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PÈRES CONSCRITS, Patres Conscripti, pour Patres et Conscripti, nom que les Romains donnaient à leurs sénateurs, désignait et les sénateurs primitifs (Patres), créés par Romulus, et ceux qui avaient été ajoutés depuis (conscripti).

PÈRES DE LA FOI. V. JÉSUITES.

PEREZ (Ant.), ministre de Philippe II. Chargé de servir l'amour du roi pour la princesse d'Éboli, il devint le rival heureux de son maître et fit tuer un certain Escovédo qui avait découvert l'intrigue et qui pouvait le trahir. Plus tard, le roi, instruit de sa conduite, se contenta de le faire condamner à deux ans de prison et huit ans d'exil. Perez s'échappa, fut repris à Saragosse, s'évada encore, et finit par se réfugier en France où Henri IV l'accueillit (1591), et où il mourut en 1611. Il a laissé de curieux Mémoires et des Lettres, dont le style est plein d'afféterie. M. Mignet a publié un livre intéressant sous le titre d’Antonio Perez et Philippe II, 1845.

PEREZ DE MONTALVAN (Juan). V. MONTALVAN.

PERFETTI (Bernardin), improvisateur siennois, né en 1681, m. en 1747, professait le droit à Pise. Il reçut un 1725 à Rome la couronne de poëte des mains du pape Benoît XIII. Sentant combien les improvisations perdent à la lecture, il ne voulut jamais reconnaître ce qu'on publiait de ses poésies. Le recueil le plus complet qui en ait paru est de Florence en 1748.

PERGAME, Pergama, citadelle de Troie. Son nom se prend souvent chez les poëtes pour Troie même.

PERGAME, Pergamus, v. de Mysie, au confluent du Caïque et du Cétius, devint au IIIe s. av. J.-C. la capit. du royaume dit de Pergame. Elle a donné son nom au parchemin (pergamena charta), qu'on y préparait et dont ses souverains encouragèrent la fabrication. Sa bibliothèque était rivale de celle d'Alexandrie et comptait 200 000 volumes. Patrie de Galien. — Pergame est encore auj. un centre de population de quelque importance : on y compte env. 5000 maisons.

PERGAME (Roy. de), petit État fondé en 283 av. J.-C. par Philétère, ne comprit d'abord que quelques cantons de la Mysie et de la Lydie, embrassa ensuite ces deux provinces entières, plus la Phrygie-Hellespontique et la Grande-Phrygie, et eut pour limite au S. le Taurus. Fidèles alliés des Romains, les rois de Pergame leur durent leurs agrandissements, qui se firent surtout aux dépens du roi de Syrie Antiochus le Grand. Attale III leur légua son royaume en mourant, 132; toutefois ils ne purent en prendre possession qu'après trois ans de guerre contre Aristonic, qui élevait des prétentions sur le trône. Cet État forma la prov. d'Asie, que grossirent ensuite la Carie, la Lydie, la Pamphylie et la Pisidie. Les rois de Pergame sont célèbres par leurs richesses et leur amour pour les lettres.

Souverains de Pergame.
Philétère, gouvr, 283 Attale II Philadelphe, 157
Éumène I, 1er roi, 263 Attale III Philométor, 137
Attale I, 241 Aristonic, 132-129
Eumène II, 198

PERGE, Perga, auj. Karahissar, v. de Pamphylie, sur le Cestrus, près de sa source, était célèbre par un temple de Diane. Patrie du géomètre d'Apollonius dit de Perge. Ruines d'un beau théâtre grec.

PERGOLA (Ange de la), condottiere du XVe s., était seigneur de la petite ville de Pergola (à 24 k. S. E. d'Urbin). Il combattit pour Pise contre Florence en 1405, puis s'attacha au duc de Milan Philippe-Marie Visconti, et lui rendit d'éminents services, mais il vit sa troupe presque complètement anéantie par les Vénitiens à Macalo, en 1427, et il mourut lui-même peu après à Bergame.

PERGOLÈSE (J. B.), compositeur, né à Iési en 1704, mort dès 1737, reçut les leçons de Durante et se fit remarquer par sa précocité. Il est connu surtout par son opéra de la Serva padrona (la Servante maîtresse), chef-d'œuvre de mélodie, d'esprit et de grâce, qui a été transporté avec succès sur la scène française, et par un Stabat à 2 violons et à 2 voix, resté célèbre dans la musique d'église.

PÉRIANDRE, tyran de Corinthe de 621 à 584 av. J.-C, succéda à son père Cypsélus. Il gouverna d'abord avec sagesse et fit fleurir les lettres et les arts; mais ensuite il se rendit odieux par sa défiance, ses vexations et ses cruautés; il réduisit son propre fils Lycophron à fuir Corinthe. Il mourut dans un âge très-avancé. Périandre ne manquait pas d'instruction : il mit en vogue quelques maximes qui l'ont fait compter au nombre des Sept Sages.

PÉRIBÉE, fille d'Alcathoüs, roi de Mégare, fut condamnée par son père à être noyée dans la mer, parce qu'elle s'était laissé séduire par Télamon, mais elle fut sauvée et conduite à Salamine par le garde chargé de cette commission, et y épousa son amant, dont elle eut Ajax. — Une autre Péribée, fille d'Hipponoüs, qui avait été séduite par Mars et condamnée aussi à mourir, épousa Œnée, roi de Calydon, et devint mère de Tydée, père de Diomède.

PÉRICLÈS, célèbre Athénien, né en 494 av. J.-C., était fils de Xanthippe, l'un, des généraux vainqueurs à Mycale, et petit-fils, par sa mère, de Clisthène, qui avait renversé les Pisistratides. Il acquit de bonne heure du renom et de la popularité par son éloquence et ses largesses, devint vers 461, le chef du parti démocratique opposé à Cimon, réussit à faire bannir ses rivaux, notamment Cimon (460) et Thucydide (444), et resta, à partir de 444, seul maître de la direction des affaires. Il signala son administration par la construction de beaux édifices (le Parthénon, l’Odéon, les Propylées, etc.), par des fêtes somptueuses, par des gratifications distribuées aux citoyens d'Athènes, et par de grands succès au dehors : il soutint en Égypte Inarus contre les Perses, enleva Mégare aux Doriens, fit restituer aux Phocidiens la présidence des cérémonies de Delphes, prit Samos, comprima une révolte en Eubée, augmenta le nombre des colonies et en conduisit une lui-même dans la Chersonèse, transporta dans Athènes le trésor commun de la Grèce, qui était précédemment à Delphes, et réussit à élever pour un temps la puissance d'Athènes au-dessus de celle de Sparte; mais il indisposa par ses hauteurs et par des contributions onéreuses les peuples qui avaient accepté l’hégémonie d'Athènes : il s'ensuivit une rupture avec Sparte et ses alliés, rupture qui donna naissance à la guerre du Péloponèse (431); on l'accuse même d'avoir provoqué la lutte en soutenant les Corcyréens, révoltés contre leur métropole, Corinthe, alliée de Sparte. Périclès ne put voir que les premiers événements de cette guerre : il remporta d'abord des avantages, mais à la suite de quelques revers les Athéniens le condamnèrent à l'amende et lui ôtèrent l'autorité (430); ils la lui rendirent au bout de l'année, mais il mourut peu après, de la peste qui désolait Athènes (429). Périclès aimait et favorisait les lettres, les arts et le luxe, qui à partir de son administration prirent leur plus grand essor : aussi nomme-t-on Siècle de Périclès cette époque qui vit fleurir, dans les lettres Sophocle, Euripide, Aristophane, Cratinus, Eupolis; dans les arts Phidias, Callicrate, Ictinus, Polygnote, Zeuxis, Parrhasius, etc. On a dit que l'administration financière de Périclès n'était point irréprochable, et que ce fut pour éviter de rendre ses comptes qu'il fit naître la guerre du Péloponèse. Pressé un jour de justifier l'emploi des deniers publics, il se tira d'affaire en offrant de payer de sa propre fortune tous les monuments qu'il avait fait construire, mais à la condition d'y substituer son nom à celui du peuple athénien. Il ne nous reste aucun monument de l'éloquence de Périclès : d'après les témoignages des contemporains, ses discours étaient empreints d'un caractère de majesté, qui fit donner à cet orateur le surnom d’Olympien. Périclès eut avec Aspasie une étroite liaison; il finit même par épouser cette femme célèbre. Plutarque a écrit sa Vie.

PÉRIER (Casimir), homme politique, né à Grenoble en 1777, mort en 1832, avait pour père un riche