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banquier, Claude Périer, l'un des fondateurs de la Banque de France. D'abord officier du génie, il fonda en 1802 à Paris, avec son frère Ant. Scipion, une des premières maisons de banque de l'Europe et créa de grands établissements industriels. Il débuta comme publiciste en 1816 par une brochure contre les emprunts à l'étranger, fut élu député de Paris en 1817, siégea sans interruption à la Chambre pendant treize ans et prit rang parmi les orateurs les plus éloquents de l'opposition. En juillet 1830, pendant la lutte entre les troupes royales et la population, il tenta, mais en vain, de faire cesser les hostilités. La révolution accomplie, il fut élu président de la Chambre des Députés et montra, dans ce poste difficile, autant de courage que de talent. L'année suivante, à la chute du ministère Laffitte, il fut nommé chef du cabinet, avec le portefeuille de l'intérieur : il déploya dès lors la plus grande fermeté contre les tendances anarchiques, faisant ainsi le sacrifice de sa popularité. En même temps, il proclamait le principe de non-intervention et répondait aux exigences des cours du Nord par la prise d'Anvers et l'occupation d'Ancône; mais il succomba prématurément, épuisé par la fatigue des travaux parlementaires. Un magnifique mausolée, fruit d'une souscription nationale, lui a été élevé au cimetière du Père-Lachaise. Un recueil de ses Opinions et discours a été publié en 1838, avec une notice de M. Ch. Rémusat.

PÉRIER (Jacques), mécanicien, membre de l'Académie des sciences, né en 1742, mort en 1818, créa la pompe à feu de Chaillot, destinée à alimenter Paris d'eau de Seine, établit des moulins économiques mus par la vapeur, d'immenses ateliers de fabrication d'armes, de canons, de machines à vapeur, inventa des cylindres à papier, des machines à filer le coton, la pompe centrifuge, etc., et rendit ainsi les plus grands services tant à l'État qu'à l'industrie pendant les guerres de la République et de l'Empire. On lui doit un Essai sur les machines à vapeur.

PÉRIERS, ch.-l. de canton (Manche), à 16 kil. N. de Coutances; 2794 hab. Grains, beurre.

PÉRIGNON (Dom. Catherine, marq. de), né en 1756 à Grenade (Hte-Garonne), d'une anc. famille de robe, m. en 1818, fut député à l'Assemblée législative en 1791, quitta ce poste en 1792 pour prendre du service dans les armées de la République, commanda en chef l'armée des Pyrénées orientales, après Dugommier, en 1794, se signala par les combats de La Jonquière, de St-Sébastien, d'Escola, prit Figuières et Roses, 1795, fut à la suite de ces succès nommé en 1796 ambassadeur en Espagne, et signa à Madrid un traité d'alliance avec cette puissance. Envoyé en 1799 à l'armée d'Italie, il commanda l'aile gauche à la bat. de Novi, y fut blessé et fait prisonnier. A la proclamation de l'Empire (1804), il fut fait sénateur et maréchal; en 1808, il devint commandant en chef des troupes françaises du roy. de Naples. Il se rallia aux Bourbons en 1814, organisa en 1815 un plan de défense contre Bonaparte dans le Midi, et fut nommé pair et marquis.

PÉRIGORD, anc. pays de France, dans le N. de la Guyenne, entre l'Angoumois au N., le Quercy et le Limousin à l'E., l'Agénois au S., et la Saintonge à l'O., avait pour capit. Périgueux, et se divisait en Haut-Périgord ou Blanc-Périgord, comprenant Périgueux, Bergerac, Mussidan, Aubeterre; et Bas-Périgord ou Noir-Périgord, renfermant Sarlat, Castillon et Terrasson. — Ce pays, jadis habité par les Petrocorii, fut compris sous Honorius dans la 2e Aquitaine. Il eut des comtes dès le Xe s. (V. TALLEYRAND). Éléonore de Guyenne, par son mariage avec Henri II, porta ce comté à l'Angleterre. Plusieurs fois pris et perdu pendant les guerres avec cette puissance, il ne revint à la France qu'en 1454. Il fut réuni à la couronne par Henri IV, qui le possédait par héritage. C'est auj. le dép. de la Dordogne et une partie de celui de Lot-et-Garonne. — Pour les productions du pays, V. ces deux départements.

PÉRIGUEUX, Vesunna et Petrecorii, ch.-l. du dép. de la Dordogne, sur l'Isle, près de son confluent avec la Vézère, à 472 kil. S. S. O. de Paris; 19 140 hab. Évêché, suffragant de Bordeaux; trib. de 1re inst. et de commerce; lycée, bibliothèque, jardin botanique, école normale primaire; sociétés d'agriculture, des sciences et des arts; musée d'antiquités et de minéralogie. La ville se divise en 2 parties, la Cité et le Puy-St-Front, qui jusqu'en 1240 formèrent deux villes distinctes. On y remarque la cathédrale de St-Front, imitation de St-Marc de Venise, l'église St-Étienne, le palais de justice; la tour antique de Vésone; les promenades, ornées des statues de Fénelon, de Montaigne et du maréchal Bugeaud; les arènes, l'hôtel de ville. Coutellerie, distillerie, lainages, volailles fines et pâtés truffés. Aux env., pierres à bâtir, pierres lithographiques. Patrie du poëte latin Paulin, de Lagrange-Chancel et de Daumesnil. — Capitale des Petrocorii, Périgueux portait, du temps de César, le nom de Vesunna (d'où celui de Vésone). Elle devint la capitale du Périgord au IXe s. Plusieurs fois prise et perdue pendant les guerres avec les Anglais (V. PÉRIGORD), cette ville eut, jusqu'à la fin du XIVe s., de sanglants démêlés avec ses comtes pour le maintien de ses libertés municipales, qui lui furent confirmées en 1398 par Charles VI. En 1576, Périgueux fut une des places de sûreté données aux Calvinistes, qui la conservèrent jusqu'en 1581. Le prince de Condé s'en empara pendant la Fronde, en 1651; l'armée royale y rentra dès 1653.

PÉRIM, Insula Diodori, île située à l'entrée du. détroit de Bab-el-Mandeb, qu'elle commande, par 40° 54' long. E., 12° 30' lat. N., à 8 kil. O. des côtes d'Arabie ; 12 k. sur 5. Bon port. Occupée en 1857 par les Anglais, qui y ont établi un poste militaire.

PÉRINE OU PÉRONNELLE (Ste). V. PÉTRONILLE.

PERINO DEL YAGA (Pierre BUONACCORSI, dit), peintre florentin, né en 1501, m. en 1547, élève de Ghirlandaio et collaborateur de Raphaël, était le plus grand dessinateur de l'école florentine après Michel-Ange. Il exécuta dans les Loges du Vatican, sous la direction de Raphaël, le Passage du Jourdain, la Chute des murs de Jéricho, Josué arrêtant le soleil, la Nativité, et la Cène. Après la mort de Raphaël, il se rendit à Gênes, où il fonda une école célèbre et où il orna de fresques le palais Doria. De retour à Rome, il y peignit la fameuse Salle royale, qu'il ne put achever. Parmi ses tableaux, on cite : la Naissance d'Ève, S. Jean dans le désert, le Combat d'Horatius Coclès, le Combat des Piérides (au musée du Louvre). On reproche à cet artiste une basse jalousie à l'égard du Titien et une grande avidité.

PÉRINTHE ou HÉRACLÉE, auj. Erékli, v. grecque de Thrace, sur la Propontide, près et à l'O. S. O. de Byzance, avait été fondée par les Samiens. Elle fut le séjour d'Alcibiade dans son second exil. Alliée des Athéniens, elle soutint un long siége contre Philippe, qui la prit enfin l'an 341 av. J.-C.

PÉRIPATÉTICIENS, c.-à-d. Promeneurs, disciples d'Aristote, ainsi nommés parce qu'ils se réunissaient pour entendre leur maître dans les salles ou promenoirs (peripatoi) du Lycée. Les principaux péripatéticiens sont : Théophraste, Straton, Lycon, Hiéronyme de Rhodes, Ariston de Céos, Critolaüs, Diodore de Tyr, Andronicus de Rhodes, Démétrius de Phalère, Nicolas de Damas, Ammonius d'Alexandrie, Alexandre d'Aphrodisie, Alexandre d'Éges, Simplicius, Claudien Mamert, Boëce, Cassiodore. Au moyen âge, le Péripatétisme fit le fond de la philosophie scolastique; il domina sans partage jusqu'au XVIe siècle, mais depuis cette époque, il fut sans cesse battu en brèche, notamment par Ramus, Patrizzi, Bacon, Descartes, et par une foule d'autres philosophes.

PÉRIS. On nomme ainsi dans la féerie persane des génies femelles qui viennent quelquefois sur terre séduire les hommes; mais plus souvent ce sont des puissances bienfaisantes, qui repoussent les Dévs.

PÉRISABOUR, v. de Turquie. V. ANBAR.