Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/681

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au Thesaurus teutonicæ linguæ, 1573, et composa des Dialogues français et flamands, 1579. Sa marque d'imprimeur est une main tenant un compas ouvert, autour duquel on lit : Labore et constantia.

PLANUDE, Planudes Maximus, moine grec du XIVe s., natif de Nicomédie, vécut sous les empereurs Andronic et Jean Paléologue, fut chargé par Andronic d'une mission à Venise en 1327, et mourut dans un âge avancé, vers 1353 selon les uns, vers 1370 selon d'autres. Il avait compilé un très-grand nombre d'écrits; les plus connus sont : un recueil des Fables d'Ésope avec une Vie de l'auteur, qui n'est qu'un tissu de contes puérils et d'anachronismes (elle a été trad. par La Fontaine); une Anthologie grecque, en 7 livres : c'est la dernière forme qu'ait reçu ce célèbre recueil (V. ANTHOLOGIE). Il a traduit en grec les Distiques moraux de D. Caton et les Métamorphoses d'Ovide (cette trad. a été imprimée pour la 1re fois à Paris, 1822, dans l’Ovide de la collection Lemaire). Ce compilateur manque de jugement et de goût : les fables qu'il a publiées n'ont guère d'Ésope que le nom; tout au plus retrouve-t-on dans sa prose peu correcte la pensée du vieux fabuliste.

PLASENCIA, Deobriga Placentia, v. d'Espagne (Estramadure), à 56 kil. N. de Cacérès; 9000 h. Évêché. Château fort. Détruite pendant les guerres avec les Maures, cette ville fut réédifiée en 1189 par Alphonse VII, qui lui donna ses Fueros. On remarque la cathédrale, et quelques antiquités romaines, entre autres un aqueduc de 80 arches.

PLASSEY, v. de l'Inde anglaise (Calcutta), sur le Bagmotty, à 48 kil. S. de Mourchidabad. Les Anglais, commandés par lord Clive, y battirent le nabab du Bengale en 1757 : le vainqueur reçut le titre de baron de Plassey.

PLATA (RIO DE LA ), c.-à-d. Rivière d'argent, grand fleuve de l'Amérique du S., se forme, vers 34° de lat. S. et 60° 42' long. O., par la réunion du Parana et de l'Uruguay (V. ces deux noms), baigne à droite Buénos-Ayres, à gauche Montevideo, et se jette dans l'Océan Atlantique, entre la Punta-Negra et le cap St-Antoine, par un estuaire de 210 kil. de large, après un cours de 300 kil. (si l'on compte depuis la source du Parana, il peut en avoir 2500). Sa navigation est souvent dangereuse, à cause des bancs de sables et de vents impétueux dits Pamperos. — Le Rio de la Plata fut découvert en 1512 par Diaz de Solis et nommé d'abord rivière de Solis. Sébastien Cabot, qui l'explora ensuite, ayant fait sur ses bords un butin considérable en or et surtout en argent, lui donna le nom de la Plata, qu'il a conservé.

PLATA (Confédération DU RIO DE LA) ou RÉPUBLIQUE ARGENTINE, un des États de l'Amérique du Sud, borné au N. par la Bolivie, à l'E. par le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay,, au S. E. par l'Océan Atlantique, à l'O. parle Chili, au S. par la Patagonie, s'étend de 56° à 74° long. O. et de 22° à 40° lat. S.; env, 2450 kil. du N. au S., sur 1750 dans sa plus grande largeur; 1 200 000 hab., dont les trois quarts indigènes. Capit., Parana (jusqu'en 1852, c'était Buénos-Ayres). La Confédération comprend 14 États :

Buénos-Ayres, Salta,
Entre-Rios (ch.-l. Parana), Jujuy,
Corrientes, Catamarca,
Santa-Fé, La Rioja,
Cordova, San-Juan,
Santiago del Estero, San-Luis,
Tucuman, Mendoza.

La Confédération de la Plata est arrosée par le Parana et ses affluents (Paraguay, Pilcomayo, Rio-Vermejo, Salado), par l'Uruguay, le Rio-Colorado, et le Rio-Negro. Le sol et le climat varient selon la hauteur et la latitude. Le centre et l'est consistent en immenses plaines, dites Pampas, qui nourrissent beaucoup de gros bétail, bœufs, chevaux, alpacas, vigognes; la partie occid., bordée par les Andes, offre de hauts plateaux qui sont souvent arides, mais riches en minéraux précieux; entre ces deux régions s'étendent d'épaisses et superbes forêts. L'agriculture est peu avancée, l'industrie presque nulle. — La plupart des Prov.-Unies du Rio de la Plata ont fait d'abord partie de l'immense vice-royauté du Pérou; en 1778, unies à la Bolivie actuelle, au Paraguay et à l'Uruguay, elles formèrent une vice-royauté particulière, dite de Rio de la Plata. Dès 1810, elles suivirent le mouvement insurrectionnel qui agitait les possessions espagnoles; en 1811, les troupes royales furent battues à Las-Piédras, et un gouvernement indépendant s'établit à Buénos-Ayres; mais il éprouva de fréquentes variations jusqu'à ce qu'en 1816 le congrès de Tucuman promulgua constitution : une république fut instituée avec deux chambres (la Junte et le Sénat) et un président. Le pays n'en fut pas moins longtemps encore en proie à l'anarchie : les unitaires et les fédéralistes s'y combattaient sans cesse. De 1826 à 1828, la Confédération eut à soutenir contre le Brésil une guerre désastreuse au sujet de la possession de l'Uruguay, qui finalement a été reconnu indépendant. Les querelles intestines de la République favorisèrent les projets ambitieux de Rosas, qui se fit nommer en 1829 gouverneur de Buénos-Ayres et qui de 1835 a 1852 exerça une véritable dictature. En 1838 ce dictateur eut de graves démêlés avec la France, pour avoir refusé de satisfaire aux justes réclamations des résidents français; après un long blocus, ces démêlés avaient été heureusement terminés par l'amiral de Mackau (29 oct. 1840); mais il s'éleva de nouvelles difficultés à l'occasion des entreprises du président Rosas contre Montevideo et des obstacles qu'il apportait à la navigation du Parana : défait à Obligado en 1845 par une flotte anglo-française, il fut contraint de renoncer à ses prétentions. Il fut renversé du pouvoir en 1852, et une nouvelle constitution fédérale fut votée en 1853 : ce qui n'empêcha pas Buénos-Ayres de se séparer de la Confédération la même année; cependant elle y est rentrée en 1860.

LA PLATA, capit. de la Bolivie. V. CHUQUISACA.

PLATÉE, Platea, v. de Béotie, au pied du Cithéron, et près des sources de l'Asopus, au S. O. de Thèbes, est célèbre par la victoire que les Grecs, commandés par Pausanias et Aristide, y remportèrent sur le Perse Mardonius en 479 av. J.-C., victoire à laquelle les Platéens contribuèrent puissamment, et dont le souvenir fut consacré par l'institution des Jeux Platéens, célébrés tous les 5 ans à Platée même. Cette ville s'opposa constamment à la domination que Thèbes voulait exercer en Béotie. Dans la guerre du Péloponèse, elle s'allia avec Athènes, fut prise et dévastée par les Spartiates en 427 av. J.-C. Détruite par les Thébains en 373, elle fut rebâtie par ordre d'Alexandre après le sac de Thèbes.

PLATINA (Barth. DE SACCHI, dit), historien, né en 1421 à Piadena (en lat. Platina), près de Crémone, mort de la peste en 1481, quitta les armes pour se livrer aux sciences, et fut, par la protection du cardinal Bessarion, appelé à faire partie du collége des abréviateurs à Rome. Ce collége ayant été supprimé par Paul II, il se plaignit si violemment que le pape irrité le fit mettre en prison; plus tard il fut impliqué dans un complot contre ce même pontife. Néanmoins Sixte IV le nomma bibliothécaire du Vatican et le combla de bienfaits. Ses ouvrages sont très-nombreux; le plus connu est intitulé : In Vitas summorum pontificum ad Sixtum IV, Venise, 1479, in-fol., ouvrage écrit avec force et élégance, mais qui n'est pas exempt de passion (il a été continué par Onufre Panvinio et traduit en français). On lui doit aussi une Hist. de Mantoue et des Gonzagues, en latin, publiée en 1676 par Lambecius.

PLATNER (Ernest), philosophe et médecin, né en 1744 à Leipsick, m. en 1818, était fils de Jean Zacharie Platner, habile chirurgien et oculiste. Il professa la philosophie et la médecine à Leipsick, et devint en 1796 doyen de la Faculté de médecine. Il adopta les idées de Leibnitz, tenta un système éclectique et