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de Danemark, battit plusieurs fois les Danois, et fut fait en récompense connétable, sénateur et comte.

HORN (Arvid Bernard, comte de), sénateur suédois, de la famille du précéd., né en 1664, mort en 1742, eut une grande part aux événements qui suivirent la mort de Charles XII, fut le principal moteur de la révolution de 1719, présida la diète suédoise en 1720, et détermina les États à élever sur le trône le prince Frédéric de Hesse-Cassel (roi sous le nom de Frédéric I). Deux partis s'étant formés sous le règne de ce prince, il se mit à la tête de celui qui est connu sous le nom de Bonnets, qui était dévoué aux intérêts de la Russie et de l'Angleterre, et eut longtemps le dessus; mais en 1738, le parti opposé (celui des Chapeaux), qui était favorable à la France, ayant prévalu, il se retira des affaires.

HORN (Fréd.), comte d'Aminne, général suédois, né en 1725 dans la Sudermanie, mort en 1796, se mit d'abord au service de la France, se signala contre les Autrichiens dans les campagnes de 1743, 1745 et 1750, et décida par son intrépidité la victoire d'Hastenbeck (1757); fut rappelé en Suède quand la guerre eut éclaté entre la Suède et la Prusse, devint un des conseillers les plus intimes d'Adolphe-Frédéric et de Gustave III, commanda les troupes réunies à Stockholm, où l'on craignait une insurrection, réussit à prévenir la sédition, et fut en récompense fait lieutenant général et comte. — Son fils, le comte Horn trempa dans le complot formé par Ankarstrœm contre Gustave III, et fut condamné à mort; mais la peine fut commuée en un bannissement perpétuel. Il se retira à Copenhague, où il m. en 1823. Il consacra ses loisirs aux lettres et composa des poésies légères.

HORN (George), Hornius, écrivain protestant, né en 1620 à Greussen, mort en 1670, fut quelque temps précepteur en Angleterre, où il embrassa le Presbytérianisme, puis dans le Palatinat, professa l'histoire, la politique et la géographie à l'Université de Harderwick, puis à celle de Leyde. Il a laissé : Histoire d'Angleterre pendant les années 1645-47, en latin, Leyde, 1648, De l'origine des Américains, 1652; Hist. de la philosophie, 1655; Hist. ecclésiastique, en lat., Leyde, 1655-57, trad. en franç. en 1699 (ouvrage mis à l’Index à Rome), et plusieurs compilations historiques et géographiques sous les titres d’Arca Noæ, 1666, Arca Mosis, 1688, Ulyssea, 1671.

HORN (F. Christophe), littérateur, né en 1781 à Brunswick, mort en 1837, occupa diverses chaires à Berlin, puis à Brême. On a de lui des romans (le Solitaire; Guisard le poëte; les Poëtes, etc.); des morceaux d'histoire (Néron, Tibère, Othon, Galba, Vie de Frédéric-Guillaume, etc.); des ouvrages de critique : les Belles-Lettres en Allemagne de 1790 à 1818, Berlin, 1819; les Drames de Shakespeare, 1823; Hist. de la Poésie et de l'Éloquence des Allemands, 1822-29. Ses ouvrages de critique sont estimés.

HORN (Phil. et Ant. de). V. HORNES.

HORNECK (Ottokar de), historien et poëte allemand, né au château de Horneck en Styrie vers 1250, mort vers 1310, est au nombre des Minnesingers les plus distingués. Il combattit sous les drapeaux de Rodolphe de Habsbourg et vit de près les personnages historiques de son temps. On a de lui une Histoire des Empires (jusqu'à la mort de Frédéric II), écrite en 1280, et une Chronique en vers des événements contemporains (1266-1309), qui contient 83 000 vers : cette chronique, remarquable par sa véracité, est une des sources les plus précieuses pour l'histoire de cette époque. On conserve le 1er de ces ouvrages en manuscrit dans la bibliothèque de Vienne, on trouve le 2e dans les Scriptores rerum austriacarum de J. Pez, Leips., 1725.

HORNEMANN (Fréd. Conrad), voyageur, né à Hildesheim en 1772, fut chargé par la Société d'Afrique de Londres de faire un voyage de découverte dans l'intérieur de l'Afrique, partit du Caire en 1797, visita l'anc. Oasis d'Ammon, alla à Mourzouk, capitale du Fezzan, puis à Tripoli, et partit de cette ville en 1800, avec la caravane du Bornou; on n'a pas en depuis de ses nouvelles. De Tripoli il avait envoyé en Angleterre le Journal de ses voyages, qui a été publié simultanément en allemand à Weimar, et en anglais à Londres, en 1802, et qui a été trad. en franç. par Griffet de la Baume, 1803.

HORNES, petite v. et château du roy. de Hollande, près de Ruremonde, était sur le territoire de Liège, mais dépendait du duché de Brabant. Hornes et les domaines qui en dépendaient furent érigés en comté en 1450 par l'empereur Frédéric III en faveur de Jacques, sire de Hornes, grand veneur héréditaire du Brabant. Sa famille s'éteignit en la personne de Jean, comte de Hornes (mort au XVIe siècle), qui, n'ayant pas d'enfants, adopta ceux que sa femme avait eus d'un premier mariage avec un Montmorency-Nivelle. V. l'art. suivant.

HORNES (Ph. de MONTMORENCY-NIVELLE, comte de), né en 1522, était le fils aîné de Joseph de Montmorency, seigneur de Nivelle, et d'Anne d'Egmont. Il perdit son père à 8 ans, et sa mère épousa en 2es noces Jean, dernier comte de Hornes, qui, n'ayant pas d'enfants, lui laissa son nom et ses biens : il se trouva ainsi le plus riche seigneur des Pays-Bas. Philippe de Hornes fut attaché de bonne heure à la personne de Charles-Quint, qui lui donna le gouvernement de la Gueldre. Il avait puissamment contribué aux victoires remportées par l'Espagne sur la France à St-Quentin et à Gravelines. Cependant il fut arrêté, en 1567, avec le comte d'Egmont, son parent, par l'ordre du duc d'Albe, gouverneur des Pays-Bas, sous l'accusation d'intelligence avec Guillaume d'Orange; tous deux furent décapités l'année suivante. Ils n'avaient pas pris part à la rébellion, mais on leur reprochait leurs relations personnelles avec Guill. d'Orange.

HORNES (Ant. Joseph, comte de), issu de l'illustre famille de ce nom, vint à Paris sous la Régence, et fut conduit au crime par une vie de désordres. Pendant la faveur du système de Law, il avait donné rendez-vous à un agioteur dans un des repaires de la rue Quincampoix, sous prétexte d'un marché considérable d'actions, et il l'assassina pour s'emparer de 300 000 liv. que renfermait son portefeuille. Arrêté en flagrant délit, il fut condamné au supplice de la roue et exécuté en place de Grève, malgré les pressantes sollicitations de ses nobles parents (1720).

HORNE-TOOKE (John), philologue et publiciste, né à Londres en 1736, mort en 1812, suivit d'abord la carrière ecclésiastique; mais, s'étant lié avec le patriote Wilkes, il la quitta pour se livrer à la politique. Il devint un des plus chauds amis de la liberté, fonda un club pour le maintien du bill des droits, soutint dans un pamphlet la cause des Américains insurgés contre la métropole, et fut emprisonné pour ce fait. Il se montra de même grand partisan de la Révolution française, et se vit de nouveau accusé ; mais cette fois on l'acquitta. Il fut nommé en 1801 membre de la Chambre des Communes. Outre des pamphlets dans lesquels il manie avec un rare talent la plaisanterie et le sarcasme, on doit à Horne-Tooke d'ingénieuses recherches sur l'histoire de la parole; il regarde toutes les particules comme des débris de mots qui ont été d'abord significatifs; ses opinions philologiques sont consignées dans le singulier ouvrage intitulé : Epea pteroenta (paroles ailées), or the Diversions of Purley, Londr., 1786-1805 et 1827.

HORNOY, ch.-l. de canton (Somme), à 28 kil. S. O. d'Amiens; 1200 hab.

HORPS (Le), ch.-l. de cant. (Mayenne), à 15 kil. N. E. de Mayenne; 1600 hab.

HORREA (c.-à-d. greniers), nom donné par les Romains à divers lieux qui furent primitivement des greniers. — Ad Horrea, v. de la Gaule Transalpine, dans la Narbonaise 2e, sur une petite baie (le golfe de Juan) : c'est la ville actuelle de Cannes.

HORSA, prince saxon, frère de Hengist, qui fonda le royaume de Kent, fit avec son frère de grandes conquêtes dans la Grande-Bretagne, mais périt en 455