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PLAISANCE, Placentia en latin, Piacenza en italien, v. forte d'Italie, dans l'anc. duché de Parme et Plaisance, ch.-l. de la prov. de Plaisance, près de la r.d. du Pô, à 53 k. N. O. de Parme; 33 000 h. Évêché, tribunaux, collége Alberoni, institut Gazzola pour la peinture et la sculpture, bibliothèque. Plaisance possédait jadis une université, qui le disputait à celle de Parme. Chemin de fer, citadelle, vaste palais ducal, belle cathédrale, avec des peintures, des Carraches et du Guerchim, église de St-Augustin, rue Stradone ou Corso, une des plus belles rues d'Italie. Lainages, soieries, vins, liqueurs, céruse, etc. Patrie de Grégoire X, de Salicet., dit Placentinus, de F. Pallavicino, de G. Valla. — Plaisance est, avec Crémone, une des deux premières colonies romaines dans la Gaule Cisalpine. Il se livra sous ses murs, en 217 av. J.-C., un combat entre les Carthaginois et les Romains où Annibal eut l'avantage. En 923, Rodolphe II, roi de la Bourgogne transjuranne, y remporta sur Bérenger I une victoire décisive qui lui valut la couronne d'Italie. En 1076 il s'y tint un concile des évêques de Lombardie qui déclarèrent Grégoire VII déchu du pontificat. Dans un 2e concile, 1095, Urbain II commença à prêcher la 1re croisade. Plaisance s'érigea en république pendant la guerre des Guelfes et des Gibelins, et prit parti pour les Guelfes; après la chute des Hohenstaufen (1254), elle se trouva sous la domination des Scotti. Albert Scotto, en 1302, fut l'auteur de la ligue lombarde contre Matteo Visconti. En 1332, par le traité d'Orci, Plaisance fut attribuée aux Visconti, et depuis elle fit partie du duché de Milan jusqu'à 1511. En 1447, lors de l'extinction des Visconti, Plaisance ayant reçu garnison vénitienne et fermé ses portes à Sforce, duc de Milan, fut prise et traitée avec la dernière barbarie. Depuis 1511, Plaisance appartint, ainsi que Parme, aux papes, puis aux Farnèse : elle a dès lors suivi le sort de Parme. — Il se livra en 1746 à Plaisance une grande bataille entre les Austro-Sardes et les Franco-Espagnols, commandés par Maillebois et l'infant don Philippe : ceux-ci y furent complètement défaits. Plaisance fut occupée par les Français en 1799 et 1800; de 1802 à 1814, elle fut un des ch.-l. d'arr. du dép. du Taro. — Napoléon avait donné le titre de duc de Plaisance à l'archi-trésorier Lebrun.

PLAISANCE, ch.-l. de cant. (Gers), sur l'Acros, à 33 kil. N. O. de Mirande; 1922 h. Tanneries.

PLANARD (Eugène de), auteur dramatique, né en 1783 à Milliau (Aveyron), m. en 1853, appartenait à une famille de financiers qui émigra et dont les biens furent confisqués. Rentré fort jeune en France, il fut employé aux archives du conseil d’État et devint secrétaire de la section de législation. Dans les loisirs que lui laissaient ses fonctions, il a composé des comédies, dont quelques-unes ont eu du succès, notamment la Nièce supposée (1813), et a écrit le poëme de plusieurs charmants opéras-comiques, parmi lesquels on a surtout applaudi la Lettre de change (1815), Emma 1821), Marie (1826), le Pré aux Clercs (1833), et l’Éclair (1836). Son genre, simple et vrai, procède de celui de Sedaine.

PLANASIE, Planasia, auj. Planosa, île de la mer Inférieure, entre la Corse et l’Étrurie, fut sous l'emp. romain un lieu d'exil. Posthume Agrippa, 3e fils d'Agrippa, y fut exilé par Auguste et y fut tué par ordre de Tibère, l'an 14 de J.-C. — V. aussi LÉRINS.

PLANCHE (Joseph), helléniste, né en 1762 à Ladinhac (Cantal), mort en 1853, fut élevé à Ste-Barbe, où il resta comme maître, devint, lors de l'organisation de l'Université, professeur de rhétorique au Lycée Bonaparte, et, après avoir gagné l'éméritat, fut nommé bibliothécaire de la Sorbonne. On lui doit un Dictionnaire grec-français, qui a été longtemps classique (publié pour la 1re fois en 1809, refondu en 1817 et 1838 par Vendel-Heyl et Pillon), un Cours de littérature grecque, choix de morceaux grecs, avec traduction française, 1827, et un grand nombre de recueils et d'éditions classiques. Planche était aussi poëte : on a, sous le titre de Carlovingiennes, un recueil de gais couplets qu'il chanta pendant un demi-siècle avec un merveilleux entrain aux banquets de la Ste-Barbe et de la St-Charlemagne.

PLANCHE (Gust.), critique, né à Paris en 1808, mort en 1857, était fils d'un riche pharmacien. Il donna à divers recueils, surtout à la Revue des Deux-Mondes, un grand nombre d'articles qu'il réunit ensuite sous les titres de Portraits littéraires et d’Études sur l'école française : ils se distinguent par un savoir profond, un jugement sûr, mais on y trouve trop souvent de l'aigreur et des traits blessants.

PLANCHER (Dom Urbain), bénédictin de St-Maur, né en 1667 près de Baugé, m, en 1750, fut supérieur de divers monastères de Bourgogne. On a de lui une Histoire générale et particulière du duché de Bourgogne, Dijon, 1739-48 , 3 vol. in-fol., ouvrage diffus, mais exact et savant, qu'il conduisit jusqu'en 1419; il a été terminé par dom Merle, 1781.

PLANCHES (les), ch.-l. de c. (Jura), à 36 kil. S. E. de Poligny; 231 h. Patrie de Pichegru.

PANCIADE FULGENCE, écrivain latin, auteur du Mythologium, sommaire de mythologie classique. On croit qu'il vécut au VIe s. et fut évêque de Carthage; quelques-uns le confondent avec S. Fulgence. On a aussi de lui : Vocum antiquarum interpretatio, seu de Prisco sermone, espèce de dictionnaire dans le genre de Nonius Marcellus, dont on trouve un court fragment dans quelques éditions de cet auteur, et un livre consacré à l'explication des allégories de Virgile. Son Mythologicum été imprimé en 1599 par Jos. Commelin. Th. Munker et A. Van Staveren ont publié ses Opera omnia, Leyde, 1742.

PLANCINE, femme de Ch. Pison, fut accusée d'avoir, de concert avec son mari, empoisonné Germanicus; mais elle échappa au supplice par le crédit de Livie. Accusée plus tard d'avoir insulté Agrippine, elle se donna la mort, l'an 33 de J.-C.

PLANCOET, ch.-l. de cant. (Côtes-du-Nord), à 20 Ml. N. E. de Dinan; 1910 h. Petit port d'échouage.

PLANCUS (L. MUNATIUS), V. MUNATIUS.

PLANCUS PLOTIUS (C. MUNATIUS), frère de Munatius Plancus. Proscrit par les triumvirs (43 av. J.-C.), il offrit sa tête aux bourreaux, afin de sauver ses esclaves qu'on avait mis à la torture pour les forcer à révéler sa retraite.

PLANCUS (Janus). V. BIANCHI.

PLANCY, bg du dép. de l'Aube, à 12 kil. O. d'Arcis, sur l'Aube; env. 1200 h. Anc. marquisat. Château, canal; filatures de coton, bonneterie.

PLANTADE (Ch. H.), compositeur, né à Pontoise en 1768 , m. en 1839, était élève de Langié. Il fut professeur de chant au Conservatoire, maître de chapelle de Louis Bonaparte, roi de Hollande, et plus tard de Louis XVIII. Il donna quelques opéras : les Deux Sœurs, 1791 ; Zoé, 1797; Palma, 1800; mais il excella surtout dans la romance.

PLANTAGENETS, dynastie de lois d'Angleterre, d'origine française, dut son nom au comte d'Anjou, Geoffroy V, surnommé Plantagenet parce qu'il portait ordinairement une branche, de genêt à sa toque. Geoffroy ayant épousé l’impératrice Mathilde, veuve de Henri V, fille et héritière de Henri I, roi d'Angleterre (1127), Henri leur fils monta sur le trône d'Angleterre, sous le nom de Henri II, en 1154, et sa race l'occupa 331 ans, jusqu'à l'avénement de Henri VII, chef de la maison des Tudor. — pour la série des rois Plantagenets, V. l'article ANGLETERRE.

PLANTAVIT DE LA PAUSE. V. LA PAUSE.

PLANTIN (Christophe), imprimeur français, né en 1514 à St-Avertin de Tours, mort à Anvers en 1689, alla s'établir à Anvers et eut des succursales à Paris et à Leyde. Il fit faire de grands pas à son art. Philippe II le nomma son premier imprimeur, et le chargea d'une réimpression de la Bible Polyglotte d'Alcala : cette réimpression, qui parut de 1569 à 1572, en 8 vol. in-fol., est son chef-d'œuvre. Plantin était un homme instruit : il eut beaucoup de part