Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/649

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trée en fut forcée le 20 mai 1858 et le 21 août 1860, par la flotte anglo-française.

PEYRARD (Fr.), mathématicien, né en 1760, m. en 1822, professa les mathématiques spéciales au lycée Bonaparte, fut en même temps bibliothécaire de l'École Polytechnique et remplit sous l'Empire diverses missions scientifiques en Italie. Il tomba dans la misère par l'effet de son inconduite, et mourut à l'hôpital. Outre quelques ouvrages originaux, auj. oubliés, Peyrard a donné des traductions françaises des Œuvres d'Archimède (1807, in-4), et d’Euclide (1814-18, 3 v. in-4, avec le texte grec, la trad. latine et des notes) : ces traductions sont les plus complètes et les meilleures que l'on possède.

PEYRE (Marie Joseph), architecte, né à Paris en 1730, m. en 1785, se fit remarquer par un style ferme et une grande hardiesse de conception, et opéra dans son art une révolution analogue à celle que Vien effectuait dans la peinture. C'est lui qui construisit, avec de Wailly, la belle salle de l’Odéon. Il fut nommé contrôleur des bâtiments de la couronne et fut admis en 1767 à l'Académie d'architecture. Ses Œuvres d'architecture forment 1 vol. in-fol., 1795. — Ant. P., son frère, 1739-1823, avait étudié la peinture avant de se consacrer à l'architecture. Il remporta en 1763 le grand prix de Rome, fut à son retour d'Italie nommé contrôleur des bâtiments du roi à Fontainebleau et à St-Germain, et entra en 1777 à l'Académie d'architecture. Il se distingua par une connaissance profonde de la perspective. Son chef-d'œuvre est le palais de l'électeur de Trêves, à Coblentz. Il a publié les Œuvres d'architecture de son frère (1795) et a donné lui-même un recueil du même genre (1819). Il est un des chefs de l'école qui prend l'antique pour modèle; il forma d'illustres élèves, entre autres Fontaine et Percier. — Ant. Marie P., fils de Marie Joseph, 1770-1843, exécuta de grands travaux de restauration au Palais de justice. On lui doit aussi l'ancienne salle de la Gaîté, auj. détruite, et l’École vétérinaire d'Alfort.

PEYREHORADE, ch.-l. de c. (Landes), sur la Gave de Pau, à 22 k. S. de Dax; 2516 h. Pierre de taille, bois pour la marine.

PEYRELEAU, ch.-l. de c. (Aveyron), à 15 kil. N. E. de Milhau; 356 hab. Bonneterie, bestiaux.

PEYRIAC-MINERVOIS, ch.-l. de c. (Aude), à 22 k. N. E. de Carcassonne; 1288 hab. Vins.

PEYROLLES, ch.-l. de c. (Bouches-du-Rhône), à 21 k. N. E. d'Aix, sur la r. g. de la Durance; 1260h. Jadis fortifiée : reste de tours; grotte à stalactites.

PEYRON (J. Fr.), peintre, né à Aix en 1744, m. en 1815, étudia surtout les œuvres de Poussin, remporta le grand prix et préluda à la réforme que Gérard opéra peu après. Il fut admis en 1783 à l'Acad. de peinture et nommé en 1785 directeur des Gobelins. Parmi ses tableaux, on remarque Cimon se dévouant à la prison pour obtenir l'inhumation de son père, Persée aux pieds de Paul-Émile, la Mort de Socrate, la Mort de Sénèque, Curius et les Samnites.

PEYRONNET (Charles, comte de), homme politique, né à Bordeaux en 1778, m. en 1854, appartenait à une famille royaliste. Il était avocat à Bordeaux en 1815 : ayant eu occasion, lors du passage de la duchesse d'Angoulême, de faire preuve de dévouement, il avança rapidement sous la Restauration, fut nommé successivement président du tribunal de Bordeaux, procureur général à Bourges, puis à Rouen et à Paris, et fut appelé en 1821 au ministère de la justice. Il y resta jusqu'en 1828, et ne craignit pas de proposer les mesures les plus impopulaires : loi sur la presse, loi du sacrilège, rétablissement de la censure, licenciement de la garde nationale, modification du jury; il fut en récompense créé comte. Écarté des affaires lors de l'avénement du ministère conciliateur de Martignac, il y fut rappelé en 1830, tint le portefeuille de l'intérieur dans le ministère Polignac et signa les ordonnances inconstitutionnelles qui provoquèrent la révolution de Juillet. Condamné, comme ses collègues, par la Cour de Pairs, à une prison perpétuelle et enfermé au fort de Ham, il fut rendu à la liberté en 1836. On a de lui les Pensées d'un prisonnier, 1834, et une Hist. des Francs, 1835.

PEYRUIS, ch.-l. de c. (Basses-Alpes), sur la r. dr. de la Durance, à 19 kil. N. E. de Forcalquier; 774 h.

PEYSSONEL (Ch. de), né à Marseille en 1700, m. en 1757, fut secrétaire d'ambassade à Constantinople, eut part à la rédaction du traité de Belgrade (1735) et devint consul général à Smyrne. Dans ce poste, il parcourut l'Asie-Mineure en connaisseur érudit et en rapporta des marbres précieux, dont il fit don au cabinet du Roi. Il fut élu en 1747 associé de l'Académie des inscriptions. Outre plusieurs Mémoires, on a de lui la relation de ses Voyages au Levant. — Son fils, nommé aussi Charles, 1727-90, fut après lui consul général à Smyrne. Il a laissé des Observations historiques et géographiques sur les peuples qui ont habité les bords du Danube et du Pont-Euxin, 1764, et un Traité sur le Commerce de la mer Noire, 1787. — Ant. de P., frère du 1er Charles, médecin à Marseille, et l'un des fondateurs de l'Académie de cette ville, était un naturaliste distingué : on lui doit des Observations sur le corail (1756), dans lesquelles il a le premier décrit le zoophyte auquel on doit ce précieux produit.

PEZ (dom Bernard), bénédictin, né en 1683 à Ips (Basse-Autriche), m. en 1735, entra à l'abbaye de Mœlck et en devint vicaire et bibliothécaire. On a de lui : Thesaurus anecdotorum, Augsbourg, 1721-29, 6 vol. in-fol., recueil qui fait suite au Thésaurus de D. Martène, et qui renferme de riches matériaux pour l'histoire de l'église d'Allemagne; Bibliotheca ascetica, Ratisbonne, 1723-40, 12 vol. in-4. — Son frère, dom Jér. Pez, aussi bénédictin, a publié Scriptores rerum Austriacarum, Leipsick, 1721-25, 2 v. in-f.

PEZAY (Alexandre MASSON, marquis de), né à Versailles en 1741, m. en 1777, fut d'abord officier de mousquetaires et se fit quelque renom par de petits vers dans le goût de Dorat. Chargé de donner des notions de tactique au dauphin (Louis XVI), il s'insinua dans l'intimité de ce prince et eut, dit-on, une grande part à la chute de Terray et à l'élévation de Necker, mais il ne tarda pas à faire l'important et fut éloigné de la cour par une place d'inspecteur général des côtes. Il mourut dans sa terre de Pezay à 36 ans. On a réuni ses poésies sous le titre d’Œuvres agréables et morales, Liége, 1791; on y distingue la Rosière de Salency, pastorale, avec musique de Grétry, 1774. On a en outre de Pezay une trad. en prose de Catulle, Tibulle et Properce, peu estimée, et les Campagnes de Maillebois en Italie (en 1745 et 46), 1775.

PÉZENAS, Piscennæ, ch.-l. de c. (Hérault), sur la r. dr. de l'Hérault, à 22 k. N. E. de Béziers; 7204 h. Ville assez bien bâtie; vieux château, salle de spectacle. Trib., collége. Industrie active et variée : lainages, chapeaux, produits chimiques, vert-de-gris, esprits, eaux-de-vie, filatures, teintureries, etc. Commerce de vins, eau-de-vie, fruits secs, câpres, etc. Le prix des eaux-de-vie sur cette place sert de mercuriale à toute l'Europe. — Anc. cité des Tectosages, Pézenas était déjà célèbre sous les Romains par ses laines. Elle devint au moyen âge une seigneurie; fut achetée par S. Louis en 1261, érigée en comté par la roi Jean en 1361 en faveur de Charles d'Artois, et passa plus tard dans les maisons de Montmorency, de Condé et de Conti.

PÉZENAS (Esp.), savant jésuite, né en 1692 à Avignon, m. en 1776, enseigna l'hydrographie à Marseille et cultiva l'astronomie. On a de lui : Éléments et pratiques du Pilotage, l’Astronomie des marins, Théorie et pratique du jaugeage. Il a en outre traduit de l'anglais plusieurs ouvrages scientifiques.

PEZRON (Yves), de l'ordre des Bernardins, né à Hennebont en 1640, m. en 1706, s'est occupé avec succès d'histoire et de chronologie. On a de lui : l’Antiquité des temps défendue et rétablie Paris, 1687 (il y soutient qu'il s'est écoulé plus de 5000 ans jusqu'à l'avènement du Messie); l’Histoire évangélique