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HALIFAX, v. et port de l’Amérique anglaise, capit. de. la Nouv.-Écosse, sur la vaste baie de Chebuctoo où peuvent mouiller à l’aise 1000 navires : 25 000 hab. Évêchés catholique et anglican. Chantier royal. Commerce très-actif.

HALIFAX (George SAVILLE, marquis d’), homme d’État, né vers 1630 dans le comté d’York, mort en 1695, jouit longtemps de la faveur de Charles II et de Jacques II, fut créé par le premier de ces princes pair, vicomte, et enfin marquis d’Halifax ; fut successivement membre du conseil privé (1672), garde des sceaux (1682), et devint président du conseil à l’avénement de Jacques II (1685), dont il avait soutenu les droits à la couronne. Ayant été disgracié en 1686, il se rangea parmi les ennemis du roi, et lors du débarquement du prince d’Orange, Guillaume III, il fut un des premiers à offrir la couronne à ce prince (1689). Guillaume lui conféra le titre de secrétaire du sceau privé ; mais Halifax ne tarda pas à se faire disgracier de nouveau, et depuis il ne cessa de s’opposer aux mesures du gouvernement. C’était un homme de beaucoup d’esprit, mais d’un caractère fort inconstant. Il a laissé quelques écrits : Caractère d’un Trimmer (c.-à-d. nageur entre deux eaux) ; Caractère de Charles II ; Maximes d’État ; Avis d’un père à sa fille. Ses opuscules ont été réunis en 1704.

HALIFAX (Ch. MONTAIGU, comte d’), homme d’État et poëte anglais, né en 1661 à Horton (Northampton), mort en 1715, était fils du précéd. Il fut nommé en 1694 chancelier de l’échiquier et sous-trésorier, entra en 1700 à la Chambre des Lords, avec le titre de baron d’Halifax, et reçut peu après le titre de comte. En 1696, il conçut le plan d’un fonds général, qui donna naissance au fonds d’amortissement établi ensuite par Robert Walpole. En 1706, il proposa et négocia la réunion définitive de l’Écosse à l’Angleterre. Après la mort de la reine Anne, il montra beaucoup de zèle pour assurer la succession à la maison de Brunswick. Cependant, n’ayant pas été nommé par George I lord grand trésorier, il se jeta par dépit dans le parti des Tories. Halifax a laissé quelques poésies (Londres, 1715) ; il protégea les gens de lettres (Addison, Pope, Swift, etc.).

HALL, Hala ad Œnum, v. des États autrichiens (Tyrol), sur la r. g. de l’Inn, à 3 kil. E. d’Innsprück ; 8000 hab. Aux env., eau minérale et saline qui produit 300 000 quintaux de sel par an.

HALL ou SCHWÆBISCHE-HALL, c.-à-d. Hall de Souabe, v. du Wurtemberg (Iaxt), à 32 kil. N. O. d’Elwangen : 7000 hab. Eau minérale et bains fréquentés. Source salée d’où l’on tire 100 000 quintaux de sel par an. Église gothique, deux bibliothèques. Jadis ville libre de l’empire. C’est là que furent frappés pour la 1re fois, en 1224, les liards allemands, qui en tirèrent le nom de Haller ou Heller.

HALL (Basil), marin anglais, 1789-1844, fut attaché en 1816 à la mission de lord Amherst en Chine, explora les côtes de la Corée et l’archipel Liou-Tcheou, dont il publia la description en 1818, fut chargé, de 1820 à 1822, d’explorer les côtes de l’Amérique méridionale, et en donna la description en 1824 (trad. dès 1825 sous le titre de Voyage au Chili, au Pérou, etc.), et fit ensuite pour son propre compte divers voyages qu’il a publiés sous le titre de Travels in North-America, 1839. Atteint à la fin de sa vie d’aliénation, il mourut dans une maison de fous.

HALLAM (H.), historien anglais, né en 1778 à Windsor, mort en 1859, étudia à Oxford, travailla de bonne heure à la Revue d’Édimbourg, dont il devint un des rédacteurs principaux, publia en 1818 le Tableau de l’Europe au moyen âge ; en 1827, l’Histoire constitutionnelle de l’Angleterre, et dix ans après l’Introduction à l’Histoire littéraire de l’Europe aux XVe, XVIe et XVIIe siècles. Ces ouvrages, fruits de recherches profondes, et écrits avec méthode et élégance, obtinrent un légitime succès, et furent immédiatement trad. en français (par M. Guizot et par Alph. Borghers). Hallam était un des directeurs du Musée britann. Il était associé de l’Institut de France, où son éloge a été lu par M. Mignet, 1862.

HALLAND, prov. de Suède. V. HALMSTAD.

HALLE, Hala Saxonum, v. des États prussiens (Saxe), sur la Saale, dans la régence et à 15 kil. N. de Mersebourg : 35 800 hab. (sans compter les étudiants). On y distingue 3 parties : Halle, Glaucha, Neumarkt, et 5 faubourgs. Université célèbre, fondée en 1694, à laquelle a été réunie celle de Wittemberg en 1816 : elle est le berceau du Piétisme. Soc. d’histoire naturelle, école de Franke, écoles de médecine, de chirurgie, des mines. Immenses salines, qui produisent plus de 300 000 quintaux par an. Draps, serges, flanelle, bas de soie, chapeaux ; fabriques d’amidon, etc. Patrie de Struensee, de Hændel, de Michaelis l’orientaliste, et du médecin Hoffmann. — Halle remonte au IXe siècle ; en 981 Othon II l’éleva au rang de ville. Elle soutint au XIIIe siècle une longue guerre contre les évêques de Magdebourg, et au XVe contre l’électeur de Saxe. Pendant les guerres de Trente ans et de Sept ans, Halle fut plusieurs fois prise et saccagée. La Prusse la possède depuis 1694. En 1806 les Français s’en emparèrent et la réunirent au roy. de Westphalie. En 1814 elle fut rendue à la Prusse.

HALLE, v. de Belgique (Brabant méridional), sur la Senne, à 16 kil. S. O. de Bruxelles : 8000 hab. Célèbre église Notre-Dame, remarquable par ses vitraux et ses ornements d’architecture. Savon, ustensiles en bois, raffineries de sel, papeteries, etc.

HALLÉ (Jean Noël), médecin, né à Paris en 1754, mort en 1822, était Sis d’un peintre distingué, Noël Hallé, surintendant des tapisseries de la Couronne. Il fut successivement professeur de physique médicale et d’hygiène à l’École de santé, professeur au Collège de France et à la Faculté de médecine, 1er médecin de Napoléon I, puis de Monsieur, après la Restauration. Il était membre de l’Académie de Médecine et de l’Institut. C’est Hallé qui a créé en France l’enseignement de l’hygiène. On a de lui des Recherches sur le méphitisme des fosses d’aisances, 1785 ; une Hygiène estimée, 1806 ; d’excellents articles d’hygiène dans l’Encyclopédie et dans le Dictionn. des Sciences médicales, et une édit. des Œuvres complètes de Tissot, 1809-1813, 11 vol. in-8. Il travailla beaucoup au Codex publié en 1818 et contribua à propager la vaccine. Ce médecin ne se faisait pas moins remarquer par ses sentiments religieux et son indépendance que par son instruction médicale. Son Éloge a été prononcé, à l’Institut, par Cuvier, et à l’Académie de Médecine, par Dubois (d’Amiens).

HALLENCOURT, ch.-l. de c. (Somme), à 17 k. S. E. d’Abbeville : 1300 h. Toile à matelas.

HALLER (Albert de), savant et poète suisse, né à Berne en 1708, mort en 1777, se fit remarquer par une précocité extraordinaire. Il manifesta d’abord un goût très-vif pour la poésie, mais il s’appliqua ensuite à la médecine et aux sciences naturelles. Après avoir reçu les leçons de Boërhaave à Leyde, et avoir visité à Londres et à Paris les plus habiles médecins de l’époque, il revint à Berne, où il pratiqua son art et fut nommé bibliothécaire. Le roi d’Angleterre George II ayant fondé en 1735 une université à Gœttingue, il y fut chargé de l’enseignement de l’anatomie, de la chirurgie et de la botanique. Il y resta 17 ans et y composa plusieurs de ses meilleurs ouvrages ; il prit part à la fondation de la Société royale de Gœttingue, et en fut nommé président. En 1753, il se retira dans sa patrie, et y occupa jusqu’à sa mort des fonctions administratives, sans cesser toutefois de se livrer à l’étude des sciences. Haller cultiva avec un égal succès la botanique, l’anatomie, la physiologie, et ne négligea pas la poésie. Il a composé 200 écrits ; les plus importants sont, en botanique : la Flore de la Suisse (Historia stirpium Helvetiaæ), Berne, 1768 ; en anatomie et en physiologie, ses Icones anatomicæ, Gœttingue, 1756 ; ses recherches sur la respiration, sur l’irrita-