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et a pour ch.-l. Pamplona. Il tire son nom du général Santander, qui fut président en 1832.

SANTANDER (Ch. Ant. DE LA SERNA), savant espagnol, correspondant de l'Institut, né en 1752 à Colindres (Biscaye), m. en 1813, fut longtemps conservateur de la bibliothèque de Bruxelles, dont il fit une des plus importantes de l'Europe. Il a publié le Catalogue de la bibliothèque de dom Simon de Santander (son oncle), avec de précieuses notes bibliographiques et littéraires, Bruxelles, 1792 et 1803; et un Dictionnaire bibliographique du XVe s., 1805-7.

SANTAREM, c.-à-d. Ste-Irène, jadis Scalabis, puis Præsidium Julium, v. de Portugal (Estramadure), à 100 kil. N. E. de Lisbonne, sur une éminence près de la r. dr. du Tage; 8000 h. Séminaire, école de théologie. Vue magnifique qui s'étend jusqu'à Lisbonne. Anc. château dit l’Alcazaba. — Cette ville était florissante sous les Romains. Après diverses vicissitudes, elle fut enlevée aux Maures par Alphonse I en 1147; Alphonse III l'agrandit en 1254, et depuis, les rois de Portugal y rirent leur résidence jusqu'à Jean I.

SANTAREM (Emmanuel de BARROS Y SOUZA, vicomte de), né à Lisbonne en 1790, m. à Paris en 1856, prit parti en 1828 pour don Miguel contre dona Maria, fille de don Pedro, fut ministre des affaires étrangères sous la règne éphémère de ce prince, quitta le Portugal avec lui en 1834, vint se fixer à Paris, où il s'occupa d'histoire et de géographie, et y publia, entre autres savants écrits : Relations du Portugal avec les différentes puissances du monde (en portugais), 1836; Recherches sur la découverte des pays situés sur la côte occidentale d'Afrique au delà du cap Bojador, 1842, avec un Atlas de mappemondes et de cartes hydrographiques et historiques depuis le XIe s. jusqu'au XVIIe, ouvrage tiré des archives de Portugal. L'auteur, égaré par l'esprit de patriotisme, y exagère souvent l'importance des découvertes de ses compatriotes. Membre de la Société de géographie de Paris, Santarem a publié dans le Bulletin de cette société de précieux mémoires, relatifs pour la plupart aux navigateurs portugais.

SANTA-ROSA (SANTORRE, comte de), patriote sarde, né à Savigliano en 1783, fut un des chefs de l'insurrection populaire de 1821, et devint ministre de la guerre quand Victor-Emmanuel eut abdiqué. Il montra du talent et de l'énergie ; mais, mal secondé par les siens et pressé par les troupes Autrichiennes, il fut obligé de fuir, se réfugia en France, où il ne trouva que persécutions, et finit par aller combattre en Grèce. Il périt en 1825 dans l'île de Sphactérie, les armes à la main. Il avait publié à Paris en 1821 : De la révolution piémontaise.

SANTA-SEVERINA, Siberena, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Calabre Ult. 2e), à 41 kil. N. E. de Catanzaro ; 1000 hab. Archevêché. Ville d'origine énotrienne suivant les uns, grecque selon les autres. Titre de duché au moyen âge. Elle fut détruite en grande partie par le tremblement de terre de 1783.

SANTEN, ville des États prussiens. V. XANTEN.

SANTENAY, village de la Côte-d'Or, à 15 k. S. E. de Beaune; 1600 h. Vins rouges estimés; bourgogne mousseux; tonnellerie. Aux environs, eaux salines froides.

SANTERRE, Sancteriensis pagus, petit pays de l'anc. Picardie, se divisait en Haut et Bas-S., et comprenait, dans le Ht-Santerre, Péronne (ch.-l. général), Bray et Chaulnes; dans le Bas, Montdidier et Roye. Ce pays forme auj. la partie S. E. du dép. de la Somme et quelques fractions de celui de l'Oise.

SANTERRE (J. B.), peintre d'histoire, né à Magny en 1651, m. en 1717, était élève de Bon Boullongne, mais prit surtout la nature pour guide. On estime son tableau de Susanne, qui lui ouvrit les portes de l'Académie (1704), et ceux d’Adam et Ève, de la Madeleine, de Ste Thérèse en extase. Bon coloriste, dessinateur correct, il excelle dans les études de femmes.

SANTERRE (Claude), démagogue, né à Paris en 1743, m. en 1808, était un riche brasseur du faubourg St-Antoine. Il fut un des principaux instigateurs de l'émeute du Champ de Mars, de celles du 20 juin et du 10 août 1792, auxquelles il conduisit le peuple du faubourg St-Antoine, et fut, après l'assassinat de Mandat, nommé par la Commune général de la garde nationale parisienne, puis commandant de la prison du Temple pendant que Louis XVI et sa famille y étaient renfermés. Lorsque Louis XVI, sur l'échafaud, voulut parler au peuple, il fit couvrir sa voix par un roulement de tambours. Nommé général en Vendée, il ne montra que de l'incapacité, et fut honteusement battu à Coron, près de Chollet. Arrêté à son retour, il ne dut son salut qu'au 9 thermidor. Partisan du Directoire, il tenta vainement de s'opposer au 18 brumaire. Depuis, il n'a plus joué aucun rôle. Son fils a écrit sa Vie et défendu sa mémoire.

SANTERRE (LOURDET de), auteur. V. LOURDET.

SANTEUIL ou SANTEUL (J. B.), Santolius, poëte latin moderne, né à Paris en 1630, mort en 1697, était chanoine de St-Victor. Il s'acquit autant de célébrité par sa gaieté et ses bizarreries que par son talent poétique. Son latin, plein de verve, n'a cependant pas la couleur, la physionomie antiques. Santeuil s'était d'abord exercé dans la poésie profane, mais, à la sollicitation de Bossuet, il se consacra tout entier aux sujets religieux. Lié avec les Jansénistes, il se fit des affaires avec les Jésuites pour une épitaphe laudative d'Arnauld. On a prétendu à tort qu'il fut empoisonné par du tabac d'Espagne qu'on avait mêlé à son vin dans un repas pour animer sa verve; La Monnoye assure qu'il fut tué par l'émétique. Ses poésies consistent en hymnes, inscriptions, épigraphes (dont plusieurs pour les fontaines de Paris), etc. Ses Œuvres profanes forment 3 vol. in-12, Paris, 1729, édition Barbou; ses hymnes remplissent un 4e volume. Les Hymnes ont été trad. en vers franç. par l'abbé Saurin, 1842. On a publié sous le titre de Santoliana un recueil de bous mots de Santeuil.

SAN-THOMÉ ou MELIAPOUR, v. de l'Inde anglaise (Madras), à 9 kil. S. de Madras. Évêché catholique. Elle appartint aux Portugais de 1545 à 1672 et fut le ch.-l. de leurs établissements sur la côte de Coromandel; puis passa aux Français (1672), aux Hollandais (1674), enfin aux Anglais (1749). — V. THOMAS (S.).

SAN-THOMÉ, île de l'Afrique portugaise, dans le golfe de Guinée, 1200 kil. N. O. du cap Lopez, par 0° 25' lat. N., 4° 24' long. E.: 20 000 hab.; ch.-l., San-Thomé, qui a environ 2000 hab. (résidence d'un évêque). Pic Ste-Anne (2400m). Climat chaud et malsain, mais sol fertile. — Cette île fut découverte en 1471 par Vasconcellos le jour de la St-Thomas.

SANTIAGO ou ST-JACQUES-DE-COMPOSTELLE, Campus Stellæ au moyen âge, v. d'Espagne (Galice), anc. capit. de la Galice, dans l'intend. de la Corogne, sur le Sar, au pied du mont Pedroso, à 40 k. S. de la Corogne et à 508 N. O. de Madrid; 29 000 h. Archevêché (très-riche jadis), université, anc. ch.-l. de l'ordre de St-Jacques. Belle cathédrale, composée de 2 églises bâties l'une sur l'autre et qui renferme le tombeau de S. Jacques le Majeur, avec un riche Trésor. Fabriques de dentelles, tanneries; commerce d'images saintes et de chapelets. — L'archevêché, qui était d'abord à Iriense, fut transféré en ce lieu vers 840, sous Alphonse II, lorsqu'on y transporta le corps de S. Jacques, patron de l'Espagne (trouvé en 808 par l'évêque Théodomir). Son nom latin de Campusstellæ lui vient d'une étoile miraculeuse qui, selon la légende, indiqua le tombeau de l'apôtre. On conte que peu après (sous Ramire I), à la bataille de Logrono, S. Jacques lui-même, monté sur un cheval blanc, décida la victoire qui fut remportée sur les Arabes d'Abderrahman II. Quoi qu'il en soit, la ville devint bientôt un lieu de pèlerinage des plus célèbres. Les Maures prirent et saccagèrent Santiago en 997, mais sans la garder. Charles-Quint y assembla les Cortès en 1520. Les Français l'occupèrent de 1809 à 1814.

SANTIAGO, capit. du Chili, sur la Maypocha, à 2800 k. S. de Lima, par 72° 8' long. O., 33° 16' lat. S. ; 80 000 h.