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mancas, Zaraora, Salamanque, Talaveira, San-Estevan-de-Gormas, et fut souvent vainqueur. Il tint les comtes de Castille soumis à son autorité. — III, roi de Léon (967-82), fils de Sanche le Gros, était mineur à son avénement ; il mécontenta ses sujets lorsqu'il régna par lui-même, eut à combattre son cousin Bermude II, et fut obligé de lui céder une partie de ses États. Il mourut un an après ce partage.

RAMIRE, roi d'Aragon, fils du roi de Navarre Sanche III, le Grand, régna de 1035 à 1063, unit Sobrarbe et Ribagorce à son petit État (1038), s'allia au roi de Saragosse contre Garcie IV de Navarre, son frère, mais fut vaincu. Il périt en combattant les Maures. C'est lui dit-on, qui établit les anciennes cortès d'Aragon. — Son petit-fils, R. II, le Moine, roi de 1134 à 1137, fut tiré du cloître pour être placé sur le trône. Marié par dispense, il eut une fille, Pétronille, en faveur de laquelle il s'empressa d'abdiquer pour retourner dans son monastère. Il y mourut en 1147.

RAMISSERAM, île de l'Inde anglaise (Madras), voisine de Ceylan, entre le détroit de Palk et l'Ile de Manaar, à 2 kil. du continent ; 15 k. sur 12 ; ch.-l., Panban. Superbe pagode en grand renom de sainteté aux Indes et qui est un but de pèlerinage ; observatoire par lequel les astronomes hindous font passer leur 1er méridien : il est situé par 77° 1' 5" long. E. Cette île est liée à celles de Ceylan et de Manaar par des récifs appelés Pont d'Adam par les Portugais et Pont de Rama par les indigènes, qui prétendent que Rama passa par cette route pour aller faire la conquête de Lanka ou Ceylan.

RAMLER (Ch. Guill.), poëte lyrique allemand, né en 1725 à Colberg (Poméranie), m. en 1798, fut élevé dans les maisons d'orphelins de Stettin et de Halle, devint professeur de logique à l'École militaire de Berlin, membre de l'Académie des sciences de cette ville, et directeur du Grand-Théâtre (1787-96). On a de lui des Odes, des Cantates, des Fables, des Chansons et autres poésies, qui sont loin de celles de Lessing et de Klopstock, mais qui se distinguent par une diction élégante et correcte et qui ont le mérite de former la transition de la littérature servile du XVIIIe s. à une littérature nationale. Il a traduit en vers, mais avec peu de succès, Anacréon, Sapho, Horace, Catulle et Martial, et a refait la Poétique de Batteux, 1758.

RAMON MONTANER, aventurier, né en 1265 à Peraleda en Catalogne, accompagna Roger de Flor en Sicile et en Morée et eut part à ses exploits, conquit pour le roi de Sicile Frédéric l'île de Zerbi, dont il fut nommé gouverneur, et se retira à Valence où il rédigea en 1325 une Chronique, qui renferme l'histoire de Jacques I, roi d'Aragon. Elle a été impr. à Valence en 1558 et trad. en franç. par Buchon (dans le Panthéon littéraire).

RAMOND DE CARBONNIÈRES (L. Franç.), né à Strasbourg en 1755, m. en 1827. D'abord conseiller intime du cardinal de Rohan, il fut ensuite attaché à la maison militaire de Louis XVI, fit partie de l'Assemblée Législative, fut grand partisan de Lafayette et appuya la pétition sur les attentats du 20 juin (1792), s'enfuit après le 10 août, passa les jours de la Terreur en voyages scientifiques dans les Pyrénées, devint, après son retour, professeur d'histoire naturelle à l'École centrale des Htes-Pyrénées, fut député au Corps Législatif de 1800 à 1806, puis préfet du Puy-de-Dôme, fut fait baron de l'Empire, et devint conseiller d'État en 1818. Il est un des pères de la géologie. On lui doit, entre autres ouvrages, des Observations faites dans les Pyrénées, 1789, et un Voyage au mont Perdu, 1801. Ses Œuvres ont été réunies par son fils, Paris, 1849 et ann. suivantes. Ramond était de l'Académie des sciences : Cuvier y a prononcé son Éloge.

RAMPALLE, littérateur du XVIIe s., servit dans l'armée, accompagna au siège de Philippsbourg Louis de Tournon (1644), et mourut en 1663. On a de lui des Idylles (1648), un poëme, l’Hermaphrodite (l639), et quelques imitations de l'espagnol et de l'italien. Boileau a dit de lui (Art poét., ch. IV) :

On ne lit guère plus Rampalle et Mesnardière.

Cependant ses vers sont assez faciles et sa prose offre des traits ingénieux.

RAMPON (Antoine), un des plus braves généraux de l'Empire, né en 1759 à St-Fortunat, près de Tournon, m. en 1842, s'engagea à 16 ans. Chargé à Montenotte de défendre une redoute avec 1500 hommes, il résista victorieusement aux assauts réitérés de 15 000 Autrichiens. Il fut fait général de division en Égypte après la bat. du Mont-Thabor et devint sénateur, puis pair de France. Tournon lui a élevé une statue.

RAMPOUR, v. de l'Hindoustan (Calcutta), dans l'anc. Delhi, sur la Kosila, à 180 k. E. N. E. de Delhi ; 30 000 hab. Cette ville, avec son territoire, était comprise dans les possessions médiates de la Compagnie anglaise dès 1774; mais celle-ci ne les posséda réellement que depuis 1802.

RAMSAY (Le chevalier de), écrivain écossais, né en 1686 à Ayr en Écosse, d'une famille noble et ancienne, m. en 1743, s'appliqua dès sa jeunesse avec succès aux mathématiques et à la théologie. Ayant conçu des doutes sur la religion réformée, dans laquelle il avait été élevé, il voyagea dans le but de les éclaircir, vint consulter Fénelon, fut converti par ce prélat au Catholicisme (1709) et lui voua depuis une affection toute filiale. Il fut attaché comme gouverneur au duc de Château-Thierry, au prince de Turenne, puis aux fils de Jacques III (à Rome), mais il se vit, par suite d'intrigues, forcé de quitter la cour du prétendant. Il fit en 1730 un voyage en Angleterre et fut admis à la Société royale de Londres ; puis, de retour en France, devint intendant du prince de Turenne (depuis duc de Bouillon). Il avait reçu du roi de France l'ordre de St-Lazare : c'est ce qui le fait appeler le chevalier Ramsay. On lui doit : Vie de Fénelon, Paris et Londres, 1727 ; Histoire de Turenne ; Voyages de Cyrus, 1727, espèce de roman moral dans le genre de Télémaque ; Discours sur le poëme épique, en tête de l'édition de Télémaque de 1717 ; Principes philosophiques de la religion naturelle et révélée, 1749 (posthume). Tous ces ouvrages sont en français ; quoique étranger, Ramsay écrivait notre langue avec la plus grande pureté.

RAMSAY (Allan), le Théocrite écossais, né en 1685, mort en 1758, était fils d'un paysan et fut d'abord garçon coiffeur à Édimbourg. Il se mit à composer, dans l'idiome écossais, des poésies qu'il publia en 1721, et qui le firent remarquer (on estime surtout The gentle Shepherd, poëme pastoral); il quitta alors son état, se fit libraire et homme de lettres, et forma, sous le titre d’Evergreen (toujours vert), une collection de poëmes et de chants écossais qu'il retouchait et qui eurent un grand succès.

RAMSDEN (Jesse), opticien anglais, né en 1735, m. en 1800, était gendre de Dollond. Il perfectionna ou inventa nombre d'instruments, notamment le Sextant, et créa une machine fort ingénieuse pour la division des instruments de mathématiques et d'astronomie. On estime surtout ses cercles muraux. Il fut admis en 1786 à la Société royale de Londres, et reçut en 1795 la médaille d'or de Copley.

RAMSÈS ou RAMESSÈS, nom commun à plusieurs rois d’Égypte de la 19e dynastie, dite thébaine, parce qu'elle résidait à Thèbes. Ils régnèrent du XVe au XIIIe s. av. J.-C. On admire encore à Thèbes les restes d'un beau monument sépulcral élevé à Ramessès II Meïamoun, dit le Grand, prince guerrier qui combattit les peuples du pays de Chanaan, les Éthiopiens, les Nubiens, et que l'on identifie avec Sésostris.

RAMSGATE, v. maritime d'Angleterre (Kent), dans l'île de Thanet, sur la côte E., à 24 k. E. N. E. de Cantorbéry et à 104 k. E. S. E. de Londres ; 12 000h. Son port, commencé en 1750, est formé par deux jetées en pierre. Chemin de fer, bains de mer ; grand commerce avec les ports de la Baltique.