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Caylus, évêque d'Auxerre le recueillit et lui donna un canonicat dans sa cathédrale. On a de lui un Abrégé de l'histoire ecclésiastique, 1748-56, 13 vol. in-12, ouvrage instructif, mais partial.

RADAGAISE ou RADOGAST, chef germain, fondit en 406 sur l'Italie à la tête de 200 000 barbares, Vandales, Suèves, Goths, Alains, dévasta le nord de ce pays et assiégea Florence, mais fut battu et pris devant cette ville par le général d'Honorius, Stilicon, en 406, et décapité.

RADAMA I, roi des Hovas, le peuple dominant de Madagascar, né en 1791, m. en 1828, conquit presque toute l'île à l'aide des Anglais, et enleva aux Français leurs établissements de Foulpointe, Tamatave et Tintingue ; il songeait à se rendre indépendant des Anglais eux-mêmes lorsqu'il mourut subitement. — Sa veuve Ranavalo, le remplaça ; elle se montra fort hostile aux Européens. Mte en 1861. — Son fils, Radama II, entra au contraire dans la voie de la civilisation, mais il périt assassiné dès 1863.

RADCLIFFE (Anne), romancière anglaise, née à Londres en 1764, m. en 1823, avait épousé à 23 ans un gradué d'Oxford, propriétaire et éditeur de la Chronique anglaise. Elle acquit de bonne heure une grande célébrité par des romans d'un genre nouveau, qui parurent de 1789 à 1797 et qui décèlent un vrai talent ; mais elle renonça tout d'un coup à écrire parce que l'envie et la spéculation se plurent à faire courir sous son nom des œuvres indignes d'elle. La terreur, le mystère, le merveilleux sont les principaux ressorts de ses romans ; on s'y croit sans cesse environné de revenants, de spectres, d'esprits célestes ou infernaux ; mais, au dénoüment, tout s'explique par des causes naturelles. On a dit à tort que, croyant elle-même aux fantômes de son imagination, elle eut des accès de démence à la fin de sa vie. Ou a d'elle : les Châteaux d'Athlin et de Dumbayne, la Forêt ou l'Abbaye de St-Clair, Julia, l'Italien ou le Confessionnal des Pénitents noirs, les Mystères d'Udolphe, son chef-d'œuvre : ce dernier ouvrage fut payé par l'éditeur 1000 livres (25 000 fr.). Tous les romans d'Anne Radcliffe ont été traduits.

RADEGONDE (Ste), reine de France, née en 519, m. en 587, était fille de Bertaire, roi de Thuringe, et fut élevée dans le paganisme. Le roi Clotaire I la fit instruire dans la religion chrétienne et l'épousa en 638 ; mais six ans après, il lui permit de se faire religieuse. Elle prit le voile à Noyon et fonda à Poitiers l'abbaye de Ste-Croix où elle vécut dans les exercices d'une piété austère. Fortunat a écrit sa Vie. On l'hon. le 13 août.

RADET (Ét.), général et baron de l'Empire, né en 1762 à Stenay. m. en 1825, fut chargé en 1809 d'enlever le pape Pie VII, conduisit à Cette en 1815 le duc d'Angoulême fait prisonnier, exerça pendant les Cent jours les fonctions d'inspecteur général de la gendarmerie et de grand prévôt de l'armée, fut condamné sous Louis XVIII, en 1816, à 9 ans de détention, pour avoir coopéré au retour de Bonaparte, mais reçut sa grâce au bout de 2 ans.

RADET (J. B), vaudevilliste, né à Dijon en 1751, m. en 1830, occupait auprès de la duchesse de Villeroy, avant la Révolution, un emploi de secrétaire bibliothécaire, espèce de sinécure qui lui permit de se livrer à ses goûts littéraires. Il avait déjà donné avec succès quelques pièces au théâtre d'Audinot et au Théâtre-Italien (Opéra-Comique), lorsque le Vaudeville fut fondé par son ami Barré : il y fit représenter de 1792 à 1816 une foule de jolies pièces et de gaies parodies, qu'il composait soit seul, soit avec Barré, Desfontaines, A. Gouffé, et qui contribuèrent à la fortune de ce théâtre. On se rappelle, dans le nombre, Gaspard l'avisé et la Maison en loterie. Son dialogue est fin et spirituel, ses couplets bien tournés.

RADETZKY (Jos. WENZEL, comte de), général autrichien, né en 1766 à Trebnitz en Bohême, m. en 1857, se distingua dans les guerres contre la France, devint en 1831 général en chef de l'armée autrichienne en Italie, et reçut en 1836 le bâton de feld-maréchal. Surpris en 1848 par l'insurrection lombarde, il fut d'abord chassé de Milan et vaincu à Goito ; mais, malgré son grand âge, il ne tarda pas à prendre sa revanche et remporta sur Charles-Albert, le 23 mars 1849, la victoire décisive de Novare, qui replaça la Lombardie sous le pouvoir de l'Autriche ; peu après il bombarda et reprit Venise. Un monument lui a été érigé à Prague.

RADI-BILLAH (ABOU'L ABBAS MOHAMMED, AL), calife abbasside de Bagdad (934-940), créa en 935 la charge d’émir-al-omrah (commandant des commandants) et se réduisit à une espèce de pontificat, s'annulant ainsi lui-même.

RADJAHS. On appelle ainsi les souverains hindous qui gouvernent les diverses-contrées de l'Hindoustan ; ils appartiennent généralement à la caste des chattryas ou guerriers. Avant la conquête des Mongols, ils étaient tous indépendants ; auj. ils sont pour la plupart tributaires des Anglais.

RADJEPOUTANAH. V. ADJMIR et RADJEPOUTES.

RADJEPOUTES, c-à-d. fils de Radjahs, nom donné dans l'Inde non-seulement aux fils des Radjahs (lesquels en droit avaient tous un apanage), mais encore à tout chef militaire d'une principauté, d'une seigneurie, d'un canton petit ou grand. On l'a même étendu à toute la caste des guerriers ou chattryas. — On appelle Principautés radjepoutes la plupart de celles qui forment l'Inde anglaise médiate ; l'Adjmir, où elles abondent principalement, a été par suite appelé le Radjepoutanah.

RADNOR (comté de), un des comtés de l'Angleterre, dans le pays de Galles, entre ceux de Montgomery au N., de Shrop au N. E., d'Hereford à l'E., de Brecknock au S. et de Cardigan à l'O., a 112 060 hectares et 30 000 h. ; ch.-l., Radnor et Presteign. Montagnes, lacs pittoresques, pâturages. Antiquités. — Radnor ou New-Radnor, à 250 kil. N. O. de Londres, ne compte guère que 1000 hab. C'était jadis une ville importante.

RADOM, v. de Pologne, ch.-l. du gouvt de son nom, sur la Radomka, sur la Meczna, à 97 kil. S. de Varsovie ; 5700 hab. — Le gvt de R., formé par la réunion de ceux de Kielce et de Sandomir, a 24 145 k. carrés, et 950 000 h. Il y eut à Radom en 1767 une réunion des nobles dissidents dans le but d'obtenir l'admission aux emplois publics des sectes dissidentes.

RADONVILLIERS (François LYSARDE, abbé de), né à Paris en 1709, m. en 1789, entra chez les Jésuites, professa dans différents colléges, fut secrétaire de l'archevêque de Bourges (La Rochefoucauld), qu'il accompagna à Rome, puis fut choisi pour être sous-précepteur des enfants de France et devint conseiller d'État. Il était de l'Académie française. On a de lui un traité estimé : De la manière d'apprendre les langues, 1768, une traduction de Cornélius Nepos, et divers opuscules réunis par Noël, 1807.

RADSTADT. v. du gr.-duché de Bade. V. RASTADT.

RADZIVIL, une des plus anciennes et des plus riches maisons lithuano-polonaises, commence à figurer dans l'histoire au XIVe s., et porte depuis 1518 le titre de Prince du St-Empire romain. Nicolas R., 1er du nom, reçut le baptême en 1386 avec Jagellon, grand-duc de Lithuanie, qui, devenu roi, le créa palatin de Vilna. En se faisant chrétien, il prit S. Nicolas pour patron et voulut qu'à l'avenir tous les aînés de sa maison portassent le nom de ce saint. Les plus célèbres de ses descendants sont : George I, l’Hercule lithuanien, 1480-1541, qui fut vainqueur dans 30 batailles livrées aux Moscovites, aux Tatares, aux Teutoniques. Il fut fait en 1527 castellan de Vilna et en 1533 grand général (connétable). Il est père de la belle Barbe Radzivil, qui épousa en 1548 Sigismond II, roi de Pologne, et qui mourut empoisonnée. — Nicolas IV, 1515-65, palatin de Vilna et gouverneur de Livonie sous Sigismond II, roi de Pologne. Il se signala en 1557 dans un combat contre l'Ordre teutonique, et en 1565 contre les Russes, qu'il battit complètement