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— 1726 —


comte en 1746, puis feld-maréchal ; il inventa dans la guerre de Sept ans un nouveau genre de canons et d’obus qui reçut son nom. M . en 1762. — Ivan, fils de Pierre (1727-98), fut chambellan d’Élisabeth, qui le chargea de diriger les progrès des arts dans ses États, et mérita d’être surnommé le Mécène de la Russie. Il voyagea par toute l’Europe, resta longtemps à Paris, visita Voltaire à Ferney, lui remit de riches présents de la part de Catherine II et lui fournit des matériaux pour son Hist. de Russie sous Pierre le Grand. Il pensionna La Harpe en le chargeant de le tenir au courant de toutes les nouvelles littéraires de France (ce qui donna naissance à la célèbre Correspondance littéraire de ce critique). Il tournait fort bien le vers français, et publia, entre autres pièces, une Épître à Ninon et une Épître à Voltaire.

SCHOUWEN (île), en Hollande (Zélande), au N. de l’île Nord-Beveland, n’est séparée du Duyveland que par un étroit canal : 24 k. sur 8 ; ch.-l., Ziericzée.

SCHRECKHORN, l’un des sommets des Alpes Bernoises, en Suisse (Berne), à 60 kil. S.E. de Berne, près de la source de l’Aar ; il a 4097m de hauteur.

SCHREVELIUS (Cornélius), philologue de Harlem, né vers 1615, m. en 1667, dirigea longtemps le collége de Leyde. Il a composé, entre autres ouvrages, le célèbre Lexicon manuale græco-latinum, qui, bien que médiocre, a été longtemps classique (réimprimé par Fl. Lécluse, Paris, 1820, traduit en franç. par Quénon, 1809), et a donné à la collection dite Variorum : Juvénal, Hésiode, Térence, Virgile, Horace, etc.

SCHROECKH (J. Mathias), professeur d’éloquence, puis d’histoire à Wittemberg, né à Vienne en 1733, m. en 1808, a laissé, parmi divers travaux remarquables : Histoire de l’Église chrétienne (jusqu’à la Réforme), Leips. 1768-1803, 35 vol.; Hist. de l’Église chrétienne (depuis la Réforme), 1804-19, 10 v.; Hist. universelle, 6 vol., 1779-84 (trad. en français, 1784-90). Ce dernier ouvrage est fort estimé.

SCHROEDER (Jean Joachim), orientaliste, né en 1680 à Neukirchen (Hesse-Cassel) m. en 1756, enseigna les langues orientales et l’histoire ecclésiastique à Marbourg, parvint avec des peines infinies à obtenir une connaissance approfondie de l’arménien, et publia la meilleure grammaire qu’on ait de cette langue : Thesaurus linguæ armenicæ.

schrœder (Fréd. Louis), acteur et auteur dramatique, né à Schwerin en 1744, m. en 1816, était le premier tragédien de l’Allemagne. Il prit en 1771 la direction du théâtre de Hambourg, pour lequel il écrivit plusieurs pièces et traduisit une partie de Shakespeare. Ses œuvres dramatiques ont été publiées, avec une préface de Tieck, à Berlin, 1831, 4 vol. in-8o. — Sa fille, Mme Schrœder-Devrient, née à Hambourg en 1805, m. en 1860, excella comme cantatrice.

SCHUBART (Chrétien Fréd. Daniel), écrivain et compositeur, né en 1739 dans le comté de Lunebourg, m. en 1791, mena longtemps une vie errante et désordonnée, fut nommé en 1768 directeur de musique à Ludwigsbourg, entreprit en 1774 à Augsbourg la Chronique allemande, journal populaire qui traitait de tout (politique, littérature, beaux-arts), et qui était rédigé avec une verve, une gaieté et une indépendance rares en Allemagne ; fut jeté dans une forteresse en 1777 pour avoir annoncé faussement la mort de Marie-Thérèse, et ne sortit de prison qu’au bout de 10 ans, à la demande de Frédéric le Grand. On a de lui des Chants de la prison, et diverses autres poésies, parmi lesquelles on remarque l’Hymne à Frédéric le Grand et le Juif errant; une Histoire de sa vie qu’acheva et publia son fils, Louis Schubart, conseiller de légation prussien, et des Idées sur l’esthétique de la musique, publiées par le même, 1806.

SCHUBERT (Franz), compositeur de musique, né à Vienne en 1797, m. en 1828, est surtout connu par des lieder ou mélodies du genre mélancolique, parmi lesquelles on cite les Astres, l’Ave Maria, la Sérénade, le Roi des Aulnes, la Religieuse, le Départ, l’Attente, l’Adieu. Il s’est aussi essayé, mais avec moins de succès, dans la symphonie, et a laissé quelques quatuors. Sa manière se rapproche de celle de Beethoven.

SCHULEMBERG (J. montdejeux de), maréchal de France, se trouva à la bataille de Prague (1620), défendit les places de Coblentz (1632), Arras (1654), fut fait maréchal en 1658 et mourut en 1671.

SCHULEMBOURG (J. Mathieu, comte de), général allemand, né en 1661 près de Magdebourg, m. en 1747, servit d’abord le Danemark, puis la Pologne, et fit les campagnes de Sobieski, sauva les débris de l’armée saxonne battue en 1700 par Charles XII, opéra devant le roi de Suède une belle retraite derrière l’Oder (1704); entra en 1708 au service de la Hollande et prit part à la guerre contre Louis XIV (1708), s’empara de Tournay et fut un des vainqueurs de Malplaquet ; alla en 1715 commander l’armée vénitienne contre les Turcs (1715), soutint un siége dans Corfou, poursuivit les assiégeants jusqu’en Albanie, où il mit le siège devant Scutari, et ne fut arrêté dans ses succès que par la paix de Passarovitz (1718).

SCHULPFORTA. V. naumbourg.

SCHULTENS (Albert), orientaliste, né en 1686 à Grœningue, m. en 1750, fut pasteur de Wassenaar, puis professeur de langues orientales à Franeker et ensuite à Leyde. On remarque parmi ses nombreux ouvrages : Origines hebrææ, Franeker, 1724-38, 2 vol. in-4 ; Institutiones ad fundamenta linguæ hebraicæ, Leyde, 1737 ; Monumenta vestustiora Arabiæ..., 1740 ; Proverbia Salomonis, cum versione integra et commentario, 1748.

SCHULZE (J. H.), médecin né à Colbitz (Magdebourg) en 1687, m. en 1744, fut successivement instituteur au pædagogium de Halle, professeur d’anatomie à l’université d’Altdorf, professeur d’éloquence et d’antiquités à l’université de Halle. Il savait également la médecine, les antiquités, la philologie et les langues arabe, syriaque, chaldéenne, éthiopienne, samaritaine. Son principal ouvrage est l’Historia medicinæ a rerum initio ad annum Romæ 535 deducta, Leips., 1728, in-8.

schulze (Benj.), orientaliste, né à Sonnenburg (Brandebourg), fut envoyé en 1719 à Tranquebar, résida dans l’Inde jusqu’en 1743, et mourut en 1760. Il possédait la connaissance des langues hindoustane, malabare, telinga etc. Il a laissé, entre autres ouvrages : le Maître de langues occidentales et orientales (en allem.), contenant 100 alphabets, des tables polyglottes, les noms de nombre et l’oraison dominicale en 200 langues ou dialectes, Leips., 1738.

schulze (Gottlob Ernest), philosophe, né en 1761 à Heldrungen (Thuringe), m. en 1833, professa la philosophie à Helmstædt (1788), puis à Gœttingue (1810), commença à se faire connaître par des travaux sur l’histoire de la philosophie platonicienne (de Ideis Platonis, 1786), puis publia, sous le titre d’Ænesidemus (Helmst., 1792), un ouvrage sceptique, dans lequel il attaquait les nouvelles doctrines de Kant et de Reinhold, et qui fit grande sensation : le surnom d’Ænésidème lui en est resté. Il a laissé une Encyclopédie des sciences philosophiques, 1814.

SCHUMEG ou SCHIMEG, comitat de Hongrie, dans le cercle d’Œdenburg, entre ceux de Szalad au N. et à l’O., de Veszprim au N. E., de Tolna et de Baranya à l’E., la Croatie et l’Esclavonie au S.: 130 k. sur 90 ; 220 000 hab.; ch.-l., Kaposvar.

SCHURMANN (Anne Marie de), femme célèbre par sa science, née à Cologne en 1607 dans la religion protestante, savait le latin, le grec, l’hébreu, l’éthiopien, était bonne musicienne, peignait, sculptait et gravait avec talent, et mérita le surnom de Sapho. Elle quitta tout d’un coup le monde, où elle brillait, pour se retirer dans la solitude de Lexmund, près de Vianen (1653), tomba bientôt dans les erreurs du piétisme, suivit dans ses courses Labadie, qui même, dit-on, devint son époux, continua sa prétendue mission après la mort de cet enthousiaste, distribua ses biens à ses partisans et mourut dans le