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m. en 1814, était chanoine a Pistoie et professa la philosophie, la rhétorique, les humanités à l'Université de Pise. Il a traduit en vers italiens Théocrite, Bion, Moschus, Hésiode, Anacréon, Callimaque, Horace : cette dernière traduction obtint de l'Académie della Crusca le prix de poésie. Il composa aussi des épigrammes latines, grecques et italiennes.

PAGO, île des États autrichiens (Dalmatie), dans le golfe de Quarnero, sur la côte de Croatie, au S. de l'île d'Arbe : 55 kil. sur 26; 5000 hab.; ch.-l. Pago, à 30 kil. N. O. de Zara. Château fort.

PAGRATIDES, dynastie arménienne, qui régna sur l'Arménie et la Géorgie. V. ces noms.

PAHANG, v. de l'Inde transgangétique (Malacca), ch.-l. du roy. de Pahang, sur le Pahang, à 20 kil. de la mer de Chine, au N. E. de Malacca. Commerce (jadis très-grand) avec la Chine, Bantam, Batavia, le Japon. — Le roy. de Pahang est situé entre ceux de Djohore au S., de Salengore à l'O., de Tringano au N. Il est arrosé par le Pahang, qui roule de l'or.

PAHLEN (le comte de), d'une famille noble de Livonie, né vers 1744, mort en 1826, avait été nommé par Paul Ier gouverneur militaire de St-Pétersbourg. Craignant de devenir victime des caprices de ce despote, il se mit à la tête d'une conspiration contre lui, le fit étrangler (23 mars 1801), sur son refus d'abdiquer, et proclama empereur le jeune Alexandre, fils de Paul. N'obtenant pas du nouveau souverain l'accueil qu'il avait espéré, il se retira des affaires.

PAILLET (Alph.), avocat, né à Soissons en 1796, m. en 1855, débuta au barreau de sa ville natale, s'inscrivit en. 1824 au barreau de Paris, et mérita, par son caractère et son talent, d'être élu bâtonnier de l'ordre en 1839. Membre de la Chambre des Députés en 1846, il fut aussi envoyé à l'Assemblée Législative de 1849. Il s'était placé au premier rang du barreau par la solidité de son savoir, la sagacité de son jugement, la puissance de sa dialectique, la correction et la pureté de son langage. Il a publié : le Droit public français, 1822; Législation des successions, 1823; Manuel de droit français, 1837; Manuel complémentaire des codes français, 1846.

PAILLOT de MONTABERT. V. MONTABERT.

PAIMBŒUF, ch.-l. d'arr. (Loire-Inf.), sur la r. g. de la Loire, à 12 kil. de son embouchure, à 45 k. O. de Nantes, auquel il sert de port; 3509 hab. Son port reçoit les gros navires, mais il s'ensable chaque jour; grand mouvement de Nantes à la mer par les gabares. Trib. de 1re inst., collége, école d'hydrographie; chantiers de construction, corderie. — Paimbœuf fut fondé à la fin du XVIIe s.; un môle de 70m de long, sur 7 de large y fut construit en 1782, pour garantir les navires des gros temps.

PAIMPOL, ch.-l. de cant. (Côtes-du-Nord), sur la Manche, à 39 kil. N. O. de St-Brieuc, est baigné de 3 côtés par la mer; 2116 h. Port sûr : armements pour la pêche de la morue. Eaux minérales.

PAIMPONT, bourg d'Ille-et-Vilaine, à 23 k. S. O. de Montfort-sur-Meu, sur les bords d'un étang et près d'une vaste forêt; 3387 hab. Usines métallurgiques : forges, feux d'affinerie, fonderie, laminoirs. Ancienne abbaye. On a cru retrouver dans la forêt de Paimpont la fameuse forêt de Brocéliande.

PAIN (Marie Joseph), chansonnier et auteur comique, né à Paris en 1773, m. en 1830, obtint de nombreux succès sur le théâtre de vaudeville, et fut censeur des journaux sous la Restauration. Parmi ses vaudevilles, on se rappelle : l’Appartement à louer, 1799; Téniers, 1800; Allez voir Dominique, 1801; Fanchon la vielleuse, 1803; Amour et Mystère, 1807. La plupart ont été composés avec Bouilly et Dumersan.

PAINE (Thomas), publiciste anglais, né en 1737 à Thetford (Norfolk), m. en 1809, avait été successivt fabricant de corsets, employé dans l'accise, sous-maître dans une école de Londres, lorsqu'il passa en Amérique (1775). Là il écrivit en faveur de la liberté des colonies, ce qui le rendit bientôt populaire. Il fut nommé secrétaire aux affaires étrangères et envoyé en France pour négocier un emprunt. Ayant réussi, il fut à son retour aux États-Unis comblé de marques d'honneur. Il reparut à Londres en 1791 et y publia les Droits de l'homme, écrit qui le fit traduire devant la cour du banc du roi. Il chercha un refuge en France, y fut accueilli avec enthousiasme, et, quoique étranger, fut envoyé à la Convention comme représentant par le dép. du Pas-de-Calais. Ayant, dans le procès de Louis XVI, voté pour le bannissement et non pour la mort, il s'attira l'animadversion de Robespierre qui le fit rayer de la liste de la Convention et mettre en prison; il reprit sa place à l'Assemblée en 1794, mais, voyant décroître son influence, il retourna aux États-Unis. Outre les Droits de l'homme et le Sens commun, 1776, pamphlet où il soutenait la cause de l'indépendance des colonies américaines, on a de lui l'Âge de la raison, écrit déiste, hostile à toute religion (1793), et une Dissertation sur les premiers principes du gouvernement (1795).

PAIRS DE FRANCE, officiers de la couronne de France, qui formaient une espèce de conseil suprême, étaient les plus hauts dignitaires et les premiers seigneurs du royaume : on les nommait ainsi soit parce qu'ils étaient égaux entre eux (pares) en pouvoir et en dignité, soit parce qu'ils étaient considérés comme les égaux du roi. On fait remonter l'origine de la pairie à Hugues Capet et avec plus de certitude à Louis le Jeune; c'est à tort qu'on en attribue quelquefois l'institution à Charlemagne. Philippe Auguste fixa le nombre des pairs à 12, dont 6 séculiers (les ducs de Normandie, de Bourgogne, de Guyenne, les comtes de Flandre, de Toulouse, de Champagne), et 6 ecclésiastiques (l'archevêque de Reims, les évêques de Laon, Langres, Beauvais, Châlons, Noyon). Plus tard, on en créa beaucoup d'autres et leur nombre devint illimité. Les princes du sang étaient pairs-nés. — Les pairs furent institués pour assister le roi à son avénement, pour juger avec lui les affaires relatives aux fiefs, pour décider les différends des vassaux, pour donner des conseils dans les affaires importantes. Le Ier jugement des pairs est celui qu'ils rendirent en 1203 contre Jean sans Terre, roi d'Angleterre, qui était lui-même pair de France comme duc de Normandie. A partir de 1420, les pairs firent de droit partie du parlement, et cette assemblée prenait le nom de Cour des pairs quand elle siégeait comme tribunal. La pairie, abolie en 1789 avec les parlements, fut rétablie en 1814 à la Restauration, et forma, avec la Chambre des députés, un corps législatif et politique; il y eut alors des pairs héréditaires et des pairs viagers. En 1831, l'hérédité de la pairie fut abolie; depuis cette époque, les pairs furent nommés par le roi, à des conditions que la loi déterminait. La chambre des pairs a été supprimée en février 1848 et remplacée en 1852 par le Sénat (V. ce mot). — On doit à J. Lelaboureur une Hist. de la Pairie en France, 1753.

L'Angleterre a aussi ses pairs (peers); cette dignité est inhérente à la haute noblesse (ducs, marquis, comtes, vicomtes et barons) et au haut clergé anglican; elle est héréditaire; cependant le souverain peut créer de nouveaux pairs. Les pairs anglais forment un corps politique que l'on nomme la Chambre des Lords ou la Chambre haute, par opposition à la Chambre des Communes.

PAISIELLO (J.), célèbre compositeur, né à Tarente en 1741, m. en 1816, étudia sous Durante, débuta dans à composition dramatique en 1763, reçut bientôt des offres brillantes de Londres, Vienne, St-Pétersbourg, et donna la préférence à ces dernières. Après 9 ans de séjour en Russie, il résida successivement à Varsovie, à Vienne, à Rome, à Naples, à Paris (1801-4) et enfin se fixa à Naples, où le roi Joseph (Bonaparte) le nomma directeur du Conservatoire en 18Û6 et où il mourut. Ses opéras principaux sont la Pupilla (le premier en date), il Re Teodoro, la Molinara, Nina, il Barbiere di Siviglia (que celui de Rossini a fait oublier), la Serva pa-