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droit pour se consacrer à la prière et y construisit un ermitage; un grand nombre de personnes, attirées par sa réputation de sainteté, vinrent s'établir aux environs, et leur nombre s'accrut bientôt au point de former une ville. L'indépendance des habitants fut respectée de tous, si ce n'est de César Borgia qui leur imposa un gouverneur, et d'Alberoni qui envahit leur territoire (1739); mais leur soumission ne fut jamais que passagère. Bonaparte, en 1797, leur proposa un agrandissement de territoire : ils le refusèrent. Sous l'Empire français, St-Marin resta nominalement indépendante; cependant elle fut enclavée dans le dép. du Métaure (appartenant au roy. d'Italie).

SAINT-MARS, gardien du Masque de fer. V. ce mot.

SAINT-MARS-LA-JAILLE, ch.-l. de c. (Loire-Inf.), à 18 kil. d'Ancenis; 1755 hab.

SAINT-MARTIN, une des petites Antilles, au N. O. de la Guadeloupe, a env. 80 kil. de tour et 6000 h. Depuis 1648 elle appartient en commun à la France et à la Hollande. La partie française, au N., comprend les deux tiers de l'île ; elle compte 2279 h. et a pour ch.-l., le Marigot. La partie hollandaise, au S., a env. 3680 hab.; ch.-l. Philisbourg. Le commerce consiste surtout en tabac, sucre, rhum et sel.

SAINT-MARTIN-D'AUXIGNY, ch.-l. de c. (Cher), à 16 k. N. de Bourges; 2717 h. Commerce de fruits.

SAINT-MARTIN-DE-LANTOSQUE, ch.-l. de c. (Alpes marit.), à 28 k. N. de Nice; 2084 h.

SAINT-MARTIN-DE-LONDRES, ch.-l. de c. (Hérault), à 23 kil. N. O. de Montpellier; 1047 h. Bas de soie.

SAINT-MARTIN-DE-RÉ, ch.-l. de c. (Charente-Inf.), dans l'île de Ré, à 20 k. N. O. de la Rochelle; 2160 h. Bon port, bonne citadelle. Commerce d'eau-de-vie; armements pour la pêche de la morue. La ville se forma autour d'un monastère fondé en 735 par Eudes d'Aquitaine. Vainement assiégée par les Anglais en 1628; fortifiée par Vauban en 1681.

SAINT-MARTIN-DE-SEIGNAUX, ch.-l. de c. (Landes), à 38 kil. S. O. de Dax; 2627 hab. Houille.

SAINT-MARTIN-D'URIAGE. V. URIAGE.

SAINT-MARTIN-DE-VALAMAS, ch.-l. de c. (Ardèche), à 45 k. S. O. de Tournon; 2047 hab. Houille.

SAINT-MARTIN-EN-BRESSE, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), à 17 k. E. de Châlon; 1691 h. Magnanerie.

SAINT-MARTIN-LE-BEAU, vge d'Indre-et-Loire, sur le Cher, à 9 kil. S. O. d'Amboise; 1350 hab. Acier. Charles-Martel y battit les Sarrasins.

SAINT-MARTIN (L. Claude de), dit le Philosophe inconnu, théosophe, né en 1743 à Amboise, d'une famille noble, m. en 1803, embrassa d'abord la profession des armes, se lia avec quelques mystiques pendant qu'il était en garnison à Bordeaux, quitta le service pour se livrer tout entier à ses nouvelles idées, s'attacha aux doctrines de Martinez Pasqualis et de Swedenborg, puis se créa un système à lui, qu'il appelait le Spiritualisme pur. Il se fixa à Paris, s'y vit recherché par les plus grands personnages et partagea son temps entre la propagation de ses doctrines et l'exercice de la bienfaisance. Ses principaux écrits, qui tous parurent sous le voile de l'anonyme, sont : Des erreurs et de la vérité (1775), Rapports entre Dieu, l'homme et l'univers (1782), l'Homme de désir (1780), le Nouvel homme (1796), la Ministère de l'Homme-Esprit (1802), des Nombres, ouvrage posthume, 1861. Il a en outre traduit plusieurs écrits de Bœhme. On a publié en 1807 ses Œuvres posthumes, et en 1862 sa Correspondance inédite. Le but constant de St-Martin est d'élever l'âme de la contemplation de l'homme et de la nature à leur principe commun, Dieu; malheureusement, la plupart de ses ouvrages sont écrits dans un style énigmatique qui les rend inintelligibles pour le vulgaire. On doit à M. Caro un Essai sur la Vie et la doctrine de St-Martin, 1852, et à M. Matter : St-Martin, sa Vie et ses écrits, 1862.

SAINT-MARTIN (J. Ant.), orientaliste, né à Paris en 1791, m. en 1832, publia dès 1818 des Mémoires sur l'Arménie, qui le firent admettre à l'Académie des inscriptions en 1820, et fut nommé bibliothécaire de l'Arsenal et inspecteur de la typographie orientale à l'imprimerie royale. En 1822, il fut chargé de la rédaction du journal mensuel de la Société asiatique, société qu'il avait contribué à fonder. Ardent royaliste, il se mit en 1827 à la tête d'un journal quotidien, l’Universel, rédigé dans un sens absolutiste. La révolution de 1830 lui fit perdre ses places et ses pensions. Outre ses Mémoires sur l'Arménie, on a de lui des Recherches sur l'époque de la mort d'Alexandre et la Chronologie des Ptolémées, l’Histoire des Arsacides, un Choix des Fables de Vartan, une Hist. de Palmyre; de nombreuses notes sur les 12 premiers volumes d'une nouvelle édition de l’Histoire du Bas-Empire de Lebeau, et beaucoup de savants articles dans la Biographie universelle de Michaud. Lajard a publié ses Œuvr. posthumes, 1847.

SAINT-MARTORY, ch.-l. de cant. (Haute-Garonne), à 17 kil. N. E. de St-Gaudens, sur la Garonne; 1166 h. Draps communs.

SAINT-MATTHIEU, ch.-l. de cant. (Hte-Vienne), à 12 kil. S. O. de Rochechouart; 2280 hab. Forges.

SAINT-MATTHIEU, île de l'Océan Atlantique, par 6° 10' long. O., 1° 25' lat. N., à 800 kil. du cap des Palmes en Afrique. Anc. établissement portugais.

SAINT-MAUR ou SAINT-MAUR-LES-FOSSÉS, village du dép. de la Seine, sur la r. dr. de la Marne, à 8 k. E. de Paris ; 3944 h. Pont de pierre. La partie voisine du pont forme depuis 1792 une commune à part, nommée d'abord la Branche-du-Pont, puis Joinville-le-Pont. Beau canal, en partie souterrain, qui abrége la navigation de la Marne. Culture de la betterave et du mûrier; grands moulins a vapeur; clouterie, fonderie, scierie mécanique. — Ce lieu était à la fin du IIIe s. un camp retranché des Bagaudes, d'où son nom de Fossés. Une abbaye de Bénédictins y fut fondée en 638 sous le nom de St-Pierre; elle prit celui de St-Maur au XIIe s. quand on y eut transféré les reliques de ce saint. C'est là qu'eurent lieu en 1465 les conférences qui complétèrent le traité de Conflans, signé entre Louis XI et les princes ligués dans la guerre du Bien public. Charles IX y rendit en 1569 un édit qui défendait l'exercice du culte réformé. Le château de St-Maur, ancien domaine de Catherine de Médicis, était la résidence de M. le Duc, petit-fils du grand Condé.

SAINT-MAURICE, Agaunum, v. de Suisse (Valais), sur le Rhône, à 26 k. O. de Sion ; 1200 hab. Beau pont d'une seule arche de 22m. Tout près, défilé très-étroit qui ferme le Valais.

SAINT-MAURICE (Seine), vge voisin de Charenton, où se trouve la maison d'aliénés dite de Charenton.

SAINT-MAXIMIN, ch.-l. de cant. (Var), à 16 kil. N. O. de Brignoles, près de la source de l'Argens; 3562 h. Église gothique, bâtie par Charles II, comte de Provence; reliques de Ste Madeleine. Anc. couvent de Dominicains.

SAINT-MÉEN, ch.-l.de cant. (Ille-et-Vilaine), à 20 kil. O. N. O. de Montfort; 2057 h. Anc. abbaye. Duguesclin battit en ce lieu un parti d'Anglais.

SAINT-MICHEL, San-Miguel en portugais, la plus grande des îles Açores, par 27° 42' long. O., 37° 48' lat. N., a 70 kil. sur 20 et 80 000 hab.; ch.-l., Ponta-Delgada. Sol volcanique, très-fertile, mais peu cultivé (grains, vin, fruits, etc.). Velho de Cabral prit cette île en 1444, au nom du Portugal.

SAINT-MICHEL, gouvt de la Russie d'Europe (Finlande), entre ceux de Kuopio et de Wasa au N., de Tawastehus et de Nyland à l'O., de Nyland au S. et de Viborg à l'E.; 135 000 hab.; ch.-l. Heinola. Il est arrosé par la Kymmène, d'où il tirait son ancien nom de Kymmenegaard.

SAINT-MICHEL, ch.-l. de c. (Savoie), sur la route de St-Jean de Maurienne, à 9 k. E. S. E. de cette ville; 1831 h. Grosse tour. Taillanderie.

SAINT-MICHEL (MONT-). V. MONT-SAINT-MICHEL.

SAINT-MICHEL-EN-L'HERM, petit port du dép. de la Vendée, dans le golfe d'Aiguillon, à 40 kil. O. de Fontenay; 3139 h. Grains.