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SAINT-LOUIS, Andar chez les indigènes, v. de Sénégambie, ch.-l. des établissements français au Sénégal et de l'arrond. de St-Louis, dans une île de même nom formée par le Sénégal, à 15 kil. de l'embouchure du fleuve ; 9862 hab. Résidence du gouverneur général, d'un préfet apostolique ; cour impériale, trib. civil et criminel. Entrepôt du commerce de la colonie : le commerce y consiste surtout en gommes et en arachides. Climat malsain.

SAINT-LOUIS, v. des États-Unis (Missouri), sur le Mississipi, à l'embouchure de l'Ohio, à 190 kil. O. de Jefferson, dans une situation admirable pour le commerce : 100 000 h., la plupart Français d'origine. Évêché catholique, cour suprême, université, dirigée par les Jésuites; école de médecine; musée et bibliothèque. Commerce considérable, chantiers de construction pour la marine à vapeur. Cette ville, fondée en 1764 par des Français, grandit chaque jour.

SAINT-LOUIS, riv. des États-Unis, se forme dans le territoire du Nord-Ouest, non loin des sources du Mississipi, coule au S., puis à l'E., et se jette dans le lac Supérieur, par la baie la plus occid., après un cours d'environ 220 k. C'est le commencement de cet immense cours d'eau qui, traversant les lacs Supérieur, Huron, Érié, Ontario, forme enfin le fleuve St-Laurent.

SAINT-LOUIS (le P. Pierre de), poëte, né en 1626 au Valréas (Vaucluse), m. en 1684, quitta le monde après avoir vu enlever par la petite-vérole une demoiselle qu'il aimait et qu'il allait épouser, entra dans un couvent de Carmes près de Marseille et composa en l'honneur de Ste Madeleine, patronne de la femme qu'il avait aimée, un poëme en 12 livres : la Magdaléïde ou Madeleine au désert de la Ste-Baume (en Provence), qui parut à Lyon en 1668. Il entreprit plus tard un autre poëme du même genre, l’Éliade, dont le héros était le prophète Élie, fondateur présumé de l'ordre des Carmes; ce second ouvrage n'a pas été imprimé. Ces deux poëmes sont des chefs-d'œuvre de ridicule; on y trouve les métaphores les plus burlesques, le style le plus ampoulé. Le P. de St-Louis était aussi un grand faiseur d'anagrammes.

SAINT-LOUIS (Ordre de). V. LOUIS (Ordre de ST-).

SAINT-LOUIS (Institut de). V. SAINT-CYR.

SAINT-LOUP, ch.-l. de cant. (Deux-Sèvres), à 17 kil. N. E. de Parthenay; 1547 h. Vins, laines, moutons. Ville bien située, au confluent du Thoué et du Cébron. Jadis on y voyait un superbe château, construit sous Louis XIII par le cardinal de Sourdis.

SAINT-LOUP-SUR-SÉMOUSE, ch.-l. de c. (Hte-Saône), sur la Sémouse, au pied des Vosges, à 29 kil. N. O. de Lure; 2533 h. Kirsch, chapeaux de paille.

SAINT-LUC (Franç. D'ESPINAY de), gentilhomme normand, avait été un des mignons de Henri III, qui le nomma gouverneur de la Saintonge. Tombé en disgrâce pour avoir révélé une intrigue amoureuse du roi, il suivit le duc d'Anjou dans les Pays-Bas. Rentré en France, il défendit Brouage en Saintonge contre les Calvinistes et fut pris à Coutras. Il servit depuis Henri IV, qui le fit grand maître de l'artillerie; il fut tué en 1597, devant Amiens. — Timoléon de St-Luc, son fils (1580-1644), hérita du gouvt de Brouage, suivit Sully dans son ambassade en Angleterre, se signala contre les Rochellois, fut vice-amiral, lieutenant général de Guyenne et maréchal de France.

SAINT-LUC (Académie de), école de peinture fondée à Rome au XVIe s. par le Muziano, et ainsi nommée en l'honneur de S. Luc, auquel on attribuait le talent de la peinture, fut réunie en 1676 à l'école de peinture fondée par Louis XIV.

SAINT-LYS, ch.-l. de c. (Hte-Garonne), à 16 kil. N. O. de Muret; 1533 h. Chanvre, lin, toile.

SAINT-MACAIRE, ch.-l. de cant. (Gironde), sur la r. dr. de la Garonne, à 16 k. O. de la Réole; 1381 h. Station. Vin rouge. Anc. villa gallo-romaine du nom de Ligena, puis abbaye de Bénédictins. La ville fut saccagée par les Calvinistes en 1562.

SAINT-MAIXENT, ch.-l. de cant. (Deux-Sèvres), à 23 kil. N. E. de Niort; 3927 hab. Ville murée; on y remarque 2 églises superposées. Serges, feutres vernis, etc. Commerce de blé, mulets; anc. dépôt d'étalons (supprimé en 1863). — Cette ville se forma autour d'une abbaye que S. Maixent gouvernait au Ve s. ; elle obtint une charte de commune en 1440. Au XVIe s., elle embrassa la Réforme avec ardeur.

SAINT-MALO, Alleco, puis Macloviopolis, ch.-l. d'arr. (Ille-et-Vilaine), à 70 kil. N. O. de Rennes; 10 886 hab. Trib. de 1re inst. et de commerce; collége, école de navigation. Cette ville est sur un rocher, dans la presqu'île d'Aron, qui est liée au continent par une digue superbe de 200m, dite le Sillon. Port grand, sûr, mais de difficile accès; le flux y atteint une des plus fortes hauteurs connues (15m au-dessus de la basse mer). Marine marchande très-développée; pêche de la morue, expéditions pour Terre-Neuve. Chantiers de construction, arsenal ; bains de mer. Entrepôt de denrées coloniales et de sel. Murailles; tours Qui-qu'en-grogne et Solidor; belles promenades, environs délicieux. Patrie de Jacques Cartier, de Duguay-Trouin, qui y a une statue, de La Bourdonnais, Maupertuis, Lamettrie, Surcouf, Châteaubriand, dont on voit le tombeau sur le rocher du Grand-Bé, Broussais, La Mennais. — Fondée au VIIIe s. par les habitants de Guich-Alet (Aletum), dont les ruines se voient encore au S. de St-Malo, cette ville fut ainsi nommée de son 1er évêque (Maclou). Elle fut bombardée par les Anglais en 1693, 1695 et 1758-1759. C'est à St-Malo que se forma la Compagnie française des Indes : cette ville était si prospère que les habitants offrirent en 1711 à Louis XIV 30 millions pour soutenir la guerre. On connaît la singulière patrouille que les Malouins faisaient faire autrefois autour de la ville par un certain nombre de dogues qu'on lâchait à l'entrée de chaque nuit.

SAINT-MALO-DE-LA-LANDE, ch.-l. de c. (Manche), à 10 kil. N. O. de Coutances: 459 hab.

SAINT-MAMERT, ch.-l. de c. (Gard), à 16 kil. N. de Nîmes; 624 hab. Eau-de-vie, serges.

SAINT-MAMET, ch.-l. de c. (Cantal), à 13 kil. S. O. d'Aurillac; 1975 hab. Beau château.

SAINT-MANDÉ, joli village du dép. de la Seine, (Seine), à 3 kil. E. S. E. de Paris, à l'entrée du bois de Vincennes; 2883 hab. Hôpital. Jardins maraîchers, fabr. de carton-pâte, couleurs, cuirs vernis, papiers peints, émaux. Nombreuses maisons de campagne.

SAINT-MARC (Ch. Hugues, LEFEBVRE de), littérateur, né à Paris en 1698, m. en 1769, servit d'abord comme sous-lieutenant, embrassa ensuite l'état ecclésiastique, et finit par se charger de quelques éducations particulières. On lui doit des éditions estimées, avec notes, des Mémoires de Feuquières, 1736; de la Médecine des pauvres, de Hecquet, 1745; de l’Hist. d'Angleterre, de Rapin-Thoyras, 1745-1749; des Œuvres de Boileau, 1747; de Pavillon, 1750; de Chaulieu, 1750; de Malherbe, 1757; des Poésies de Lalanne, Montplaisir, St-Pavin et Charleval, 1759, et un Abrégé chronologique de l'histoire d'Italie depuis la chute de l'empire d'Occident, 1761-70, 6 vol. in-8.

SAINT-MARC (le Lion de), lion ailé, symbole de la république de Venise, laquelle a S. Marc pour patron (on sait que ce saint est ordinairement représenté avec un lion). L'effigie de ce lion est placée sur une colonne au milieu de la place principale de Venise.

SAINT-MARCELLIN, ch.-l. d'arr. (Isère), à 50 kil. O. de Grenoble, sur l'Isère; 3295 hab. Trib., collége. Halle, belle place, fontaines d'eau vive, cours planté d'arbres, dehors charmants; 4 portes. Toile; commerce de vins et de soie écrue.

SAINT-MARIN (République de), petit État d'Italie. entre les prov. de Forli et d'Urbin-et-Pesaro, a 62 k. carrés de superficie et 8000 hab. ; ch.-l., St-Marin (à 225 kil. N. de Rome et à 85 k. E. N. E. de Florence, sur une mont. aride; 5000 hab.). La république est gouvernée par un sénat de 60 membres que président deux gonfaloniers, élus pour trois mois. — St-Marin doit son origine à un tailleur de pierre dalmate, nommé Marin, qui, au VIe s., se retira dans cet en-