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ont opéré, surtout depuis 1820, de nombreuses conversions. La civilisation européenne y a fait des progrès marqués : on y trouve même des imprimeries. Tout l'archipel obéit à un même prince; le roi réside à Honolulu, dans l'île d'Ouoahou. Kamehameha I, qui régna de 1784 à 1819, soumit toutes les îles voisines et favorisa la civilisation. En 1820, Kamehameha II fut converti par les Méthodistes, prohiba l'idolâtrie et le tabou; mais il fut bientôt expulsé par son peuple, et alla mourir à Londres, 1824. L'île principale fut occupée en 1843 par un officier de la marine anglaise, mais il fut désavoué. Les îles Sandwich jouissent auj. du gouvernement représentatif. Les États-Unis, la France et l'Angleterre y ont des consuls.

SANDWICH (Édouard MONTAGUE, 1er comte de). V. MONTAGUE (Édouard). — Lord John Montague, comte de S., homme d'État, 1718-1792, voyagea en Italie, en Turquie, en Égypte, recueillit de précieuses antiquités, publia à son retour un Voyage intéressant, assista comme ministre plénipotentiaire aux congrès de Bréda (1746) et d'Aix-la-Chapelle (1748), et fut plusieurs fois nommé premier lord de l'amirauté. Il favorisa les voyages de découverte : c'est en son honneur que Cook donna le nom d'îles Sandwich à un groupe d'îles qu'il venait de découvrir.

SANÉ (le baron), constructeur de vaisseaux, né à Brest en 1740, m. en 1832, se lia avec Borda, travailla de concert avec lui à perfectionner la construction navale et mérita d'être surnommé le Vauban de la marine. Après avoir exercé longtemps comme ingénieur, il fut nommé directeur du port de Brest, puis inspecteur général du génie maritime (1800), et fut élu, sur la proposition de Napoléon, membre de l'Institut (section de mécanique). Parmi les navires construits par lui, on admire surtout le vaisseau la Ville de Paris et l'Océan, qui était le meilleur voilier de l'Europe. Une frégate à vapeur a reçu son nom.

SAN-FELIPE ou JATIVA, Sætabis chez les anciens, v. d'Espagne (Valence), à 55 kil. S. O. de Valence : 15 000 hah. Grand faubourg, château fort et autres fortifications en ruines; 22 fontaines publiques ; papeteries; belle toile de lin, célèbre dès l'antiquité, fil de soie. Aux env., beaux marbres. — S'étant opposée à la cause de Philippe V, cette ville, nommée alors Jativa, fut prise et rasée par ses troupes en 1707, puis rebâtie sous le nom de San-Felipe. Patrie des papes Calixte III et Alexandre VI et du peintre Ribeira.

SAN-FELIPE-DE-AUSTIN (Texas). V. AUSTIN.

SAN-FELIPE-DE-BENGUELA. V. BENGUELA.

SAN-FELIPE-DE-TUCUMAN. V. SALTA.

SAN-FELIPE-EL-REAL, v. du Chili, ch.-l. de la prov. d'Aconcagua, sur l'Aconcagua, à 155 kil. N. de Santiago ; 8000 hab. Rues plantées d'arbres et entrecoupées de petits canaux d'irrigation. Fondée en 1754.

SAN-FERNANDO, v. d'Espagne (Cadix), au S. E. et près de cette ville, dans l'île de Léon; env. 10 000 h. Fortifications remarquables, aqueduc, observatoire, école de marine. Cette ville se nommait d'abord Isla de Léon : elle reçut de Ferdinand VII le nom de San-Fernando pour avoir résisté à l'invasion française.

SAN-FERNANDO, v. d'Espagne, à 15 kil. de Madrid. Résidence royale : le château, élevé par Ferdinand VI, a été donné, en 1829, pour servir à l'établissement d'une manufacture de toiles et tissus imprimés, auj. très-florissante. Un pavillon attenant aux jardins a seul été réservé pour l'habitation royale.

SAN-FERNANDO, v. du Chili, ch.-l. de la prov. de Colchagua, sur le Tinguaririca, à 120 kil. S. de Santiago; 1500 familles. Fondée en 1741.

SAN-FERNANDO-DE-CATAMARCA, v. de la Plata, capit. de l'État de Catamarca, sur une riv. de même nom, entre Rioja et Tucuman. Excellent coton.

SAN-FRANCISCO, v. de Californie, à l'embouch. du Sacramento et du San-Joaquim dans le grand Océan, par 37° 48' 30" lat. N., et 124° 48' 26" long. O. Cette ville, qui n'avait guère que 1500 h. en 1845, en compte auj. plus de 60 000. Elle a un archevêché, 20 églises ou temples, plusieurs théâtres, des imprimeries, divers journaux, des compagnies de bateaux à vapeur pour le transport à l'étranger et pour la navigation intérieure, plusieurs chemins de fer, 20 maisons de banque, des chantiers de construction, des usines, des fonderies, un magnifique hôpital, 25 consulats. C'est à la découverte et à l'exploitation des mines d'or de la Californie qu'elle a dû son prodigieux accroissement, en attirant de toutes les parties du monde d'innombrables chercheurs d'or. V. CALIFORNIE.

SAN-FRANCISCO, grand fleuve du Brésil, naît dans le S. de la prov. de Minas-Geraës, où il sort de la Sierra-de-Canastra, traverse la prov. de Minas-Geraës, où il arrose la comarque de Rio-San-Francisco, puis coulant de l'O. à l'E., sépare les prov, de Bahia et de Pernambouc et celles de Sergipe et d'Alagoas, et se perd dans l'Océan Atlantique, après avoir recule Rio-Verde à droite et le Rio-Grande à gauche. — Autre riv. du Brésil, traverse la prov. de Ste-Catherine et se jette dans l'Océan vis-à-vis d'une île dite aussi San-Francisco, qui elle-même a pour ch.-l. une ville de San-Francisco, sur la côte O. Bon port.

SANG (Conseil de). V. CONSEIL et PAYS-BAS.

SAN-GALLO (Julien GIAMBERTI, dit De), architecte, né à Florence en 1443, m. en 1517, exécuta beaucoup d'édifices, dont quelques-uns sont des chefs-d'œuvre (palais Poggio à Cajano, fortifications d'Ostie, dôme de Notre-Dame de Lorette à Rome ; couvent de San-Gallo, d'où le surnom donné à l'artiste). — Son frère Antonio fut aussi un habile architecte : c'est lui qui fit du mausolée d'Adrien à Rome le château St-Ange. — Le fils de celui-ci, nommé aussi Antonio, né vers 1482 à Mugello en Toscane, m. en 1546, seconda Bramante dans ses travaux, et fut adjoint à Raphaël pour la basilique de St-Pierre, où il se montra très-habile constructeur. Il éleva à Rome les palais Sacchetti et Farnèse, restaura l'église de Notre-Dame de Lorette, bâtit les fortifications de Civita-Vecchia, de Pérouse, d'Ascoli, la citadelle d'Ancône, et construisit le puits colossal d'Orviéto.

SANGARIUS (le), auj. Sakaria, fleuve de l'Asie-Mineure, sortait de la Galatie, traversait la Bithynie et tombait dans le Pont-Euxin, après avoir reçu le Thymbris, le Bathys et le Gallus.

SAN-GERMANO, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Terre-de-Labour), au pied du Mont-Cassin, à 52 kil. N. N. O. de Capoue; 5000 h. Fort. Aux env., ruines de Casinum et d’'Aquinum. — Le pape Grégoire IX et l'emp. Frédéric II y signèrent la paix en 1230. Les Espagnols la prirent en 1730; Murat y fut défait par les Autrichiens en 1815.

SAN-GIORGIO, bg de Vénétie, à 30 kil. N. E. de Mantoue, sur la droite de l'Adige. Wurmser y fut battu en 1796 et 1797 par les Français.

SAN-GIORGIO-MAGGIORE, île de l'Adriatique, à 4 kil. S. E. de Venise, habitée par des Bénédictins dont le monastère est un des plus riches de l'Italie.

SAN-GIOVANNI (J. MANOZZI di), peintre, né en 1590 près de Florence, m. en 1638, produisit plusieurs chefs-d'œuvre, surtout de belles fresques, entre autres, les Sciences et les Arts chassés de Grèce et recueillis par Laurent de Médicis (au palais Pitti à Florence).

SANGLIER (le), des Ardennes. V. MARK (G. de la).

SANGUIN, v. de la Guinée Sup., sur la côte des Graines, à 200 kil. N. O. du cap des Palmes. Les Anglais et les Hollandais y ont eu des établissements.

SANGUIR, île de la Malaisie, près des Célèbes, au N. E., par 3° 43' 20" lat. N. et 123° 6' long. E. Volcan, affreux tremblement de terre en 1856.

SANHÉDRIN (mot corrompu du grec synedrion), conseil suprême des Juifs, était composé des 70 principaux de la nation, et présidé par 3 dignitaires, le prince, le vice-gérant, le sage. Ses séances se tenaient dans une salle sphérique, moitié comprise dans le temple, moitié en dehors de cet édifice. On y jugeait les grandes causes, on y interprétait la loi, on y délibérait sur les affaires religieuses ou politiques. Le nom de Sanhédrin a aussi été donné à l'assemblée de notables Juifs convoquée par Napo-