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bilité, sur la génération, sur le développement du poulet et des fœtus, réunies sous le titre d’Opera minora, Lausanne, 1762-68 ; ses Elementa physiologiæ, Lausanne, 1757-66, ouvrage qui a opéré une révolution dans la science. On lui doit encore la Bibliothèque de la botanique, Zurich, 1771 ; — de la Chirurgie, Berne, 1774 ; — de l’Anatomie, Zurich, 1774 et 1777, — de la Médecine, Bâle, 1776, recueils qui attestent une érudition prodigieuse. Parmi ses poésies, on estime surtout son poëme sur les Alpes (1729), qui a été trad. en français par Tscharner. On a aussi de lui trois romans politiques écrits en français, Caton, Usong et Alfred, et un Journal intime, publ. en 1787 et trad. en français. La principale découverte de Haller, celle à laquelle son nom est resté attaché, est celle de l’irritabilité considérée comme force particulière à la fibrine charnue et indépendante de la sensibilité proprement dite. Ce savant porta dans tous ses écrits des sentiments de piété que ses découvertes ne firent qu’augmenter. Son Éloge a été fait par Condorcet et Vicq-d’Azyr.

Un petit-fils de Haller, Ch. Louis de H., né à Berne en 1768, m. en 1854, est auteur de la Restauration de la Politique (1824), ouvrage écrit en allem. et qu’il traduisit lui-même en français : il y combat les idées révolutionnaires et fonde, comme Bonald, la société sur le régime patriarcal. Il se convertit au Catholicisme, se fixa en France, et fut attaché comme publiciste au ministère des Affaires étrangères.

HALLEY (Edmond), astronome anglais, né à Londres en 1656, mort en 1742, inventa dès l’âge de 19 ans une méthode pour déterminer les aphélies et les excentricités des planètes ; alla en 1676 à l’île Ste-Hélène pour y faire des observations astronomiques ; fixa la position de 350 étoiles, et reconnut les lois des variations de la boussole. Appliquant les principes de Newton au cours des comètes, il reconnut la périodicité de ces astres et prédit dès 1705 le retour pour 1758 de la comète qui avait paru en 1682, et que l’on a nommée depuis la comète de Halley (cette comète a une révolution de 75 ans ; elle parut en 1305, 1380, 1456, 1531, 1607, 1682, 1758, 1835). Il dressa des Tables de la lune, s’efforça de reconnaître les lois du mouvement de cette planète, et découvrit le mouvement propre des étoiles. Admis à la Société royale de Londres dès l’âge de 22 ans (1678), il devint en 1713 secrétaire perpétuel de cette compagnie ; il fut nommé en 1703 professeur de géométrie à Oxford, et succéda à Flamsteed dans la place d’astronome à l’observatoire de Greenwich. On lui doit une bonne édition d’Apollonius de Perge et la 1re édition des Principia de Newton (1686).

HALLUIN, ville de France, dans le dép. du Nord, à 18 kil. N. E. de Lille, près de la Lys ; 4240 hab. Tissus de lin et de coton ; tisseranderies, blanchisserie de fil. Anc. duché qui appartint à Schomberg.

HALMA (l’abbé), érudit, né en 1755 à Sedan, mort en 1828 à Paris, enseigna les mathématiques et la géographie à Sedan ; devint en 1792, principal du collége de cette ville ; s’établit en 1797 à Paris et y tint un pensionnat ; devint sous l’Empire secrétaire du conseil de l’École polytechnique, professeur de mathématiques au Prytanée, bibliothécaire des ponts et chaussées, et fut nommé en 1816 conservateur de la bibliothèque de Ste-Geneviève. Il se consacra à traduire l’Almageste de Ptolémée, qui n’avait jamais été jusque-là traduit en français. Cet ouvrage parut sous le titre de Composition mathématique de Claude Ptolémée (avec notes de Delambre), 2 vol. in-4, 1813-1816. Il le fit suivre de la traduction des Hypothèses et époques des planètes de Ptolémée, 1821, ainsi que des Commentaires de Théon sur Ptolémée, 1822. Il a aussi beaucoup écrit sur le zodiaque de Denderah.

HALMSTAD ou HALLAND, préfecture de Suède, dans la partie S. O. de la Gothie, baignée à l’O. par le Cattegat : 310 kil. sur 80 ; 110 000 hab. ; ch.-l. Halmstad, petite ville de 2000 hab sur le Cattegat.

HALONÈSE, Halonesus, auj. Dromi, île de la mer Égée, sur la côte de Thessalie, entre Scopelos et Péparèthe, est fameuse dans la Fable par le massacre que les femmes y firent de leurs maris.

HALYS, auj. le Kizil-Irmak, le plus grand fleuve de l’Asie-Mineure, descendait du Taurus, courait à l’O., puis au N., traversait la Galatie et tombait, par le golfe d’Amise, dans le Pont-Euxin, après avoir séparé la Paphlagonie d’avec le Pont. Sur ses bords Alyatte et Cyaxare se livrèrent, l’an 601 av. J.-C., une bataille qui fut interrompue par une éclipse.

HAM, Hamum ou Hametum, ch.-l. de cant. (Somme), 24 kil. S. E. de Péronne ; 2000 hab. Rouenneries, guingamps ; sucre de betterave. Célèbre château fort, construit en 1470 par le comte de St-Pol, et qui sert de prison d’État : entre autres prisonniers, quatre ministres de Charles X (1830) et le prince Louis Napoléon (1840) y ont été détenus. Patrie du poëte Vadé et du général Foy.

HAMA ou HAMAH, l’Amath de la Bible, l’Epiphania des Grecs, v. forte de Syrie, ch.-l. de livah, sur l’Oronte, à 185 kil. N. E. de Damas ; 60 000 h. Citadelle, murailles ; palais du cheik, mosquées, bazars, caravansérail, bains publics. Beaucoup d’industrie (soieries, drap, ceintures, turbans, etc.). Grand commerce avec Alep, entrepôt de marchandises d’Europe. Anc. principauté ayoubite.

HAMADAN, Ecbatane ? ville de Perse (Irak-Adjemi), à 280 kil. O. S. O. de Téhéran, près du mont Elvend ; 30 000 h. Citadelle et remparts en ruines. Quelques monuments (bazars, mosquées, bains, caravansérails) ; quelque industrie. Les tombeaux d’Avicenne et des poëtes Attard et Aboul-Hasif y attirent beaucoup de pèlerins. Environs charmants et vantés. — On croit que cette ville occupe l’emplacement de l’ancienne Ecbatane. Elle a été très-florissante sous les Sophis ; mais depuis, sa prospérité a toujours été en décroissant ; elle fut prise et dévastée au XIVe siècle par Tamerlan, et en 1724 par Ahmed, pacha de Bagdad.

HAMADRYADES (des mots grecs, hama, ensemble, et drys, chêne), nymphes des arbres, naissaient et mouraient avec l’arbre auquel elles étaient attachées. V. DRYADES.

HAMAH. V. HAMA.

HAMAKER (H. ARENS), orientaliste, né en 1789 à Amsterdam, mort en 1835, fut appelé en 1817 à Leyde, où il enseigna jusqu’à sa mort les langues orientales. Il possédait l’arabe, l’hébreu, le syriaque, le persan, le sanscrit, etc. On lui doit un excellent Catalogue des manuscrits orientaux de la bibliothèque de Leyde, en latin, 1820, et une dissertation De Morte prophetarum, 1833.

HAMANN (Jean George), écrivain allemand, né en 1730 à Kœnigsberg, mort en 1788 à Dusseldorf, changea souvent de carrière. Il était également versé dans la théologie, la jurisprudence, les langues orientales, l’économie politique, la littérature ancienne et moderne. Il a composé un grand nombre d’ouvrages, parmi lesquels on remarque : Mémoires socratiques recueillis pour l’ennui du public, Amsterdam (Kœnigsberg), 1759 ; les Nuées, supplément aux mémoires socratiques, Altona, 1761 ; Apologie de la lettre H, ou Observations extraordinaires sur l’orthographe des Allemands, Pise (Francfort), 1773 ; Dictionnaire des phrases poétiques, 1775, en français, Hamann avait adopté un langage mystérieux et métaphorique qui le fit surnommer le Mage du Nord. On a réuni ses fragments sous le titre de Feuilles sibylliques du Mage du Nord, Leipsick, 1819. Il y défend la révélation contre le scepticisme.

HAMAZEL ou PIC D’ADAM, montagne de l’île de Ceylan, par 5° 47′ kil. N. et 78° 11′ long. E., haute d’env. 3335m On y monte à l’aide d’une chaîne fixée à son sommet. Les Indiens y font un pèlerinage assidu. — On y voit sur une pierre l’empreinte grossière d’un pied gigantesque, qui, selon les indi-