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borné au N. par la mer des Antilles, à l'E., par le dép. de la Cauca, au S. par le grand Océan équinoxial, et à l'O. par le Guatemala ; 700 kil. sur 230 ; 170 000 h. Cet État a été formé en 1855.

PANAMA (Isthme de), langue de terre qui joint les deux Amériques, entre la mer des Antilles au N. et l'Océan Pacifique au S., a une longueur d'env. 260 k. et n'a dans certains endroits que 60 kil. de large ; l'isthme est traversé dans toute sa longueur par les Andes. Son peu de largeur a fait songer à le couper par un canal qui unirait l'Atlantique au Pacifique. Dès à présent, un chemin de fer, ouvert en 1855 et long de 64 k. (allant d'Aspinwall, sur le golfe du Mexique, à Panama, sur le Pacifique), permet de traverser l'isthme en quelques heures. — On donne le nom de Golfe de Panama à l'enfoncement formé par le Grand-Océan sur la côte mérid. de l'isthme de Panama, de 6° 50' à 7° 13' lat. N. et de 80° 10' à 82° 45' long. O.

PANARD (Ch. Fr.), vaudevilliste et chansonnier, né en 1694 à Nogent-le-Roi, près de Chartres, m. en 1765, avait composé près de 80 pièces, soit seul, soit de société avec Collé, Piron et Gallet ; il publia en 1763 un volume de ses œuvres dramatiques, qui ne contient que 5 comédies et 13 opéras-comiques. Ses Œuvres choisies, autres que ses comédies, ont été publiées par Armand Gouffé, Paris, 1803, 3 vol. in-18.

PANARO, Scultenna, riv. d'Italie, naît au mont Cimone, dans les Apennins, borde au S. l'anc. duché de Modène, et se jette dans le Pô, par la r. dr., auprès un cours de 125 kil. Elle adonné son nom à un dép. du roy. d'Italie de Napoléon, formé de la partie E. du duché de Modène et qui avait pour ch.-l. Modène.

PANATHÉNÉES, Panathenæa (de pân, tout, et Athéné, Minerve), grande fête athénienne, célébrée en l'honneur de Minerve, tirait son nom de ce qu'elle réunissait tous les peuples placés sous la protection de Minerve. Instituée par Érichthonius vers 1495 av. J.-C., elle reçut un nouveau lustre de Thésée, qui fit de Minerve la déesse de toute l'Attique, et de sa fête le rendez-vous et le lien commun des peuples de tous les bourgs de cette contrée. Elle fut renouvelée en 566 av. J.-C. On distingua plus tard les grandes et les petites Panathénées. Les premières se célébraient tous les 5 ans ; les secondes tous les ans. On déployait dans les grandes Panathénées une magnificence extrême : la cérémonie principale était la procession du peplum ou voile de Minerve, procession qui se rendait du Céramique à la citadelle ; puis venaient les lampadadromies (courses avec des flambeaux à la main), des danses et des jeux gymnastiques, des représentations dramatiques dans lesquelles les poëtes disputaient le prix, enfin des festins publics. Le prix des vainqueurs était une simple couronne d'olivier et un vase d'huile.

PANAY, une des îles Philippines, de forme triangulaire, par 120° 10' long. E., 11° 15' lat. N., a 160 k. sur 130 ; 300 000 h. Résidence d'un gouverneur espagnol. Sol très-fertile : riz, canne à sucre, poivre, etc ; beaucoup de bétail, chevaux. Les habitants sont des Papous et des Bissayos, peuple très-industrieux.

PANCHAIE, Panchæa, partie de l'Arabie Heureuse renommée chez les anciens pour la qualité et la quantité de parfums qu'elle produisait (myrrhe, encens). On la place ordinairement dans la Sabée (à la pointe N. E. de l'Arabie, sur le golfe Persique); d'autres y voient une île voisine de l'Arabie Heureuse, laquelle aurait été découverte par Évhémère, qui en fait un séjour enchanteur ; et ils la placent dans l’île moderne d’Abdal-Curia, entre Socotora et le cap Guardafui, à la pointe orientale de l'Afrique, ou dans l'île de Moœria, sur la côte S. E. de l'Arabie, en face du pays d'Oman ; mais les géographes les plus sérieux doutent même de son existence.

PANCIROLI (Gui), jurisconsulte, né à Reggio en 1523, m. en 1599, professa le droit à Pavie, à Turin, et publia, entre autres écrits : Commentarius in Notitiam de utriusque imperii magistratibus ; De Magistratibus municipalibus ; De claris juris interpretibus ; De rebus inventis et perditis, 1599. Ce dernier ouvrage, rédigé originairement en italien, fut trad. en latin par Salmuth dès 1599 et en français par Lanoue, 1617 : c'est le plus curieux de ses écrits. Ses Œuvres juridiques ont été réunies à Venise en 1584, sous le titre de Tractatus universi juris.

PANCKOUCKE (Ch. Joseph), imprimeur-libraire, né à Lille en 1736, m. en 1798, était fils d'André Joseph, libraire à Lille, connu par quelques ouvrages singuliers : l’Art de désopiler la rate ; Dictionnaire des Proverbes français, etc. Charles vint s'établir à Paris à 28 ans, forma une des librairies les plus renommées de l'Europe, éleva le Mercure de France à un haut degré de prospérité, publia avec Beaumarchais le Voltaire de Kehl, entreprit l’Encyclopédie méthodique, et créa le Moniteur. Au milieu de ces vastes entreprises, il trouva le temps de composer lui-même plusieurs ouvrages : il traduisit Lucrèce, 1768, donna, en société avec Framery, des traductions de l'Arioste et du Tasse, rédigea une Grammaire élémentaire et mécanique à l'usage des enfants, 1795, et écrivit nombre de brochures de circonstance. — Son fils, Ch. L. Fleury Panckoucke, né en 1780, m. en 1844, s'est aussi distingué comme éditeur et comme auteur. Il a édité le grand Dictionnaire des sciences médicales, les Victoires et conquêtes des Français, la 2e édit. de la Description de l'Égypte, et une ample collection des auteurs classiques latins, avec trad. franç., sous le titre de Bibliothèque latine-française (Paris, 1825-39, 178 v. in-8), qu'il compléta, de 1842 à 1850, par une 2e série en 33 v., comprenant les auteurs du 2e ordre; il a fourni lui-même à cette collection une traduction complète de Tacite. Grand amateur d'objets d'art, Panckoucke avait formé une riche collection renfermant des vases grecs, des antiquités égyptiennes, grecques et romaines, des tableaux, des livres rares, des curiosités de toute espèce ; il a ordonné par testament d'en former 100 ans après sa mort un musée communal à Meudon.

PANCSOVA ou PANTCHOVA, v. forte de Hongrie (Confins militaires), ch.-l. du régiment allemand du Banat, au confluant de la Témès et du Danube, à 100 kil. S. S. O. de Temesvar et 170 S. E. de Bude ; 12 000 hab. Siége d'un protopape.

PANDÆMONIUM, nom donné par Milton à l'assemblée des démons et au lieu de leur assemblée.

PANDARUS, fils du troyen Lycaon et ami de Pâris, était un des plus braves guerriers de l'armée de Priam. Impatient de combattre, il viola la trêve conclue entre les Troyens et les Grecs en décochant un trait sur Ménélas : il fut bientôt après tué par Diomède, qu'il venait de blesser.

PANDATARIE, Vendotena, îlot de la mer Tyrrhénienne, sur la côte mérid. du Latium, vis-à-vis du cap de Circé, était un des lieux d'exil sous l'empire romain. C'est là que furent relégués et que moururent Julie, fille d'Auguste, Agrippine, femme de Germanicus, et Octavie, fille de Claude.

PANDECTES, recueil de lois romaines. V. ce mot et l'art. DIGESTE dans notre Dict. univ. des Sciences.

PANDION, 1er roi d'Athènes, fils et successeur d'Érichthonius, et père d'Érechthée, de Progné et de Philomèle, régna de 1556 à 1525 av. J.-C., et vainquit le roi de Thèbes Labdacus. Il institua en l'honneur de Jupiter des fêtes appelées de son nom Pandies. — Un autre Pandion régna sur Athènes de 1405 à 1381, et fut chassé après 24 ans de règne par les Métionides, issus d'Érechthée. Il fut père d’Égée, qui remonta sur le trône.

PANDIONS, nom qui, sous diverses formes, se retrouve sur plusieurs points de l'Inde, désigne et des rois appartenant à la dynastie des Pandavas ou Pandous et des peuples soumis à ces rois. On trouve d'abord, d'après Strabon, un Pays de Pandion situé entre l'Indus et ses affluents, et sans doute analogue au Pays des Pandovi ou Pandoüs, que Ptolémée place entre l'Indus et l'Hydaspe ; puis, dans le pays actuel des Radjepoutes, entre le Bas-Indus et les af-