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Dracosès. Deux Paléologues régnaient encore à Patras et Argos : Mahomet II les dépouilla, de 1453 à 1461. Enfin un Théodore Paléologue, 2e fils d’Andronic II, ayant épousé l’héritière du comté de Montferrat, forma en 1305 dans ce pays une nouvelle maison, qui ne s’éteignit qu’en 1533 avec Jean George Paléologue II.

PALÉPHATE, Palæphatus, écrivain grec, auteur d'un traité Des choses incroyables en 5 livres, vivait, selon Suidas, vers l'an 472 av. J.-C., sous Artaxercès Mnémon, et était natif de Paros ou de Priène. Nous n'avons que le Ier livre de son traité; il a paru à Amsterdam, avec une trad. latine de Tollius, 1649, et a été inséré dans les Mythographi græci de Westermann, Brunsw., 1843. Il a été trad. en français par G. Polier de Bottens, Lausanne, 1771, et par Van-Hulst, Bruxelles, 1838.

PALERME, Panormus, capit. de la Sicile et ch.-l. de l'intendance de Palerme, sur la côte N. de l'île, au pied de montagnes qui l'environnent des autres côtés et qui forment la Coquille d'or; 190 000 hab. Port, avec un môle et un château fort. Archevêché, résidence du gouverneur de la Sicile, tribunal d'appel et cour suprême de cassation; université, fondée en 1374, réorganisée en 1805, avec facultés de théologie, de philosophie et sciences, de lettres, de droit et de médecine; bibliothèque, musée de sculpture, galerie de tableaux, collection géologique, jardin botanique; lycée, séminaire de jésuites (avec bibliothèque); écoles vétérinaire, de navigation, de musique, de beaux-arts; observatoire. Société royale des sciences, lettres et arts; société royale d'encouragement; trois théâtres. La ville est assez bien bâtie et entourée d'une enceinte fortifiée, de 8 kil. de tour; deux grandes rues (Cassaro ou Toledo et la Rue Neuve), maisons à toits plats avec balcons, sept vastes places; palais royal, palais de justice, cathédrale (Ste-Rosalie), du XIIe s., avec coupole moderne, églises Jésus, des Capucins, St-Joseph, l'Olivella; grand hôpital, maison d'aliénés, citadelle. Industrie : soieries, gants, savons, essences, passementeries d'or et d'argent, chapeaux de paille, tanneries, etc. La fête de Ste Rosalie, patronne de la ville, y attire en juillet un concours immense. Aux environs, beaux châteaux royaux de la Favorita et de la Bagheria. Patrie d'Ingrassias, Gravina, Meli, etc. — Palerme était une colonie phénicienne (V. PANORME). Conquise par les Carthaginois, elle fut prise en 254 av. J.-C. par les Romains qui y envoyèrent une colonie. En 251 av. J.-C., L. Cécilius Métellus battit les Carthaginois sous ses murs. Bélisaire la prit aux Goths en 534. Les Arabes s'en emparèrent en 831 et en firent leur capitale en Sicile; Robert Guiscard la leur enleva en 1072. C'est Palerme qui donna, en 1282, le signal des Vêpres siciliennes. Le roi des Deux-Siciles Ferdinand IV y résida de 1806 à 1815. Elle s'insurgea contre le roi de Naples en 1820 et 1848 et fut en 1860 des premières à ouvrir ses portes à Garibaldi. Palerme a été plusieurs fois désolée par des tremblements de terre, notamment en 1726 et 1823. — La prov. de Palerme, entre celles de Trapani à l'O., de Girgenti et de Caltanisetta au S., de Catane et de Messine à l'E., et la Méditerranée au N., a 4472 kil. carr. et compte 550 000 hab.

PALÈS, déesse italique, présidait aux troupeaux et aux bergers. Elle était honorée le 21 avril, jour anniversaire de la fondation de Rome; sa fête s'appelait les Palilies. Ce jour-là on purifiait les étables et on faisait tourner les troupeaux autour de l'autel de la déesse pour les préserver des maladies.

PALESTINE, Palæstina, nom donné par les Romains au pays situé entre la Syrie et l'Arabie (moins la Phénicie) : c'est la Judée dans sa plus grande extension. Ils la divisaient en 4 parties : Galilée, Samarie, Judée, Pérée. Accrue de plusieurs districts voisins, elle fut divisée au IVe s. en 3 parties: Palestine 1re, sur les deux rives du Jourdain : ch.-L, Scythopolis;Palestine 2e, la plus septentrionale, le long de la Méditerranée : ch.-l., Césarée;Palestine 3e ou Salutaire, formée de pays arabes au S. de la véritable Palestine et au N. de l'Arabie Pétrée : ch.-l., Petra. — La Palestine correspond à l'ancienne Terre de Chanaan, et son nom est probablement une corruption de celui des Philistins qui occupaient la partie S. O. de cette contrée. L'histoire de la Palestine se confond avec celle des Juifs jusqu'à l'époque de la dispersion de ce peuple, l'an 135 de J.-C. (V. JUIFS). Depuis la mort du Sauveur, la Palestine devint l'objet d'une vénération religieuse et fut continuellement visitée par un grand nombre de pèlerins. Les Musulmans s'emparèrent de ce pays dès le VIIe s.; longtemps les califes arabes respectèrent les lieux saints; mais, au XIe s., les Turcs, devenus maîtres de la Palestine, les profanèrent et commirent sur les pèlerins toutes sortes de violences. De là les croisades, qui mirent pour quelque temps la Palestine au pouvoir des Chrétiens. Après la conquête, on créa, en 1099, un royaume de Jérusalem qui comprenait la partie de la Palestine à l'O. du Jourdain, mais il ne dura que 88 ans : en 1187, Saladin, soudan d’Égypte, s'empara de tout le pays, qui resta sous la domination égyptienne jusqu'au XVIe siècle; elle fut alors réunie par Sélim I à l'empire turc, qui la possède encore aujourd'hui. Elle forme un pachalik ressortissant de l'eyalet de Damas, et est divisée en 9 districts : 1° El-Kods (Jérusalem et le N. de la Judée); 2° El-Khalil (Hébron et le S. de la Judée); 3° Gaza ou le Falestin (l'anc. Palestine propre); 4° Loudd (la partie O. de la Judée); 5° Naplouse;Aréta (Samarie); 7° Saphad (Galilée); 8° Belad-Schekyf et Belad-Hauran (Trachonitide et Auranitide) ; 9° El-Gaur oriental (Pérée propre). — La Palestine a été, dans ces dernières années, l'objet de plusieurs explorations scientifiques (MM. E. Robinson, Van de Velde, de Sauley, duc de Luynes, etc.).

PALESTRINA, l'ancienne Præneste, v. de l'Italie centrale (territoire romain), à 13 kil. N. E. de Frascati; 6000 hab. Évêché. Elle a été désolée en 1824 par un tremblement de terre. V. PRÉNESTE.

PALESTRINA (J. Pierluigi), célèbre compositeur italien, surnomme le Prince de la musique, né à Palestrina en 1529, m. en 1594, fut maître de chapelle de St-Jean de Latran, de Ste-Marie Majeure et de St-Pierre du Vatican. De son temps c'était l'usage de composer des messes et des motets sur des airs de chansons vulgaires, et cet indécent mélange du profane avec le sacré avait souvent provoqué les censures de l'Église : Palestrina opéra à cet égard une réforme complète dans la musique religieuse, et donna le premier l'exemple de composer tout exprès pour l'église des airs appropriés à la gravité du sujet. On connaît de ce maître 13 livres de messes, 6 de motets, une foule d'hymnes, de litanies, d'offertoires. Partout on y admire la puissance d'invention, l'habileté dans l'art d'écrire pour les voix, la variété du style, une harmonie large et simple, une douceur angélique. On estime surtout sa Messe du pape Marcel, son Stabat et son motet Popule meus. Baini a écrit sa Vie, 1828.

PALESTRO, bourg de l'Italie septentrionale, près de la Sésia, sur un canal, entre Verceil et Robblo. Le 30 mai 1859, les Sardes, secondés par le 3e régiment français des zouaves, y repoussèrent avec avantage une attaque des Autrichiens.

PALEY (Will.), théologien et moraliste anglais, né en 1743 à Péterborough, m. en 1805, était fils d'un maître d'école du Yorkshire. Il fut nommé en 1766 professeur de théologie à l'Université de Cambridge et s'attacha au docteur Law, évêque de Carlisle, qui le nomma son archidiacre, mais il ne put arriver à l'épiscopat parce qu'on le soupçonnait de favoriser les Dissidents. Il a laissé plusieurs ouvrages qui sont devenus classiques en Angleterre : Éléments de Morale et de Politique, Londres, 1785, trad. par Vincent, 1817 (il y fonde la morale sur la volonté de Dieu manifestée par l'utilité générale); Horæ Paulinæ