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Antiochus Grypus, fut chassé de l’Égypte par une révolte qu'alluma sa propre mère dans Alexandrie, se rendit alors en Syrie avec 30 000 hommes, prit part aux guerres civiles qui désolaient ce pays, et essaya de se faire une principauté aux dépens de la Judée et de la Phénicie. Il ne remonta sur le trône d’Égypte qu'au bout de 18 ans, à la chute de Ptolémée Alexandre I, son frère (88). Il mourut en 81, laissant une fille légitime, Bérénice, et un fils naturel (V. Ptolémée XI). On lui donnait vulgairement le surnom de Lathyre (pois chiche). — IX, ou Ptol. Alexandre I, 2e fils de Ptolémée VII, fut mis sur le trône par sa mère Cléopâtre, après l'expulsion de Ptolémée VIII, son aîné (107 av. J.-C). Il se brouilla avec sa mère dès qu'il fut maître de la couronne, et la fit mourir pour ne pas être lui-même sa victime; il viola le tombeau d'Alexandre le Grand pour s'en approprier les trésors, causa par là une insurrection dans Alexandrie et fut forcé de prendre la fuite (88); fit une vaine tentative pour se replacer sur le trône, sur lequel était remonté Ptol. Soter II, se vit repoussé sur mer et sur terre, et périt dans un combat, laissant un fils, Ptolémée-Alexandre II, qui régna depuis. — X, ou Ptol. Alexandre II, fils du préc. Aidé de Sylla, il réclama le trône à la mort de son oncle Ptolémée VIII (Soter II), en 81, l'obtint au bout de 6 mois, en épousant la fille de Soter, Bérénice, régna 47 jours avec elle, puis l'assassina; il fut bientôt lui-même égorgé dans le gymnase d'Alexandrie par l'armée révoltée, en 80. Suivant Champollion-Figeac, il ne fut que chassé d’Égypte, et régna encore sept ans à Tyr. En lui s'éteignit la descendance légitime de Ptolémée; les Romains se déclarèrent ses héritiers, en vertu d'un prétendu testament. — XI, Aulète (c.-à-d. joueur de flûte, ainsi nommé de sa passion pour la flûte), fils naturel de Ptol. Soter II, fut mis sur le trône par les Égyptiens en 80, mais ne fut reconnu par les Romains qu'en 59; encore ne fut-ce qu'en achetant la protection de Pompée. Il se rendit l'objet du mépris et de la haine des Égyptiens, surtout par l'inertie avec laquelle il vit le sénat de Rome faire main basse sur l'île de Cypre, apanage de son frère, fut chassé en 58, et revint après 3 ans d'exil, grâce aux armes de Gabinius, créature de Pompée (55). Il régna 3 ans encore, protégé par la garde gauloise qu'on lui avait laissée, dépouilla ses sujets pour payer ses dispendieux protecteurs, et mourut exécré, en 52 av. J.-C. — XII, Denys (c.-à-d. Bacchus), fils du préc., monta sur le trône en 52, et fut marié à sa sœur, la fameuse Cléopâtre, bien qu'il n'eût que 13 ans et qu'elle en eût 17. Cléopâtre ayant voulu exercer seule l'autorité, les tuteurs du jeune roi excitèrent contre elle une sédition et la forcèrent à s'éloigner. D'après le conseil des mêmes tuteurs, Ptolémée consentit à l'assassinat de Pompée (48), qui venait se réfugier en Égypte, mais il n'en fut pas mieux traité par César, qui, s'interposant comme arbitre entre Cléopâtre et lui, se déclara pour Cléopâtre dont les charmes l'avaient séduit. Ptolémée prit les armes, mais il fut battu et périt dans les eaux du Nil pendant sa fuite, en 48. — XIII, l’Enfant, 2e fils de Ptolémée XI, fut fait roi d’Égypte par César, en 48 av. J.-C., et devint à 11 ans le second mari de Cléopâtre; mais il périt quatre ans après, peut-être par le poison. — XIV, ou Césarion, né en 47 av. J.-C., de César et de Cléopâtre, fut déclaré roi en 42 par les triumvirs, reçut en 32 le vain titre de roi des rois, et périt en l'an 30 par ordre d'Auguste.

PTOLÉMÉE ALORITÈS, roi de Macédoine, natif d'Alore en Piérie, était un fils naturel d'Amyntas III, dont il épousa la fille Euryone. Eurydice, sa belle-mère, éprise pour lui d'un amour criminel, tenta de faire périr son époux Amyntas pour le placer sur le trône : mais son plan échoua. Ptolémée voulut encore, mais inutilement, usurper le trône en 372. Il réussit, en 369, à la mort d'Alexandre II, à enlever une partie du royaume; mais trois ans après, il fut renversé par l'intervention de Pélopidas.

PTOLÉMÉE, surn. Céraune (c.-à-d. le Foudre, à cause de sa violence), roi de Macédoine, fils aîné de Ptolémée Soter I, quitta l’Égypte quand Ptolémée Philadelphe, son frère cadet, eut été déclaré l'héritier du trône (285), assassina Séleucus qui l'avait accueilli dans ses États, se fit proclamer roi de Thrace et de Macédoine (281), battit sur mer Antigone Gonatas, un de ses compétiteurs, se débarrassa des autres sans coup férir, épousa sa sœur Arsinoé, veuve de Lysimaque, fit mourir les deux fils qu'elle avait eus de ce prince, et la força bientôt elle-même à fuir en Égypte, où elle épousa Philadelphe. Il périt en 279, dans une bataille contre les Gaulois que commandait Belgius, après un an et demi de règne.

PTOLÉMÉE (Claude), Claudius Ptolemæus, astronome grec, né, à ce qu'on croit, à Ptolémaïs en Thébaïde dans les 1re années du IIe s. de J.-C., vécut longtemps à Alexandrie ou à Canope, près de cette ville. Il commença ses travaux vers 128 et les poursuivit 40 ans. Savant laborieux plutôt qu'homme de génie, il n'a guère fait que rassembler et coordonner les travaux de ses devanciers (notamment d'Hipparque); il ne rectifie pas même leurs inexactitudes ou il les corrige mal. Il a donné son nom à ce système astronomique suivant lequel le soleil, les planètes, les astres décrivent leurs orbes autour de la terre qui reste immobile, système conforme à l'apparence, mais contraire à la réalité, et que renversa Copernic. Celles de ses œuvres que nous possédons sont : la Composition mathématique, traité d'astronomie en 13 livres, connu aussi sous le nom d’Almageste (mot hybride formé de l'art. arabe al et du superlatif grec mégistos, très-grand), l’Analemme (traité de gnomonique), l’Optique (en 5 liv.), la Géographie (en 8 liv.), les Harmoniques, traité mathématique des sons, le Quadripartitum ou Tétrabiblon, qui traite en 4 livres de l'astrologie judiciaire; un Abrégé de ses Tables astronomiques, dit Tables manuelles; des tables chronologiques dites Canon royal, et un traité philosophique sur le Criterium et la Faculté dirigeante. Il avait en outre écrit des livres sur l’Étendue, les Éléments, la Pesanteur, et un traité de Mécanique en 3 livres. C'est à tort qu'on l'a regardé comme l'auteur du Traité de projection stéréographique dit Planisphère de Ptolémée (en latin, Bâle, 1536, in-4). Plusieurs de ses ouvrages ont été commentés par Théon. Les œuvres de Ptolémée ont été très-souvent imprimées. L'édition la moins incomplète a été longtemps celle de Bâle, 1551, in-f.; Wilberg et Grashof en ont donné une plus complète, grec-lat., Essen, 1838-46. On a des éditions séparées de la Géographie (Amst., 1619, par Bertius), Berlin, 1838 (par Wilberg); des Harmoniques (dans le t. III des Œuvres de Wallis, Oxford, 1699); du Quadripartitum (grec-latin, Bâle, 1533) ; de l’Almageste (Bâle, 1538, in-fol., grec-franç.); du Criterium, avec trad. latine (par Boulliau, Paris, 1663 et 1681). L'abbé Halma a traduit en franç., avec le texte en regard : l’Almageste, sous le titre de Composition mathématique, avec notes de Delambre, 1813-15; les Tables chronologiques, 1819; les Hypothèses et époques des planètes, 1820; le Commentaire de Théon sur la Composition, 1821-22; les Tables manuelles astronomiques, avec les Commentaires, 1822-25; la Géographie, 1828. Quoique laissant beaucoup à désirer, ses traductions sont encore utiles.

PUBLICAINS (de publicum, domaine public, contributions), fermiers des impôts chez les Romains. Ils appartenaient à l'ordre des chevaliers et formaienl des compagnies qui affermaient les impôts aux enchères et pour 5 ans. Ils commettaient souvent des exactions, qui les rendirent odieux au peuple.

PUBLICOLA. V. VALERIUS PUBLICOLA.

PUBLILIUS PHILO, illustre plébéien de Rome, fut 4 fois consul (339, 327, 320, 315). Dictateur en 339, il prit Palépolis et battit les Samnites. Pendant sa dictature, il fit passer 3 lois fameuses qui prescrivaient : 1° l'obligation pour les patriciens comme pour les