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SÉGU
SEIG
— 1737 —

battit de tout son pouvoir les doctrines philosophiques, donna sa démission lors de l’institution du parlement Maupeou, reparut avec l’ancienne compagnie (1774), émigra au commencement de la Révolution et mourut à Tournay. Il était de l’Académie française depuis 1757.

SÉGUIER (J. Fr.), savant, né à Nîmes en 1703, m. en 1784, d’une famille de magistrats qui avait une origine commune avec celle de Paris, s’occupa de numismatique et de botanique, suivit Scipion Maffei en Italie (1732), parcourut avec lui une partie de l’Europe, revint au bout de 23 ans se fixer à Nîmes avec de riches collections, et fut nommé correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1772). On a de lui, entre autres ouvrages : Bibliotheca botanica, La Haye, 1740, une dissertation sur la Maison carrée de Nîmes, 1759, et une trad. des Mémoires de Maffei. Il a laissé en manuscrit un riche recueil d’inscriptions (conservé à la bibl. de Nîmes).

SEGUIN (Armand), économiste, né à Paris en 1768, m. en 1835, se fit d’abord connaître par ses travaux sur la chimie appliquée aux arts, et découvrit un procédé pour le tannage (1794). Il abandonna la science pour les spéculations financières, s’enrichit comme fournisseur, et eut de fréquents démêlés avec le gouvernement impérial et avec Ouvrard, son rival comme fournisseur. Il a publié plusieurs brochures de circonstance sur des questions de finances.

SÉGUR, bg du dép. de l’Aveyron, dans l’anc. Rouergue, sur le Viaur, à 49 kil. N. de Brives ; 1200 hab. Berceau de la famille des Ségur.

SÉGUR, famille noble et ancienne de Guyenne, compte plusieurs membres qui se sont fait un nom dans les armes et dans les lettres. Les plus connus sont :

Henri François, comte de Ségur, surnommé le Beau Ségur, lieutenant général, né en 1689, m. en 1751, était fils du marquis de Ségur, colonel d’un régiment qui portait son nom. Il débuta dans ce régiment, se signala dans la guerre de la succession d’Autriche, capitula dans Lintz, défendit Prague, et fit une belle retraite à Pfaffenhofen (1745). Il avait épousé une fille naturelle du duc d’Orléans. — Phil. Henri, marquis de S., maréchal de France, fils du préc., 1724-1801. Il se signala dès sa 1re jeunesse à Rocoux, à Laufeld (1747), fut blessé et pris à Klostercamp, après avoir imité le dévouement de d’Assas ; fut fait, à la paix, inspecteur de l’infanterie, puis commandant de la Franche-Comté, devint sous Louis XVI ministre de la guerre (1780), et fut nommé maréchal en 1783. Il remit son portefeuille à l’avènement de Brienne (1787), et vécut depuis dans la retraite. Pendant son ministère, il s’était montré rigide observateur de la justice et avait créé le corps d’état-major, mais on lui reproche d’avoir rendu une ordonnance qui réservait aux seuls nobles toutes les places d’officier. Ruiné et emprisonné pendant la Révolution, il reçut une pension du premier consul. — Louis Philippe, comte de S., lieutenant général, fils aîné du préc., 1753-1830, fit la guerre d’Amérique avec Lafayette, puis fut, quoique bien jeune encore, envoyé comme ambassadeur en Russie, sut plaire à l’impératrice Catherine II et jouit d’un grand crédit auprès d’elle. Il revint en France à la Révolution, vécut quelque temps de sa plume et fut admis à l’Académie française en 1803. Rappelé aux affaires par le premier consul, il fut nommé conseiller d’État, puis grand maître des cérémonies et sénateur. C’était un homme de beaucoup d’esprit. On a de lui un grand nombre d’ouvrages, parmi lesquels on remarque : la Décade historique, la Galerie morale et politique (1817), des Pensées, des Contes et Fables, des Mémoires pleins d’intérêt, une Histoire du règne de Frédéric-Guillaume II, roi de Prusse, et (avec la collaboration de sa femme), une Histoire universelle à l’usage de la jeunesse, ouvrage qui a eu de la vogue, mais qui est peu scientifique. Ses Œuvres compl. ont été publiées en 33 vol. in-8, 1821-30 — Son fils aîné, le général comte Philippe de Ségur, 1780-1873, après avoir été un des plus brillants officiers de l’Empire et avoir pris une part glorieuse à la campagne de Russie, raconta lui-même cette campagne dans son Histoire de Napoléon et de la grande armée, qui parut en 1824 et qui eut un immense succès. Il fut admis à l’Académie française en 1830. — Jos. Alexandre, vicomte de S., homme d’esprit, mais frivole, 2e fils du maréchal, et frère de Louis-Philippe de S. 1756-1805, était maréchal de camp en 1790 ; depuis cette époque, il se consacra exclusivement aux lettres : il composa plusieurs romans (Correspondance secrète entre Ninon et Villarceaux, la Femme jalouse, etc.), donna diverses pièces aux Français, à l’Opéra-Comique, au grand Opéra, composa nombre de chansons spirituelles et publia les Mémoires de Besenval. — Eugénie, comtesse de Ségur (1800-1875), fille du comte Rostopchine, d’une autre branche que les précédents, a publié, pour les enfants, des Contes estimés.

SEGURA (la), Tader, riv. d’Espagne, naît dans la province de Chinchilla (Murcie), où elle sort de la Sierra Segura, coule à l’E., au S. E., reçoit le Mundo, le Sangonero, le Quipar, etc., arrose Murcie, Orihuela, et tombe dans la Méditerranée à 28 kil. S. O. d’Alicante, après un cours de 250 kil.

SEGUSIAVI, peuple de la Gaule Lyonnaise, s’étendait sur la r. dr. du Rhône entre les Éduens au N., les Arvernes à l’O., les Vellaves au S., les Séquanes à l’E., et avait pour villes principales Lugdunum (Lyon) et Segusiavorum forum (Feurs); il fut soumis successivement aux Arverni et aux Ædui, prit part à la 1re invasion des Gaulois en Italie, et fonda dans la Gaule Cisalpine la ville de Segusio (Suse).

SEGUSIO, v. de la Gaule cisalpine, auj. Suse.

SEGUSTERO, v. de la Narbonaise 2e, auj. Sisteron.

SEIBOUSE (la), Rubricatus, riv. de l’Algérie, naît au S. E. de Constantine, sous le nom de Oued-el-Serf, passe à Guelma et tombe dans la Méditerranée près et à l’E. de Bone, après un cours de 130 k.

SEICHES ou seyches, Aquæ Siccæ, ch.-l. de cant. (Lot-et-Garonne), à 12 k. N. E. de Marmande ; 1397 h. Eaux minérales. — Autre ch.-l. de c. (Maine-et-Loire), sur la Loire, à 20 kil. N. O. de Baugé ; 1590 h.

SEID ou sidi, mot arabe qui veut dire seigneur, titre d’honneur que prennent ceux qui prétendent descendre de Mahomet, est aussi porté par les Ismaéliens.

seid, esclave de Mahomet, fut avec Ali le 1er à croire à la mission du prophète, et obtint la liberté en récompense. Il se distingua en toute occasion par un dévouement aveugle, et fut tué en 629 à Moutah (près de Bosra), en combattant contre une armée de Grecs bien supérieure en nombre. Son nom est devenu synonyme de fanatique dévoué.

SEIDE, l’anc. Sidon. V. said.

SEIDSCHUTZ, vge de Bohême (Leitmeritz), à 7 k. S. O. de Bilin et à 6 kil. S. de Sedlitz. Source saline froide, analogue à celle de Sedlitz.

SEIF-ED-DAULAH (Abou-Djafar-Ahmed III), émir de Saragosse en 1130, fut dépouillé de la plus grande partie de ses États par le roi d’Aragon Alphonse I et par le roi de Castille Alphonse-Raimond, fut proclamé roi de Cordoue en 1145, mais ne garda cette royauté que 14 jours, fut néanmoins, après cette chute, proclamé roi à Murcie et joignit à cet État Valence et Denia ; mais, ayant voulu délivrer Xativa, qu’assiégeait Alphonse-Raimond, il fut vaincu et périt à la bataille d’Albacète (1146).

SEIGNE (Col de la), passage des Alpes Grecques, entre la prov. d’Aoste et la Savoie, à 6 kil. N. O. du Petit-St-Bernard et à 13 kil S. O. du Mont-Blanc.

SEIGNELAY, ch.-l. de c. (Yonne), à 13 k. N. d’Auxerre ; 1556 h. Anc. marquisat, qui appartint à Colbert.

SEIGNELAY (J. B. colbert, marquis de), fils aîné de Colbert, né en 1651, m. en 1690, remplaça son père au ministère de la marine dès 1676, fit fleurir la marine, fit bombarder Alger et Tripoli, força les Génois, qui voulaient porter secours à l’Es-