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du pouvoir exécutif, et à une Cour des Directeurs, composée de 12 membres résidant à Londres, et dont les décisions, pour être exécutoires, devaient être soumises à un Bureau du contrôle, représentant la Couronne et le Parlement. Du reste les pouvoirs de la Compagnie étaient absolus. Ainsi organisée, la Compagnie des Indes acquit en peu de temps une puissance colossale : en moins d'un siècle, les victoires de lord Clive, du général Harris, du marquis de Hastings, de lord Amherst, de lord Bentinck, lui avaient livré presque en entier l'Hindoustan, et déjà elle avait fait des acquisitions importantes dans l'Indo-Chine, lorsqu'elle fut abolie en 1858, à la suite de l'insurrection des Cipayes. Auj. le gouvt de l'empire indien est exercé directement par la Couronne. V. INDE.

INDES OCCIDENTALES, dénomination appliquée souvent à l'Amérique, à cause de la position de ce continent à l'ouest de l'Europe, et par opposition à l'Inde propre, appelée souvent Indes orientales.

INDES ORIENTALES ou GRANDES INDES. V. INDE.

INDIANA, un des États-Unis de l'Amérique du N., est borné au N. par le Michigan, au S. par le Kentucky, à l'E. par l'Ohio, à l'O. par l'Illinois : 270 kil. sur 240; 1 149 606 hab. ; ch.-l, Indianapolis. Cet État est arrosé par l'Ohio, la White-River, la Wabash, etc. Climat salubre ; sol plat, surtout au N., et couvert de forêts, de lacs, de prairies et de marécages : orge, avoine, maïs, froment, tabac, pommes de terre, lin et chanvre; quelques vignobles. Mines de houille, de fer et de cuivre ; pierre à chaux et marbre. Commerce intérieur très-actif. Chemins de fer et canaux. Élève du bétail considérable. Quelques tribus indiennes occupent encore la partie septentrionale de cet État. — Des Français, venus du Canada, s'établirent les premiers au milieu des Indiens de ces contrées en 1673 ; ils y fondèrent Vincennes en 1735. En 1788, les colons se mirent sous la protection des États-Unis; ils souffrirent beaucoup néanmoins de la guerre qui eut lieu avec les Indiens et qui n'a cessé qu'en 1831. En 1801 ce pays prit le titre de territoire d'Indiana: il fut ainsi nommé à cause des nombreux Indiens qui l'habitaient encore. En 1816, il fut érigé en État.

INDIANAPOLIS, v. des États-Unis, capit. de l'État d'Indiana. à 178 kil. N. E. de Vincennes; sur la White-River; 14 000 hab. Écoles renommées. Cette ville, toute moderne, est remarquable par la beauté et la régularité de ses constructions.

INDIBILIS, v. d'Hispanie (Tarraconaise), chez les Ilercaones, auj. Xert ou S. Mateo.

INDIBILIS, prince des Ilergètes, en Espagne, s'allia aux Carthaginois et remporta avec leur secours sur P. Scipion, père du grand Scipion, une victoire complète dans laquelle périt le général romain (212 av. J.-C ). Dans la suite, il se rendit au jeune Scipion, et combattit avec lui contre les Carthaginois, espérant que les Romains lui laisseraient son royaume : trompé dans son espérance, il se révolta. Après des succès divers, il perdit la vie dans une bataille, 205 av. J.-C.

INDICTION. Ce mot, qui veut dire édit, s'appliquait spécialement à l'édit par lequel l'empereur fixait tous les 15 ans la répartition de l'impôt. — En Chronologie, on désigne par ce nom une période de quinze ans, que l'on fait généralement commencer l'an 312 de J.-C., date de la victoire que Constantin remporta sur Maxence, qui est aussi celle de la victoire du Christianisme sur le Paganisme. L'emploi de cette période pour marquer les dates se rencontre fréquemment dans les auteurs ecclésiastiques, et est encore aujourd'hui conservé dans les bulles des papes. En faisant partir les indictions de l'an 312, l'année 1865 tombe l'an 8 de la 104e indiction.

INDIENS. Ce nom, qui appartient en propre aux habitants de l'Inde, a été étendu aux habitants du Nouveau-Monde, parce que les premiers navigateurs qui virent cette contrée crurent avoir rencontré l'Inde. Les habitants de l'Inde proprement dite sont plutôt appelés auj. les Hindous.

INDIGÈTES (DIEUX), c.-à-d. nés dans le pays, indè geniti, nom donné chez les Romains aux héros divinisés et honorés comme protecteurs d'une ville ou d'un pays : tels étaient Faunus, Énée, Romulus, etc.

INDIGHIRKA (l'), dite aussi la Kolima de l'Ouest, riv. de la Russie d'Asie (Iakoustk), sort des monts d'Okhotsk, court au N., et tombe dans l'Océan Glacial, après un cours de 1300 kil.

INDJÉ-KARASOU, l'anc. Haliacmon, riv. de la Turquie d'Europe (Roumélie), naît, dans le sandjak de Monastir de la réunion de la Natilitza et du Venetico, court au S. E., puis au N. E., et tombe dans le golfe de Saloniki, après un cours de 250 kil.

INDJIDJIAN (le P. Luc), né à Constantinople en 1758, mort à Venise en 1833, membre de la congrégation mékhitariste de St-Lazare, a laissé : Description géographique de l'Arménie ancienne, 1822, in-4; Histoire contemporaine, 8 vol. in-8, 1828; Antiquités de l'Arménie, en arménien, 3 vol. in-4o, Venise 1835, renfermant des détails intéressants sur les usages, l'histoire et la géographie de l'Arménie ancienne; Géographie de l'Arménie moderne, etc.

INDO-BRITANNIQUE (EMPIRE). V. INDE.

INDO-CHINE. V. INDE TRANSGANGÉTIQUE.

INDORE, v. de l'Hindoustan (Malwa), à 50 kil. S. de Oudjein, et à 310 k. N. E. de Surate. Grande et fortifiée; mais mal bâtie. Jadis capit. de l'État d'Holkar, annexé aux possessions anglaises en 1857.

INDOSTAN ou INDOUSTAN. V. HINDOUSTAN.

INDRA, le premier (les huit Vaçous dans la religion de Brahma, est le dieu de l'éther et du jour, le roi des bons génies, le maître des nuages, de la foudre et de la pluie. On le compare au Diespiter des Latins. Indra est souvent représenté assis sur l'éléphant Iravat, avec quatre bras, et tenant d'une main une fleur de lotos.

INDRAPOURA, v. de l'île de Sumatra, sur la côte S. O., à 270 kil. N. O. de Bencoulen et à l'emb. d'une riv. dite aussi Indrapoura. C'est la résidence d'un sultan, tributaire des Hollandais.

INDRE, Inger, riv. de France, prend sa source dans le dép. de la Creuse, près de Boussac, arrose les dépts de l'Indre et d'Indre-et-Loire, et se jette dans la Loire par la r. g., après un cours de 250 kil. Elle passe à La Châtre, Châteauroux, Buzançais , Châtillon-sur-Indre, Loches, Beaulieu, Montbazon, Azay-le-Rideau; elle reçoit l'Igneray, l'Indroye et la Vanvre; un de ses bras se jette dans le Cher.

INDRE (dép. de l'), entre ceux de Loir-et-Cher au N., du Cher à l'E., de la Creuse et de la Haute-Vienne au S., de la Vienne et d'Indre-et-Loire à l'O. : 110 k. sur 90; 7017 kil. carrés; 270 054 hab.; ch.-L, Châteauroux. Ce dép. est formé pour la plus grande partie du ci-devant Berry et de parties de l'Orléanais et de la Marche. Il est arrosé par l'Indre (qui lui donne son nom), le Cher, la Claise, l'Angolin, la Creuse, etc. Sol inégal; 3 régions naturelles : au S. E. le Boischaud, plaines et montagnes couvertes de forêts; au centre la Brenne, climat malsain, terres en friche, marais et étangs; à l'E. la Champagne : grains, chanvre, lin, châtaignes, moutons et volailles. Mines de fer. Manufactures d'étoffes de laine, de toiles, draps, cuirs, etc. — Ce dép. forme 4 arrondissements. (Châteauroux, Issoudun, La Châtre et Le Blanc), 23 cant. et 246 comm.; il fait partie de la 19e division militaire, appartient à la cour impériale et au diocèse de Bourges.

INDRE-ET-LOIRE (dép. d'), entre ceux de Loir-et-Cher au N. E., de l'Indre au S. E., de la Vienne au S. O., de Maine-et-Loire à l'O., et de la Sarthe au N. O. : 110 kil. sur 90; 6432 kil. carrés; 323 572 hab.; ch.-l., Tours. Ce dép. est formé de la Touraine et de portions de l'Anjou, du Poitou et de l'Orléanais. Il est arrosé par l'Indre et la Loire (qui lui donnent leur nom), et par les affluents de ces deux rivières. Ce dép. a été surnommé le Jardin de la France. Sol très-fertile; plantes potagères, excellents fruits, maïs, millet, vin ; peu de céréales au N. ; grasses prairies et belles forêts au centre. Mines de fer, carrières. Grosses draperies, soieries pour meubles, toiles; rubans, passementeries, bonneterie, filatures de laine et de coton; raffi-