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la Croatie militaire, entre la Croatie civile et la Hongrie, l'Esclavonie et le district de Kreutz : 80 kil. sur 35; 70 000 hab.; ch.-l., Belovar.

SAINT-GEORGE ou GEORGETOWN, ch.-l. de l'île de la Grenade (Petites-Antilles), sur la côte O.; 10 000 h. Port excellent. Cette ville fut fondée par les Français, et cédée aux Anglais avec l'île de la Grenade par la paix de 1763. Elle fut brûlée en 1771 et 1775. — Capit. de la Guyane anglaise. V. GEORGETOWN.

SAINT-GEORGE-DEL-MINA, port de Guinée, dans le pays des Achantis, par 4° 50' long. O., 5° 10' lat. N., est le ch.-l. des établissements hollandais en Guinée: 15 000 h. Primitivement aux Portugais; à la Hollande depuis 1638.

SAINT-GEORGE-DU-VIÈVRE, ch.-l. de cant. (Eure), à 16 kil. S. E. de Pont-Audemer; 1162 h.

SAINT-GEORGE-EN-COUZAN, ch.-l. de cant. (Loire), sur le Lignon, à 27 N. O. de Montbrison; 1151 hab.

SAINT-GEORGE-LES-BAILLARGEAUX, ch.-l. de cant. (Vienne), à 11 kil. N. E. de Poitiers; 1318 h.

SAINT-GEORGE-SUR-LOIRE, ch.-l. de c. (Maine-et-Loire), à 17 kil. S. O. d'Angers; 2757 h. Chapeaux.

SAINT-GEORGE (Canal), bras de mer qui unit vers le S. la mer d'Irlande à l'Atlantique et sépare l'Angleterre de l'Irlande, a env. 140 kil. de long sur une largeur qui varie de 60 à 80 k. Navigation dangereuse.

SAINT-GEORGE (le Chevalier de), mulâtre, né en 1745 à la Guadeloupe, du commerce d'un riche colon avec une négresse, m. en 1801. Son père, devenu fermier général, l'amena jeune en France et le fit entrer dans les mousquetaires; il devint ensuite capitaine des gardes du duc de Chartres (duc d'Orléans). Il se montra favorable à la Révolution et servit avec distinction sous Dumouriez; il n'en fut pas moins arrêté comme suspect en 1794; le 9 thermidor lui rendit la liberté. Le chevalier de St-George, d'une taille et d'une figure avantageuses, d'une force peu commune, brillait en outre par la vivacité de son esprit et excellait dans tous les arts d'agrément : bon musicien, gracieux danseur, il s'était surtout fait de la réputation par son talent pour l'escrime.

SAINT-GEORGE (J. Édouard, chevalier de). V. STUART.

SAINT-GEORGE (Ordre de). V. GEORGE.

SAINT-GÉRAN (le comte de). V. LA GUICHE.

SAINT-GERMAIN ou SAINT-GERMAIN-EN-LAYE, S. Germani fanum in Ledia, v. du dép. de Seine-et-Oise, à 21 kil. N. O. de Paris, à 12 kil. N. de Versailles, sur une colline élevée et sur la lisière E. de la forêt de son nom, près de la r. g. de la Seine; ch.-l. de cant. et résidence d'un conservateur des forêts; 15 108 hab. Jolie ville, célèbre pour la salubrité de l'air; ancien château royal, bâti en briques, récemment restauré, qui depuis la Révolution a servi successivement de caserne, de prison, de pénitencier militaire et est auj. un musée d'antiquités nationales; beau parc, longue terrasse (de 3 kil.), d'où l'on a une vue magnifique; chemin de fer pour Paris, jolie église moderne; plusieurs beaux hôtels; casernes de cavalerie, halle au blé. Bonneterie, tanneries, cuirs vernis, étoffes de crin; commerce en grains, etc. — La ville doit son nom à un monastère que le roi Robert fit bâtir vers l'an 1000 dans la forêt de Laye, en l'honneur de S. Germain, évêque de Paris. Elle fut prise par les Anglais sous le règne de Charles VI. Le château, fondé en 1370 par Charles V, fut continué et agrandi par François I, Henri IV, Louis XIII et Louis XIV. Henri II, Charles IX, Marguerite, reine de Navarre, Louis XIV y sont nés; Jacques II, renversé du trône d'Angleterre, y séjourna : on y voit son tombeau. Il y fut signé en 1562 un édit qui défendait aux Calvinistes de lever des troupes et de prêcher contre la religion catholique, mais qui autorisait leur culte dans les campagnes. Une paix y fut signée en 1570 entre les catholiques et les protestants : cette paix, qui ne fut ni sincère, ni durable, fut appelée la paix boiteuse et mal assise (V. J. de MESMES). — La forêt, une des mieux entretenues de la France, a env. 1800 hectares et est close de murs. On y trouve les Loges, succursale de la maison impériale de Saint-Denis ; il se tient aux Loges une foire très-fréquentée. V. LOGES.

SAINT-GERMAIN-DE-BEL-AIR, ch.-l. de c. (Lot), sur le Céon, à 18 kil. S. E. de Gourdon: 1133 hab.

SAINT-GERMAIN-DE-CALBERTE, ch.-l. de c. (Lozère), à 27 k. S. E. de Florac; 1637 h. Église calviniste.

SAINT-GERMAIN-DE-LEMBRON, ch.-l. de cant. (Puy-de-Dôme), à 13 kil. S. d'Issoire; 2217 hab.

SAINT-GERMAIN-DU-BOIS, ch.-l. de cant. (Saône-et-Loire), à 18 kil. N. de Louhans; 2515 hab.

SAINT-GERMAIN-DU-PLAIN, ch.-l. de cant. (Saône-et-Loire), à 12 kil. S. E. de Châlon; 1573 hab.

SAINT-GERMAIN-LAVAL, ch.-l. de cant. (Loire), à 36 kil. S. de Roanne; 1989 hab.

SAINT-GERMAIN-L'HERM, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), à 20 k. S. O. d'Ambert: 2105 h. Dentelles.

SAINT-GERMAIN-LES-BELLES-FILLES, ch.-l. de cant. (H.-Vienne), à 30 kil. N. E. de St-Yrieix; 2128 hab.

SAINT-GERMAIN-LES-FOSSÉS, bourg de l'Allier, à 18 k. S. O. de La Palisse ; 1200 h. Station de chemin de fer, tête de ligne du Grand-Central.

SAINT-GERMAIN DES PRÉS (Abbaye de), célèbre monastère de Paris, qui occupait jadis une partie du faubourg St-Germain actuel, fut fondée vers 543 par le roi Childebert, et eut pour 1er abbé S. Germain, évêque de Paris. L'église St-Germain des Prés, qui en dépendait, fut bâtie, comme le cloître, au VIe s. et porta d'abord le nom de St-Vincent-et-Ste-Croix ; brûlée par les Normands au IXe s., elle fut rebâtie au XIIe ; elle contenait les tombeaux de Childebert, Chilpéric I, Childéric II; on y déposa plus tard les restes de Descartes, de Boileau; de Montfaucon, de Mabillon, et autres savants Bénédictins. — De fréquentes réformes furent introduites dans l'abbaye; en 1513, on lui imposa la règle de St-Benoît; en 1631, les Bénédictins de St-Germain des Prés s'aggrégèrent à la congrégation de St-Maur. En 1585, le cardinal de Bourbon, alors abbé de St-Germain des Prés, fit construire un palais abbatial, que le cardinal de Furstenberg fit réparer au XVIIIe s. et qui existe encore auj. En 1635, on bâtit la prison de l'Abbaye (V. ce mot), adossée au monastère et auj. démolie. — L'abbaye possédait une bibliothèque célèbre, riche surtout en manuscrits; elle fut en partie détruite en 1794 par l'explosion d'une poudrière; mais les manuscrits furent sauvés; ils sont auj. à la Bibliothèque impériale. L’Hist. de l'abbaye de St-Germain a été écrite par dom Bouillart, 1774.

SAINT-GERMAIN (Claude Louis, comte de), ministre de la guerre, né en 1707 près de Lons-le-Saunier, m. en 1778, servit d'abord en France dans un régiment dont son père était colonel, puis alla prendre du service à l'étranger (en Autriche, en Prusse et en Danemark), revint en France avec le grade de feld-maréchal, se distingua dans les guerres de Flandres et de Prusse (1748-60), rallia l'armée française après la défaite de Rosbach, protégea la retraite à Minden et eut une grande part à la victoire de Corbach. Il fut appelé en 1775 au ministère de la guerre par Louis XVI, fit d'utiles réformes, mais déplut à l'armée pour avoir voulu introduire les corrections corporelles et se retira dès 1777. Il a laissé des Mémoires, Amst., 1779, et une Correspondance avec Pâris-Duverney, publiée à Londres, 1789.

SAINT-GERMAIN (le comte de), aventurier dont on ne connaît ni le vrai nom, ni la famille : selon les uns, il avait pour père un Juif portugais; selon d'autres, il était fils naturel du roi de Portugal. Il fut rencontré en Allemagne par le maréchal de Belle-Isle, qui l'amena en France vers 1740, et le présenta à la cour; il plut à Mme de Pompadour et à Louis XV, qui l'admirent dans leur intimité. Il jouissait d'une grande fortune et vivait avec splendeur. Après un long séjour en France, il visita l'Angleterre, l'Italie, et se retira à Hambourg, puis auprès du prince de Hesse-Cassel, et mourut en 1784 à Slesvig. Cet homme mystérieux prétendait avoir vécu plusieurs