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de Quimper, sur une baie de l'Atlantique; 4286 h. Petit port, château ; restes d'un cloître de Carmes.

PONT-L'ÉVÊQUE, ch.-l. d'arr, (Calvados), sur la Touques, à 44 kil. N. E. de Caen; 3144 hab. Trib. de 1re inst., hôpital, prison; chemin de fer. Dentelles, toiles siamoises; fromages, cidre.

PONT-LEVOY (pour pont-levis), bg de Loir-et-Cher), à 22 k. S. O. de Blois; 2506 h. Anc. abbaye de Bénédictins avec école militaire, transformée depuis en collége; c'est aujourd'hui une institution particulière.

PONT-NOYELLE, c. de l'arrond. d'Amiens, où le général Faidherbe combattit deux jours avec succès contre les armées allemandes (23-24 déc. 1870).

PONTOISE, le Briva Isaræ des Latins, Pons Isaræ au moyen âge, ch.-l. d'arr. (Seine-et-Oise), à 38 kil. N. de Versailles et 32 N. O. de Paris, au confluent de l'Oise et de la Viosne et près du chemin de fer du Nord; 6065 h. Trib. de 1re inst., collége, bibliothèque. La ville, bâtie en amphithéâtre sur une colline rocailleuse, descend jusque sur la rive droite de l'Oise. On y remarque le pont sur l'Oise, auquel elle doit son nom, les églises Ne-Dame et St-Maclou, l'hospice. Nombreux moulins à farine; grand commerce de grains et de farine; bestiaux, veaux renommés. Patrie de J. Lemercier, De Guignes, Plantade, Tronçon-Ducoudray, du général Leclerc, de l'architecte Fontaine. — Anc. capitale du Vexin Français, Pontoise était fortifiée, et fut souvent la résidence des rois capétiens : c'est là que naquit Philippe le Hardi et que Louis XI, malade, fit vœu d'entreprendre une croisade. Elle fut prise par les Normands en 885, par les Anglais en 1419 et 1437; Charles VII la reprit sur Talbot en 1441; Henri III et Henri IV l'assiégèrent en 1589; les États généraux y furent convoqués en 1561. Louis XIV s'y retira pendant les troubles de la Fronde; le parlement de Paris y fut transféré en 1652, 1720 et 1753.

PONTORSON, Pons Ursonis, ch.-l. de c. (Manche), à 22 kil. S. O. d'Avranches, près de l'emb. du Couësnon; 2245 h. Petit port; route sur les sables, conduisant au Mont-St-Michel; hospice d'aliénés. Dentelles et broderies.

PONTREMOLI, Apua, v. de Toscane, au confluent de la Verde et de la Magra, à 140 kil. N. O. de Florence, et à 83 k. N. O. de Pise; 4000 hab. Évêché, citadelle, beaux palais.

PONTRIEUX, ch.-l. de c. (Côtes-du-Nord), sur le Trieux, à 18 k. N. de Guingamp; 1700 h. Petit port.

PONTSCORFF, ch.-l. de c. (Morbihan), sur le Scorff, à 12 k. N. O. de Lorient; 1612 b. Tanneries.

PONTS-DE-CÉ (LES), Pons Saii, ch.-l. de c. (Maine-et-Loire), à 7 kil. S. E. d'Angers, sur plusieurs îles de la Loire qui communiquent entre elles par des ponts (d'où le nom de la ville); 3739 h. Les anciens ponts, détruits par le temps, furent reconstruits en 1849; ils sont soutenus par 109 arches. En 1620, Créqui y défit les troupes de Marie de Médicis, mère de Louis XIII; en 1793, les Vendéens, commandés par Bonchamp, y furent battus par les Républicains.

PONT-STE-MAXENCE, Litanobriga, ch.-l. de c. (Oise), sur l'Oise et le chemin de fer de St-Quentin, à 12 kil. N. de Sentis; 2464 hab. Beau pont. Commerce considérable en grains, farines, toiles, chanvre.

PONT-ST-ESPRIT, ch.-l. de c. (Gard), sur le Rhône, à 33 kil. N. E. d'Uzès; 5133 hab. Beau pont, bâti de 1265 à 1309 par les frères Pontifices avec le produit d'aumônes (il a 23 arches et 918m de long). Chapelle du St-Esprit, qui a donné son nom à la ville, citadelle. Commerce de vins, huiles, fruits et soie. Environs pittoresques (rocher Bidon, landes de Ruoms, etc.). Cette ville fut souvent prise et reprise au XVe s. et pendant les guerres de religion.

PONT-SUR-SEINE ou PONT-LE-ROI, bg du dép. de l'Aube, à 10 kil. E. S. E. de Nogent-sur-Seine, sur la r. g. de la Seine; 900 h. Pont en pierre sur la Seine. Important sous les Romains, ce lieu fut au moyen âge le chef-lieu d'une seigneurie; on y voyait un château élevé au XVIIe s., qui fut possédé par la mère de Napoléon, et détruit par les Russes en 1814.

PONT-SUR-YONNE, ch.-l. de c. (Yonne), à 12 k. N. N. O. de Sens, sur le chemin de fer de Paris à Lyon; 1903 hab. Tuileries, taillanderies, vins. Cette ville a été ravagée par une trombe en 1816.

PONTUS DE LA GARDIE, etc. V. LA GARDIE, etc.

PONT-VALLAIN, ch.-l. de c. (Sarthe), à 20 kil. N. E. de La Flèche; 1862 hab. Du Guesclin y défit en 1370 le général anglais R. Knolles : le souvenir de cette victoire est conservé par un obélisque élevé en 1828 sur le lieu du combat.

PONZA ou PONCES (îles), Pontiæ insulæ, groupe de 6 petites îles du roy. d'Italie, dans la mer Tyrrhénienne, à 52 kil. des côtes de la Terre de Labour : Ponza, Palmarola et Vendotiene en sont les principales. Ces îles paraissent être le produit d'éruptions volcaniques. Ponza, la plus grande, a 20 kil. de tour et 1800 h., avec un bourg du même nom, et un petit port sur la côte E. Cette île était un lieu d'exil pour les Romains. Ravagée par les Sarrasins, elle resta presque déserte jusqu'en 1760, qu'une nouvelle colonie y fut envoyée.

POPAYAN, v. de la Nouv.-Grenade, ch.-l. de la prov. de Popayan et de tout le dép. de Cauca, à 370 kil. S. O. de Bogota, dans une situation délicieuse, à 1666m au-dessus de la mer et près des volcans de Sotara et de Puracé; 10 000 h. Évêché, université, collége, hôtel des monnaies. Entrepôt du commerce entre Quito et Bogota. — Fondée par les Espagnols en 1537, cette ville était assez florissante avant la guerre de l'indépendance; elle a beaucoup souffert de cette guerre et des tremblements de terre (notamment de celui de 1827). — La prov. de Popayan, dans la partie E. du dép. de Cauca, à 450 kil. du N. au S. sur 67, et compte env. 60 000 hab. Elle est formée presque en totalité d'une admirable vallée, située entre deux chaînes des Andes. Le climat y est tempéré et agréable au N., et le sol très-fertile. Mines d'or presque épuisées.

POPE (Alexandre), célèbre poëte anglais, né à Londres en 1688, de parents catholiques, m. en 1744, se fit remarquer par un talent précoce : il faisait de jolis vers dès l'âge de 12 ans. Il se lia de bonne heure avec les beaux esprits de l'époque, Congrève, Swift, Witcherley, acquit bientôt un nom par ses écrits, s'ouvrit l'entrée des salons et compta de puissants protecteurs, entre autres lord Bolingbroke. Ses ouvrages ne tardèrent pas à l'enrichir, et, avec leur produit, il put acheter le beau domaine de Twickenham, où il passa ses dernières années. Pope était contrefait et d'une santé fort délicate; il avait un caractère irascible, et consuma une partie de sa vie dans des disputes littéraires fort vives. Ses principaux ouvrages sont : l’Essai sur la critique, 1709, poëme dans le genre de l’Art poétique de Boileau, qu'il publia à 20 ans; la Boucle de cheveux enlevée, poëme héroï-comique dans le genre du lutrin; la Forêt de Windsor; l’Épître d'Héloïse à Abeilard, chef-d'œuvre de sentiment et d'éloquence; une traduction en vers de l’Iliade, admirée surtout pour la beauté des vers, et qu'il eut terminée à l'âge de 30 ans; une traduction de l’Odyssée bien inférieure à l’Iliade (il s'y était fait aider par des poëtes subalternes); la Dunciade ou la Guerre des Sots, poëme satirique dans lequel il immole les auteurs et les critiques dont il croyait avoir à se plaindre; l’Essai sur l'Homme (1733), que l'on peut regarder comme le chef-d'œuvre de la poésie philosophique : dans ce poëme, dédié à Bolingbroke, il met en beaux vers l'optimisme de Leibnitz; enfin les Épîtres morales, où il traite les plus hautes questions de la morale et qui sont comme le complément de l’Essai sur l'Homme. Il a en outre écrit en prose : son Art de ramper en poésie et son Martinus Scriblerus sont remarquables par la verve satirique. Enfin on a de lui des Lettres pleines de grâce et de naturel. Poëte éminemment classique, Pope a possédé au plus haut