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(14 oct. 1758). Il s’y livra un 2e combat en 1813, après la bataille de Lutzen, où les Français furent vainqueurs.

HOCHSTÆDT (c.-à-d. ville haute), v. de Bavière (Souabe), sur le Danube, à 35 k. N. O. d’Augsbourg ; 2300 hab. Elle est défendue par un château fort, construit sur une hauteur voisine. Le 20 sept. 1703, les Impériaux y furent défaits par les Français et les Bavarois commandés par le maréchal de Villars et l’électeur de Bavière ; le 13 août 1704, l’armée alliée, commandée par le prince Eugène de Savoie et le duc de Marlborough, y remporta à son tour une victoire sur les Français et les Bavarois commandés par le maréchal de Tallart et l’électeur de Bavière (les Anglais ont donné à cette dernière bataille le nom de Blenheim, village situé dans la même plaine qu’Hochstædt) ; le 19 juin 1800, les Français, commandés par Moreau, y taillèrent en pièces les Autrichiens, vengeant ainsi la défaite de 1704.

HOCQUINCOURT (Ch. de MONCHY, maréchal d’), né en 1599, d’une anc. famille de Picardie, se distingua dans les différentes campagnes contre les Espagnols, sous Louis XIII, à La Marfée, à Ville-Franche, etc., commanda l’aile gauche de l’année royale à la bat. de Réthel où Turenne, alors rebelle, fut défait (1650), et reçut le bâton de maréchal l’année suivante. Il fut en 1652 battu à Bléneau par Condé, qui était alors dans les rangs des Espagnols. Envoyé en Catalogne en 1653, il assiégea inutilement Girone ; rappelé peu après en Flandre, il força les lignes de l’ennemi devant Arras ; mais bientôt on le vit, pour plaire à des femmes qui étaient du parti de la Fronde (Mmes de Montbazon et de Châtillon), abandonner la cour et se joindre aux Espagnols (1655). Ceux-ci lui confièrent la défense de Dunkerque ; il fut tué devant cette place en 1658. On a, sous le titre de Conversation du maréchal d’Hocquincourt avec le P. Canaye, un écrit assez piquant, attribué à Charleval (il se trouve dans les œuvres de St-Evremont).

HODER, dieu du hasard, chez les Scandinaves.

HODIERNA (J. B.), savant sicilien, né en 1597, m. en 1660, était archiprêtre de Palma. Il dressa de nouvelles éphémérides astronomiques, découvrit la marche des satellites de Jupiter, décrivit le premier la singulière structure de l’œil de la mouche, de la dent des vipères, connut l’usage du prisme, et découvrit avant Newton, plusieurs propriétés de la lumière. On a de lui de nombreux ouvrages.

HODIZ, seigneur allemand, né vers 1710 en Moravie, est célèbre par son faste ainsi que par son amour éclairé pour les lettres et les arts. Il avait réuni dans sa terre de Roswalde en Moravie tout ce que le luxe et la volupté peuvent enfanter de plus séduisant. Là, au milieu d’une petite cour d’amis, ce seigneur faisait représenter devant lui les chefs-d’œuvre des scènes française, allemande et italienne. Il fut l’ami du grand Frédéric, qui lui adressa quelques vers et qui vint souvent le visiter à Roswalde. Hodiz, sur la fin de sa vie, perdit sa fortune : il fut recueilli par le roi de Prusse à Potsdam où il mourut en 1778.

HŒKSE, c.-à-d. Hameçons, parti politique hollandais, opposé aux Cabillauds. V. ce mot.

HOËL I, duc de Bretagne en 509, fut chassé par Clovis de ses États, se réfugia en Angleterre, et revint en 513 reprendre à force ouverte possession de ses domaines. Il mourut en 545. Il avait fondé en 541 l’évêché d’Aleth (depuis St-Malo). II, son fils et successeur, fut tué par son frère Canor à la chasse, en 547. III, fils de Judicaël, prit possession des États de son père en 594, et mourut en 612. IV, comte de Nantes, succéda au fils d’Alain IV en 953, et périt en 980. V, duc de Bretagne de 1066 à 1084. VI, prit les armes en 1148 pour conquérir les provinces de Nantes et de Quimper, qui lui étaient échues en partage : Eudes, son compétiteur, le mit en déroute en 1154, et les Nantais le chassèrent en 1156.

HOF, ou STAD-AM-HOF, v. de Bavière (Hte-Franconie), sur la r. g. de la Saale, à 49 kil. N. E. de Bayreuth ; 10 600 hab. Gymnase, bibliothèque. Gaze, linon, fil, lainages, etc. ; fer, beau marbre. Commerce. — Fondée au XIe siècle. Victoire du prince Henri de Prusse sur les Autrichiens en 1759, et de Murat sur les Russes, 6 février 1807.

HOFER (André), chef des insurgés du Tyrol, né en 1767 dans la vallée de Passeyr, près de Méran, était aubergiste et marchand de blés. Lors de l’invasion du Tyrol par les armées française et bavaroise en 1808, il poussa les Tyroliens à la révolte et fut élu leur chef. Il chassa les Bavarois du Tyrol, et détruisit même plusieurs détachements français (1809) ; mais après le traité de Vienne, il mit bas les armes avec sa troupe. Accusé de conserver des intelligences avec les Autrichiens, il fut arrêté en 1810 et conduit à Mantoue, où il fut fusillé. L’empereur d’Autriche anoblit sa famille en 1819, et en 1834 on lui éleva une statue dans l’église des Franciscains d’Innsprück.

HOFFBAUER (J. Christophe), né en 1766 à Bielefeld, mort en 1827, professa avec succès la philosophie dans sa ville natale. On a de lui : Traité du droit naturel, Lille. 1793 ; Théorie naturelle de l’âme, 1796 ; Recherches sur les maladies de l’âme, 1802-07.

HOFFMANN (J. J.), érudit, né à Bâle en 1635, m. en 1706, est auteur d’un Lexicon historico-geographico-philologicum, Bâle, 1677, qui est un trésor d’érudition, d’un Epitome metrica historiæ, 1686, où il mit en vers la chronologie, et d’une Historia paparum, 1687-98, qui fut mise à l’Index.

HOFFMANN (Godefroy), jurisconsulte, né en 1692, mort en 1735, professeur à Leipsick, est auteur d’une Bibliotheca juris germanici, Francfort, 1734.

HOFFMANN (Fréd.), médecin et chimiste, né à Halle en 1660, mort en 1742, se fit recevoir docteur en médecine et se fixa dans sa ville natale. Il fut nommé professeur à l’Université de Halle, récemment fondée, et se fit par la pratique et ses travaux une telle renommée que les académies les plus célèbres l’admirent dans leur sein et qu’il fut appelé dans diverses cours de l’Allemagne et comblé d’honneurs. Il a laissé un système complet de médecine : Medicina rationalis systematica, Halle, 1730, trad. par Bruhier d’Ablaincourt, 1739-43, 9 vol. in-12. C’est à lui que l’on doit la préparation si connue sous le nom de gouttes ou liqueur anodine d’Hoffmann (éther sulfurique alcoolisé), qui est encore un des meilleurs calmants. Comme les Méthodistes, il expliquait les maladies par l’excès de la contraction, qui produit les spasmes, ou de la dilatation, qui produit l’atonie. Ses œuvres complètes ont été publiés avec sa vie, à Genève, de 1740 à 1763, en 11 parties in-fol.

HOFFMANN (Wilhelm), romancier, né à Kœnigsberg en 1776, fut destine à la magistrature, quoiqu’il se sentît plus de goût pour les arts, et fut en effet quelque temps assesseur à Posen (1800). Ayant perdu cet emploi pour avoir caricaturé de hauts personnages, il se fit chef d’orchestre, puis directeur de théâtre, et résida successivement en cette qualité à Bamberg, à Leipsick, à Dresde. Il se mit à écrire vers 1810, travailla à la fois pour le théâtre et pour la presse, composa des opéras qui eurent du succès, et publia des contes fantastiques qui obtinrent la vogue. Il fut vers la même époque nommé conseiller près le tribunal d’appel de Berlin (1816). Passant brusquement d’un état de gêne à l’opulence, il se livra à tous les genres d’excès et abrégea sa vie ; il mourut à Berlin en 1822. W. Hoffmann a créé le genre fantastique, genre dans lequel l’auteur se livre à tous les écarts d’une imagination délirante et passe sans cesse des idées les plus bouffonnes aux pensées les plus profondes, des scènes les plus gaies aux descriptions les plus horribles : on le prendrait pour un fou. Il allait le plus souvent chercher ses inspirations au cabaret, et jetait sur le papier tout ce qui lui passait par le cerveau quand il était à moitié ivre. On a de lui : Fantaisies dans la manière de Callot, 1811 ; l’Élixir du diable 1816 ; les Tableaux nocturnes, 1817 ; les Souffrances d’un directeur de théâtre ; le Petit Zacharie ; les Frères de Sérapion, 1819-21 ; Contemplations