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Ils coupaient les épis avec des cognées et avaient dans les grues de redoutables ennemis, auxquels ils faisaient sans cesse la guerre. Ils voulurent une fois attaquer Hercule endormi ; le héros les mit dans sa peau de lion et les porta à Eurysthée.

PYLADE, le fidèle ami d'Oreste, fils de Strophius, roi de Phocide, suivit Oreste partout, jusqu'en Tauride, et épousa sa sœur Électre. Il monta sur le trône de la Phocide à la mort de son père.

PYLADE, pantomime, natif de Cilicie, porta son art au plus haut point, obtint à Rome une vogue immense du temps d'Auguste et forma une troupe spéciale qui hérita de sa méthode et de son jeu. Des troubles ayant éclaté à l'occasion de ses représentations, Auguste le chassa de Rome et de l'Italie ; mais les murmures du peuple le forcèrent à le rappeler.

PYLAGORES, députés que les villes grecques envoyaient à l'assemblée des Amphictyons, qui se tenait aux Thermopyles, d'où leur nom.

PYLÉMÈNE, Pylæmenes, nom commun à plusieurs rois de Paphlagonie. Le plus connu, Pylémène II (121-81), fut chassé de ses États par Mithridate VII et rétabli par Pompée. En reconnaissance, il céda aux Romains de son vivant la Paphlagonie maritime et leur légua par testament tout son royaume.

PYLES, Pylos, c.-à-d. en grec Portes, nom donné par les anciens aux pas ou défilés qui mènent d'un pays à un autre au travers de hautes chaînes de montagnes. V. PORTES DE FER et THERMOPYLES.

PYLOS, nom de trois villes du Péloponèse : 1° Pylos d'Élide, sur le Ladon, non loin du confluent de cette rivière avec le Pénée, et sur la route d'Élis à Olympie ; 2° Pylos de Triphylie, dite aussi l’Arcadique, parce qu'elle était voisine de l'Arcadie ; 3° Pylos de Messénie, sur la mer, et en face de l'île Sphactérie. Chacune de ces trois villes prétendait être la capitale de Nestor : Strabon décide en faveur de la Pylos de Triphylie. Les Athéniens s'étaient emparés pendant la guerre du Péloponèse de la Pylos de Messénie, comme d'un point stratégique important contre les Lacédémoniens et d'un port qui facilitait leur expédition de Sicile. C'est auj. Navarin.

PYRAME et THISBÉ, étaient tous deux de Babylone, et s'aimaient contre le gré de leurs parents, qui étaient ennemis. Décidés à s'unir, ils se donnèrent rendez-vous sous un mûrier, à quelque distance de Babylone. Thisbé arriva la première au rendez-vous, mais, à l'approche d'un lion, elle prit la fuite, laissant tomber son voile que le lion froissa de sa gueule ensanglantée. Pyrame survint bientôt : reconnaissant les traces de l'animal et le voile sanglant de son amante, il crut à sa mort et, dans son désespoir, se perça de son épée. Thisbé, qui revenait au même instant, ne voulut pas lui survivre, et se tua près de lui. Le mûrier sous lequel avait lieu cette scène sanglante portait des fruits blancs ; les mûres en devinrent noires. Ovide a mis en beaux vers cette catastrophe.

PYRAMIDES, monuments gigantesques que l'on admire eu Égypte ; ils sont de forme carrée à la base, se composent d'assises de plus en plus étroites, et se terminent par une petite plate-forme qui, à distance, fait l'effet d'une pointe. Les Pyramides étaient consacrées à la sépulture des rois ou des animaux sacrés ; on y entrait par des ouvertures fort étroites, placées à une certaine hauteur. Les plus célèbres sont celles de Chéops ou Choufou, large de 233m à la base et haute de 142m; de Chéphrem (215m à la base, 133m de haut); de Mycérinus ou Menchérès (107m de base, 54m de haut). Elles se trouvent sur la r. g, du N., au N. N. O. et près de l'anc. Memphis ; elles portent auj. le nom de Pyramides de Djizeh. On a trouvé au centre de la plus grande une vaste pièce appelée la Chambre du roi. Elles furent érigées à une époque incertaine (20 ou même 30 siècles av. J.-C.) et subsistent encore. — On croit que la nom de Pyramides vient du grec pyr, feu, parce que, comme la flamme, elles se terminent en pointe. On a supposé qu'outre leur destination de tombeaux, les Pyramides servaient soit à conserver les blés, soit à combattre l'irruption des sables du désert. On peut consulter sur ces monuments les Remarques et recherches sur les Pyramides, de Jomard, et le mémoire de M. de Persigny sur la Destination et l'utilité permanente des Pyramides, 1845. — Il existe au Mexique des pyramides qui ont une grande analogie avec celles d’Égypte : on les nomme téocallis. V. ce mot.

PYRAMIDES (Bataille des), bat. que le général Bonaparte gagna sur les Mamelouks, le 21 juillet 1798, au vge d’Embabeh, en vue des pyramides de Memphis.

PYRARD (Fr.), voyageur, né à Laval vers 1575, s'embarqua en 1601 à St-Malo sur un navire qui devait chercher un chemin aux Indes orientales, fit naufrage sur les Maldives, tomba aux mains d'un prince du Bengale, puis servit deux ans chez les Portugais, et, après mille aventures, revint en France par l'Espagne en 1610. Il publia à son retour : Discours du voyage des Français aux Indes orientales, Paris, 1611, ouvrage exact et intéressant, qui a été amélioré depuis par Jér. Bignon et Bergeron, sur de nouveaux renseignements fournis par Pyrard lui-même, et publié sous le titre de : Voyage des Français aux Indes orientales, Maldives, Moluques et au Brésil de 1601 à 1611, Paris, 1615.

PYRÉNÉES, Pyrenæi montes, grande chaîne de montagnes qui s'étend, au N. de l'Espagne, entre le cap Creus sur la Méditerranée et le cap Finistère sur l'Océan, sur une longueur de 840 kil. et une épaisseur moyenne de 120 kil. Partant du cap Creus, elle court à peu près à l'O. vers l'Océan Atlantique, séparant la France d'avec l'Espagne, puis se dirige vers les confins de la Galice, où elle se partage en diverses ramifications. La 1re partie, correspondant à l'isthme qui s'étend entre l'Espagne et la France, a env. 360 kil. de long et forme les Pyrénées françaises ou Isthmiques ; la 2e en a env. 480 et se nomme plus spécialement Pyrénées espagnoles ; elle se subdivise en P. Cantabriques, P. Asturiques et Monts de Galice. Dans les Pyrénées françaises, la pente est plus brusque du côté de l'Espagne que du côté de la France ; dans les Pyrénées Asturiques, au contraire, la pente S. est moins roide que la pente N. La limite des neiges perpétuelles est à 2700m. Les principaux sommets des Pyrénées sont : le Néthou ou Malahite, 3404m; le pic Posets, 3487m; le mont Perdu, 3351m; la Maladetta, 3312m; le Vignemale, 3298m; le Taillon, 3146m; le pic long 3192m; le mont Vallier, 2840m; le pic du Midi de Bigorre, 2877m; le pic du Midi d'Ossau ou de Pau, 2885 ; le Canigou, 2785m, etc. On compte dans les Pyrénées Isthmiques 59 pas, ports ou cols (c.-à-d. passages) de quelque importance ; les principaux sont, en allant de l'E. à l'O. : 1° celui de Pertuis (que commande la forteresse de Bellegarde); 2° la Perche (que défend le fort de Mont-Louis) ; 3° Canfranc (route d'Oléron à Jacca) ; 4° Orisson-et-Roncevaux (route de St-Jean-Pied-de-Port à Montréal). Les Pyrénées offrent de nombreux glaciers, de magnifiques cascades, dont la plus célèbre, celle de Gavarnie, tombe d'une hauteur de 405m; de vastes forêts, dont plusieurs de chênes-lièges; elles donnent naissance à un grand nombre de rivières (Garonne, Aude, Tech, Tet, etc.). On y chasse l'ours et l'isard ; on y trouve une espèce particulière de chevaux, dits Navarréens, et de chiens, dits chiens des Pyrénées. Les métaux et les minéraux y abondent (fer, cuivre, plomb, étain, argent, cobalt, alun, sel gemme, marbres), etc., ainsi que les eaux minérales. Les Pyrénées ont été décrites par M. V. de Chausenques (Voyage pédestre dans les P., 1854), et par M. Ad. Joanne (Itinéraire des Pyrénées, 1858). On doit à Taine un spirituel et intéressant Voyage aux eaux des Pyrénées, 1855.

PYRÉNÉES (Traité des), traité conclu le 7 nov. 1659 par Mazarin et L. de Haro, ministres, l'un de Louis XIV et l'autre de Philippe IV. est ainsi nommé de ce qu'il