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géologie, dont il est un des fondateurs, ainsi qu'à la botanique et à la météorologie. Il inventa ou rectifia plusieurs instruments précieux, l'électromètre, l'hygromètre, le thermomètre, l'anémomètre, l'eudiomètre. Il a laissé beaucoup de Mémoires dans les recueils savants de l'époque. Son principal ouvrage est son Voyage dans les Alpes, 4 vol. (1779-96). On estime aussi son Traité d'hygrométrie. — Son fils, Théodore de Saussure, 1767-1845, s'est fait un nom par ses beaux travaux sur la physique et la chimie végétales : ses Recherches chimiques sur la végétation (1804) sont un des plus curieux monuments de la science au XVIIIe s. On lui doit d'intéressantes observations sur l'air atmosphérique, sur les variations de l'acide carbonique, sur les effets que les feuilles et les fleurs exercent sur la composition de l'air. Il fut admis en 1810 à l'Institut. — La sœur de ce dernier, Mme Necker de Saussure, 1765-1841, est connue par un excellent ouvrage, l’Éducation progressive, étude du cours de la vie (1836-1838, 3 vol. in-8), ouvrage qui fut couronné par l'Académie française.

SAUTERNES, bg du dép. de la Gironde, à 20 kil. N. O. de Bazas; 1000 h. Vins blancs très-estimés.

SAUVAGE (Pierre), mécanicien, né en 1785 à Boulogne-sur-Mer, m. en 1857, était en 1811 constructeur de navires. Il reprit, en les perfectionnant, les essais faits jusque-là sans succès pour l'application de l’hélice à la navigation (V. DALLERY), réussit en petit, mais ne put, faute de fonds, réaliser son invention en grand, et eut le chagrin de la voir exécuter par d'autres. C'est lui qui inventa le physionotype (V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences), et la machine à réduction, qui permet au sculpteur de réduire tout modèle donné.

SAUVAGES (Franç. BOISSIER de), médecin et botaniste, natif d'Alais, 1706-67, professa la médecine, puis la botanique à Montpellier, et se signala par son zèle et son humanité, non moins que par son savoir. Outre un grand nombre de Mémoires et Dissertations (dans le recueil de la Société des sciences de Montpellier), on lui doit une savante Nosologie (en latin), 1759 et 1763 (trad. par Gouvion, Lyon, 1772, 10 vol. in-12), ouvrage qui a été longtemps classique. Partisan des idées de Stahl, Sauvages combattit les mécanistes. — Son frère, P. Augustin S., 1710-95, a publié un beau traité sur l’Art d'élever les vers à soie, et un Dictionnaire languedocien-français, 1750.

SAUVAL (H.), historien, né à Paris en 1620, m. en 1670, abandonna le barreau pour se livrer à des recherches d'érudition, obtint l'entrée des Archives et du Trésor des chartes pour exécuter un vaste travail qu'il méditait sur Paris, mais fut interrompu par la mort. Il a laissé 9 vol. in-fol. manuscrits, d'où l'on a tiré Histoire et recherches sur les antiquités de Paris, publié longtemps après sa mort, 1724, 3 vol. in-f., avec des dissertations de Launoy, A. Galland, etc. C'est un ouvrage fort savant, mais diffus.

SAUVE, ch.-l. de c. (Gard), sur le penchant du mont Coula et sur la Vidourle, à 37 kil. E. du Vigan; 2552 hab. Église calviniste. Bonneterie, teintureries. Patrie d'Astruc Florian naquit aux environs. — Cette ville eut des seigneurs particuliers jusqu'à la fin du XIIIe s. ; elle fut donnée par Philippe le Bel à l'évêque de Maguelone en 1294. En 1562, elle se déclara pour le prince de Condé, et, en 1620, pour le duc Henri de Rohan, chefs des Calvinistes. Les Camisards la prirent en 1702, mais elle fut bientôt reprise.

SAUVES (Charlotte DE BEAUNE-SAMBLANÇAY, baronne de), dame d'atours de Catherine de Médicis, née en 1551, m. en 1617, était également remarquable par son esprit et par sa beauté. Elle fut aimée du roi de Navarre (depuis Henri IV), lui resta toujours dévouée et le tint souvent au courant des trames qui s'ourdissaient contre lui ou les siens. Elle se maria en secondes noces au marquis de Noirmoutiers.

SAUVETERRE, ch.-l. de c. (Aveyron), à 32 k. S. O. de Rhodez; 1000 hab. — Ch.-l. de c. (B-Pyrénées), sur le gave d'Oloron, à 21 kil. S. O. d'Orthez; 1544h. Vins rouges. — Ch.-l. de c. (Gironde), à l4 kil. N. O. de La Réole; 850 hab. — Ce nom, commun à beaucoup d'autres villes, rappelle un lieu de refuge.

SAUVEUR (Jos.), géomètre, né en 16531 La Flèche, m. en 1716, eut pour maître Rohault, donna des leçons particulières à Paris, compta-parmi ses élèves le prince Eugène, devint maître de mathématiques des pages de la Dauphine,puis professeur de mathématiques du Collége de France (1686) et fut admis à l'Académie des Sciences en 1696. Il était un des commensaux de la maison de Condé à Chantilly. Ses recherches ont fait faire des progrès à l'acoustique musicale, et pourtant il était presque sourd et avait la voix fausse : on lui doit le monocorde, l'explication du phénomène des battements et la découverte des nœuds de vibration des cordes. Il s'occupa aussi beaucoup de fortifications et fit sur ce sujet un travail qui lui valut l'amitié de Vauban; il se rendit au siège de Mons, et visita les places de la Flandre. On a de lui de nombreux Mémoires et de savantes Dissertations, dans le Recueil de l'Académie des Sciences (1700-13). Fontenelle a écrit son Éloge.

SAUVEUR (le), nom par lequel on désigne fréquemment Jésus-Christ. — Le nom du Sauveur a été porté par plusieurs ordres religieux, militaires ou honorifiques : on connaît surtout l’Ordre du St-Sauveur, congrégation de religieuses fondée en 1344 par Ste Brigitte; l’Ordre de St-Sauveur-de-Montésa, un des ordres militaires de l'Espagne, fondé en 1317, après la destruction de l'ordre des Templiers, dont on lui donna les biens.

SAUVEUR (Ordre du), ordre honorifique institué en 1834 par Othon, roi de Grèce, en mémoire de l'heureuse délivrance du pays.

SAUXILLANGES, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), sur la Couze, à 11 kil. E. d'Issoire; 2037 hab. Aux env., houille et fer. Faux, faucilles, scies; poterie. Anc. abbaye de Bénédictins, fondée vers 916 par Guillaume le Pieux, duc d'Aquitaine.

SAUZÉ-VAUSSAY, ch.-l. de c. (Deux-Sèvres), à 23 kil. S. E. de Melle; 1858 hab. Tuilerie.

SAVAGE (Richard), poëte anglais, né à Londres en 1698, m. en 1743, était fils adultérin de lord Rivers et de la comtesse de Macclesfield. Il ne trouva dans sa mère qu'une marâtre, et passa la plus grande partie de sa vie dans une profonde misère. Élevé en secret par des artisans, il connut par hasard le secret de sa naissance, mais il tenta vainement de se faire reconnaître ou seulement d'obtenir des secours de la noble comtesse. Il se fit alors auteur et se mit à travailler pour le théâtre. Ses malheurs et son talent lui valurent la protection de quelques personnages, entre autres celle de Steele et de Pope ; mais il perdit bientôt leur amitié par son inconduite et son ingratitude. Il mourut à 45 ans, dans une prison où il était détenu pour dettes. Savage a composé des comédies, des tragédies, des satires, et des poëmes de divers genres. On remarque ceux qu'il intitula le Vagabond et le Bâtard, qui renferment sa propre histoire. Tous ses écrits brillent par la verve et l'originalité. Ses Œuvres ont été réunies en 2 vol. in-8, Londres, 1777.

SAVANNAH (la), riv. des États-Unis, se forme, sur la limite de la Géorgie et de la Caroline du Sud, par la réunion du Tugaloo et du Keowee, coule au S. E., passe à Augusta et à Savannah, et tombe dans l'Atlantique par plusieurs embouchures, à 25 k. au-dessous de cette dernière ville, après un cours de 440 k.

SAVANNAH, v. des États-Unis (Géorgie), sur la r. dr. de la Savannah, à 25 kil. de son embouchure, à 220 S. E. de Milledgeville; 25 000 hab. Port très-commerçant, forteresse; point de jonction de plusieurs chemins de fer; grand entrepôt de commerce. Quelques jolis édifices : académie, bibliothèque, etc. Les Anglais prirent cette ville en 1778 sur les insurgés et y repoussèrent l'année suivante l'assaut des Américains et des Français.

SAVARIN (BRILLAT-). V. BRILLAT-SAVARIN.

SAVART (Félix), physicien, né à Mézières en 1791,