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3° aux repas qu’on donnait aux citoyens nourris aux dépens du trésor. Ces citoyens étaient d’abord les prytanes, puis ceux qui avaient bien mérité de la patrie. — Sous la République française, le collége Louis-le-Grand, consacré aux boursiers de l’État, prit le nom de Prytanée français. En 1803, ce nom fut transféré à l’établissement de St-Cyr, qui eut la même destination. Depuis 1852, il est appliqué au Collége militaire de La Flèche.

PRYTANES, magistrats suprêmes chargés dans divers États de la Grèce d’administrer les affaires ou de rendre la justice : il y avait des Prytanes à Athènes, à Corinthe, à Corcyre, à Rhodes, à Mitylène, etc. Les plus connus sont ceux d’Athènes. Ils gouvernaient conjointement avec les archontes, préparaient les lois qui devaient être portées devant le peuple et rendaient la justice dans certains cas réservés. Ils étaient au nombre de 50. Tous les membres du sénat remplissaient ces fonctions à tour de rôle pendant 35 jours de l’année. Les Prytanes s’assemblaient dans le Prytanée et y étaient nourris aux frais du public.

PRZEMYSL, v. murée des États autrichiens (Galicie), chef de cercle, sur le Saan, à 90 kil. O. de Lemberg ; 10 000 hab. Évêchés catholique et grec — Le cercle de Przémysl, entre celui de Lemberg et le roy. de Pologne, a 100 kil. sur 35 et compte 260 000 h.

PRZÉMYSL ou PRÉMISLASI, anc. roi de Pologne, dont on place le règne de 722 à 750, mais dont l’existence est incertaine. — II, roi de Pologne, était d’abord duc de Posen. Il acquit Cracovie en 1290, hérita de la Poméranie orientale en 1295, fut, la même année, élu roi de Pologne après un long interrègne, et mourut dès l’année suivante (1296).

PRZÉMYSL-OTTOKAR, duc de Bohême. V. OTTOKAR.

PSALMANASAR (George), aventurier, né en 1679 dans le midi de la France, m. à Londres en 1763, reçut une éducation distinguée, mais n’usa de ses talents et de ses connaissances que pour revêtir successivement des masques divers ; il se fit passer en dernier lieu pour un indigène de l’île de Formose, publia à Londres une Relation de cette île, qu’on crut véritable, et aboutit à une conversion feinte, qu’il se fit payer cher. Vers l'âge de 32 ans, il renonça à toutes ces impostures et se mit à écrire des livres sérieux. Il a fourni la plus grande partie de l’histoire ancienne à l’Histoire universelle anglaise ; à 73 ans, il écrivit ses Mémoires (1764, en anglais), sans toutefois donner son vrai nom, qu’on a toujours ignoré.

PSAMMÉNIT, dernier roi de la dynastie égyptienne, fils et successeur d’Amasis, monta sur le trône en 526 av. J.-C. et ne régna que six mois. Battu par Cambyse sur le bras pélusiaque du Nil, puis forcé et pris dans Memphis, il fut envoyé captif à Suse avec 6000 Égyptiens. Il fut mis à mort quelque temps après comme suspect d’avoir ourdi un complot.

PSAMMÉTIQUE, roi d’Égypte, fils de Néchao, qui avait été détrôné par les Éthiopiens, fonda la 26e dynastie. Il était un des 12 rois de la Dodécarchie qui se partagèrent l’Égypte à la mort de Séthos, et régna en cette qualité, de 671 à 656 av. J.-C., sur la portion N. O. de l’Égypte, à l’occident du Delta. Aidé de mercenaires grecs de l’Asie-Mineure et s’appuyant sur un oracle, il battit et chassa ses 11 collègues et régna seul de 656 à 617. Il embellit Memphis, y éleva les temples de Fta et du bœuf Apis, ouvrit aux Grecs la ville de Naucratis, accueillit les étrangers, contrairement aux anciens usages de l’Égypte, et fonda une marine. L’Égypte manquant de forêts et par conséquent de bois de construction, il voulut conquérir la Phénicie et la Syrie, pour en tirer les bois du Liban ; mais il fut, dit-on, arrêté 29 ans au siége d’Azoth. Ce prince avait transporté sa capitale à Saïs. Néanmoins il orna Thèbes de nombreux monuments : plusieurs de ceux qui subsistent encore parmi les ruines de cette ville, à Karnac, portent son nom.

PSARA, île de l’Archipel. V. IPSARA.

PSAUMES (le Livre des), du grec psalmos, air chanté sur la harpe, un des livres canoniques de l’Ancien Testament. C’est un recueil d’hymnes ou de cantiques, au nombre de 150, qui étaient destinés à être chantés dans les cérémonies religieuses. On les doit pour la plupart au roi David ; Asaph passe pour en avoir composé plusieurs. Ils furent recueillis par Esdras. Les Psaumes sont un des plus beaux modèles de la poésie lyrique : plusieurs de nos grands poëtes, J. Racine, J. B. Rousseau, Lefranc de Pompignan, en ont imité avec bonheur les passages les plus sublimes. Ils ont été traduits intégralement en vers français par Clément Marot, et plus récemment par M. Giffard, 1841.

PSELLUS (Michel), écrivain byzantin, de famille patricienne, né au commencement du XIe s., m. vers 1079, fut nommé sénateur par l’emp. Michel Stratiotique, conserva son crédit sous Isaac Comnène et Constantin Ducas, fit l’éducation de Michel Parapinace, fils de ce dernier, sous lequel il devint principal ministre, mais fut disgracié par Nicéphore Botoniate et finit par être relégué dans un couvent où il mourut. Philosophe, théologien, mathématicien, médecin, il a écrit sur les sujets les plus divers. On a de lui, entre autres écrits : Paraphrase sur le traité de l’Interprétation d’Aristote, Venise, 1503 (à la suite du commentaire d’Ammonius sur le même sujet) ; Comment. sur l’Acoustique d’Aristote, dont une trad. latine, par Comozzi, a été publiée à Venise en 1554, mais dont le texte grec est inédit ; Des propriétés des minéraux, Toulouse, 1615, grec-latin ; des Quatre sciences mathématiques (arithmétique, musique, géométrie, astronomie), avec une version latine par G. Xylander, Bâle, 1556 ; une Chronographie (qui va de 975 à 1059) ; un traité De l’action des démons, Paris, 1615, publié de nouveau en 1838 par Boissonnade, avec des poésies de l’auteur. — Un 2e Psellus, dit le Jeune, fut précepteur de Michel VII ou Ducas. On a de lui un Abrégé des lois (Synopsis tôn nomôn), en 1500 vers politiques.

PSKOV ou PLESKOV, v. de la Russie d’Europe, ch.-l. du gouvt de Pskov, sur la Pskova et la Vélikaïa ; 13 000 hab. Évêché grec, cour civile et criminelle, école théologique. Ville bâtie en bois ; églises riches. Cette ville, fondée au Xe s., fut une république indépendante jusqu’à sa soumission à Vasili IV (1509). Son commerce était jadis très-florissant : elle rivalisait avec Novogorod. — Le gouvt de Pskov, borné par ceux de St-Pétersbourg et de Novogorod au N., de Tver et de Smolensk à l’E., de Vitebsk au S., de Riga à l’O., a 340 kil. sur 225 et compte 680 000 h. Sol peu fertile, mais bien cultivé.

PSOPHIS, v. d’Arcadie, au N. O., sur les confins de l’Achaïe et de l’Élide, au confluent de l’Érymanthe et de l’Aroanios, était une des plus fortes places du Péloponèse. Alliée des Étoliens dans la guerre des Deux-Ligues, elle fut prise par Philippe V, roi de Macédoine, qui la donna en garde aux Achéens, 219 av. J.-C. On en voit les ruines près du village actuel de Tripotamo.

PSYCHÉ, jeune fille de la plus rare beauté, inspira une vive passion à l’Amour même. Exposée, d’après l’ordre d’un oracle, sur une montagne où elle devait être la proie d’un monstre inconnu, elle s’attendait à périr lorsque Zéphire la transporta dans un palais magnifique, où chaque nuit l’Amour venait la visiter, mais dans l’ombre et en lui recommandant de ne point chercher à le voir. La curiosité l’emporta bientôt, mais une goutte d’huile, échappée de la lampe que Psyché tenait à la main, tomba sur la cuisse de son amant pendant qu’elle le contemplait : il s’éveilla aussitôt et s’envola pour ne plus revenir ; le palais s’évanouit en même temps, et Psyché fut livrée à Vénus, qui, irritée de ce qu’elle avait séduit son fils, la soumit aux plus dures épreuves. À la fin cependant, l’Amour, touché de son malheur, revint à elle, l’épousa et lui donna l’immortalité. Apulée, dans l’Âne d’or, La Fontaine, et de nos jours M. Laprade, ont conté cette fable d’une manière ravissante. La fable de Psyché a reçu mille interpréta-