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aux questions de physique. Arago a prononcé son Éloge à l'Académie des sciences. Un monument lui a été érigé à Pithiviers en 1851.

POISSON (Antoinette). V. POMPADOUR.

POISSONS, ch.-l. de cant. (Hte-Marne), à 24 kil. S. E. de Vassy; 1511 h. Forges, haut fourneau.

POISSY, Pinciacum, ch.-l. de cant. (Seine-et-Oise), sur la r. g. de la Seine et sur le chemin de fer de Paris à Rouen, à 18 kil. N. O. de Versailles; 5101 hab. Très long pont, belle église paroissiale, fondée par Philippe le Hardi; maison centrale de détention. Chapeaux en baleine et trame d'osier, produits chimiques, sucre tors; exploitation de pierres et de moellons. Grand marché de gros bétail pour Paris (les jeudis); grand commerce de blé. — Charles le Chauve tint un parlement à Poissy en 869. Les premiers rois de la 3e race y eurent un château, où naquit S. Louis. La ville fut prise par les Anglais en 1346 et 1419, et par Biron (sur les Ligueurs) en 1589. A Poissy eut lieu en 1561, en présence du roi (Charles IX) et de la reine mère (Catherine), un fameux colloque entre des théologiens catholiques et les Réformés, parmi lesquels Théodore de Bèze et Pierre Martyr : il ne produisit aucun résultat.

POITIERS, Limonum, puis Pictavi, ch.-l. du dép. de la Vienne, au confluent du Clain et de la Boivre, à 325 kil. S. O. de Paris par la route et 332 par le chemin de fer; 30 563 h. Évêché (fondé dès le IVe s.); cour d'appel; académie universitaire : école de droit, facultés des lettres et des sciences; école secondaire de médecine, chirurgie et pharmacie, lycée, séminaire; bibliothèque, jardin botanique; cabinets d'antiquités et d'histoire naturelle, société d'agriculture et des arts. La ville est vaste, mais mal bâtie, avec des rues étroites, escarpées et tortueuses, et de vieilles murailles, flanquées de tours et percées de 7 portes. On y remarque la magnifique cathédrale de St-Pierre, fondée, dit-on, en 1152, par Henri d'Angleterre; l'église du Moutier-Neuf, dédiée en 1096; Ste-Radegonde, commencée au VIe s., Notre-Dame, du Xe s., dont l'extérieur est admirable, St-Jean, ancien baptistère, bâti avec des fragments romains; St-Hilaire, restaurée en 1856; le Palais de justice, dont la façade latérale, du XIVe s., est due à Jean, duc de Berry; le quartier de cavalerie; la magnifique promenade de Blossac; quelques antiquités romaines : ruines d'un amphithéâtre, aqueduc, etc. Fabriques de gros lainages, faïence, liqueurs, couleurs, etc. Commerce de céréales, graines de trèfle, luzerne et sainfoin, lin, cire, miel, chanvre, vins et eaux-de-vie, blé, cuirs, peaux de mouton, plumes d'oie. — Poitiers, capit. des Pictones ou Pictavi, est une ville très-ancienne. Les Romains l'embellirent beaucoup. Les Vandales la pillèrent en 410; les Visigoths la prirent au Ve s. : Alaric, leur roi, en fit sa résidence; Clovis en devint maître après la bataille de Vouillé, livrée aux environs (507). Ste Radegonde, femme de Clotaire Ier, y fonda vers 550 le célèbre monastère de Ste-Croix, où elle vint s'enfermer. C'est entre Poitiers et Tours que Charles Martel écrasa les Sarrasins en 732. Poitiers devint en 778 la capit. d'un comté. C'est à 15 k. au N. de Poitiers, à Maupertuis, que se livra la fameuse bataille dite de Poitiers, où le roi de France Jean II fut battu et pris par le prince Noir en 1356. Le traité de Brétigny soumit cette ville aux Anglais; Du Guesclin la reprit en 1372; Charles VII fugitif y établit sa cour en 1418 et y transféra quelque temps le parlement; il y fonda une université en 1432. Les Protestants l'assiégèrent en vain pendant 7 semaines en 1569. On connaît sous le nom d’Édit de Poitiers un édit de pacification rendu dans cette ville par Henri III, le 17 septembre 1577 : il assurait aux Protestants l'exercice public de leur culte, des juges spéciaux, l'impunité des prêtres qui avaient contracté mariage, 9 places de sûreté et des troupes, à condition qu'ils restitueraient les biens d'église, payeraient les dîmes et chômeraient extérieurement les jours de fêtes catholiques. Il s'est tenu dans cette ville 8 conciles; les Grands-Jours y furent aussi tenus à diverses reprises, notamment en 1395, 1579 et 1634.

POITIERS (Diane de). V. DIANE.

POITOU, pays des Pictavi, anc. prov. et grand gouvt de France, était borné au N. par la Bretagne, l'Anjou, la Touraine, à l'O. par l'Océan, au S. par l'Angoumois, la Saintonge et l'Aunis, à l'E. par le Berry et la Marche, et avait pour capit. Poitiers. Il se divisait en Haut et Bas-Poitou, le 1er à l'E, le 2e à l'O. Places principales : dans le 1er, Poitiers, Melle, Niort, St-Maixent, Civray, Rochechouart, l'île Jourdain, Montmorillon, Chatelleraut, Richelieu, Loudun, Thouars, Parthenay; dans le 2e, Argenton-le-Château, Mortagne, La Roche-sur-Yon, Talmont, Luçon, Fontenay-le-Comte, les Sables d'Olonne. Les îles d'Yeu et de Noirmoutiers appartenaient au Poitou. Du Bas-Poitou l'on a fait le dép. de la Vendée; le Ht-Poitou forme ceux des Deux-Sèvres et de la Vienne. Sol varié, quelques coteaux, blé, vin, fruits, pâturages; beaucoup de bois; gibier, poisson, volaille en abondance; antimoine, fer, pierre de taille, beaux marbres, quelques topazes; beaucoup de fossiles; sur les côtes, marais salants exploités. — Le Poitou, primitivement habité par les Pictavi ou Pictones (d'où dérive son nom), fut compris par Auguste dans l'Aquitaine, et fit partie depuis Constantin de l'Aquitaine 2e. Soumis aux Visigoths dans le Ve s., aux Francs depuis 507, le Poitou suivit le sort de l'Aquitaine. Reconquis sur Waïfre par Pépin le Bref, il reçut de Charlemagne en 778 un comte particulier, Abbon, dont un des successeurs, Aldebert, prit en 990 le titre de duc d'Aquitaine. Éléonore, héritière du Poitou, le porta, avec le reste de l'Aquitaine, d'abord au roi de France Louis VII (1137), puis (1152) à Henri, comte d'Anjou, depuis roi d'Angleterre. Philippe Auguste le confisqua sur Jean sans Terre en 1203, et le reconquit en 1205, conquête qui fut confirmée par le traité d’Abbeville en 1259. Louis IX le donna en apanage à son frère Alphonse; ce prince étant mort sans enfants, son apanage revint à la couronne sous Philippe le Hardi, 1271. Les Anglais redevinrent maîtres du Poitou en 1356, peu après la bat. de Poitiers, et le traité de Brétigny le leur concéda (1360). Charles V le recouvra en 1369, et le donna à son frère Jean, duc de Berry. A la mort du fils de ce Jean, le Poitou fut réuni définitivement. Cette province souffrit beaucoup au XVIe s. des guerres de religion; elle eut plus à souffrir encore à la fin du XVIIIe s. de nos guerres politiques. V. VENDÉE.

POIVRE (Pierre), voyageur et administrateur, né à Lyon en 1719, m. en 1786, visita la Chine comme simple particulier (1740-42), s'informant des ressources qu'elle pourrait offrir à notre commerce, fut envoyé en Cochinchine comme ministre de France, réussit à établir pour la Compagnie française des Indes un comptoir dans ce pays, à Fai-fo, administra de 1767 à 1773 comme intendant les îles de France et de Bourbon, qu'il fit prospérer, et parvint à y transplanter les épices des îles Moluques.

POIX, ch.-l. de c. (Somme), à 27 k. S. E. d'Amiens; 1204 hab. Anc. principauté qui appartint aux Créqui, puis aux Noailles.

POJARSKY (Dmitri, prince), guerrier russe, né en 1578, m. en 1642, battit en 1608, sur les bords de la Pekhorka, les Polonais qui avaient envahi son pays, réussit, le 22 oct. 1612, à les chasser de Moscou, dont ils étaient maîtres depuis 2 ans et demi, et fut en récompense nommé boyard par Michel Romanov à son avénement. Malgré ses services, il tomba en disgrâce, et mourut dans une sorte d'exil.

POL ou POLO. V. POLO (MARCO) et GIL-POLO.

POLA, Pola, puis Pietas Julia, v. forte des États autrichiens (Istrie), à 110 k. S. de Trieste, sur l'Adriatique; 1000 h. Beau port militaire; citadelle, école de marine. Évêché. Beau palais épiscopal; restes d'un amphithéâtre romain, d'un arc de triomphe (Porta aurea), de temples d'Auguste et de Diane, de bains, etc. Pêche du thon. On tire des environs le sable