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OKEN (Laurent), savant naturaliste, né en 1779, à Offenbourg en Souabe, m. en 1851, enseigna à Gœttingue, à Iéna, à Munich, et, à partir de 1833, à Zurich. Il rédigea pendant plusieurs années à Iéna l’Isis, revue encyclopédique, dont la rédaction indépendante lui fit perdre sa chaire. Oken s'est efforcé de créer un système général qui embrassât les trois règnes de la nature : ses vues à cet égard sont exposées dans son Manuel de la philosophie naturelle, 1808 et 1831, et dans son Histoire naturelle générale, 1833-35; il fait à l'histoire naturelle l'application du système de l'identité de Schelling.

OKHOTSK, v. et port de Sibérie (Irkoutsk), ch.-l. de la prov. d'Okhotsk, sur la mer d'Okhotsk, à l'emb. d'une riv. de même nom, par 140° 53' long. E., 59° 20' lat. N., à près de 10 000 kil. E. de St-Pétersbourg; 3000 hab. Petit fort; commerce de quelque importance; anc. entrepôt de la Compagnie américaine pour les pelleteries et passage ordinaire de ceux qui vont au Kamtchatka ou en Amérique. — La prov. d'Okhotsk, à l'E. de celle d'Iakoutsk, à l'O. des mers d'Okhotsk et de Behring, au S. de l'Océan Glacial arctique, a env. 1700 kil. du S. O. au N. E. (en y comprenant le Kamtchatka et les Tchouktchis), mais est presq. déserte : elle ne compte guère que 20 000 h. Elle est traversée par les monts Stanovoï. Climat très-rude, chasse et pêche abondantes (surtout de phoques); commerce de pelleteries. Jaspe, cristal de roche, houille, cuivre, fer, argent.

OKHOTSK (mer d'), vaste golfe formé par le Grand Océan Boréal sur la côte N. E. de l'Asie, s'étend entre le Kamtchatka et le district d'Okhotsk.

OKNA, nom de 2 bourgs, l'un en Moldavie, l'autre en Valachie, qui possèdent de riches mines de sel gemme.

OKTAÏ, grand khan des Tartares Mongols, 3e fils de Gengis-khan, lui succéda en 1227, conquit le nord de la Chine et renversa du trône la dynastie des Kin, puis, se tournant vers l'O., soumit l'Arménie, se rendit maître de Moscou, de la Pologne, de la Hongrie, et fit trembler la chrétienté. Il mourut en 1241. Sa mort arrêta ou suspendit les progrès des Mongols. Oktaï avait pour ministre le sage Yé-liu-tchou-tsaï, qui fit fleurir la justice dans son empire, et qui tenta mais en vain d'adoucir la férocité des Mongols. — Oktaï est connu en Chine sous le nom de Taï-tsoung.

OLAF, rois de Suède et de Danemark. V. OLAÜS.

OLAFSEN (Magnus), savant pasteur islandais, né en 1573, m. en 1636, a traduit l’Edda en latin et a laissé un Specimen Lexici runici, Copenh., 1650. — Et. O., pasteur en Islande, m. en 1688, a publié en islandais et en latin la Voluspa, philosophia antiquissima Norwago-Danica, Copenhague, 1665. — Eggert O., naturaliste et voyageur, né en 1721, m. en 1768, fit par ordre de l'Académie des sciences de Copenhague un voyage scientifique en Islande, et remplit dans cette île les fonctions de vice-grand bailli du Sud et de l'Est : il a laissé un Voyage en Islande (en danois), Sorœ, 1772 (trad. en franç. par Gauthier de La Peyronie 1802). — Jean O., frère du précéd., 1731-1811, a publié en 1786 de savantes recherches sur l’Ancienne poésie des peuples du Nord, ouvrage couronné par l'Académie de Copenhague.

OLAHUS (Nic.), prélat hongrois, né en 1493. à Hermanstadt, m. en 1562 à Presbourg, fut conseiller intime de Marie (veuve de Louis II), gouvernante des Pays-Bas, puis chancelier de l'empereur Ferdinand, évêque de Zagrab, archevêque de Strigonie, et couronna Maximilien II à Presbourg. Il fit concéder aux Jésuites le collège de Tyrnau (1560). On a de lui une Histoire d'Attila, en latin, 1538.

OLAN (mont), montagne de France, entre les dép. de l'Isère et des Htes-Alpes, est un contre-fort des Alpes Cottiennes; elle a 4102m de haut.

OLARGUES, ch.-l. de c. (Hérault), sur la mer, à 18 kil. N. E. de St-Pons; 101 hab. Aux env., mines de houille, eaux minérales, grotte à stalactites.

OLAÜS, OLAF ou OLOF, nom commun à plusieurs rois de Norvège, de Danemark et de Suède.

OLAÜS, roi de Suède, né en 984, m. en l026, monta sur le trône vers 1021. Il est le 1er prince de ce pays qui ait pris le titre de roi et le 1er aussi qui ait adopté le Christianisme : le moine anglais Siegfrid l'avait baptisé dès 1008. Il eut à soutenir des guerres malheureuses contre la Norvége et perdit plusieurs provinces.

OLAÜS I, roi de Danemark, ne régna que sur le Jutland, et périt en 814 dans un combat contre les Francs. — II, 3e fils de Suénon II, régna de 1086 à 1095. Une famine horrible désola le roy. sous son règne, ce qui lui fit donner le nom de Hunger, c.-à-d. l’Affamé.

OLAÜS I, roi de Norvége, fils de Tryggve, l'un des rois de ce pays, avait 19 ans lors de l'assassinat de son père en 974. Il passa plusieurs années à la cour, de Vladimir le Grand à Novogorod, puis se fit roi de mer. Après beaucoup d'aventures, il reparut en Norvège au moment où une révolution détrônait Haquin, et monta sur le trône en 994. Il s'était fait baptiser à Londres ; il introduisit le Christianisme en Norvége ainsi qu'en Islande (996) et dans le Groënland (1000). Battu à Swolde par les rois de Suède et de Danemark (1000), il se précipita dans la mer plutôt que de se rendre. D'après une tradition populaire, il se serait sauvé à la nage et serait arrivé en Terre-Sainte pour s'y faire anachorète. Après sa mort, la Norvège fut partagée par les vainqueurs. — II, dit le Gros et le Saint, eut à disputer son héritage à Canut le Grand, roi de Danemark, ne put se faire reconnaître roi qu'en 1017, fixa sa résidence à Drontheim (1019), travailla de toutes ses forces à la propagation du Christianisme, mais froissa si violemment ses sujets que, bien qu'il eût soumis le Groënland (1023), l'archipel Fœroer (1026), et l'Islande (1029), les intrigues et les armes de Canut le firent tomber du trône (1030). Il tenta d'y remonter à main armée en 1032, mais fut défait et tué à Stiklestad par les habitants de Drontheim. A sa mort, la Norvège devint le partage de Suénon II, fils naturel de Canut. Bientôt les Norvégiens, mécontents du nouveau roi, proclamèrent saint ce roi qu'ils avaient tué : il fut même déclaré en 1146 patron de la Norvège. On l'hon. le 21 août, jour de sa mort. Un ordre de chevalerie a été institué en son honneur par Oscar Ier en 1847. — III, le Pacifique, régna avec son frère Magnus II de 1066 à 1069, et seul de 1068 à 1093. Il ne négligea rien pour vivre en paix avec ses voisins, favorisa le commerce, les arts et le luxe, bâtit Bergen et donna aux Anglais un quartier dans cette ville, assura au clergé un revenu fixe, et organisa des associations religieuses pour étendre la civilisation. — IV, fils de Magnus III, régna avec ses deux frères, Sigurd et Eystein, de 1103 à 1116. — V, fils de Haquin VII et petit-fils par sa mère de Waldemar IV, roi de Danemark, succéda à son grand-père sur le trône de Danemark en 1376, à son père sur le trône de Norvège en 1380, et acquit en même temps des prétentions sur la Suède. A sa mort, en 1387, sa mère, la célèbre Marguerite, réunit les 3 royaumes.

OLAVIDE (Joseph), homme d'État espagnol, né à Lima en 1725, m. en 1803, suivit en qualité de secrétaire le comte d'Aranda, ambassadeur en France, fut nommé par Charles III intendant de Séville et signala son administration en colonisant et défrichant la Sierra-Morena. Ayant exprimé son adhésion aux doctrines philosophiques qui dominaient en France, il fut accusé d'hérésie et l'Inquisition le condamna à huit ans de réclusion dans un couvent. Il trouva moyen de s'échapper au bout de 3 ans et se réfugia en France. A la fin de sa vie, il se convertit, écrivit le Triomphe de l'Évangile ou Mémoires d'un philosophe converti (trad. en franç. par Buynand des Échelles, Lyon, 1805), et put rentrer en Espagne.

OLBERS (Guill.), astronome, né près de Brème en 1758, m. à Brême en 1840, était fils d'un pasteur et exerça la médecine. On lui doit la découverte de deux nouvelles planètes, de Pallas en 1802 et de Vesta en 1807, ainsi que celle de plusieurs comètes. Il a émis l'idée que les petites planètes sont les éclats d'une plus grande qui a fait explosion, mais cette hypothèse