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lexandrie et sur celle d’Afrique (qui se trouvent à la suite de César). On a aussi sous son nom un livre de la Guerre d’Espagne, qui paraît peu digne de lui.

HISPALIS, auj. Séville, v. de la Bétique, chez les Turdetani, sur le Bétis, passait pour avoir été fondée par Hercule, c.-à-d. probablement par les Phéniciens (dont Hercule, le même que Melkart, était le dieu).

HISPANIE, Hispania, auj. Espagne et Portugal, contrée de l’Europe, bornée au N. par les Pyrénées, de tous les autres côtés par la mer. Elle était arrosée par 6 grands fleuves dont le vers suivant offre les noms :

Sunt Minius, Durius, Tagus, Anas, Bætis, Iberus.

Elle fut divisée par Auguste en trois prov. (Tarraconaise, Lusitanie, Bétique), puis, par Adrien, en cinq (Tarraconaise, Gallœcie, Carthaginoise, Lusitanie, Bétique). Au IVe siècle, l’Hispanie forma un des 3 diocèses de la préfecture des Gaules et eut sept prov. (les cinq précédentes, plus les îles Baléares et la Mauritanie Tingitane). Sous les Goths la division de l’Hispanie en cinq prov. fut conservée, mais on les dénomma, d’après leurs chefs-lieux : Tarraco, Braccara-Augusta, Carthago Nova, Emerita, Hispalis. — Les principaux peuples de l’Hispanie étaient : 1o entre les Pyrénées et l’Èbre, les Ilergètes, les Laletani, les Ceretani, les Vascones ; 2o entre l’Èbre et la Bétique, les Ilercaones sur les deux rives de l’Èbre, les Edetani, les Lobetani, les Contestani ; 3o au N. O., les Astures, les Cantabri, les Artabri, les Callaïci ; 4o dans les bassins du Douro et du Tage, les Vaccæi, les Carpetani, les Vettones, les Lusitani ; 5o du Tage à la Bétique, les Oretani, les Celtiberi, les Celtici, les Cunici ; 6o en Bétique, les Turduli, les Turdetani, les Bastitani, les Bastulæ. — L’Hispanie fut habitée dès la plus haute antiquité par des peuples de race ibérienne. Lors de l’invasion kymrique dans la Gaule, un grand nombre de Celtes passèrent les Pyrénées, et, se confondant avec les Ibères de l’Hispanie septentrionale, formèrent la race mêlée des Celtibères. De bonne heure les Phocéens, les Rhodiens, les Massaliotes, les Zacynthiens, les Phéniciens, couvrirent de colonies les côtes orientales de l’Hispanie. Les riches mines d’or qu’elle possédait fixèrent l’attention des Carthaginois, qui s’emparèrent du littoral de la Bétique avant 266, et qui, de 236 à 219, sous Amilcar, Asdrubal et Annibal, poussèrent très-loin leurs conquêtes à l’intérieur. De 216 à 206, Rome chassa les Carthaginois et se substitua à leur domination ; une 2e guerre, de 197 à 178, lui soumit le territoire oriental entre l’Èbre et les Pyrénées, comprenant les Carpetani, les Celtiberi, les Turdetani, les Vaccæi ; dans une 3e série de guerres, dites guerres de Viriathe (153-139) et de Numance (143-133), elle subjugua les Lusitani, les Callaïci, les Arevaci, et consolida son empire sur les Vaccéens et les Celtibères. Métellus le Baléarique dépeupla les Baléares en 123. Enfin Auguste assujettit les Astures et les Cantabres (25-20). Dans l’intervalle, de 85 à 71 av. J.-C., l’Hispanie avait servi de refuge à Sertorius, partisan de Marius, proscrit par Sylla après la mort de son rival ; de 49 à 45, elle avait lutté en faveur des Pompéiens contre César, qui n’acheva de ruiner leur parti qu’à la bataille de Munda. Sous l’empire, l’Hispanie fut très-florissante : elle donna à Rome des écrivains distingués : Sénèque, Lucain, Martial, et un empereur, Trajan. De 408 à 411 les Suèves, les Alains et les Vandales, les Visigoths, vinrent s’y établir. Ces derniers restèrent bientôt maîtres de toute la péninsule. V. ESPAGNE.

HISPANIOLA, premier nom donné par les Espagnols à Saint-Domingue. V. HAÏTI.

HISSAR (c.-à-d. château), v. forte du Tukestan, à 210 kil. S. E. de Samarcand ; ch.-l. du territoire de même nom, à l’E. de la Boukharie. - HISSAR-FIROZEH, v. du Bengale, ch.-l. de district, sur la r. g. de la Djemnah à 160 kil. N. O. de Delhi. Forteresse importante, fondée au XIVe siècle par le sultan Firouz.

HISTIÉE, Histiæa, puis Oreus, auj. Orio, v. de l’île d’Eubée, sur la côte N. O., à l’embouchure du Callas, envoya des colonies en Thessalie.

HISTIÉE, Histiæus, tyran de Milet, fut un de ceux que Darius chargea de garder le pont du Danube, lors de son expédition en Scythie : il empêcha les Ioniens de céder aux conseils de Miltiade qui voulait rompre le pont. Darius en récompense le nomma gouverneur de l’Ionie. Mais ce prince ayant rétracté les promesses qu’il lui avait faites, Histiée se révolta : il combattit d’abord avec succès les troupes de Darius ; mais il finit par être vaincu par Harpage, fut pris et mis à mort dans la ville de Sardes, 494 av. J.-C.

HISTIÉOTIDE, Histiœotis, petit pays de l’anc. Grèce, dans la Thessalie, était borné au N. par la Perrhœbie, dont le séparaient les monts Cambuniens, à l’E. par la Pélasgiotide, au S. par le Pénée, qui le séparait de la Thessaliotide, et à l’O. par le Pinde, qui le séparait de l’Épire. Gomphi et Phæstus en étaient les villes principales. Il tirait son nom d’une colonie d’Histiée, ville de l’Eubée.

HIT, Is ou Æiopolis, v. de la Turquie d’Asie (Bagdad), sur l’Euphrate, r. dr., à 180 kil. O. de Bagdad ; 2000 hab. Naphte et bitume en abondance.

HITCHIN, v. d’Angleterre (Hertford), à 23 kil. N. O. d’Hertford ; 6000 hab. Belle église, anc. abbaye de Carmélites, fondée sous Édouard II. - Cette ville fut fondée par les Saxons. Guillaume le Roux en fit présent à Bernard de Baliol, dont les descendants la possédèrent jusqu’à Jean de Baliol, roi d’Écosse, qui en fut dépossédé par Édouard II ; celui-ci la donna à Robert de Kendale, mais elle rentra dans le domaine de la couronne sous le règne suivant. À dater de cette époque, elle a souvent été donnée en apanage à divers princes ou a fait partie du douaire des reines d’Angleterre.

HOADLY (Benjamin), évêque anglican, né en 1676 à Westerham (Kent), mort en 1761, fut évêque de Bangor (1715), puis de Hereford (1721), de Salisbury (1723) et de Winchester (1734). Grand partisan de la liberté civile et religieuse, il prétendait que le clergé ne devait avoir aucune autorité temporelle. Il eut à ce sujet de vifs démêlés avec le haut clergé. Ami de Clarke, il penchait comme lui vers un système religieux très-voisin du déisme. Son principal ouvrage est un Exposé du sacrement de la Cène (1735). Il a mis une excellente notice sur Clarke en tête des œuvres posthumes de cet auteur (1732).

HOANG-HAI, ou Mer Jaune, portion de la mer de Chine, entre la Chine propre à l’O. et la Corée à l’E., s’étend de 115° 25’a 123° long. E., forme les deux golfes de Pé-tchi-li et de Liao-tong. Elle reçoit le Hoang-ho. Elle est peu profonde, et tire son nom du limon jaunâtre que les cours d’eau y apportent.

HOANG-HO, ou Fleuve Jaune, fleuve immense de l’empire chinois, naît en Mongolie, dans les mont. de Koukounoor, traverse la Mongolie, entre en Chine par la prov. de Kan-sou, puis, après avoir traversé cette prov., sort de la Chine, court d’abord au N. E. ; redescend ensuite au S. O., rentre en Chine, sépare les prov. de Chen-si et de Chan-si, traverse le Honan sept., et, se dirigeant tout à coup brusquement vers le S., arrose les provinces d’An-hoeï et de Kian-sou, et tombe dans la Mer Jaune par 34° 6’lat. N. Son cours est d’env. 3200 kil. et sa largeur varie de 600 à 1200m. Le Hoang-ho est rapide et large, mais peu profond en beaucoup d’endroits, ce qui en rend la navigation très-difficile ; malgré des digues immenses, il est très-sujet aux débordements. Ses eaux coulent sur un terrain argileux qui leur donne une couleur jaunâtre, d’où son nom.

HOANG-TI, empereur de la Chine, monta sur le trône vers 2698 av. J.-C., et fut, selon les traditions, un des premiers législateurs de cet empire. Il divisa ses sujets en plusieurs classes qui furent distinguées par diverses couleurs, partagea ses États en 10 provinces, et favorisa les progrès des sciences : sous son règne on découvrit la boussole et l’art de la navigation ; on inventa la monnaie, les poids et les mesures ; on reconnut la véritable durée de l’année solaire, etc.