Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/724

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Louis XV après la mort du Régent et devint sa maîtresse avouée. Elle s'empara de tout le pouvoir et exerça la plus funeste influence. Elle partagea la disgrâce de son amant en 1726 et fut exilée de la cour. Désespérée de sa chute, elle s'empoisonna (1727).

PRIEGNITZ ou MARCHE-ANTÉRIEURE, Vormark en allemand, une des divisions de l'anc. Marche Électorale de Brandebourg, avait pour ch.-l. Perleberg. Auj. elle forme les cercles d'Ost-Priegnitz et de West-Priegnitz dans la régence de Potsdam.

PRIÈNE, auj. Samsoun, v. de l'Asie-Mineure, en Ionie, près de l'embouch. du Méandre, au pied du mont Mycale, était dans l'origine sur le bord de la mer, mais fut reportée dans l'intérieur des terres par les atterrissements du Méandre. Patrie de Bias.

PRIESSNITZ (Vincent), fondateur de l'hydrothérapie, né en 1799 à Græfenberg (Silésie), m. en 1851. Se fondant sur quelques expériences heureuses, il érigea en système le traitement par l'eau froide, obtint des succès qui lui firent une réputation, fonda en 1826, à Græfenberg, un établissement d'hydrothérapie, et créa en 1837 un journal pour répondre aux nombreuses personnes qui le consultaient. A l'usage de l'eau, il joignait le régime et l'exercice.

PRIESTLEY (Jos.), physicien et théologien, né en 1733 à Fieldhead, près de Bristol, m. en 1804, se plaça, par ses nombreuses découvertes en chimie et en physique, au nombre des premiers savants de l'Europe, mais s'attira des persécutions en son pays par l'ardeur avec laquelle il défendit en religion l'Unitarianisme et en politique les principes de la Révolution française. Tandis qu'en France il était comme citoyen français et membre de la Convention, le gouvernement anglais le forçait à s'exiler. Il se réfugia en Amérique, se fixa dans le Northumberland en Pensylvanie et mourut à Philadelphie d'un empoisonnement accidentel. Les Œuvres de Priestley forment 70 vol. On estime surtout son Histoire de l'électricité, 1767 (trad.par Brisson, 1771); son Hist. des découvertes relatives à la vision, 1771, et ses Expériences sur les diverses espèces d'air (trad. par J. Gibelin, 1775). Il fut le premier à découvrir et à isoler l'oxygène (1774), qu'il nomma air déphlogistiqué, et fraya ainsi la route à Lavoisier en outre, il découvrit le lien nécessaire qui unit le règne animal au règne végétal, donna des notions exactes sur la respiration, la combustion, la calcination, et isola quelques gaz : azote, bioxyde d'azote, acide chlorhydrique, ammoniac, protoxyde d'azote, acide sulfureux, oxyde de carbone, etc.; mais il eut le tort de continuer à soutenir la doctrine du phlogistique, qui ne s'accordait plus avec ses propres découvertes. En philosophie, Priestley soutint les doctrines de Hartley, combattit Reid dans son Examen de la doctrine du sens commun, 1775, et se montra favorable au matérialisme dans ses Recherches sur la Matière et l'Esprit, 1767, et sur la Nécessité philosophique, 1777. Il fut l'ami du Dr Price, quoique celui-ci ne partageât pas ses opinions philosophiques et même les combattit. Priestley était correspondant de l'Institut; Cuvier a prononcé son Éloge. Il a laissé des Mémoires sur sa propre vie (publiés et continués par son fils, 1806).

PRIEUR (de prior, premier). On nommait ainsi plusieurs dignitaires très-différents : 1° Le supérieur d'un prieuré (V. ce mot). On appelait prieur claustral, celui qui gouvernait les religieux dans les prieurés ou abbayes qui étaient en commende; prieur conventuel, celui qui ne reconnaissait pas de supérieur dans le couvent où il était; prieur séculier, celui qui n'était point engagé dans l'ordre monacal, et qui possédait un bénéfice simple ayant titre de prieuré. On donnait par honneur le titre de grands prieurs aux abbés commendataires de certains grands bénéfices. — 2° Les commandants des grands prieures militaires dans les ordres de Malte, Teutonique, etc. — 3° Le président de la maison et société de Sorbonne : le prieur de Sorbonne était subordonné au proviseur; il était renouvelé chaque année. — 4° Six magistrats électifs de Florence, dits prieurs des arts et de la liberté, qui, avec le capitaine de la liberté, leur président, formaient un conseil auquel était confié le gouvernement. Cette institution datait de 1282.

PRIEUR (Barthélemy), sculpteur du XVIe s., élève et ami de Germain Pilon, mort en 1611, fut protégé par le connétable de Montmorency, qui l'employa au château d'Écouen. Son meilleur ouvrage est le Monument du connétable (au Louvre).

PRIEUR, dit de la Marne, né vers 1760 à Châlons-sur-Marne, m. en 1827, se fit recevoir avocat dans sa ville natale, fut député à l'Assemblée constituante par le tiers état de son bailliage, provoqua de sévères mesures contre les émigrants et contre le clergé, siégea à la Convention où il vota la mort du roi sans sursis, fut envoyé comme commissaire à l'armée de Dumouriez, fit partie des Comités de défense générale et de salut public, s'y montra assez modéré, remplit plusieurs missions aux armées du Nord, des Ardennes, de la Moselle, du Rhin et dans l'Ouest, fut accusé d'avoir eu part aux troubles du 12 germinal an III, se cacha plusieurs mois, et ne reparut qu'après la loi d'amnistie pour reprendre ses fonctions d'avocat. Il resta depuis étranger aux affaires; mais n'en fut pas moins exilé par l'ordonnance du 12 janv. 1816. Il se retira en Belgique et mourut à Bruxelles.

PRIEUR-DUVERNOIS, dit de la Côte-d'Or, né en 1763 à Auxonne, m. en 1832, était un officier distingué du génie. Député à l'Assemblée Législative, puis à la Convention, il entra en 1793 avec Carnot au Comité de Salut public, eut part à toutes les mesures administratives de ce comité, contribua puissamment à organiser les moyens de défense, et s'occupa particulièrement de surveiller la fabrication des armes, de la poudre et de tout le matériel de guerre. Il fit adopter le système décimal et fut un des fondateurs de l’École polytechnique et de l'Institut. Il se retira des affaires en 1798, se livra à l'industrie et dirigea avec succès une manufacture de papiers peints.

PRIEURÉ. C'était le plus souvent un monastère dépendant d'une abbaye. Cependant il y avait : 1° des prieurés chefs d'ordre, chefs-lieux d'un ordre religieux ou d'une congrégation; — 2° des prieurés-cures, dans lesquels une cure était annexée au monastère; — 3° des grands-prieurés, appartenant aux ordres militaires, notamment à l'ordre de Malte, et auxquels étaient annexées les commanderies. Le supérieur d'un prieuré était appelé prieur. V. ce mot.

PRIGNANO (Barthélemy de), V. URBAIN VI.

PRIMAT. On nomma ainsi, d'abord dans l’Église d'Orient, et plus tard dans celle d'Occident, des prélats qui avaient une certaine juridiction sur plusieurs archevêchés ou évêchés. En France, plusieurs archevêques, ceux d'Arles, de Reims, de Sens, de Bourges, de Lyon, de Narbonne, de Vienne, de Bordeaux, de Rouen ont prétendu à la primatie, mais les droits qu'ils voulaient s'attribuer ont toujours été contestés : il n'y a de bien établi que la primatie de Lyon (à laquelle une bulle de Grégoire VII adjugea les quatre provinces de Lyon, Sens, Tours, Rouen), et celle de Bourges, dont le titulaire prenait le titre de primat d'Aquitaine, titre qui lui fut confirmé par les papes Eugène III et Grégoire IX. L'archevêque de Rouen est dit aussi primat de Normandie. — Cantorbéry en Angleterre, Upsal en Suède, Gnesne en Pologne, Séville, Tarragone et Tolède en Espagne, Mayence en Allemagne, étaient des primaties. L'archevêque de Gnesne, primat de Pologne, était le chef du sénat, le légat-né du St-Siége, le censeur du roi, et, à la mort du monarque, l'interroi. — De 1806 à 1810, on appela Prince-primat, le baron Ch. Théodore de Dalberg, archevêque de Mayence.

PRIMATICE (le), Francesco Primaticcio, peintre, architecte et sculpteur, né à Bologne en 1490 ou 1504, m. en 1570, se forma sous Jules Romain. Il était déjà célèbre à Mantoue quand François I le fit venir en France (1531). Il dirigea les embellissements du château de Fontainebleau, donna le plan de l'ancien