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hap, dans le Cumberland, mort en 1719, fut conservateur de la bibliothèque Bodléienne, puis principal du collège de Ste-Marie à Oxford. On a de lui des éditions estimées de Velleius Paterculus, Oxford, 1693 ; de Thucydide, 1696 ; des Geographiæ veteris scriptores græci minores, 1698 ; de Denys d’Halicarnasse, 1704 ; de Longin, 1710 ; d’Ésope, 1718 ; de Josèphe, avec version latine, 1720.

HUDSON LOWE. V. LOWE.

HUDSON ou NORTH RIVER, fleuve des États-Unis, prend sa source dans les mont. situées à l’O. du lac Champlain, communique avec ce lac par un canal, et, après un cours de 450 kil., se jette dans l’Océan Atlantique, au-dessous de New-York. Il communique aussi par des canaux avec le lac Érié et le fleuve Delaware. Il doit son nom au navigateur Hudson, qui le découvrit en 1609.

HUDSON (baie ou mer d'), vaste golfe de l’Océan Atlantique, dans le nord de l’Amérique septentrionale, s’étend de 51° 15′ à 70° lat. N. et de 78° à 98° long. O., et s’avance dans la partie septentrionale de la Nouv.-Bretagne, entre la Nouv.-Galles à l’O., le Canada au S., et le Labrador à l’E. Au N. E. se trouvent la terre de Cumberland et les détroits d’Hudson, de Frobisher et de Cumberland, par lesquels la mer d’Hudson communique avec l’Océan. Cette mer peut avoir 2200 kil. du N. au S., 950 de l’E. à l’O. Plusieurs grands fleuves viennent s’y décharger : au S. l’Albany, l’Abitibbe, le Moose ; à l’O. le Severn, le Nelson, le Churchill ; à l’E. l’East-Main, etc. — Le danois Anskold découvrit le premier cette mer ; Hudson l’explora en 1610 et lui laissa son nom. En 1670, sous Charles II, s’établit au S. de cette baie la célèbre Compagnie de la haie d’Hudson, pour le commerce des fourrures.

HUDSON (détroit d'), détroit qui unit la mer d’Hudson à l’Océan Atlantique, est situé au N. du Labrador. Il est souvent fermé par les glaces.

HUDSON, v. des États-Unis (New-York), sur le fleuve Hudson, r. g., à 140 k. E. N. E. de New-York, à 50 k. S. d’Albany, ch.-l. du comté de Columbia ; 7000 h. Beau port, armements pour la pêche de la baleine ; manufacture de coton. — Fondée en 1784.

HUE (François), valet de chambre du Dauphin, fils de Louis XVI, fut enfermé au Temple avec la famille royale, et lui témoigna un dévouement sans bornes. Il survécut à ses maîtres, et put sortir de France ; il y rentra à la Restauration, et devint premier valet de chambre de Louis XVIII. Il m. en 1819. On a de lui les Dernières années de louis XVI, 1814.

HUÉ ou HUÉ-FO, capit. de la Cochinchine et de tout l’empire d’An-nam, dans une île d’un fleuve nommé aussi Hué, près de la mer de Chine, par 105° 2' long. E., 16° 23' lat. N. ; env. 150 000 hab. Ville belle et très-forte ; citadelle flanquée de 12 bastions : les fortifications sont l’œuvre d’ingénieurs français, qui les exécutèrent à la fin du XVIIIe s. ; arsenaux, fonderie de canons, chantiers de construction ; 4 grands canaux navigables. Écoles, commerce.

HUELGOAT, ch.-l. de cant.(Finistère), à 35 kil. S. E ; de Chateaulin. 800 hab. Plomb argentifère.

HUELVA, Onuba, v. et port d’Espagne (Andalousie), ch.-l. d’intend., sur l’Atlantique, à 96 kil. O. de Séville ; 8000 h. Chantiers de construction. Exportation de fruits en Portugal et de poisson frais à Séville. Aux env., mines de soufre, de cuivre et de manganèse. — La prov. d’Huelva, entre l’Estramadure au N., la Méditerranée au S., et le Portugal à l’O., est formée d’une partie occidentale de l’Andalousie ; 155 000 h.

HUERTA (Garcia de la), poëte espagnol, né en 1729 à Zafra (Estramadure), mort en 1797, bibliothécaire royal, membre de l’Académie de Madrid, a composé des Églogues de pécheurs, un poëme mythologique, Jupiter conservateur, une tragédie de Rachel, 1778, fort estimée, et a donné un Théâtre espagnol choisi, 1785-88, 16 vol. in-8. Cet écrivain soutint avec zèle la littérature nationale contre l’envahissement des littératures étrangères.

HUESCA, Osca, v. d’Espagne (Aragon), ch.-l. d’intend., à 50 kil. N. E. de Saragosse, sur l’Isuela ; 9200 hab. Évêché, université. Belle cathédrale gothique ; palais Huaza. Cette v. fut très-florissante du temps des Romains. Sertorius y établit des écoles publiques ; Jules-César l’embellit. Pierre I l’enleva aux Maures en 1098, après 2 ans de siége. Elle fut alors un instant la capit. d’un petit État indépendant qui prit le titre de royaume. En 1364, Pierre IV y établit une université à laquelle il donna le nom de Sertorius. — L'intend. civile d’Huesca a 135 kil. sur 110, et compte 150 000 hab.

HUESCAR, v. d’Espagne (Grenade), à 138 k. N. E. de Grenade ; 7000 hab. Château fort. — Près de là, ruines d’Huescar-la-Vieja, dont on attribue la fondation aux Carthaginois.

HUET (P. Daniel), savant prélat, né en 1630 à Caen, mort à Paris en 1721, à 91 ans, voyagea dans sa jeunesse, se fit connaître de bonne heure par des ouvrages pleins d’érudition, fut adjoint en 1670 à Bossuet comme sous-précepteur du Dauphin, commença dès cette époque, sur l’invitation du duc de Montausier, la belle collection des classiques ad usum Delphini, qu’il dirigea jusqu’à la fin, et fut reçu en 1674 à l’Académie française. Depuis longtemps déjà il était membre et président de l’Académie des sciences de Caen, qu’il avait fondée lui-même en 1662. Il se fit ordonner prêtre en 1676 seulement, obtint en 1678 l’abbaye d’Aulnay près de Caen, et devint en 1689 évêque d’Avranches. Il se démit en 1699 de son évêché, afin de se livrer tout entier à son goût pour l’étude, et se retira dans la maison professe des Jésuites à Paris (actuellement lycée Charlemagne), où il resta jusqu’à sa mort. Après avoir été enthousiaste du système de Descartes, Huet devint un de ses plus grands adversaires. Ses principaux ouvrages sont : De interpretatione, 1661, dialogue où il traite de l’art de traduire ; Origenis commentarii in S. Scripturam, 1668 ; Lettre sur l’origine des romans, 1670 ; Demonstratio evangelica, 1679, ouvrage d’une érudition immense, mais rempli de conjectures hasardées : on a dit que Huet n’y avait démontré que sa science ; Censura philosophiæ cartesianæ, 1689, qu’il compléta dans ses Mémoires pour servir à l’histoire du Cartésianisme, 1092 ; Quæstiones Alnetanæ de concordia rationis et fidei (qu’il intitula ainsi parce qu’il les écrivit dans son abbaye d’Aulnay), 1690 ; Hist. du commerce et de la navigation des anciens, 1716 ; P. D. Huetii comment. de rebus ad eum pertinentibus, 1718 (écrit où l’on trouve une foule de détails intéressants. et qui a été trad. par Ch. Nisard sous le titre de Mémoires de D. Huet, 1854) ; Traité philosophique de la faiblesse de l’esprit humain, 1723 : ce dernier ouvrage, qui fit ranger l’auteur parmi les sceptiques, n’a été publié qu’après sa mort et sans nom. Huet s’est aussi exercé en poésie : on a de lui un vol. de Poemata, 1700 et 1709, qui contient des vers grecs et latins élégants et souvent spirituels. D’Olivet, ami de Huet, a publié un Huetiana, 1722. On conserve à la bibliothèque impériale 300 Lettres latines de Huet (de 1650 à 1714). On a découvert en 1852 de nouvelles lettres et des papiers importants pour la biographie de Huet, qui ont été déposes à l’Acad. de Caen. M. Huet de Guerville, petit-neveu de l’évêque, a publié ses Œuvres complètes, 1856-60. M. de Gournay a donné en 1854 : Huet, sa vie et ses ouvrages.

HUFELAND (Wilhem), médecin, né en 1762 dans la régence d’Erfurt, mort à Berlin en 1836, exerça d’abord à Weimar, fut nommé professeur à Iéna en 1793, puis médecin du roi de Prusse (1801), professeur à l’Université de Berlin (1809), conseiller d’État (1810), enfin directeur de l’Académie militaire de médecine et de chirurgie (1819). On a de lui : l’Art de prolonger la vie humaine, ou Macrobiotique, 1796 (plusieurs fois trad. en franç., 1799, 1824, 1837, etc.) ; Conseils aux mères sur l’éducation physique, 1799 ; Système de médecine pratique, 1800-03 ; Hist. de la santé, 1812. Il publia depuis 1795 un Journal de mé-