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naît surtout le maréchal du Plessis-Praslin, qui en 1650 défit à Réthel Turenne, alors rebelle; — César-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin, cousin du duc de Choiseul, 1712-85. Après avoir servi avec distinction, il se retira avec le grade de lieutenant général, fut nommé en 1758 ambassadeur à Vienne, remplaça en 1761 le duc de Choiseul comme ministre des affaires étrangères, et signa en cette qualité le traité de 1763, qui mit fin à la guerre de Sept ans; passa en 1766 au ministère de la marine, fit faire de grands travaux, agrandit et fortifia le port de Brest et conçut le projet du voyage autour du monde qui fut exécuté par Bougainville. Il partagea en 1770 la disgrâce de Choiseul. En quittant le pouvoir, il laissa dans nos ports 70 vaisseaux de ligne et 50 frégates. Il avait été créé en 1762 duc et pair. — Son fils, César Louis, 1735-91, maréchal de camp, ambassadeur à Naples de 1766 à 1771, fut en 1789 député de la sénéchaussée d'Anjou aux États généraux et se montra favorable aux réformes. — Ant. César, fils du préc., 1756-1808, maréchal de camp, fut en 1789 député de la sénéchaussée du Maine aux États généraux, se montra comme son père favorable aux réformes, n'en fut pas moins incarcéré en 1793, recouvra la liberté au 9 thermidor et fut fait sénateur lors de la formation de ce corps (1799). — Charles Félix, fils d'Ant. César, 1778-1841, s'attacha à Napoléon, devint un de ses chambellans, présida en 1811 le collége électoral de Seine-et-Marne, équipa à ses frais en 1813 une compagnie de cavaliers, fut nommé en 1814 chef de la 1re légion de la garde nationale de Paris, combattit l'ennemi sous les murs de la capitale et resta fidèle pendant les Cent-Jours. Exclu en 1815 de la Chambre des Pairs, il y fut rappelé en 1819 et vota toujours avec le parti libéral. Possédant une fortune immense, évaluée à plus de 9 millions, il fit beaucoup de bien et laissa la réputation d'un vrai philanthrope. Il résidait dans la fameuse terre de Vaux, près de Melun, qui prit de lui le nom de Vaux-Praslin. — Un de ses fils, Théobald, 1804-47, pair de France, avait épousé en 1824 la fille unique du maréchal Sébastiani. Il déshonora son nom par un crime qui ne peut être attribué qu'à un accès de folie, et mit fin à ses jours.

PRATEOLUS. V. DUPRÉAU.

PRATO, v. de Toscane (Florence), sur le Bizenzio, à 16 kil. N. O. de Florence; 13 000 hab. Évêché (avec Pistoie), collége renommé, dit Cicognini. Patrie de Casti. — C'était une république au moyen âge : les Florentins la soumirent en 1358. Les Espagnols la saccagèrent en 1512.

PRATS-DE-MOLLO, ch.-l. de cant. (Pyrén.-Or.), au pied des Pyrénées, sur la Tech, à 24 kil. S. O. de Céret; 3336 hab. Place de guerre. Draps communs, molletons, bonneterie. Aux env., cuivre argentifère et sources minérales. — La ville est très-ancienne; mais ses fortifications ne datent que de Louis XIV, qui, en 1679, y érigea le fort de La Garde.

PRATT (Sam. JACKSON), écrivain anglais, né en 1749, près d'Huntingdon, m. en 1814, a composé des ouvrages remarquables par une exquise délicatesse de sentiment et une grande richesse d'imagination : Pensées libres sur l'homme, renfermant l’Histoire de Benignus, 1775-77; le Village de Shenstone, 1780; Emma Cobbett, roman, 1781. Il a aussi écrit de belles poésies et des pièces de théâtre.

PRAUTHOY, ch.-l. de c. (Hte-Marne), à 21 kil. S. de Langres; 706 h. Anc. château fort, auj. en ruines.

PRAVADI, v. de Turquie (Bulgarie), ch.-l. de livah, sur une riv. de même nom, à 100 k. S. E. de Silistrie, à 25 k. O. de Varna. Vict. des Russes sur les Turcs en 1829.

PRAXITÈLE, célèbre sculpteur d'Athènes, né vers 360 av. J.-C., mort vers 280, excellait surtout par la grâce, la vérité de l'imitation, la finesse des contours, l'expression des nuances douces et des émotions tendres. On le place le premier après Phidias. Sa fécondité était extrême. On vantait comme ses chefs-d'œuvre le Cupidon de Thespies, la Vénus de Cnide (nue) et celle de Cos (drapée), le Satyre d'Athènes. Amant de Phryné, il la prit plus d'une fois pour modèle de ses Vénus. Aucun des ouvrages de Praxitèle n'est venu jusqu'à nous, mais on connaît des copies authentiques de quelques-uns, notamment du Cupidon et de la Vénus de Cnide, au Vatican.

PRAYA, v. et port de l'île Santiago (archipel du Cap Vert), sur la côte S. E., est le ch.-l. du gouvt des îles du Cap-Vert; 1200 h. Il s'y livra le 18 avril 1781 un combat sanglant entre une flotte anglaise commandée par le commodore Johnstone et une escadre française sous les ordres du bailli de Suffren, qui prit 2 vaisseaux anglais.

PRAYSSAC, bourg du dép. du Lot, à 29 k. O. de Cahors, sur la r. dr. du Lot; 2127 hab. Patrie du maréchal Bessières, à qui une statué a été élevés en ce lieu en 1845.

PRAYSSAS, ch.-l. de c. (Lot-et-Garonne), à 22 k. N. O. d'Agen; 1593 h. Jadis place forte.

PRÉADAMISME, opinion soutenue au XVIIe s. par Isaac de La Peyrère, calviniste, gentilhomme de la maison du prince de Condé, dans un livre publié en 1655 et intitulé Præadamitæ. Il y prétendait qu'Adam n'était point le 1er homme, mais seulement la tige du peuple hébreu, et qu'avant lui la terre était déjà couverte d'habitants. Il finit par se rétracter et abjura le Calvinisme.

PRÉAMENEU (BIGOT de). V. BIGOT.

PRÉ (le) AUX CLERCS, champ voisin de Paris, qui s'étendait le long de la r. g. de la Seine, à partir de la Tour de Nesle (à peu près l'Institut), dans l'espace qu'occupe aujourd'hui le faubourg St-Germain. Il fut ainsi nommé parce qu'il servait de lieu de promenade et de récréation aux clercs ou écoliers de l'Université. C'était aussi le rendez-vous des duellistes.

PRÊCHEURS (Frères). V. DOMINICAINS.

PRÉCIEUSES (les). V. RAMBOUILLET (Hôtel de).

PRÉCOP ou ORKOUP, v. de Servie, ch.-l. de district, sur la Moravitsa, à 40 kil. S. E. de Kruchovatz; 6000 h. Évêque latin et évêque servien.

PRÉCY-SOUS-THIL, ch.-l. de cant. (Côte-d'Or), sur la Sereine, à 14 kil. S. de Semur; 834 hab. Sur une hauteur voisine, ruines du château de Thil, bâti par les ducs de Bourgogne de la 1re race.

PRÉCY (L. Fr. PERRIN, comte de), né en 1742 au château de Précy, près de Semur, mort en 1820, était lieutenant-colonel des chasseurs des Vosges quand il fut nommé, en 1791, l'un des commandants de la garde constitutionnelle de Louis XVI. Il donna à ce prince les preuves d'une fidélité à toute épreuve et, quoique sa troupe eût été licenciée, il se battit en brave au milieu des Suisses au 10 août. Lors du soulèvement de Lyon contre la Convention (1793), il fut choisi pour commandant par les insurgés et soutint dans Lyon un siége de deux mois contre une armée dix fois plus forte que la sienne. Quand la place fut réduite à se rendre, il en sortit à la tête d'une petite troupe sous le feu des combattants, échappa au massacre et parvint à gagner la frontière de Suisse. Il remplit depuis diverses missions diplomatiques dans l'intérêt des Bourbons, mais il fut livré par la Prusse au gouvernement consulaire, qui le garda 18 mois prisonnier. Au retour des Bourbons, il fut fait lieutenant général et nommé commandant de la garde nationale de Lyon.

PRÉ-EN-PAIL, ch.-l. de cant. (Mayenne), à 40 kil. de Mayenne ; 3300 hab.

PRÉFECTURE. Ce nom fut d'abord donné par les Romains aux villes sujettes que gouvernait un préfet (præfectus), par opposition soit aux municipes et aux colonies, soit aux villes jouissant en tout ou en partie du droit de cité romaine. — Sous Dioctétien, l'empire fut divisé en quatre grands départements régis par des préfets du prétoire, et qui furent nommés préfectures : Orient, Illyrie, Italie, Gaules. Ces préfectures se subdivisaient en diocèses, et ceux-ci en provinces. V. EMPIRE ROMAIN. — En France, Préfecture se dit et du territoire qui forme le ressort d'un préfet, et du lieu où réside ce magistrat.