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tholicisme en Suède et adopta la Confession luthérienne; et en 1540 une diète qui conféra l'hérédité du trône à la famille Wasa. Des traités y furent conclus en 1812 entre la Suède, l'Angleterre et la Russie. — Le gouvt d'Œ., formé surtout de l'anc. Néricie, a 136 k. sur 85 et 45 000 h. Fer, cuivre, cobalt, alun, soufre, vitriol.

ŒRSTED (J. Christian), physicien danois, né en 1774 à Rudkiœbing, dans l'île de Langeland, m. en 1851, était fils d'un pharmacien et occupait une chaire de physique à l'Université de Copenhague. Il soupçonna dès 1802 l'identité du magnétisme et de l'électricité, mais ce n'est qu'en 1820 qu'il réussit à la mettre hors de doute : il prouva à cette époque par des expériences irréfragables qu'une aiguille aimantée, placée sous un fil métallique communiquant par ses extrémités avec une pile voltaïque, était affectée par le courant qui se produit alors dans le fil; il reconnut aussi que durant l'action de la batterie le fil devenait magnétique et affectait une aiguille aimantée : il fonda ainsi une branche nouvelle de la physique, l’Électro-magnétisme, dont Ampère donna aussitôt la théorie. Œrsted visita en 1821 et 1822 les principales capitales de l'Europe, Berlin, Paris, Londres, répétant partout ses belles expériences. Déjà membre et secrétaire de l'Académie des sciences de Copenhague, il fut élu associé par l'Institut de France et la Société royale de Londres et reçut de ces deux compagnies les prix destinés aux plus grandes découvertes. Le roi de Danemark le décora de l'ordre de Danebrog, le nomma conseiller d'État, et lui conféra la noblesse. Ses principaux écrits sont : Mécanisme de la propagation des forces électrique et magnétique, 1806; Considérations sur l'histoire de la chimie, 1807; Recherches sur l'identité des forces chimiques et électriques, 1812 (trad. par Marcel de Serres, 1813); Expériences sur l'effet du conflit électrique sur l'aiguille aimantée (1820, en danois et en latin), mémoire où est exposée sa découverte et qui fut traduit dès 1820 par Gay-Lussac et Arago; l’Esprit de la nature (2e éd., 1851), écrit qui est comme la philosophie générale des sciences physiques. — Son frère cadet, Anders Œ., 1778-1860, devint en 1853 président du cabinet de Copenhague, mais il ne se signala que par des actes impopulaires, fut accusé avec ses collègues de dépenses illégales et, quoique acquitté, se vit forcé de quitter le ministère. On a de lui des ouvrages estimés sur le droit danois et norvégien.

OESEL, île de Russie (Riga), dans la mer Baltique, à l'entrée du golfe de Livonie; 90 kil. sur 50; 45 000h.; ch.-l., Arensbourg. Grains, lin, etc. Cette île était un lieu saint pour les anciens Livoniens. Elle tomba en même temps que la Livonie au pouvoir des chevaliers Teutoniques. En 1583 elle passa au Danemark, qui la céda à la Suède. Elle fut annexée à la Russie en 1721.

ŒTA (l'), auj. Katavothra ou Kommaïta, mont. de la Grèce, sur les confins de la Thessalie, de la Phocide et de la Doride, près du golfe Maliaque et des Thermopyles et au centre de la Doride. C'est là que, selon la Fable, Hercule monta sur le bûcher.

OETINGER (Christophe), savant wurtembergeois, né en 1702, m. en 1782, fut pasteur dans plusieurs villes et enfin prélat à Murrhard. C'est un des chefs des Piétistes : il a traduit en allemand les Œuvres mystiques de Swedenborg (Leipsick, 1765), et a laissé un grand nombre d'ouvrages, entre autres un Dictionnaire biblique et emblématique, Heilbronn, 1776.

ŒTTINGEN, v. de Bavière (Rezat), ch.-l. de principauté, à 60 k. S. O. de Nuremberg; 2300 h. Lainages, toiles, indiennes, etc. Résidence des princes d'Œttingen. Les Français y défirent les Anglais en 1743.

ŒUF (Château de l'). V. NAPLES et NAVARRE (P. de).

OEXMELIN (Olivier), voyageur flamand. Conduit en 1666 à l'île de la Tortue comme engagé de la Compagnie des Indes occidentales, il prit parti avec les Flibustiers en 1669, et, après avoir été des leurs jusqu'en 1674, revint en Europe sur un vaisseau hollandais. Il fit encore trois autres voyages en Amérique et assista à la prise de Carthagène en 1697. Il a laissé une curieuse Histoire des aventuriers qui se sont signalés dans les Indes, avec la vie, les mœurs et les coutumes des Boucaniers, qui a été publiée d'après ses manuscrits par Frontignières, Paris, 1686.

OFANTO, Aufidus ou Ufens, petite riv. de l'Italie mérid., naît dans la Principauté Ultérieure, sépare cette prov. de la Basilicate et celle-ci de la Capitanate, court à l'E., puis au N. E., passe près de Cannes et tombe dans l'Adriatique entre Barletta et le lac de Salpi, après un cours de 140 kil.

OFEN, nom allemand de BUDE.

OFFA, roi anglo-saxon de Mercie, le plus grand des royaumes de l'Heptarchie, régna de 757 à 796, joignit à ses États l'Est-Anglie après avoir donné là mort au roi du pays, Éthelbert, se rendit à Rome en 794 pour implorer son pardon du pape, fut absous et en retour augmenta le tribut appelé depuis Denier de S. Pierre. Il fit recueillir toutes les lois qui régissaient ses États; on les retrouve en grande partie dans le Code anglosaxon que publia depuis Alfred le Grand.

OFFENBACH, v. de Hesse-Darmstadt, sur le Mein, à 22 kil. N. O. de Darmstadt et à 5 kil. S. E. de Francfort ; 10 000 hab. Anc. château des princes d'Isenbourg-Budingen. Toiles, carrosserie, soieries, instruments de musique, passementerie, teinturerie.

OFFENBOURG, v. du grand-duché de Bade, ch.-l. du cercle de la Kinzig, sur la Kinzig, à 83 kil. S. de Carlsruhe ; 4000 h. Jadis ville impériale. Vins estimés.

OFFICIERS (Grands) de LA COURONNE. V. OFFICES au Dict. univ. des Sciences.

OFFRANVILLE, ch.-l. de c. (Seine-Infér.), à 8 k. S. de Dieppe, près de la Scie; 1797 hab.

OFTERDINGEN (Henri d'), minnesinger du XIIIe s., vivait à la cour de l'archiduc d'Autriche Léopold VII. Il assista au combat poétique de la Wartbourg et y lutta contre Wolfram d'Eschenbach. On n'a conservé de ce poète que fort peu de choses. On lui attribue la plus grande partie du recueil intitulé Heldenbuch (le livre des héros) publié à Haguenau, 1509. Quelques-uns le regardent comme l'auteur des Niebelungen; mais rien n'est moins certain. Novalis a donné sous le nom d’Ofterdingen un roman intéressant.

OG, roi de Basan (contrée située à l'E. du Jourdain), était de la race des Géants. Attaqué par les Israélites que conduisait Moïse, il fut exterminé avec tout son peuple.

OGER ou OGIER, dit le Danois, Adalgarius, un des paladins de l'époque de Charlemagne, contemporain de Roland et d'Olivier, était originaire d'Austrasie. Il s'était déjà distingué sous Pépin le Bref, qui le chargea de plusieurs missions, notamment de protéger le voyage du pape Étienne II en France. Après la mort de Carloman, il soutint les enfants de ce prince contre Charlemagne, s'unit, pour le combattre, à Didier, roi des Lombards et tenta, mais vainement, de lui résister dans le Montferrat et la Lombardie. Las de combattre, il se retira dans l'abbaye de St-Faron à Meaux, où il mourut après le milieu du IXe s. Roland avait épousé la sœur d'Oger, la belle Auda. Son souvenir est resté dans les romans de chevalerie, dans les Chansons de Geste, et dans quelques publications populaires de Montélimart; on le retrouve aussi dans les figures de nos jeux de cartes, où il représente le valet de pique.

OGHAM ou OGMIUS, dieu de l'éloquence et de la poésie chez les Gaulois, était représenté sous les traits d'un vieillard, armé d'un arc et d'une massue, attirant à lui nombre d'hommes par des filets d'ambre et d'or qui partaient de sa bouche.

OGIER. Voy. OGER.

OGILBY (J.), écrivain écossais, né à Édimbourg en 1600, m. à Londres en 1676, fut successivement maître de danse, directeur de théâtre, homme de lettres, imprimeur, ingénieur, cosmographe et géographe du roi. Il fut chargé en 1661 de diriger la partie poétique des fêtes pour le couronnement de Charles II On lui doit de nombreuses traductions en vers, entre autres celles de l’Énéide, 1650, de l’Iliade, 1660, de l’Odyssée, 1685, qui ont eu de la réputation dans leur temps. Il a encore composé d'autres ouvrages