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consul en 89 av. J.-C., se signala dans la guerre Sociale par la défaite d'Afranius (90), la prise d'Asculum (89) et la soumission des Vestini et des Peligni; mais se déshonora en gardant pour lui le produit du butin. Envoyé en 88 contre Marius et Cinna, il paraît s'être entendu avec eux pour se laisser battre : ses soldats révoltés allaient lui ôter la vie quand les prières du jeune Pompée les désarmèrent. Pompeius Strabo périt peu après d'un coup de foudre (87). Son corps fut traîné dans les rues de Rome et jeté dans le Tibre.

POMPELO, v. d'Hispanie, auj. Pampelune.

POMPIGNAN (J. J. LEFRANC, marquis de), poëte, né à Montauban en 1709, m. en 1784, était fils d'un président à la cour des aides. Il fut lui-même avocat général, puis premier président à la cour des aides de sa ville natale, et fit quelque temps marcher de front le droit et les lettres, mais il finit par se vouer exclusivement aux dernières, vint se fixer à Paris et fut admis à l'Académie française en 1760. Ses principes religieux et les attaques qu'il dirigea contre les philosophes dans son discours de réception lui attirèrent l'inimitié du parti philosophique et les sarcasmes de Voltaire. Las de ces attaques, il se retira dans sa terre de Pompignan (près de Castel-Sarrasin, Tarn-et-Garonne). On a de lui 2 tragédies, Didon et Zoraïde; des Poésies sacrées, tirées des psaumes et des prophéties, qui renferment des beautés véritables; des Épîtres morales et des Odes, parmi lesquelles on admire l’Ode sur la mort de J. B. Rousseau; une traduction en vers des Géorgiques et de plusieurs morceaux de Pindare, d’Hésiode, d’Horace, d’Ovide, une traduction en prose d’Eschyle; un Voyage de Languedoc et de Provence, badinage en prose mêlé de vers, et une Correspondance étendue. Ses Œuvres complètes forment 6 vol. in-8, 1784. — Son frère, George de Pompignan, 1715-90, était archevêque de Vienne en 1789. Député à l'Assemblée constituante, il fut des premiers prélats qui se réunirent aux députés du tiers état et devint ministre de la feuille des bénéfices. Il a laissé des ouvrages sur la religion et des Lettres pastorales, publiés en 1856.

POMPONACE (Pierre), en italien Pomponazzi, né à Mantoue en 1462, mort vers 1526, professa la philosophie à Padoue, à Ferrare, à Bologne et tenta de rétablir le règne d'Aristote. Il passait pour athée. Son traité De immortalitate animæ, Bologne, 1516 et 1534, fut vivement incriminé : il y soutenait que l'on ne peut prouver l'immortalité de l'âme par la seule raison. Son traité De incantationibus, Bâle, 1556, fut mis à l'index à Rome. Ses Œuvres parurent à Venise, 1525 et 1567, in-fol.

POMPONIUS (les), famille romaine qui faisait remonter son origine à un des fils de Numa Pompilius. Le membre le plus célèbre de cette famille fut l'ami de Cicéron, Titus Pomponius Atticus. V. ATTICUS.

POMPONIUS (SEXTUS), jurisconsulte de Rome sous Adrien et Marc-Aurèle. On n'a de lui que quelques fragments insérés dans le Digeste, entre autres celui qui forme la 2e loi du titre de l’Origine du droit. Ces fragments ont été publiés à Lemgo, 1750.

POMPONIUS MELA, géographe ancien. V. MÉLA.

POMPONIUS LÆTUS (Julius), savant Calabrais, né en 1425, mort en 1497, était un bâtard de la maison de San-Severino et cachait son vrai nom. Il se fit remarquer à Rome par ses talents, mais s'attira des envieux, fut accusé d'avoir conspiré contre le pape Paul II et mis en prison. Il obtint au contraire la faveur de Sixte IV et d'Innocent VIII, et fut nommé à l'une des chaires du Collége romain. On lui doit plusieurs ouvrages sur l'histoire et les antiquités de Rome (De Magistratibus, sacerdotiis et legibus Romanorum; De Romanæ urbis antiquitate; Compendium historiæ Romanæ); des éditions de Varron, Pline le Jeune, Salluste; des Commentaires sur Quintilien, Columelle, Virgile. Sa latinité est très-pure.

POMPONNE, vge du dép. de Seine-et-Marne, à 20 kil. S. O. de Meaux ; 400 hab. Anc. château, avec parc. Jadis titre de marquisat.

POMPONNE (Simon ARNAULD, marquis de), fils d'Arnauld d'Andilly et neveu du grand Arnauld, né en 1618, mort en 1699, fut intendant des armées françaises à Naples, en Catalogne, puis ambassadeur en Suède, en Hollande, enfin ministre des affaires étrangères (1671-79), et eut la gloire de conclure la paix de Nimègue. Écarté par les intrigues de Colbert et de Louvois, il fut rappelé au ministère en 1691 et y resta jusqu'à sa mort. Ce ministre était surtout remarquable par son intégrité et sa fermeté. Il a laissé de précieux Mémoires, qui n'ont été publiés que de nos jours, par J. Mavidal, 1860 et ann. suiv.

PONCE PILATE. V. PILATE.

PONCE DE LÉON (Jean), capitaine espagnol, né dans la prov. de Léon, eut une grande part a la réduction de la partie S. E. d'Hispaniola (St-Domingue), soumit Porto-Rico (1508-9), dont il fut nommé gouverneur, et découvrit les côtes de la Floride (1512). Ayant tenté quelques années après d'y former un établissement, il fut tué par les naturels au moment où il débarquait, 1521.

PONCE DE LÉON (Louis), poëte espagnol, né probablement à Grenade en 1527, m. en 1591, était moine augustin et professa la théologie à Salamanque. Dénoncé à l'Inquisition pour une explication hasardée du sens mystique du Cantique des Cantiques, il fut condamné à 5 ans d'emprisonnement. Il n'en devint pas moins dans la suite provincial de son ordre. Parmi ses poésies, on remarque surtout ses Odes religieuses, aussi distinguées par l'élévation de la pensée et la chaleur du sentiment que par la correction et l'harmonie du style. La meilleure édition de ses Œuvres a paru à Madrid en 6 v. in-8, 1804-16.

PONCE (Pierre de), bénédictin espagnol, né vers 1520 à Valladolid, mort en 1584, paraît être le 1er inventeur de l'art d'instruire les sourds-muets; ses contemporains disent même qu'il les faisait parler.

PONCES (îles). V. PONZA.

PONCIN, ch.-l. de cant. (Ain), à 22 kil. S. O. de Nantua; 2238 hab. Vieux château du XIIIe s.

PONDICHÉRY, ch.-l. de l'Inde française, sur la côte du Karnatic, à 160 kil. S. O. de Madras, par 77° 31' long. E., 11° 66' lat. N.; 22 000 hab., dont env. 800 d'Européens. Résidence du gouverneur général, cour impériale, tribunal de 1re inst., lycée, bibliothèque, jardin botanique. Rade assez bonne. Un canal divise la ville en Ville blanche et Ville noire : la 1re est remarquable par deux belles places, par l'hôtel du gouvernement, le nouveau bazar, le phare, et est plantée d'arbres. Nombreuses teintureries d'indigo; fabrique de toiles de coton bleu, dites guinées, exportées pour la Réunion et le Sénégal. — Pondichéry, qui n'était d'abord qu'une bourgade, fut achetée et colonisée en 1683 par le Français Fr. Martin. Prise en 1693 par les Hollandais, elle fut rendue en 1697, et devint le ch.-l. de nos possessions dans l'Inde. Après la prise de Delhi par Nadirchah, elle devint, sous le gouverneur de Dupleix, la capitale d'un vaste pays. La guerre de Sept ans nous fit perdre le territoire qui environnait la ville; Pondichéry même fut prise en 1761 par les Anglais; mais elle fut bientôt rendue à la France. Elle fut prise de rechef en 1778 et 1793. L'Angleterre la rendit en 1815, mais presque sans territoire. Son territoire actuel, qui n'a qu'une superficie de 27 900 hect., avec 124 000 hab., est disséminé dans le pays anglais. Il se divise en 3 districts : Pondichéry, comprenant la ville et 11 villages hindous ou aldées; Villenour et 45 vges; Bahour et 36 vges. Il est fertile en grains, riz, manioc, pavot, indigo.

PONENT (RIVIÈRE DU). V. RIVIÈRE et GÊNES.

PONGERVILLE (J.-B. Aimé Sanson de), littérateur français, de l'Acad. franç. (1792-1870). On estime sa Traduction de Lucrèce en vers (1823).

PONIATOWSKI (Stanislas, comte), noble polonais, né en 1677 à Dereczin en Lithuanie, mort en 1762; fut un des plus fidèles amis de Charles XII, qu'il suivit en Turquie, puis fit sa soumission au roi de