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n'est autre que Bouddha lui-même, l'une des incarnations de Vichnou.

SAMANÉENS, Samansæi. C'étaient, suivant les Grecs, des philosophes hindous, distincts des brahmanes ou gymnosophistes, mais qui, comme ceux-ci, se faisaient remarquer par une vie austère ; ils vivaient solitaires et inspiraient la vénération la plus vive par leur réputation de sainteté. Ces Samanéens ne sont autres sans doute que les solitaires ou prêtres bouddhistes. — On nomme aussi Samanéens tous les adorateurs du Dalaï-Lama. V. CHAMANISME.

SAMANHOUD, Heraclæopolis ou Sebennytus ? v. de la Basse-Égypte, sur le bras orient, du Nil, r. g., à 4 k. E. de Mehallet-el-Kebir; 4500 hab.

SAMANI (Ismaïl-al), chef persan, né en 847, sortit vers 892 de la Transoxiane, dont il était gouverneur, conquit le Taberistan, le Khoraçan et une portion de la Perse occid. (902), et mourut en 907, laissant une grande réputation de justice et de sagesse. Il fonda la dynastie des Samanides. Cette dynastie fut dès 932 obligée de céder le Fars et l'Irak-Adjémi aux Bouides et ne se maintint dans le reste de ses possessions que jusqu'en 999. De Frémery a publié l’Hist. des Samanides de Mirkhond, 1845.

SAMARA, nom latin de la Somme.

SAMARA, riv. de la Russie d'Europe, dite Sviataïa-Reka (c.-à-d. la rivière sainte), parcourt le gouvt d'Iékaterinoslav et se jette dans le Dnieper vis-à-vis de la v. d'Iékaterinoslav après un cours de 250 k. — Autre riv. de Russie, traverse les gouvts d'Orenbourg et de Simbirsk et tombe dans le Volga à Samara, après un cours de 500 k. — La v. de Samara, au confluent de la Samara et du Volga, est le ch.-l. d'un gouvt de même nom, formé sur la r. g. du Volga en 1856, entre ce fleuve et la Samara, et précédemment compris dans les gouvts de Simbirsk et d'Orenbourg. La ville compte env. 10 000 hab. et le gouvt 130 000.

SAMARANG, v. forte et port de l'île de Java (aux Hollandais), ch.-l. de la prov. de Saramang, à l'embouch. de la riv. de même nom, à 420 kil. E. de Batavia ; 40 000 hab. C'est un des principaux centres du commerce hollandais. — La province de Samarang compte env. 550 000 hab. Climat salubre, sol fertile.

SAMARCAND, Maracanda, v. de la Tartarie indépendante, la 2e du khanat de Bouhkara, sur le mont Kohak, près des rives du Sogd ou Zer-Afchan, à 200 k. E. de Boukhara, compte env. 12 000 h. Ville vaste et assez belle, mais qui ne renferme plus guère que des ruines : quelques mosquées et colléges, anc. palais et tombeau de Tamerlan ; on y voyait jadis l'observatoire d'Oulougbeg. Papier de soie, soieries, tissus de coton. Commerce assez actif. — On croit que Maracanda fut fondée, non loin de l'anc. Sogd, par un chef arabe, vers 465 av. J.-C.; elle devint bientôt la capitale de la Sogdiane. Alexandre la prit ; elle fut depuis comprise dans l'empire grec de la Bactriane, puis dans celui des califes. Gengis-Khan s'en empara en 1220. Elle acquit la plus haute splendeur sous Tamerlan, qui la choisit pour capit. de son vaste empire et voulut en faire la première ville du monde ; sa population atteignait alors 150 000 âmes ; elle possédait 300 mosquées; mais dès le XVIe s., elle déclina.

SAMARIE, Samaria, puis Sébaste, v. de Palestine, dans la demi-tribu occid. de Manassé, sur la limite de celle d'Éphraïm, fut, après Sichem, la capit. du roy. d'Israël, et plus tard le ch.-l. de la Samaritide. — Cette ville, fondée par Amri vers 912 av. J.-C., fut prise en 718 par Salmanazar, qui en transporta les habitants au delà de l'Euphrate, et les remplaça par des Kuthéens, peuple assyrien. Repeuplée par Assar-Haddon en 672, Samarie fut encore prise par Antiochus le Grand en 203, puis détruite par Jean Hyrcan (129). Gabinius la releva ; Hérode lui rendit son ancienne splendeur, et, pour flatter Auguste, lui donna le nom de Sébaste (traduction grecque d’Augusta). Elle fut prise une dernière fois et détruite définitivement lors de la révolte des Juifs sous Vespasien. — Les Samaritains étaient, depuis l'invasion des Assyriens, mélangés d'étrangers et d'idolâtres. Ils furent presque toujours en guerre avec la roy. de Juda ; les deux peuples avaient l'un pour l'autre l'aversion la plus prononcée, et fuyaient tout commerce entre eux. Pour n'avoir point à venir à Jérusalem à l'époque des cérémonies religieuses, les Samaritains s'étaient construit un sanctuaire à part sur le mont Garizim. Les Samaritains n'admettent que le Pentateuque ; leurs livres sacrés sont rédigés dans l'ancienne langue hébraïque pure et écrits en caractères particuliers, que l'on appelle Caractères samaritains et qui sont de la plus haute antiquité. On trouve encore auj. quelques Samaritains à Naplouse et à Jaffa ; mais leur nombre va toujours diminuant et ils ne tarderont pas à disparaître. Ils se distinguent par des turbans blancs et ne contractent d'alliance qu'entre eux.

SAMARIE (la) ou SAMARITIDE. On nomma ainsi pendant les deux premiers siècles de l'empire une des 4 parties de la Palestine, entre la Galilée au N. et la Judée au S., le Jourdain à l'E. et la mer à l'O. Elle correspondait aux territoires de la tribu d'Éphraïm et de la demi-tribu occid. de Manassé.

SAMARITAINS. V. SAMARIE.

SAMAROBRIVA (c.-à-d. pont sur la Samara), v. de Gaule, nommée plus tard Ambiani, est auj. Amiens.

SAMATAN, ch.-l. de c. (Gers), sur la Save, à 2 k. N. E. de Lombes ; 2135 h. La ville se forma au XIIe s. autour d'un château des comtes de Comminges.

SAMBA (île), dans l'archipel de la Sonde, à 80 k. S. de l'île Flores, par 117° 13'-11° long. E., 9° 35'-10° 15' lat. S., a 125 kil. sur 50. On en tire en quantité du bois de sandal. L'île est partagée entre plusieurs chefs vassaux des Hollandais.

SAMBAS, v. de l'île de Bornéo, capit. du roy. de Sambas, sur une rivière du même nom, à 40 k. de son embouchure, par 107° long. E., 1° 22' lat. N. Brûlée par les Anglais vers 1815. — La ville et le roy. de Sambas sont vassaux des Hollandais, qui en tirent des diamants, de l'or, de l'antimoine, du bézoar, du camphre, de l'ébène.

SAMBLANÇAY, bg du dép. d'Indre-et-Loire, à 14 kil. N. O. de Tours ; 1200 hab. Anc. baronnie. Château bâti par Foulques Nerra et reconstruit par le surintendant de Samblançay.

SAMBLANÇAY (Jacques de BEAUNE, baron de), né à Tours en 1445, était fils d'un argentier du roi et fut surintendant des finances sous Charles VIII, Louis XII et François I. Il montra un grand esprit d'ordre ; néanmoins la reine mère, Louise de Savoie, qui s'était approprié l'argent destiné à solder les troupes de Lautrec dans le Milanais, l'accusa auprès de son fils de malversation (1523). Il se disculpa ; mais, bientôt après, il perdit ses fonctions pour avoir refusé, en 1525, d'avancer à François I l'argent nécessaire à une nouvelle expédition dans le Milanais. Pendant la captivité du roi, la vindicative Louise le fit traduire devant une commission comme coupable de péculat ; des témoins furent subornés, et Samblançay fut condamné et pendu au gibet de Montfaucon (1527). Son innocence fut bientôt reconnue, et son fils fut rétabli dans tous ses biens.

SAMBOANGAN, v. de l'île de Mindanao, à l'extrémité S. O. ; 1200 hab. Principal établissement des Espagnols à Mindanao.

SAMBOR, v. de Galicie, ch.-l. de cercle, sur le Dniester, à 70 k. S. O. de Lemberg ; 12 000 h. Sel. — Le cercle de S. compte env. 320 000 h.

SAMBRE (la), Sabis, riv. de France et de Belgique, naît à 4 kil. N. E. de Nouvion (Aisne), coule au N. et au N. E., baigne Landrecies, Maubeuge, Marchiennes, puis entre en Belgique où elle arrose Charleroy, et se jette dans la Meuse par la r. g. à Namur, après un cours d'env. 200 kil. Elle reçoit, en France, les deux Helpe ; en Belgique, l'Heure, le Piéton et l'Orneau. Un canal l'unit au canal de St-Quentin.

SAMBRE-ET-MEUSE (dép. de), ancien dép. français sous la République et l'Empire, fut formé en 1795 du