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SERE
SERG
— 1749 —


fanatiques, excités par le patriarche Théophile et encouragés par un édit de Théodose, pillèrent en 391. Omar en acheva la destruction en 642. — La plupart des grandes villes avaient leur Sérapéum. Il y en avait à Memphis, à Athènes, à Rome, à Pouzzoles, etc. : il reste de belles ruines de ce dernier, sur le bord de la mer. M. Mariette a retrouvé en 1850 celui de Memphis et y a découvert des trésors archéologiques, notamment les tombes des Apis ; il a donné la description de cet admirable monument en 1857.

SÉRAPHINS (de l’hébreu zaraph, enflammer), anges du 1er ordre, sont représentés par Isaïe avec 6 ailes, et placés autour du trône de l’Éternel.

séraphins (Ordre des), ordre de chevalerie établi en Suède en 1334, par Magnus II, renouvelé en 1748. C’est l’ordre le plus élevé de la Suède. L’insigne porte au milieu les lettres I H S (Jesus hominum Salvator), avec une croix, et entre les branches de la croix des têtes de séraphins avec leurs ailes.

SÉRAPHIQUE (Ordre) : ce sont les Franciscains.

SÉRAPION, temple de Sérapis. V. serapeum.

SÉRAPION (S.), évêque de Themnis en Égypte, fut un des plus zélés adversaires des Ariens, assista au concile de Sardique (347), et fut exilé par l’empereur Constance avec les autres prélats catholiques. On a de lui, outre quelques Lettres, un traité contre les Manichéens. On le fête le 21 mars.

SÉRAPIS, dieu égyptien, célèbre surtout sous la domination des Lagides, et dont le culte passa à Rome au ier s. av. J.-C., était le dieu principal de l’Amenti (ou enfer), et probablement n’était qu’Osiris aux enfers. Du reste, ses attributions sont peu déterminées : ses adorateurs voyaient en lui le Dieu suprême, celui qui ressuscite, qui donne la vie et la santé. Sérapis était le dieu égyptien le plus connu en Grèce et à Rome ; on l’identifiait à Pluton, à Esculape, à Jupiter : il avait des prêtres, des temples (V. serapeum), des sacrifices. On faisait des pèlerinages en son honneur ; on racontait d’innombrables miracles qu’il avait opérés. Presque toutes ses statues appartiennent à l’art grec : elles le représentent enveloppé de longs tissus, entouré de serpents, avec le modius (ou boisseau) sur la tête, l’air grave, noble et pensif ; il est accompagné d’Esculape ou d’Hygie. Il a souvent des étoiles à sa droite ou à sa gauche.

SÉRASKIER, officier militaire turc chargé du commandement en chef de l’armée pour une campagne. Ce même titre est donné aux pachas qui commandent les troupes d’une province.

SERASSI (P. Ant.), né à Bergame en 1701, m. en 1791, professa les belles-lettres dans sa ville natale, puis fut secrétaire de plusieurs cardinaux à Rome, réunit de vastes matériaux pour une histoire littéraire, et laissa (en italien) les Vies du Tasse et de Bernardo Tasso, père du poëte, d’Ange Politien, de Dante, de Bembo, de Pétrarque, etc.

SERAVEZZA, bg de Toscane (Pise), à 80 k. O. N. O. de Florence. Carrières de marbre blanc pour la statuaire ; riche mine de mercure découv. en 1841.

SERBELLONI (Gab.), général italien, né en 1508 à Milan, d’une famille originaire de France, m. en 1580, entra dans l’ordre de Malte, où il fut nommé prieur de Hongrie, défendit héroïquement Strigonie contre les Turcs (1543), passa au service de Charles-Quint (1546), puis du pape Pie IV (1560), prit Ascoli (1560), rebâtit Civita-Vecchia et fortifia la cité Léonine pour mettre Rome à couvert des insultes des Turcs ; reprit du service en Espagne en 1565, enleva diverses villes du roy. de Naples (1565), soumit les Brabançons révoltés (1567), eut part à l’expédition maritime contre les Turcs que couronna la victoire de Lépante (1571), fut nommé vice-roi de Sicile, défendit Tunis avec intrépidité, fut pris par les Turcs, mais bientôt racheté, et fit, lorsqu’il fut redevenu libre, les campagnes de 1577 et 78 en Flandre.

SERBES ou SORABES, peuple slave, qui a donné son nom à la Servie. V. servie.

SEREIN (le), riv. de France. V. serain.

SERENUS. V. samonicus et septimius.

SÈRES, Seres, nom donné par les Romains et les Grecs aux peuples les plus éloignés à l’E. qu’ils connussent : on a pris leur pays tantôt pour le Népal (dans l’Inde septentr.), tantôt pour le roy. de Siam ou pour la Chine. C’est de leur nom que dérive le nom latin de la soie, sericum.

SÉRÈS, Serræ, Sintice, v. de la Turquie d’Europe (Roumélie), dans une plaine de même nom qu’arrose le Kara-Sou, à 70 kil. N. E. de Salonique. On y comptait jadis 30 000 hab. ; mais l’insalubrité de l’air en a chassé la moitié. Résidence d’un pacha, archevêché, grec. Belles mosquées. Culture et grand commerce de coton et de tabac.

SÉRETH, Ordessus ou Ararus, riv. qui naît en Galicie, arrose dans ce pays une ville de Séreth (20 000 h.), puis entre en Moldavie, coule au S. E., reçoit la Soutchava, la Moldava, le Bistritz, le Trotus, et tombe dans le Danube, par la rive g., entre Brahilov et Galatz, après un cours d’env. 500 kil.

SERFO, île de la Méditerranée. V. sériphe.

SERFS (de servus, esclave), nom donné pendant le moyen âge aux hommes qui, sans être complètement en état d’esclavage, étaient astreints à cultiver une terre déterminée sans pouvoir la quitter et sous condition d’une redevance. Ils étaient dits attachés à la glèbe (addicti, adscripti glebæ), et on les vendait avec la terre. L’émancipation des serfs fut favorisée par l’affranchissement des communes et par les croisades, qui obligèrent les seigneurs à vendre la liberté à leurs vassaux pour fournir aux frais de leurs pieuses expéditions. Cependant, il y avait encore quelques serfs en France sous Louis XVI, notamment dans les fiefs ecclésiastiques (V. st-claude). Ce prince ordonna dès 1779 la suppression du servage dans tous les domaines royaux ; enfin un décret de l’Assemblée constituante du 27 juin 1792 l’abolit définitivement. — L’état de servage existe encore en Pologne et en Russie sur une grande partie des terres ; mais il tend de plus en plus à disparaître.

SERGE (S.), Sergius, anachorète russe, né en 1315 à Rostov, m. en 1393, est un des protecteurs de la Russie. — L’Église catholique honore le 7 octobre un autre S. Serge, martyr en Syrie au iiie ou ive s.

SERGENT, officier militaire ou civil. V. ce mot dans notre Diction. universel des Sciences.

SERGINES, ch.-l. de c. (Yonne), à 20 kil. N. de Sens ; 1 317 hab. Vins, serges.

SERGIPE-DO-REY, dite aussi Cidade-de-San-Cristovao, v. du Brésil, ch.-l. de la prov. de même nom, sur une hauteur, à 12 kil. de l’Atlantique ; 10 000 h. Commerce en sucre, rhum, coton. — La prov. de Sergipe, entre celles de Pernambouc, de Bahia et l’Atlantique, a 368 kil. sur 136, et env. 200 000 hab. Sa surface est montueuse ; à l’E. sont de vastes forêts, à l’O. des terres ingrates. Elle n’a point de port : aussi le commerce et la civilisation y sont-ils encore dans l’enfance. La conquête de ce pays date de 1590, mais il ne fut colonisé qu’un siècle après.

SERGIUS (les), famille de l’anc. Rome qui prétendait descendre de Sergeste, compagnon d’Énée, forma deux branches illustres : les Fidénas et les Silus. De la 1re sortirent un grand nombre de tribuns militaires ; à la 2e appartenait Catilina.

sergius paulus, proconsul romain et gouverneur de l’île de Cypre, fut converti par S. Paul. En mémoire de cette conversion, l’apôtre, qui s’appelait auparavant Saul, prit le nom de Paul.

sergius i, pape de 687 à 701, natif de Palerme, resta 7 ans absent de Rome à cause des persécutions dirigées contre lui, ramena le patriarche d’Arménie à la foi catholique, répara plusieurs églises, éleva un tombeau à S. Léon dans la basilique de S. Pierre et institua les processions de l’Assomption et de la Présentation. — ii, pape de 844 à 847, natif de Rome, fut élu sans l’autorisation de l’emp. Lothaire I, qui contesta son élection ; mais elle fut confirmée dans une assemblée d’évêques. Pour apaiser l’empereur,