils d'un paysan de Cotignola (Romagne). Il devint chef d'un petit corps de partisans, combattit comme condottiere pour les Florentins, puis pour divers États italiens, s'attacha au roi de Naples, Ladislas, puis à sa veuve, Jeanne II, reçut de celle-ci plusieurs fiefs et le titre de grand connétable, et mourut au passage de la Pescara en marchant contre le célèbre condottiere Braccio, son rival. — François Alexandre,