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un peu plus au S., par ce prince, qui l'appela Constantia. Ruinée par les Arabes sous le règne d’Héraclius, elle n'a pas été relevée depuis.

SALAMINIENNE (Galère), un des deux vaisseaux sacrés des Athéniens (l'autre était la Paralienne). La Salaminienne était chargée de transporter à leur destination les officiers de la république. Cette galère, sans cesse réparée, dura depuis Thésée jusqu'à Ptolémée Philadelphe. Elle tirait son nom, à ce qu'on croit, de la bat. de Salamine, où elle avait figuré.

SALANGA, île de l'Océan indien. V. DJONKSEYLON.

SALANKEMEN, Acimincum, Salancena, bourg d'Esclavonie (Confins militaires), près du confluent de la Theiss et du Danube, à 28 kil. S. E. de Carlowitz. Le prince Louis de Bade y défit complètement les Turcs en 1691.

SALAPIE, Salapia, auj. Torre delle Saline, v. d'Apulie, près de l'embouch. de l'Aufide, servait de port à la ville d'Arpi. Marais salants, auxquels la ville devait son nom. Annibal la prit et y résida longtemps après la bataille de Cannes; Marcellus la reprit.

SALARIA (Voie), grande voie romaine qui partait de la porte Colline, à Rome, traversait le Latium, la Sabine, et s'étendait au N. E. jusqu'à Adria. C'est par cette voie que les Sabins apportaient à Rome le sel qu'ils tiraient de l'Adriatique.

SALAS DE LOS INFANTES, bg d'Espagne (Vieille Castille), sur l'Artanza, à 44 kil. S. E. de Burgos; 1600 hab. C'est là qu'habitait, dit-on, Gonzalès Gustios, le père des sept infants de Lara.

SALASSES, peuple de la Gaule Cisalpine, à l'angle N. O., dans le pays qui forme auj. l'intendance d’Ivrée et le Val d'Aoste, exploitait des mines d'or entre la Sesia et la Doire. Ils furent soumis en 143 av. J.-C. par les Romains, qui fondèrent sur leur territoire la colonie d’Eporedia (Ivrée). En 25 av. J.-C., ils tentèrent une révolte, qui fut bientôt comprimée par Terentius Varro; on en vendit un grand nombre comme esclaves, et l'on fonda dans leur pays la colonie de Prætoria Augusta (Aoste).

SALAT, riv. de la France, sort des Pyrénées, dans le dép. de l'Ariége, coule au N. O., entre dans le dép. de la Hte-Garonne, baigne Oust, St-Girons et St-Lizier, et tombe dans la Garonne par la r. dr., entre Martres et St-Martory, après un cours de 90 k.

SALBRIS, ch.-l. de c. (Loir-et-Cher), sur la Sauldre, à 26 kil. N. E. de Romorantin; 1703 h. Station du chemin de fer de Paris à Bordeaux.

SALCES, Salsulæ, bg des Pyrénées-Orient., à 15 kil. N. de Perpignan; 1200 h. Source saline froide. Vin blanc excellent, dit de Macabec et de Grenache. Jadis ville forte, prise par les Français sur les Espagnols en 1639 et 1642. Restes du château fort.

SALDÆ, v. de Mauritanie, auj. Bougie.

SALDANA, Eldana, bg d'Espagne (Vieille-Castille), à 60 k. N. N. O. de Palencia, sur le Carrion. Pont de 23 arches, église San-Miguel, dont la cloche a plus de 1000 ans d'ancienneté. Titre de comté.

SALÉ ou VIEUX-SALÉ, Sala, v. et port du Maroc (Fez), à l'emb. du Bouregreb dans l'Atlantique, à 165 kil. O. de Fez; env. 24 000 hab. Son port, jadis important, auj. presque ensablé, était naguère un repaire de pirates. — NOUVEAU-SALÉ. V. RABAT.

SALÉ (lac), lac de l'Amérique du Nord (Utah), au N. du lac Utah, avec lequel il communique. Les Mormons se sont établis sur ses bords et y ont construit une grande ville, Salt-Lake-City.

SALEM, ancien nom de Jérusalem.

SALEM ou TCHELAM, v. de l'Inde anglaise (Madras), ch.-l. de district, à 185 k. S. O. de Pondichéry; 15 000 hab. Coton, salpêtre. — Prise par les Anglais dès 1768, elle ne leur appartient que depuis 1792.

SALEM, v. et port des États-Unis (Massachussets), sur l'Atlantique, à 23 kil. N. E. de Boston; 24 000 h. Muséum, athénée; chantiers de construction ; nombreuses manufactures, produits chimiques. Fondée en 1626. — Ville de la Caroline du Nord, à 150 k. N. O. de Raleigh, est peuplée de Frères Moraves; 2000 h.

SALEMBRIA, nom moderne de PÉNÉE.

SALENCY, village du dép. de l'Oise, sur l'Oise, à 5 kil. E. de Noyon et à 35 k. N. O. de Compiègne; 900 hab. La fête de la Rosière, dans laquelle on couronne chaque année la fille la plus vertueuse du pays, y fut instituée en 535 par l'évêque de Noyon, S. Médard ; elle se célèbre le 8 juin.

SALENGORE, v. de l'Inde Transgangétique, à l'embouch. du Salengore, à 170 k. N. O. de Malacca, est la capit. d'un petit État de même nom, situé entre ceux de Pérak au N., de Malacca au S., de Pahang à l'E. et la mer à l'O. On en retire de la poudre d'or, de l'étain, de l'ivoire, du camphre, du sang-dragon.

SALENTE, nom donné à la capit. supposée des Salentins, qui aurait été fondée par Idoménée. On la place sur la côte de la Calabre. V. SOLETO.

SALENTINS, peuple de l'Italie mérid., dans l'Iapygie, sur les côtes, avaient Hydronte et Brundusium pour places principales. Ils prirent part aux guerres des Samnites contre les Romains et furent complètement soumis en 267 av. J.-C.

SALERNE, Salernum en latin, Salerno en italien, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples, ch.-l. de la Principauté Citérieure, sur le golfe de Salerne, à 55 kil. S. E. de Naples; 12 000 hab. Archevêché, cour criminelle et trib. civil, lycée. Port sur la mer Tyrrhénienne, jadis florissant, auj. ensablé;, château fort; cathédrale gothique, qui renferme le tombeau de Grégoire VII et qui est orné d'un grand nombre de colonnes, tirées des ruines de Pæstum. Salerne possédait jadis une université, fondée par Robert Guiscard à la fin du XIe s., ou même antérieure à ce prince, et célèbre surtout par son école de médecine. On connaît sous le titre Médecine de l'école de Salerne (Medicina Salertina seu Regimen sanitatis) un recueil d'aphorismes de médecine, en vers latins, composé, à ce qu'on croit, vers l'an 1100 par Jean de Milan, pour Robert, duc de Normandie ; ce poëme, dont il ne restait guère que le tiers, a été publié avec notes par René Moreau, Paris, 1625; puis travesti en vers burlesques par L. Martin, 1653, et paraphrasé en vers français par Bruzen de la Martinière, 1743, et par le Dr Levacher de la Feuverie, 1782. M. Ch. Meaux-St-Marc en a donné une édition plus complète (3520 vers), avec traduction en vers français, 1861. — Salerne, fondée par les Grecs ou par les Tyrrhéniens, reçut une colonie romaine en 195 av. J.-C. et devint importante sous l'Empire. Prise par les Goths, puis par les Lombards, elle fut quelque temps la résidence des ducs lombards de Bénévent. En 840, ces ducs en furent chassés et Salerne s'érigea en principauté indépendante. En 1016, des chevaliers normands, revenant de la Terre-Sainte, gagnèrent près de Salerne une victoire sur les Sarrasins. En 1075, le Normand Robert Guiscard s'empara de cette principauté et la réunit au duché de Pouille. La ville fut prise et presque détruite en 1096 par l'emp. Henri IV. Dans la suite, elle échut à la couronne de Naples, et, depuis, les premiers-nés des rois de ce pays portèrent le titre de princes de Salerne jusqu'à Robert (1309). Le titre de prince de Salerne fut depuis donné par le roi Ferdinand I à la maison de San-Severino (1463). Salerne est la patrie de Jean de Procida.

SALERNES, ch.-l. de cant. (Var), sur la Bresque, à 24 kil. O. de Draguignan; 3006 hab. Moulins à huile; vins, figues, etc.

SALERS, ch.-l. de c. (Cantal), près de la Marone, à 17 kil. S. E. de Mauriac; 985 h. Salers donne son nom à une race de bœufs estimés.

SALES, anc. château de la Hte-Savoie, dans le Chablais, près d'Annecy, a donné son nom à une famille noble qui a produit S. François de Sales et plusieurs autres personnages illustres. Louis, comte de Sales, frère de François (1577-1654), suivit en Italie le jurisconsulte Ant. Favre, chargé d'une mission près du St-Siége. Louis de Sales garantit la Savoie des attaques des Espagnols stationnés en Franche-Comté, négocia le traité de Dôle, et défendit An-