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où il fut élu par ses concitoyens archonte et prêtre d'Apollon. On présume qu'il mourut dans un âge très-avancé, en 138 ou 140. On a de lui les Vies parallèles des hommes illustres (de la Grèce et de Rome), et une foule de traités de morale, de politique, d'histoire, que l'on désigne sous le titre commun d’Œuvres morales, et parmi lesquels on remarque : De l'Origine de l'âme, Du Génie de Socrate, Du Silence des oracles, Questions de table, Contradictions des Stoïciens, De la Fortune des Romains, De la Manière de lire les poëtes, De l'Éducation des enfants (dont l'authenticité est contestée), le Banquet des Sept Sages, les Propos de table. On trouve dans ses écrits, outre une instruction facile et variée, une bonhomie et une morale douce qui les font lire avec charme. Ces qualités se trouvent au plus haut degré dans les vies des grands personnages : l'auteur nous fait vivre intimement avec les hommes dont il raconte la vie. Aussi regrette-t-on amèrement la perte de celles des vies que le temps nous a enlevées. La qualification de Parallèles donnée aux Vies de Plutarque vient de ce qu'il place toujours en regard l'un de l'autre un Grec et un Romain, et consacre ensuite quelques pages à comparer ensemble les deux héros : son but en cela paraît avoir été de montrer que la Grèce n'était point inférieure à Rome. On reproche à son style des périodes longues et embarrassées et souvent un tour trop sententieux. Comme philosophe, Plutarque professe un sage éclectisme; il suit Platon dans sa croyance à l'immortalité de l'âme, au bien moral, à la providence et à la justice divine. Parmi les éditions complètes de Plutarque, on remarque celles de H. Estienne, grec-latin, Genève, 1572, 13 vol. in-8; de Reiske, Leips., 1774, 12 vol. in-8; de J.-G. de Hutten, Tubingue, 1791-1805, 14 v. in-8 (contenant le grec seul); de MM. Dœhner et Dübner, grec-latin, dans la collection Didot, 1841-55, 5 v. gr. in-8. Les Œuvres complètes de Plutarque ont été traduites en latin par Cruserius, 1564-73 ; en franç. par J. Amyot (1559-65), et par Ricard (1783-1803), trad. revue par Pierron, 1843-47. Les Vies ont été trad. par Tallemant, Dacier, Talbot.

PLUTON, dieu des Enfers, fils de Saturne et de Rhée et frère de Jupiter et de Neptune, partagea avec ses frères l'empire du monde. Dans la guerre contre les Titans, il combattit couvert d'un casque merveilleux, forgé par les Cyclopes, qui le rendait invisible. Il prit pour femme Proserpine, fille de Cérès, qu'il ravit en Sicile, dans les plaines d'Enna. On le représente assis près d'elle sur un trône d'ébène, le bident à la main, un casque sur la tête, et Cerbère à ses pieds; d'autres fois, il est sur un char que traînent quatre chevaux noirs. On lui immolait, de nuit, des taureaux noirs, dont le sang, en s’écoulant, était reçu dans une fosse avec le vin des libations : c'est ce sacrifice qu'on appelait taurobole. Le cyprès, le narcisse, le buis, l'adiante lui étaient consacrés. Il avait des temples nombreux en Grèce, en Italie, notamment à Syracuse, près du lieu où il avait enlevé Proserpine.

PLUTUS, dieu de la richesse et des mines de métaux précieux, fils de Cérès et de Jasion, est représenté aveugle et une bourse à la main, pour faire comprendre que la fortune distribue aveuglément ses faveurs. On faisait de Plutus un des dieux des Enfers parce que les métaux sont enfouis dans les profondeurs de la terre.

PLUVIGNER, ch.-l. de c. (Morbihan), à 25 k. E. de Lorient; 4699 h. Près de là, haut fourneau, fonderie.

PLUVINEL (Ant. de), gentilhomme du Dauphiné, suivit en Pologne le duc d'Anjou (Henri III) et aida sa fuite (1574). Après avoir été premier écuyer de ce prince, il fut successivement, sous Henri IV, directeur des écuries, gentilhomme de la chambre, sous-gouverneur du Dauphin et ambassadeur en Hollande. Il mourut en 1620. C'est lui qui fonda les premières écoles de manège, dites Académies. On lui doit le Manège royal, 1623, in-fol., souvent réimprimé. |

PLYMOUTH, v. et port militaire de l'Angleterre (Devon), au fond d'une vaste baie, à l'emb. de la Plym, à 69 kil. S. O. d'Exeter et à 346 kil. S. O. de Londres; 53 000 hab. Son port, un des plus beaux de l'Europe, se compose de 4 ports : Suttonpool, Catwater, Hamoaze et Stonehouse; il est défendu par une citadelle sur le Hog et par le fort St-Nicolas, est protégé par une énorme digue, dite Breakwater, et éclairé par le fameux phare d'Eddystone; il communique avec Londres par un chemin de fer. Plymouth possède un beau théâtre, un hôpital pour la marine, deux vastes casernes, un athénée, espèce d'université, une école royale de marine et un observatoire. Les chantiers de construction, les docks et l'arsenal sont à Devonport (V. ce nom), qui n'est séparé de la ville que par l'estuaire du Tamar et de la Plym, et qui jusqu'en 1827 a fait partie de Plymouth. — Cette ville, appelée Tamersworth par les Anglo-Saxons, puis Sutton, prit son nom actuel sous Henri VI; elle fut agrandie par Élisabeth.

PLYMOUTH, v. et port des États-Unis (Massachusetts), sur l'océan Atlantique, à 56 kil. S. E. de Boston; 7000 h. Fondée en 1620 : c'est le premier établissement anglais dans l'Amérique du Nord.

PNYX, place de l'anc. Athènes, vis-à-vis de l'Acropole, sur laquelle se tenaient les assemblées du peuple. La colossale tribune aux harangues qui s'y trouvait subsiste encore presque en entier.

(le), en latin Padus, et plus anciennement Eridanus, dit aussi jadis Bodincus pendant la 1re partie de son cours; le plus grand fleuve de l'Italie, arrose la région septent. de cette contrée, qu'il coupe de l'O. à l'E. en deux parties (dites chez les anciens Gaule Cispadane et Gaule Transpadane), et dont il reçoit presque toutes les eaux. Il prend sa source au mont Viso, sur la frontière de la France (Htes-Alpes) et de la Haute-Italie (prov. de Saluces), par 4° 40' long. E., 44° 42° lat. N., arrose Carignan, Turin, Casai, Plaisance, Crémone, Guastalla, et se jette dans l'Adriatique après un cours de 650 kil., par 2 branches principales, le Pô-della-Maestra et le Pô-di-Goro, et par 7 autres bouches plus petites. Il reçoit : à droite, le Tanaro, la Scrivia, la Trebbia, le Taro, la Lenza, le Crostolo, la Secchia, le Panaro, et le Reno; à gauche, la Doria Riparia, la Stura, la Doria Baltea, la Sesia, le Tessin, l'Adda, l'Oglio, le Mincio, et vers la fin de son cours communique avec l'Adige par plusieurs bras. Le Pô est sujet à de fréquents débordements : aussi est-il depuis Plaisance resserré entre des digues dont les plus anciennes remontent, dit-on, aux Étrusques; les Français, pendant leur courte domination en Italie, ont fait aussi de beaux travaux pour encaisser son lit et contenir son cours. Les masses de sable qu'il charrie exhaussent son lit, ce qui en rend la navigation très-difficile. Le Pô a donné quelque temps son nom à 3 départements français : le Ht-Pô, ch.-l. Crémone, formé en 1797 d'une partie du duché de Milan, et compris dans la République cisalpine, puis dans le Roy. d'Italie; le , ch.-l. Turin, entre ceux du Mont-Blanc et de la Doire au N., de Mârengo à l'E., de la Stura au S., des Htes-Alpes à l'O., formé d'une partie du Piémont, et compris, de 1801 à 1814, dans la République, puis dans l'Empire français; le Bas-Pô, ch.-l. Ferrare, entre ceux de la Brenta et de l'Adriatique au N., et du Reno au S., formé en 1797 d'une partie des États de l’Église, et compris dans la République cisalpine, puis dans le Royaume d'Italie.

POCOCK (Edward), théologien d'Oxford, 1604-1691, voyagea dans le Levant pour se perfectionner dans l'étude des langues orientales, et devint après son retour professeur d'arabe au collége de Baliol à Oxford. On a de lui des Commentaires sur Michée, Malachie, Osée, Joël (en angl.); des traductions latines des Annales d'Eutychius, de l’Hist. orientale d'Aboulfaradj, un Specimen historiæ arabum, Oxf., 1650, et divers autres ouvrages, réunis à Londres, 1740, 2 vol. in-fol. — Son fils, Ed. P., publia avec